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    Numéro Une
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    benoitG80
    benoitG80

    3 314 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 octobre 2017
    « Numéro Une » de Tonie Marshall donne l’impression de la part de la réalisatrice, de ne pas trop savoir sur quel pied danser...
    Et oui, à vouloir tout inclure dans cette histoire, à savoir à travers son personnage central interprété par Emmanuelle Devos, le féminisme (?), la réussite, l’accès au pouvoir, l’égalité homme/femme, la place de la femme dans le monde de l’entreprise, la vie amoureuse, la vie de mère et même la relation au père, il y a de quoi tergiverser et se perdre plus d’une fois...
    Chaque point est en effet traité, mais sans franche conviction d’autant plus que l’actrice ne semble elle-même pas trop persuadée par ce qu’elle représente en terme de réel enjeu au milieu de ce jeu de quilles !
    Trop de doute, d’hésitation, de douceur émanent de sa présence, ce qui sont des sentiments incompatibles avec la férocité aux dents longues et aiguisées qui étaient de mise ici...
    Et de plus pas assez de situations stratégiques ou de véritable moments de travail, pour croire en la possibilité d’une vraie candidature pour ce poste clé de PDG en question.
    Aborder la question du féminisme ou de la place de la femme à ce niveau, n’est pas un choix pertinent, car les vraies aspirations ou motivations de tous ces très grands dirigeants, qu’il soit femme ou homme, seront et il ne faut pas se leurrer, le profit et rien que le profit... Point barre !
    Les valeurs du féminisme et tout ce qu’il sous entend, sont donc relégués loin derrière...
    On pense à quelques noms en politique ou en entreprise notamment, où des femmes de pouvoir aux mains de fer ont fait leur place sans pour autant faire avancer leur propre cause, ou même y penser !
    Ce genre de film avait en outre besoin d’un rythme d’enfer, d’un rythme à couper le souffle pour être à l’image du monde sans état d’âme de celles ou de ceux qui en tiennent les rennes, et on pense alors au très bon « Miss Sloane » où Jessica Chastain d’une autre trempe, était alors parfaite, taillée et dirigée pour y croire vraiment !
    C’est tout le contraire qui se produit ici, des baisses de régime incessantes font sombrer l’ensemble dans une mollesse évidente alors que Tonie Marshall arrive pourtant sans peine à démontrer toutes les arcanes du pouvoir avec quelquefois intérêt et brio, soit toute cette mécanique machiavélique à détruire et à éliminer son concurrent par tous les moyens possibles !
    Il y avait donc de bonnes idées, ainsi que pas mal de vérité énoncées mais franchement le problème de la représentativité de la femme en terme de ces gros postes clé, n’a qu’une place très éloignée dans la lutte des féministes dont les attentes ciblent plus des combats du quotidien, en terme d’égalité des chances et de salaire avec un champ d’action bien plus vaste, que ce soit dans le domaine public, politique, culturel ou encore comme ici économique...
    Alors certes, il n’y a pas que du mauvais dans cette réalisation mais de ressentir toute cette hésitation au niveau de la vraie finalité du film, donne le plus souvent une impression d’ennui avec pas mal de longueurs ou moments inutiles qui s’étirent sans aucune justification, puisque malgré les rebondissements retords qui s’accumulent, on se doute bien de la fin que l’on nous amène sur un plateau.
    Contrairement à notre héroïne, les autres acteurs interprètent pourtant leur rôles avec tout le cynisme nécessaire qui convient à ce genre d’individu et ce, qu’il soit féminin ou masculin, ce qui prouve encore une fois que nos belles valeurs humaines font bien pâles figures dans ce monde impitoyable qui n’en n’a rien à faire !
    Dommage pour ce film bancal mais pas inintéressant, qui a du mal à trouver sa vraie raison d’être, son vrai but à atteindre en voulant aborder trop de thèmes à la fois sous la houlette d’une actrice pas assez taillée pour mordre réellement !
    dominique P.
    dominique P.

