Arès : les secrets du tournage

L'idée du scénario du film est venue à Jean-Patrick Benes de par la récente crise qui a touché de plein fouet la Grèce et l'Espagne. Le metteur en scène a ainsi imaginé la France devenant un pays pauvre. Il confie : "Une France qui rejoint le cortège des nouveaux pays pauvres, un Etat en faillite avec quinze millions de chômeurs, encore plus de SDF dans les rues, une urbanisation chaotique, des multinationales qui rachètent la dette de l’Etat, prennent le pouvoir et changent les lois..."

Matthieu Tarot a permis de mettre sur pieds ce film en réussissant à réunir 4 millions d'euros. Le producteur connaissait aussi Louis Leterrier qui a apporté son aide au niveau du scénario, des scènes de combats et du montage. C'est le "réalisme social" du projet qui a poussé le réalisateur de L'Incroyable Hulk et Insaisissables à se joindre à l'aventure.

Dans la peau d'un combattant prêt-à-tout pour sauver sa sœur, on retrouve le musclé Ola Rapace, qui s’était déjà essayé à la science-fiction avec la série d’Olivier Marchal Section Zéro (Canal +). Pour les besoins d'Arès, l'acteur suédois s'est remis au français qu'il avait appris il y a 20 ans, a pris 15 kilos de muscles et a été coaché au combat par le champion du monde de ju-jitsu Vincent Parisi.

Ola Rapace avait vu sa carrière décoller après sa prestation dans le très bien reçu James Bond Skyfall sorti en 2008. L'acteur se livrait à un violent combat contre Daniel Craig sur un train au tout début du film de Sam Mendes.

Le vrai nom d'Arès est Kowalski. Il s'agit d'un nom très répandu dans le cinéma comme en témoigne par exemple le personnage de Marlon Brando dans Un tramway nommé désir. Jean-Patrick Benes voit surtout ce protagoniste comme empruntant au buté Walt Kowalski de Gran Torino et au répliquant Leon Kowalski de Blade Runner.

Jean-Patrick Benes recherchait un acteur capable de donner vie au personnage d'Arès, qui est un anti-héros à la carrure imposante. C'est dans cette optique qu'il a décidé, après avoir effectué des castings infructueux à Paris, de chercher en Suède. C'est de cette manière que le très physique et instinctif Ola Rapace a été choisi.

Avec, entre autres, l'aide des combattants et chorégraphes Vincent Parisi et Dominique Fouassier, Jean-Patrick Benes a cherché à donner forme à des combats secs et âpres, bien loin des chorégraphies trop dansantes que l'on voit souvent dans les films asiatiques. "Je voulais quelque chose de dur, proche du combat de rue ou bare knuckle (du combat de boxe mais sans les gants de boxe)", confie-t-il.

Arès est un film d'anticipation. Côté références, Jean-Patrick Benes revendique Les Fils de l’homme, Soleil vert et Rollerball pour leurs univers SF. Par rapport au personnage principal, ce sont les "héros" de New York 1997, Blade Runner, Léon, Mad Max et Les Guerrier de l'espace : aventures en zone interdite qui ont servi d'inspiration.

Dans le but de créer un Paris futuriste et réaliste, Jean-Patrick Benes et son équipe ont eu recours au maximum à des décors naturels. L'équipe a tourné à Kiev durant la révolution de février 2014 pour le côté "Paris, ville pauvre au bord de la révolution". "On a filmé et on s’est inspiré des vêtements des combattants et de l’atmosphère dans les rues", se rappelle le cinéaste.