Mon compte
    L'Hermine
    Note moyenne
    3,6
    3031 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur L'Hermine ?

    339 critiques spectateurs

    5
    28 critiques
    4
    118 critiques
    3
    124 critiques
    2
    54 critiques
    1
    11 critiques
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    benoitG80
    benoitG80

    3 323 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 novembre 2015
    "L'Hermine" joue sur plusieurs tableaux et sans prévenir...
    D'un point de départ terrible, une affaire d'infanticide, dont Fabrice Luchini interprète le président de la Cour d'Assises, on est amené à entrer à la fois dans le déroulement du procès, dans la personnalité trempée de ce magistrat et de son rapport pas si simple avec les avocats et jurés...
    Tout cela semble augurer un bon début, mais le film prend une tournure romanesque apparemment destinée à humaniser cet homme, à le rendre comme tout un chacun... Soit !!!
    Si bien que l'on s'éloigne doucement de ce qu'on attendait et espérait, le procès devenant l'enjeu et le point de départ d'une histoire d'amour un peu artificielle qui tombe plutôt comme un cheveu sur la soupe !
    Cependant, il faut reconnaître que Luchini joue de manière plus intériorisée, plus sobrement et compose un rôle qu'il porte bien, tout comme il porte parfaitement sa robe rouge bordée d'hermine.
    Un rôle presque trop taillé sur mesure !
    Et pourtant, rapidement un décalage apparaît entre cette intransigeance de tyran que l'on veut mettre en avant, et l'homme coincé que l'on perçoit, presque soumis, donc pas assez méchant et virulent avec son entourage professionnel, d'où une incohérence gênante...
    Les jurés sont dépeints avec peu de subtilité, la différence de milieu social étant outrancière avec trop de clichés, la plus perspicace et délicate étant évidemment la plus raffinée et la plus riche de tous !
    Côté avocats, c'est assez peu fouillé sauf quelques questions ma foi pertinentes amenant des situations et conclusions qui le sont tout autant.
    Par contre et heureusement, l'accusé et sa compagne ont tous deux une présence étonnante, leurs regards et leurs moindres gestes sont d'une vérité criante, leur composition est remarquable par la tension et la douleur continuellement à fleur de peau !
    Tension qui fait d'ailleurs grandement défaut au procès lui-même, un peu schématique dans sa progression, un peu prétexte à développer de l'inutile...
    Alors qu'on aurait tant aimé entrer dans la profondeur d'âme de ce magistrat, dans ses doutes, à propos de ses sentiments sur ce couple dont l'enfant de sept mois est mort sous les coups.
    Il est au bout du compte presque saugrenu d'arriver à se focaliser sur un aspect aussi fleur bleue dont le film prend la direction très brutalement et plutôt maladroitement, juste pour nous prouver que le Président si redouté depuis toujours, peut donc se transformer en être amoureux et compréhensif, enfin humain...
    Alors que d'entrée de jeu, ce fait dramatique et le procès qui s'en suit, avaient tout pour être vraiment intéressants et instructifs sur le fonctionnement de la justice et le rôle qu'y tient l'Homme.
    À mon sens, sans être franchement désagréable, cette réalisation inaboutie de Christian Vincent est entre deux eaux, en n'allant pas jusqu'au bout de ses possibilités, pourtant prometteuses !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 830 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    J'attendais ce film autant que je le redoutais, moi qui avait adoré la discrète ! J'avais vraiment peur de me rendre compte que Christian Vincent n'était qu'un faquin, un pauvre type qui fait du sous Rohmer sans réellement le comprendre. Mais il n'en est rien.

    L'hermine est vraiment un beau film, un film tout simple et qui prend son temps, c'est ça que j'aime. C'est-à-dire qu'on aurait pu être dans la caricature, avec les témoins, les accusés qui semblent venir du peuple et qui sont vraiment des gens simples, ça aurait vite pu tourner à la moquerie, à la farce, se moquer du peuple... Mais vu que Christian Vincent filme uniquement de longues séquences, où ils ont la parole, les laissant développer leur point de vue et s'intéressant vraiment à l'affaire et pas qu'à l'histoire d'amour, on évite très largement ces écueils.