    785 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 octobre 2017
    Le film est bien réalisé et bien interprété et l'histoire est intéressante.
    On nous montre bien la dure réalité du monde des dirigeants avec les manoeuvres, les bassesses, les difficultés pour une femme d'accéder au pouvoir.
    Cependant, je trouve que ce film manque de profondeur, de mordant.
    Ce n'est pas très percutant.
    Dans l'ensemble cela reste terne et plat et c'est dommage.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    165 abonnés 1 855 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 octobre 2017
    Un film de bourgeois(e) destiné à un public bourgeois. Dans cette catégorie, Lelouch a réussi à rendre quelques-uns de ses films assez agréables, mais Tonie Marshall n'a même pas ce petit savoir faire. Tout est lourd, téléphoné et certaines séquences sont franchement grotesques. Le personnage d'Emmanuelle Devos ne correspond pas du tout à une femme de pouvoir de cette catégorie . Pour parvenir au poste de pédégère d'Areva, il faut avoir les dents qui rayent le parquet et un cynisme absolu. Or le personnage en question nous raconte qu'elle veut occuper la place pour sauver 10 000 emplois. Si les PDG, hommes ou femmes, avaient pour objectif de protéger l'emploi, ça se saurait. La meilleure façon de gagner et de séduire les actionnaires est au contraire d'avoir pour objectif de réduire les coûts salariaux pour augmenter les profits. Enfin, le sort des femmes dans les entreprises est bien le cadet des soucis de ces grand(e)s patron(ne)s. On notera au passage une publicité appuyée pour AXA, qui aurait lancé un gadget sur l'égalité interne entre femmes et hommes. Les salariées d'AXA harcelées par les cadres apprécieront. La réalisation est à l'avenant, avec des scènes de remplissages dignes des plus mauvaises séries. Mais ce serait insulter les téléfilms que de dire que ce navet est du niveau d'un téléfilm, car il en existe tout de même d'excellents.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    385 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 octobre 2017
    Portée par une exceptionnelle Emmanuelle Devos et des seconds rôles tout aussi impliqués, le film dépeint une réalité sans pour autant sombrer dans les clichés. Tonie Marshall évite le manichéisme facile dans ce qui aurait pu se transformer en une énième guerre des sexes entre les agneaux féminins et les loups masculins. Dénoncer le sexisme oui, mais avec subtilité, élégance, justesse. L’impact n’en est que plus fort.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 octobre 2017
    Tonie Marshall et Emmanuelle Devos parviennent à donner corps à une réalité assez peu montrée - et souvent mal décrite - dans le cinéma français, celle des réseaux d'affaires, des luttes de pouvoirs dans les grandes entreprises. Sur un thème plutôt simple, l'accession au sommet d'une femme qui serait la première femme présidente d'une société du CAC 40, on nous montre les manigances, les petits chantages, les grandes manœuvres et les petites compromissions qui seraient nécessaires pour parvenir à de tels sommets. On songe à Proglio et Lauvergeon, à EDF, Véolia ou Areva et on ne doit pas être très loin de la réalité... Sur le plan de la narration, on se perd un peu dans une psychologie trop caricaturale et de faible niveau (le rapport au père, le deuil de la mère, la difficulté du couple formé par la chef d'entreprise avec son mari) qui n'apporte pas grand chose au film (si ce n'est notre plaisir de revoir le trop rare Samy Frey). Belle réussite toutefois sur un thème plutôt casse-gueule et bien exploité ici. On est presque dans un thriller tant on finit par se laisser prendre à adhérer à cette lutte pour un pouvoir qui, au final, mais ça c'est une autre histoire, semble assez vain ...
    lionelb30
    lionelb30

    384 abonnés 2 496 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Comédiens pas mal , histoire pas mauvaise mais un rythme lent , parfois un peu confus et on n'arrive pas a se passionner pour cette histoire. Bon sujet de depart mais realisation plate.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 14 octobre 2017
    1.
    Voilà un joli film sur le féminisme version grande bourgeoisie. C'est comique et un peu pitoyable. Aucune femme du film ne défend la cause des femmes. Leur objectif n'est jamais un combat pour l'égalité des femmes en général. C'est plutôt une bataille de quelques privilégiées qui cherchent à prendre des places de pouvoir. Bon. Soit. Pas très passionnant tout ça.

    2.
    Voilà un film qui loupe son sujet mais qui raconte quand même un truc. S'il parle de féminisme, c'est pour en faire un décor dans lequel se joue la lutte pour le pouvoir économique et social. La France, et c'est sans doute le côté le plus intéressant du film, est présentée comme une république bananière aux mains de quelques-uns. Pas inintéressant, même si je pense que cette critique sociale acerbe ne soit pas le propos voulu par la réalisatrice.

