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    Un prophète
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un prophète" et de son tournage !

    Le plein de Césars!

    Le film, plébiscité par le public et la critique est récompensé par neuf Césars en 2010 dont Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Mailleur Acteur, Meilleur Acteur dans un second Rôle, Meilleur Espoir Masculin, Meilleur Scénario Original, Meilleure Photographie, Meilleure Décors et enfin Meilleur montage. A noter que le jeune Tahar Rahim réalise un doublet historique en étant sacré à la fois meilleur espoir et meilleur acteur lors de cette 35ème cérémonie et que la performance de Niels Arestrup, une deuxième fois sous la direction de Jacques Audiard (qui l'avait déjà dirigé dans De battre, mon coeur s'est arrêté), est de nouveau saluée par l'Académie des Césars. Un Prophète représente également la France pour l'Oscar du Meilleur Film Etranger.

    Note d'intention

    Ce qui intéressait Jacques Audiard et son co-scénariste Thomas Bidegain dans le scénario d'Abdel Raouf Dafri et Nicolas Peufaillit, "c'était la proposition d'un film de genre contemporain, dans un décor peu ou pas traité, la prison, et emmené par un héros vraiment nouveau dans le cinéma. Nous voulions fabriquer des héros à partir de figures que l'on ne connaît pas, qui n'ont pas de représentation iconique au cinéma, comme les Arabes par exemple. En France, le cinéma a tendance à les mettre en scène uniquement dans des représentations naturalistes et sociologiques. Or, nous voulions faire un pur film de genre, un peu à la manière du western qui a mis en lumière des visages que l'on ne connaissait pas et qui les a transformés en héros."

    Grand Prix au Festival de Cannes

    Un prophète a remporté le Grand Prix du 62ème Festival de Cannes dont le Jury était présidé par Isabelle Huppert.

    Drôle d'endroit pour une rencontre

    C'est à l'arrière d'un camion, pendant le tournage de La Commune, que Jacques Audiard a rencontré Tahar Rahim qui jouait dans cette série. Au terme d'une courte discussion, le metteur en scène fut conquis par le comédien (notamment par sa voix et son regard juvénile) et décida de lui faire passer quelques essais pour le rôle-titre d'Un prophète. Audiard a ensuite entrepris un long casting avant de finalement revenir sur Rahim, son premier choix.

    Pourquoi ce titre ?

    Lors de la conférence de presse cannoise, Jacques Audiard a évoqué la dimension ironique du titre, Un prophète. "Le film aurait aussi pu s'appeler Little Big Man par exemple, confie-t-il. Ce titre agit comme une injonction, il oblige à comprendre quelque chose qui n'est pas spécialement développé, que c'est juste un petit prophète, un nouveau prototype de mec. A l'origine, je voulais trouver une équivalence française à " You Gotta Serve Somebody ", une chanson de Bob Dylan qui dit que l'on doit toujours être au service de quelqu'un. J'aimais le fatalisme et la dimension morale de ce titre, mais je n'ai pas trouvé de traduction satisfaisante, alors c'est resté Un prophète."

    Tahar Rahim, un "prototype masculin un peu juvénile"

    S'expliquant sur les raisons qui l'ont poussé à choisir une gueule d'ange comme Tahar Rahim pour le rôle de Malik El Djebena, le réalisateur Jacques Audiard déclare : "J'ai toujours été attiré par des prototypes masculins un peu juvéniles, qui ne sont pas caractérisés par leur degré de testostérone. A plus d'un titre, je pourrais faire le rapprochement entre Mathieu Kassovitz avec lequel j'ai travaillé plusieurs fois etTahar Rahim. Non pas que l'un me fait penser à l'autre, mais tous les deux sont des prototypes masculins auxquels je suis sensible."