    Je veux pour exemple la scène où les jurés se présentent les uns aux autres dans un café, scène très longue, où l'on laisse les échanges dévier vers des choses qui n'ont rien à voir, parce que la vie c'est ça aussi, une conversation qui dérape, qui dévie...

    Et puis forcément il y a cette relation vraiment touchante avec un Luchini à nu qui n'attend qu'un signe, lui qui est détesté par tous, lui qui est méprisé, mais lui qui aime. J'aime voir Luchini ainsi dans un café avec cette femme qui lui sourit, avec un sourire radieux, alors qu'ils en sont encore à se vouvoyer, à ses faire des politesses, à rester très dignes, bien que le personnage de Luchini tente des percées. C'est beau.

    Le film s'intéresse vraiment à ses personnages, leur laisse le temps d'exister, ce qui fait rayonner le film, ça le rend plein de vie.

    De plus le film se conclue pile au moment où il faut, le genre de petit rien qui dit tout.

    Et Luchini... fidèle à lui-même... les petites phrases, mais peut-être plus touchant, plus à fleur de peau que d'habitude.

    En tous cas comme pour la discrète je me reconnais dans son personnage, dans ce qu'il dit à la femme au café en citant un poème repris par Brassens...

    Bref, ouais, c'est vraiment bien.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 novembre 2015
    L’attrait du film repose, d’une part sur l’interprétation des 4 principaux protagonistes et d’autre part sur le motif poignant du procès. Pour apprécier pleinement le spectacle, il faudrait connaître les règles procédurières ; sans cette connaissance, ce film revient à peu près à présenter une partie d’échec sans connaître les règles du jeu. : où est alors le suspens ? Ainsi, que le président de la cour retienne parmi les jurés une femme qu’il connaît bien est-il légal ? Dans le droit américain ce serait «un « crime ».
    Par ailleurs, si les échanges entre jurés sont représentatifs de la réalité, brrr !!
    En conclusion : un film très prenant mais qui, a posteriori, laisse une impression d'inconsistance.
    lugini
    lugini

    16 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 décembre 2015
    Un vrai régal. Même si je n'aime pas trop le personnage médiatique Fabrice Luchini, il faut bien reconnaître que c'est un acteur prodigieux. Sidse Babett Knudsen est une femme lumineuse et l'on comprend que ce président ne peut que craquer. Le sujet est lourd et très bien interprété par tous les acteurs. On peut très bien imaginer le poids que représente pour les jurés d'avoir à juger une affaire comme celle-ci. Heureusement pour nous, spectateurs, le côté romanesque enlève un peu de cette pression et montre un président dur de façade, mais qui peut se révéler sensible.
    vidalger
    vidalger

    296 abonnés 1 228 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2015
    Ce film gentillet et dépourvu de rythme est sauvé par la qualité de son interprétation. Fabrice Lucchini, pour une fois tout en retenue, interprète avec une grande finesse un juge acariâtre et psychorigide devenu soudainement fleur bleue en amoureux transi devant les beaux yeux de Sidse Babett Knudsen, une jurée que le hasard du tribunal remet sur son chemin. On se perd en séances de procès d'assises sans grand intérêt, le sujet étant la belle rencontre entre un homme et une femmes en pleine maturité, sujet bizarrement escamoté en grande partie. On ne fait que deviner les vies et fêlures de ces personnages. Dommage!
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    166 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    Le film a tout pour attirer : deux prix à la dernière mostra de Venise (prix d'interprétation pour Luchini et prix du scénario) et la présence de la sublime Sidse Babett Knudsen, très connue pour la série sensation "Borgen". Deux histoires s'entremêlent. La première met en scène un procès autour d'une histoire sordide, de la sélection des jurés à leur délibération. C'est assez intéressant de suivre ce huit-clos, de comprendre l'implication de chacun et des interactions entre les jurés et la cour. La deuxième suit le jeu de séduction entre le juge, Fabrice Luchini, et une jurée, Sidse Babett Knudsen, se connaissant par le passé mais rien n'était arrivé entre eux. Nous sommes donc spectateurs de ces deux histoires, l'une interagissant avec l'autre. Ce n'est pas déplaisant mais pas incroyable. C'est original mais sans plus. Certaines scènes et lignes de dialogues sont très drôles et nous permettent de mieux apprécier le film. La réalisation est classique. Les acteurs sont attachants. Luchini est drôle dans ce personnage de juge aigri et Sidse Babett Knudsen crève l'écran. Son français parfait avec son accent danois a un charme fou. Un film français qui sort un peu du lot par sa forme et son casting mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable.
    tupper
    tupper