    3.
    Les critiques qui parlent d'un "Thriller" n'ont pas vu le même fim que moi. Il n'y a aucun suspens. Donc on s'ennuie un peu. Heureusement, un très beau casting sauve l'ensemble (Frey, Biolay, Devos, Berry, etc…). Mais heureusement qu'ils sont là ces acteurs, car la réalisation est très très poussive. La caméra ne sait pas où se poser. Des détails insignifiants sont mis en avant. On a sans arrêt droit au désormais fameux Engrenages dans lequel un avant plan flou occulte les 3/4 de l'image. Les plans de la Défense ou des éoliennes n'ont aucun intérêt, ni formel, ni symbolique… rien… Bref… Tout ça faisait un peu téloche à mamie.

    La conclusion : on passe un moment. Ni bon ni mauvais. Ravi de revoir Emmanuel Devos. 1 étoile pas plus car je ne recommande pas vraiment ce film. Il y a mieux à voir en ce moment.
    scrabble
    scrabble

    34 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    j'apprécie beaucoup Emmanuelle Devos mais dans ce film elle n'est pas convaincante en "dents longues". un film où on veut porter la femme aux nues, mais franchement avec ces nanas super sophistiquées, le message ne passe pas et elles sont très loin de penser qu'il existe un monde en dehors du leur. il y a trop de transitions entre les scènes... ça comble les vides
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 octobre 2017
    Brillante polytechnicienne du corps des Mines, Emmanuelle Blachey (Emmanuelle Devos) siège au comité exécutif de Théores, un géant de l'énergie. Un réseau de femmes aussi influent que discret la contacte en marge du Women's Forum de Deauville pour prendre la tête d'Anthéa, une entreprise du CAC 40. Peu sûre d'elle, mais flattée de la proposition qui lui est faite, Emmanuelle hésite à s'engager. D'autant que face à elle, l'influent Jean Beaumel (Richard Berry) est prêt à tout pour pousser la candidature de son poulain. Un homme évidemment.

    "Numéro Une" est un film à thèses. Depuis son titre avec ce E majuscule en rouge mat. Depuis son affiche où l'on voit Emmanuelle Devos, impeccable en tailleur pantalon, entourée d'hommes, sur les portraits qui ornent les murs et en face d'elle, anonymes et menaçants. Tonie Marshall - la seule femme à ce jour à avoir obtenu le César du meilleur réalisateur - ne s'en cache pas : elle a voulu faire un film sur "la difficulté des femmes à accéder à des postes importants".

    Tonie Marshall avait le projet d'en faire une série. "Numéro Une" en porte les traces, qui compte trop de rebondissements, d'intrigues secondaires que ses deux heures ne suffisent pas à développer. On aurait aimé avoir plus de respiration pour partager la vie d'Emmanuelle Blachey, ses espoirs et ses déceptions. "Borgen", "Baron Noir" et même "L’État de Grace" (mini-série française injustement oubliée pour avoir eu le tort en 2006 de prédire l'élection d'une femme à la présidence de la République) ont démontré qu'on pouvait efficacement décrire les arcanes du pouvoir à condition de s'en laisser le temps.

    Comprimé dans un corset trop étroit, "Numéro Une" a les défauts qu'on reproche aux premiers épisodes de ces séries, avant que, le temps passant, on se familiarise avec leurs personnages et leurs situations. Tout y sonne faux. Ce cénacle de femmes complotistes dévoué corps et âme à leur candidate. Ces hommes veules. Ces cocktails de l'Arop où se décide la liste des PDG du CAC 40. Ces palais élyséens au protocole empesé. Tout sonne faux sauf Emmanuelle Devos parfaite de bout en bout.
    PaulGe G
    PaulGe G

    101 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2017
    comment faire accéder une jeune femme au poste suprême d'une grande société. la réalisatrice nous offre un film brillant dévoilant les arcanes du milieux des affaires. le montage incisif et percutant donne une dimension extreme a ce superbe travail de réalisation et de direction d'acteurs. E Devos est fabuleuse, toujours égale sans flagornerie elle illumine le film, certes un peu difficile mais d'une grande efficacité.
    momo M.
    momo M.