    Envie d'"inconnus"

    Après avoir dirigé des pointures comme Mathieu Kassovitz, Vincent Cassel ou Romain Duris, le réalisateur Jacques Audiard avait envie de faire tourner des inconnus, raison en partie pour laquelle il confia le rôle-titre du film à Tahar Rahim. Cette idée allait de pair avec "la conscience que le cinéma a une inscription sociale forte". "Et que s'il ne parle pas du monde tel qu'il est, s'il ne capte pas le monde qui défile, je ne sais pas à quoi il sert, poursuit le cinéaste. Quand je dis ça, ce n'est pas polémique, c'est juste que mon truc est d'inscrire de la fiction dans ce qui semblerait être de la réalité. Je pense qu'aujourd'hui, en France, le cinéma est incroyablement réducteur de ce point de vue là. Je ne sais pas de quelle réalité le cinéma français parle. Pour ma part, si je dois me concentrer sur mes proches et mes semblables, on va vite faire le tour. Encore une fois, je parle juste de ma boutique, les autres font exactement ce qu'ils veulent. Donc oui, le projet du film était de décloisonner autant le casting que de prendre en compte le fait que le monde change et que les figures héroïques doivent évoluer. A mon sens, il y a de nouvelles mythologies à bâtir sur de nouveaux visages et de nouveaux parcours."

    Ascension vers le pouvoir

    A travers le personnage de Malik, le film véhicule l'idée que le savoir et la connaissance permettent d'accéder au pouvoir. "Ce type de personnage casse l'idée générale qu'il n'y a pas que les " sanguins à gros bras " qui l'emportent, confie Jacques Audiard. En suivant le parcours de Malik, on observe un cerveau en action, un cerveau qui donne des preuves d'adaptabilité phénoménale que le personnage va d'abord utiliser dans des comportements opportunistes, " sauver sa peau ", survivre pour ensuite améliorer son sort et enfin accéder à un autre niveau, au pouvoir."

    Cette dimension du film n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'ascension d'Albert Dehousse, personnage principal d'Un héros très discret, premier long métrage réalisé par Jacques Audiard. "Le principe initial serait de présenter un personnage dans son dénuement le plus grand et de se donner la possibilité de voir se constituer la personnalité du héros, confie le réalisateur. L'histoire d'Un prophète dépeint quelqu'un qui va accéder à une position qu'il n'aurait jamais atteinte s'il n'était pas allé en prison. Le paradoxe se situe là."

    Quelques fulgurances oniriques

    Un prophète comporte quelques scènes empreintes d'une certaine forme d'onirisme. Ce n'est pas par volonté de mysticisme que le réalisateur Jacques Audiard a voulu les inclure dans son film. "Celadécoule du cheminement de deux scénaristes qui, sur un tel film, vont se poser la question du genre et à quelle condition il restera possible, confie le cinéaste. Le fantôme de Reyeb vient de là, il nous permet de passer à un niveau de fantaisie qui nous aide à libérer le récit. Grâce à lui, on peut également invoquer le soufisme, les derviches et amener une autre dimension scénaristique."

    Retrouvailles avec Niels Arestrup et Gilles Cohen

    Le réalisateur Jacques Audiard retrouve ici deux comédiens qu'il a dirigés dans son précédent long métrage, De battre, mon coeur s'est arrêté (2005) : Niels Arestrup et Gilles Cohen.

    Jacques Audiard a de la suite dans les idées

    Le réalisateur Jacques Audiard laisserait présager l'idée d'une suite au Prophète. "C'était induit que l'on se pose la question du destin de Malik El Djebena avec cette femme, cet enfant et la vie devant lui, confie le cinéaste. D'autant plus que Malik est un voyou qui déteste les voyous, il les trouve infréquentables, bêtes et dangereux. C'est un personnage qui a un regard très critique, il ne supporterait pas les gourmettes et les signes extérieurs de voyoucratie."

    Si un deuxième volet il y avait, voici sur quoi il porterait : "J'aimerais voir Malik continuer à développer des compétences et utiliser des outils qu'il vient d'apprendre à manier, raconte le metteur en scène. Un peu comme dans De battre, mon coeur s'est arrêté. Faute d'être devenu pianiste concertiste, le héros était devenu un agent hyper compétent. Un type comme Malik, on le laisse tout juste formé et on sent qu'il a un avenir intéressant."

    Début de polémique en Corse

    Alors qu'Un prophète était présenté en Compétition au 62ème Festival de Cannes, les nationalistes corses indépendantistes de Corsica Libera se sont élevés contre le film de Jacques Audiard, estimant qu'il revêtait un "caractère raciste" et entretenait "la confusion entre militants politiques et voyous". Deux jours après cette "condamnation", le dirigeant nationaliste corse Jean-Guy Talamoni déposait "en urgence" une motion demandant à l'Assemblée de Corse de dénoncer "les atteintes portées à l'image de la Corse et des Corses" par Un prophète. Au même moment, le député UMP de Haute-Corse Sauveur Gandolfi-Scheit dénonçait lui aussi l'image négative de la communauté corse véhiculée, selon lui, par ce film, et appelait la population et les élus à se "mobiliser afin que cessent ces diffamations qu'on n'oserait aujourd'hui opposer à aucune autre communauté en France, sans susciter une levée de boucliers d'associations et de bien-pensants".