    119 abonnés 1 315 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 novembre 2015
    Je suis allé voir ce film par curiosité de la performance de Lucchini. De ce côté là on est servi. Plus sobre qu'à l'accoutumé, il incarne avec justesse ce rôle de président de cour d'assise. Autre point intéressant : la vulgarisation du fonctionnement, des enjeux d'une cour d'assise. Si Lucchini et ceux qui l'entourent sont plutôt bons, ce n'est pas le cas du scénario. Le procès, même s'il n'est pas au centre du film, est vraiment bâclé. L'histoire sentimentale est mal intégrée. L'évolution du personnage de Lucchini est trop rapide et peu crédible.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    118 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 novembre 2015
    Un homme. Un tribunal. Une vie passée dedans, des gestes et des paroles qui se répètent, inlassablement, alors que les têtes passent, les-unes après les autres, et que les affaires se ressemblent. Fabrice Luchini offre sa dépendance à un personnage fermé sur lui même, dont on ne sait rien et en même temps pas mal de choses. « L’ Hermine » est une belle romance qui ne se ridiculise pas à entrer dans la comédie la plus grotesque pour satisfaire les spectateurs qui s’ennuieraient. Il est même difficile de s’ennuyer, car la caméra poursuit non pas seulement le juge et sa réputation aux deux chiffres, mais aussi les autres membres présents dans le tribunal à ce moment propice. Le montage est un pur travail d’orfèvre, réussi et bien finalisé. Les dés semblaient lancés dès le départ contre le mâle qui a soi-disant abattu sa propre fille à coup de Rangers. « Je n’ai pas tué ma fille », s’éperdue t’il à dire au comité poseur de questions. Intervient alors l’Amour, placée telle une allégorie, sous la doucereuse voix de Knudsen. Luchini et elle se complètent avec grand talent, dansant sur le fil aiguisé des répliques lancées avec peu de voix mais beaucoup de volonté. Aimer. Implacable sentiment qui prend à la gorge un être d’habitude affairé à juger les autres sur des preuves et des faits. Un être fatigué par une grippe, soudaine fièvre de douleur qui s’est installée en toute précipitation. Visage livide, Luchini sidère, impressionne, aidé par une mise en scène qui nous laisse analyser sans trop s’appuyer. Le problème de l’oeuvre n’est pas contenu dans les relations mises en chantier sous l’angle d’une caméra pas assez créative, c’est que le tout manque douloureusement de caractère, certes la caméra ne nous laisse pas nous ennuyer, elle n’est juste pas assez déterminée, persuasive et laisse trop ses personnages en suspens. Comme le serait un trou noir laissant baigner des acteurs qui, vu qu’ils sont bons, plongeraient tête la première sans se soucier d’un scénario décevant car pas assez maîtrisé. Au moins n’y a t’il pas une empathie balancée bêtement sur le papier, comme dans la plupart des mauvais drames français d’aujourd’hui. Une musique qui revient en intonation, assez barbante. On est juste présents, au final, pour les excellentes interprétations des deux acteurs principaux, voire des rôles secondaires. On reste donc sur notre faim car au final, « L’ Hermine » ne s’impose que grâce à un casting de qualité… Dommage.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 novembre 2015
    Fabrice Luchini a donc reçu le prix d'interprétation au Festival de Venise. Parait que Christian Vincent a, lui, reçu le prix du meilleur scénario au même festival. Aux fous! Car s'il y a bien quelque chose d'absent dans ce pathétique navet, c'est le scénario... Oh, les jurés de Venise, fallait y aller mollo sur les Bellinis!