    35 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Le très bon jeu des acteurs sauve ce film. Un groupe de féministes tente d'imposer une femme à la tête d'un grand groupe. Elle va devoir se bagarrer contre le candidat masculin et déjouer tous les obstacles, professionnels et personnels. Il manque quelque chose à ce film pour nous le rendre vraiment captivant
    Humphrey D.
    Humphrey D.

    19 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 octobre 2017
    De quoi parle Numéro une ? De la puissance de l’argent dans le monde de l’entreprise ? Très certainement. De l’existence de la corruption, de coups bas ignominieux pour conquérir le pouvoir ? A coup sûr. De la difficulté pour une femme d’atteindre cette puissance et ce pouvoir ? Absolument pas, et ici le film rate sa cible. En effet, alors que Tonie Marchal semble revendiquer l’existence d’un plafond de verre dans l’ascension professionnelle de toute femme à prétendre aux postes de décision, son propos se dissout dans la mécanique strictement fonctionnelle qu’elle déroule des vicissitudes relativement convenues qui animent les relations du monde du travail. Mettez un homme à la place de l’héroïne et les problématiques du film ne changent pas d’un iota. Le féminisme ou son juste contraire, la mysoginie n’y sont pour rien. Bien sûr, le film saupoudre le parcours de cette femme de quelques relents de machisme mondain, mais la férocité des coups qui s’y échangent ne relève en rien d’une quelconque inégalité homme/femme.
    Rajoutons à cela la formidable erreur de casting d’une Emmanuelle Devos, d’habitude plus inspirée, dont la mollesse et l’atonie viennent contrecarrer l’indispensable énergie et le mordant que l’on imagine volontiers être la colonne vertébrale de toute femme à haute destinée. Figure absente à son destin, elle promène son doux visage mélancolique, voire romantique, de scène en scène là où une relative agressivité semblerait plus à propos. Et que dire d’un Samy Frey en père improbable, à murmurer plus qu’il ne parle, devant incarner la figure tutélaire d’une autorité originelle face à laquelle il n’est point de réplique.
    Car de réplique, Emmanuelle Blachey n’en a point, si ce n’est d’éructer « Pardon ? » en réponse aux remarques sexistes de ses collaborateurs ou aux allusions phallocrates de Beaumel (Richard Berry). A vouloir défendre la cause des femmes par l'illustration de leur dépendance séculaire face aux hommes dans le monde professionnel, le film joue son exact contraire. En effet, sujets aux chantages masculins, elles utilisent ces mêmes armes pour leur promotion et par là s’identifient à ces mêmes hommes qu’elles prétendent combattre, fusion ultime de la victime et de son bourreau.
    Film de démonstration donc qui se perd un peu dans ses théorèmes, mais qui peut susciter une discussion par ces temps de polémiques sur le harcèlement au travail et la difficulté d’u monde sinon égalitaire , du moins respectueux des différences.
    Michael D
    Michael D

    16 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 octobre 2017
    Film un peu naif et caricatural sur le monde de l entreprise, Emmanuelle Devos n est pas tres convaincante en future PDG (elle n affiche aucune ambition, elle est quand meme tres cool pour une femme qui a autant de responsabilite, elle ne travaille presque jamais, a plein de temps...

    Le sujet du film est flou sans doute parce que l ecriture du scenario n est pas acheve. Un film francais en somme...
    papalou
    papalou