    Une évolution propre au film de prison

    Si la représentation carcérale a été remise au goût du jour avec les récents succès de Prison Break et d'Un prophète, le film de prison est un genre spécifique très ancien, prenant son origine dans les années 1930 avec des titres incontournables comme The Big House (1930), Je suis un évadé (1932), Le Code criminel (1932) ou encore San Quentin (1937). Dans les années 1940 jusqu'aux années 1970, les films de prison obéissent ainsi aux mêmes constantes, puisqu'il est souvent question d'un personnage qui va tenter de faire un "pied de nez" à la tyrannique institution pénitentiaire en cherchant à s'évader. Les exemples appuyant ce schéma sont nombreux : on peut citer Les Démons de la liberté (1947), Les Revoltés de la cellule 11 (1954), Le Trou (1960), Luke la main froide (1967) ou encore L'Evadé d'Alcatraz (1979). Dans ces films, le héros est la plupart du temps à la fois viril et rebelle (Paul Newman dans "Luke la main froide", Clint Eastwood dans "L'Evadé d'Alcatraz", etc.), tandis que les membres de l'administration pénitentiaire apparaissent souvent comme des êtres cruels, abjects et avides de pouvoir (Hume Cronyn dans "Les Démons de la liberté", Eddie Albert dans Plein la gueule, etc.).

    Les choses sont bien différentes dans les représentations carcérales les plus récentes, puisque les thématiques de l'évasion, de l'arbitraire des matons et du héros sûr de lui sont des constantes qui tendent à perdre de leur importance. Les films de prison des années 1990 et 2000, centrés sur des prisonniers en guerre permanente les uns avec les autres, en sont révélateurs (Sans remission, Les Princes de la ville, Slam, Un Seul deviendra invincible, Carandiru, Felon, Dog Pound, etc.) : pour le héros effectuant ses premiers pas dans l'institution, la priorité n'est plus de s'évader mais de parvenir à survivre dans un univers régit par la loi du plus fort. Un prophète appartient clairement à cette catégorie : fini les représentations stéréotypées de surveillants sadiques et de la joyeuse entraide entre détenus pour se "faire la malle". Désormais, l'accent est mis sur la violence du milieu carcéral, et plus particulièrement sur les rapports de force entre détenus. Les héros discrets de Délit d'innocence (1989), Zonzon (1998), Animal Factory (2000) ou Un prophète (2009) témoignent de ce changement : ce ne sont plus des "gros durs" façon Steve McQueen dans Papillon (1973), mais des individus davantage vulnérables, propulsés dans un monde qui leur est (au départ) étranger, au sein duquel seul les "forts" ont une chance de survivre.

    Un projet de remake US

    En juin 2013, Sony Pictures Entertainment et le producteur de Fast & Furious Neal H. Moritz ont acheté les droits de remake du long métrage de Jacques Audiard. Il a ensuite fallu attendre le début de l'année 2016 pour qu'un réalisateur soit pressenti à la mise en scène de ce projet. Il s'agit de Sam Raimi, à qui l'on doit les trois Spider-Man des années 2000 et le culte Evil Dead. Un choix pouvant sembler curieux même si le cinéaste a aussi réalisé le thriller neigeux et réaliste Un plan simple. Côté scénario, un certain Dennis Lehane, auteur de livres adaptés au cinéma comme Mystic RiverGone Baby Gone ou encore Shutter Island, est en même temps associé au projet.

    Succès commercial

    Conçu pour un budget de 12 millions d'euros, Un prophète a connu un joli succès commercial, puisque le film a fait 1 309 184 entrées sur le sol français et 991 223 entrées dans le reste du monde.

    Rencontre

    L'humoriste, scénariste et comédienne Blanche Gardin devait avoir un rôle dans Un prophète, qui a finalement été supprimé du scénario final. Jacques Audiard lui a néanmoins présenté à ce moment un certain Noé Debré, avec qui elle écrira quelques années plus tard le scénario de Problemos réalisé par Eric Judor.

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