    En ce qui concerne Luchini, il est vrai que, passant de la comédie pure au registre plus sérieux, il a réussi à se débarrasser de ses tics les plus évidents: bouche avalée, œil de poule.... (on peut être un diseur, un raconteur de génie et être un acteur cabotin). On s'en réjouit -mais s'il doit en même temps faire l'acteur pour des nullités comme l'Hermine, ça vaut pas le coup!

    Michel Racine, Luchini donc, est président de cour d'assises de St Omer. Il est misanthrope, désagréable, et en plus il donne toujours la peine maximum (pour le réalisateur, en vrai bobo, un bon juge est forcément un juge laxiste). On va juger un type qui a tué son bébé qui pleurait trop, à coup de rangers. Terrible donc. Le type a avoué puis se rétracte. Coupable? Non coupable? On s'en fout. C'est pas le sujet du film. Mais au fait, c'est quoi le sujet du film? Voyons un peu..... un ange passe. Au début, on a une sorte de petit reportage assez sympa sur les coulisses d'une cour d'assise. Mais ça ne dure pas....

    Le sujet, c'est que derrière la toge rouge et l'hermine, y a un petit cœur qui bat! Voui, voui, voui. Quinze ans auparavant, le juge a eu un accident gravissime, et voila qu'il reconnait parmi les jurés le médecin qui l'a soigné. Et dont il était amoureux comme un macaque! Boum!

    Glou glou glou font les dindons (NDLR: les spectateurs)
    Mais boum! Quand notre cœur fait boum!
    Tout avec lui dit Boum et c'est l'amour qui s'éveille

    Et alors? Ben c'est tout. Au faciès grincheux de l'atrabilaire grippé succède le faciès béat du ravi de la crèche. Que voulez vous, Ditte perdue et retrouvée c'est l'exquise madame Borgen, Sidse Babett Knudsen, à qui on ne fera qu'un reproche, c'est être fagotée comme l'as de pique. Pour Vincent, ça doit être comme ça qu'on s'habille en province.... c'est juste dommage que pour ses débuts dans le cinéma français, on ne lui ait pas proposé autre chose..

    Et c'est là que je rentre dans le vif du sujet. Voyez vous, ça se passe à St Omer. Waf waf waf, c'est quoi un habitant de St Omer? un Omerdeux? C'est manifestement ce que pense Vincent, et là on retrouve tout le mépris des petits bobos parisiens dès qu'ils s'attaquent à la province. Que voit -on défiler sur l'écran? Une bande de crétins, de dégénérés graves. Le lieutenant de police est un niais. Quand on lui demande s'il a vérifié les dires de l'accusé, il ouvre des yeux ronds. Ah ben non, i y a pas pensé.... Le médecin psychiatre a du mal à enchaîner deux phrases. Quand aux jurés, là, c'est le pompon. Il y a le libidineux de service, le rigolo de service, une sorte de cagole qui ne se repointera pas le lendemain et Corine Masiero dans un de ses rôles favoris de chômeuse /grande gueule /cracra. Est ce que quelqu'un ne pourrait pas penser à utiliser autrement cette excellente actrice? Qui peut donner tellement mieux? Rien que la pensée de risquer d'être, un jour, aux Assises, jugé par une telle bande de bas-du-front, ça vous remet tout de suite dans le droit chemin. Non, messieurs de Paris, la province c'est pas ça...

    Au fait, ce sont les Audomarois, ce qui est plutôt joli.... Et à part ça un seul mot, enfin deux: A FUIR!
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    689 abonnés 1 428 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2015
    C'est l'histoire d'un président de cour d'assises redouté qui aime son métier et le vit à fond, mais qui semble seul dans la vie, aigri et triste.
    Et un jour, lors d'une affaire parmi tant d'autres, l'un des jurés tiré au sort n'est autre qu'une femme qui l'a bouleversé quelques années auparavant lors d'une rencontre en milieu hospitalier.
    Fabrice Luchini est magistral dans ce rôle taillé pour lui, tous les acteurs autour de lui sont parfaits de minutie et de naturel.
    J'ai adoré vivre un procès de l'intérieur, l'immersion est totale, la trame est fine et intelligente ! C'est si crédible qu'on croirait un reportage réel sur la justice française !
    98 minutes de cinéma de très bon niveau !
    tixou0
    tixou0

    638 abonnés 1 972 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    25 ans après "La Discrète", Christian Vincent filme à nouveau Luchini dans un café... Mais cet établissement de St-Omer n'est qu'un des 3 décors (tous en huis-clos) dans lesquels évolue un FL, bien différent du comédien de 1990 - tant au physique, bien sûr, que dans le registre illustré. Drapé dans sa dignité, et "L'Hermine" de sa fonction de président de cour d'assises, "Michel Racine" reçoit un choc un triste matin d'hiver, en découvrant que figure sur la liste des jurés de la session qui va débuter, "Ditte" (Sidse Babett Knudsen), une séduisante Franco-Danoise, qui est loin de lui être inconnue (l'habileté de l'histoire étant de ne pas tout préciser au spectateur, à cet égard)... En marge de la première (sordide) affaire où la quadra est jurée suppléante (l'accusé paraît du chef d'infanticide - il aurait tué sa fillette de 7 mois d'un coup de ranger... on est chez les "petits Blancs" de l'Audomarois, "croqués" avec un cruel réalisme), dont le déroulé nous est exposé avec une précision documentaire, rappelant "10e chambre, instants d'audience" (Depardon - 2004), se dévoile peu à peu un aspect de la personnalité du magistrat, de nature à contrarier l'opinion à l'emporte-pièce d'un autre membre du jury, Marie-Jeanne Metzer (Corinne Masiero - parfaite, en poissarde rigolarde !), relayant celle communément admise au palais : un être froid et psycho-rigide, unanimement honni..... Grâce à un travail de petites touches, non-dits et délicatesses diverses, du scénariste/metteur en scène. Un très joli travail.... et un duo improbable (2 très bons interprètes) qui fonctionne excellemment.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 163 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 septembre 2017
    Parfois on me demande comment je choisis les films que je vais voir. Pour cette « Hermine », la réponse a le mérite d’être simple. Tout d’abord, il est sensé se passer pas loin de chez moi, dans ma belle région des Flandres, et moi ça me suffit déjà pour me rendre curieux. Le regard d’un auteur porté sur un coin qui m’est familier, ça m’attire toujours. Mais bon, cet argument ne pèse pas grand-chose quand, au casting, on affiche ce que j’ai décrété être la plus belle actrice du monde : j’ai nommé la radieuse Sidse Babet Knudsen. Donc ni une ni deux j’y suis allé tout jouasse… jusqu’à ce que la première minute du film me rappelle que j’allais voir un film « français », avec tout ce que ce terme implique de péjoratif. Alors je sais que ce type de désignation ne rebutera pas forcément tout le monde – et c’est d’ailleurs tant mieux pour ceux que ça concerne – mais on ne va pas se mentir non plus : le public susceptible de s’y retrouver est tout de même assez restreint. Personnellement, il m’a suffi d’observer les spectateurs qui m’entouraient dans la salle pour comprendre qui pouvait être attiré par ce genre de long-métrage. Petite bourgeoisie, plutôt âgée dans l'ensemble, avec une proportion non négligeable de personnes aimant afficher ostensiblement une certaine distinction ou une appartenance sociale. A dire vrai, le film est taillé pour eux : la réalisation est rêche, très monolithique, et ne s’intéresse qu’aux individus et non aux espaces. La parole est reine, souvent vaine, mais l’important n’est pas là ; l’important est qu’elle soit raffinée et qu’elle dresse un constat conformiste de la société ; focalisant davantage son attention sur les badinages sophistiqués et les réflexions de sophistes sur la société qu’elle ne questionne vraiment nos représentations et notre réalité. Ainsi, l’essentiel du film n’est-il qu’une étrange accumulation de clichés sur les gens et sur les lieux, le tout entrecoupé de scènes de cour (amoureuse pour le coup) entre le vieux Fabrice et la belle Sidse. Parce que oui, du côté des clichés, Christian Vincent s’est tout de même assez débridé. Il a dû se dire que ce film ne serait certainement vu qu’au sein d’un certain entre-soi, et que pour le coup, il n’avait pas à se priver de conforter les représentations qu’on peut se faire en bonne société de la plèbe nordiste. Ainsi, se retrouvera-t-on avec un Nord-Pas-de-Calais que la photographie a décidé de nous représenter comme bien gris, mais aussi avec une belle flopée de gros ploucs souvent incapables d’aligner deux mots ; le tout allant même jusqu’à nous introduire une poignée d’Arabes, non pas pour nous en faire des personnages, mais juste dans l’unique but de nous rappeler l’espace d’un instant qu’ils sont tous arriérés dans leur manière de soumettre les femmes et dans leur tendance quasi systématique à s’énerver impulsivement entre eux, oubliant à ces moments là de parler la bonne langue des peuples civilisés. Avouons-le donc, voilà un film qui, regardé par un spectateur qui, comme moi, n’est pas la cible, a quand même beaucoup de torts à se faire pardonner pour qu’on puisse vraiment essayer d’y trouver une quelconque jouissance. Et pourtant… Et pourtant, comme vous pouvez le constater, j’ai mis deux étoiles. Alors certes, cela dit à quel point, en fin de compte, ce film ne m’a pas forcément laissé une impression positive, mais cela dit également qu’au milieu de tout cela, il a quand-même ses quelques atouts. Bien évidemment, ses deux atouts les plus évidents sont ses deux interprètes principaux. Je ne reviendrai pas sur tout le bien que je pense de Sidse Babet Knudsen qui, malgré le peu qu’on lui donne dans ce film, parvient malgré tout à briller de mille feux et à transcender son rôle. Pour ce qui est ensuite de Luchini, même si l’aigreur ne lui va pas, il faut bien lui accorder une stature qui sait combler par sa prestance le manque de consistance de la réalisation. Mais bon, au-delà de ça, il me sera difficile de renier que, passé les trois traditionnels quarts d’heure habituels de mise en place bien barbantes de l'intrigue, cette petite affaire judiciaire autour de laquelle s’orchestre le film parvient malgré tout à capter l'attention. Certes c’est basique, mais pour le coup ce choix est judicieux. La plongée dans le monde de la justice finit par fonctionner, même si on reste le plus clair du temps dans une forme assez scolaire de didactique à l’égard de ce milieu. Donc l’un dans l’autre, si on est tolérant ou insensible aux multiples violences symboliques, de formes et de fond, sur lesquelles est bâti ce film, on peut éventuellement s’y retrouver, du moins davantage que dans ce que le cinéma français à l’habitude de produire. Austère donc, ségrégatif à coup sûr, mais sur certains points assez efficace dans la sobriété de sa démarche d’ensemble. Donc, à vous de savoir à quoi s’en tenir. Au moins, on ne pourra pas reprocher à cette « Hermine » de tromper sur la marchandise…
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    124 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    En plus de nous plonger dans les coulisses de la justice, Christian Vincent nous fait le portrait d’un homme de convictions et nous montre à quel point il peut être difficile dans un monde où tout est porté en dérision d’en être un.

    Parce qu’il a décidé d’être cet homme là, Miche Racine provoque l’admiration chez certains, la crainte chez d’autres, sinon le malaise. Il s’éloigne donc des autres jusqu’à ce qu’il retrouve cette chère Ditte qui avait déjà réussi à percer la carapace dont il s’est enveloppé. Et lorsque le personnage de Luchini retrouve le verbe si particulier de l'acteur pour exprimer ses sentiments à la femme qu’il aime, on comprend que celle-ci soit séduite, allant au delà de son physique très éloigné du jeune premier.

    Quelle femme ne voudrait pas être à l’origine de ces mots qui sembleraient ridicules dans la bouche d’un autre et sonnent si juste dans la sienne ?

    Avec L’Hermine, Christian Vincent nous raconte une histoire d’amour et apporte de la chaleur dans un lieu à priori glacial et offre à Fabrice Luchini une performance justement récompensée à la Mostra de Venise.
    alain-92
    alain-92

    307 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 novembre 2015
    Le film se déroule, pour la plus grande partie, dans une salle d'audience du tribunal de Saint Omer. Nous assistons au déroulement d'un horrible procès pour infanticide.

    De la nomination des jurés, au défilé des témoins le sujet peut paraitre rébarbatif. Sans rien connaître de la tenue d'un tel procès, l'intérêt n'en reste pas moindre grâce à Monsieur le Président de la Cour d'Assises. Il tient à son titre. Cet homme n'est autre que Fabrice Luchini, d'une extraordinaire sobriété. Tant dans les paroles que dans ses actes.

    Concernant son personnage l'acteur a déclaré avoir aimé : "Qu’il soit désagréable ! ... J’aime les personnages qui ne suscitent a priori pas la compassion, qui ne sont pas dans le compassionnel mécanique. On vit une époque de compassion globale. Tout le monde est censé être merveilleux, sympa… Ceci étant dit, mon personnage est un bon Président de Cour d’Assises. Méchant, mais bon dans son travail ..."

    Un homme seul, qui vit à l'hôtel, et traîne sa valise comme un poids supplémentaire de sa charge dont il s'acquitte avec une réputation qui lui vaut le surnom de Président à deux chiffres. Sous sa présidence, les accusés sont, en général, condamnés à des peines dépassant les dix ans.

    Le scénario ne fouille pas le passé des personnages. Ni ceux qui représentent la justice, pas davantage pour celui qui se trouve au ban des accusés. Un détail qui aurait peut-être mérité d'être plus fouillé pour donner à l'ensemble un véritable souffle et un intérêt supplémentaire.

    N'en demeure pas moins la rencontre fortuite entre ce président et une femme qu'il a connue des années auparavant, incarnée avec élégance par Sidse Babett Knudsen. Reste aussi un passage avec la fille de celle-ci, dont le rôle est tenu, avec un naturel déconcertant, par Eva Lallier. La toujours convaincante Corinne Masiero est également présente au casting.
    velocio
    velocio

    1 182 abonnés 3 043 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    25 ans après "La discrète", Christian Vincent et Fabrice Luchini se retrouvent dans "L'Hermine", film à qui a été décerné le Prix Osella pour le meilleur scénario lors de la dernière Mostra de Venise. Nous sommes à Saint-Omer, en octobre 2014, Fabrice Luchini interprète le rôle de Michel Racine, un Président de cour d'assise à 2 chiffres : avec lui, on en prend toujours au moins pour 10 ans ! Le procès auquel nous sommes conviés est celui d'un père de famille de 27 ans, accusé d'avoir tué sa fillette de 7 mois à coup de rangers. Non seulement il est accusé, mais en plus, il a avoué ce crime à l'issue de sa garde à vue. Mais là, dès le début du procès, il refuse de répondre aux questions et se contente de dire "J'ai pas tué Vanessa". Ce début de film s'apparente presque à un documentaire sur la façon dont se déroule un procès d'assise : choix des jurés, ce qu'ils se disent entre eux, les témoins à la barre, etc. Sauf que, très vite, on prend conscience qu'un des témoins, Ditte, une femme d'origine danoise, a tendance à troubler le président. Que s'est-il passé entre eux ? Cela va-t-il avoir une incidence sur la façon dont ce Président, d'ordinaire si strict, va mener les débats ? C'est ce que Christian Vincent nous fait découvrir dans la deuxième partie du film. Ce n'est certainement pas un hasard si ce Président de cour d'assise a Racine comme nom de famille : Christian Vincent insiste (un peu lourdement et bien aidé en cela par Ann, la fille de Ditte) sur le rapprochement qu'on peut faire entre un procès et une pièce de théâtre. Même un peu plus sobre que d'habitude, Fabrice Luchini, qui interprète le rôle de Michel Racine, fait toujours du Luchini et, franchement, il serait mal venu de s'en plaindre. Il a d'ailleurs obtenu la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine lors de la dernière Mostra de Venise. Le rôle de Ditte est interprété par la comédienne danoise Sidse Babett Knudsen et tous ceux et toutes celles qui l'ont vu jouer le rôle de Birgitte Nyborg Christensen dans la série "Borgen" sauront à l'avance qu'elle ne peut qu'être excellente. On trouve aussi dans la distribution, filmage dans le nord oblige, une actrice qu'on voit très souvent : Corinne Masiero, dans le rôle d'une jurée. Quant à la musique, on la doit à Claire Denamur, qu'on entend aussi interpréter une très jolie chanson intitulée "Dreamers".
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top