    14 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    En s’inscrivant dans la lignée de ses productions cinématographiques investiguant autour du plafond de verre que subissent la moitié de l’humanité, le nouveau film de Tony Marshall « Numéro Une » théâtralise la misogynie, la course, la bataille, les coups bas et les éléments de langages discriminatoires voire humiliant pour arriver au sommet d’une entreprise du Cac 40 ! « Ici le problème n’est certes pas le patron, mais le fait qu’il soit si rarement une patronne — Luc Chessel dans Libération — » ici joué par Emmanuelle Devos.
    La bande-annonce nous promet du sensationnel dans les hautes sphères des entreprises nationales : « il n’y a que trois choses qui meuvent les hommes, le pouvoir, le sexe, et l’argent ».
    Pourtant la réalisatrice de « Venus Beauté » et sa coscénariste Marion Doussot appuyée par Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde se sont longuement documentées et préparées pour l’écriture de ce projet au départ imaginé en une série intitulée « Le Club », puis transformé en long métrage unique.
    Le récit, le montage et dans une moindre mesure la mise en scène souffrent de ce changement de format : une série permet d’approfondir les caractères les mobiles et les stratégies des personnages avec des coups de théâtre ; une saison permet d’inscrire l’intrigue dans le temps et de la développer.
    Au cours de la première partie, le scénario montre très bien les petites humiliations quotidiennes subies par des femmes qui, même aux plus hautes fonctions, doivent composer avec un sexisme qui ne dit pas son nom, une défiance quasi systématique et des réflexes d’un autre âge. Les dialogues de la réunion sont remarquables de réalisme. Puis la conversation dans la voiture entre Emmanuelle et son PDG, la proposition de promotion de second ordre, voire humiliante au regard de la réussite magistrale qu’elle enregistre au quotidien…
    Dès le début des hostilités pour le pouvoir, les situations deviennent superficielles, et caricaturales. À mon sens il y a une erreur grossière de scénario, lorsque l’héroïne doit gérer une crise au sein de sa propre équipe et mettre à pied un de ses très proches collaborateurs ; elle la mène d’une manière décalée par rapport à son habileté tactique supposée, voire comme une novice.
    Ce film s’est construit autour d’un concentré des turpitudes d’une prise de pouvoir ! Cela explique les coups de théâtre inutiles, notamment le décès de la mentor féministe (joué par Francine Berger), des digressions pataudes vers la sphère de l’intime — à noter les passages en noir et blanc de « La nuit du chasseur », vision de la victime assassinée et noyée par ce pasteur défroqué — d’encombrer par une description grossière du backgroud maternel ou encore les dialogues psychanalytiques entre Emmanuelle Blachey (Emmanuel Devos) et son père (Sami Frey). Ces détails sont tellement présents que je me suis interrogé sur la densité de son travail et responsabilité.
    Il reste une réalisation impersonnelle et un scénario consensuel qui ne parviens pas éclairer les différentes motivations de ces femmes à prendre des risques. Tonie Marshall manque l’occasion d’explorer des pistes expérimentales de forme de management et de pouvoir. Et de répondre à la question encore uniquement effleurée : « et les femmes qu’est-ce qui les meut dans cette course de dirigeants ? » Le casting était d’ailleurs prêt à porter ces questionnements et expérimentations avec une Emmanuelle Devos totalement dimensionnée pour incarner ces autres voies.
    De plus la réalisatrice est la seule femme à avoir eu le césar du meilleur film avec « Venus Beauté » en 2000. dans le monde du cinéma français, où on compte une femme réalisatrice pour quatre hommes alors « Quel est le prix à payer pour devenir Numéro Une » mme Tonie Marshall ?
    « Efleuré » est vraiment ce qui reste en mémoire de ce long-métrage sur les pratiques sexistes et manipulatoires de l’ascension du mont Olympe par le management des « entreprises du CAC ».
    Car personnellement je n’ai pas cru un instant à cette bataille. Parce que le mobile de l’héroïne n’est pas clair, et qu’il manque un compétiteur, le célèbre troisième « Homme ».
    Au final je reprends la conclusion de Luc Chessel dans Libération « A ne pas vouloir taper trop fort sur la classe qu’il décrit, le film renonce du même coup à être corrosif sur la question du sexisme, en faisant comme si les deux sphères ne se recoupaient pas. Cette naïveté feinte mine la prétention au réalisme de son scénario et du jeu de ses acteurs : on se moque ici de quelqu’un, et le public, un temps séduit par la bluette libérale, comprend vite qu’il s’agit, une fois de plus, de lui-même ».
    Jack R.
    Jack R.

    14 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 octobre 2017
    Une brochette de bons acteurs mais sous exploités. Thème intéressant mais traité de façon trop décousue et Devos qui joue habituellement très bien ne semble pas être rentrée dans la peau du personnage. Certaines scènes tournées à l'hôpital ressemblent à un tournage de série B. De nombreux passages trop longs auraient dus être supprimés au montage car ils alourdissent l'intrigue. Bref, ce film manque de rythme et de clarté. Il contient les erreurs typiques du cinéma français qui a du potentiel mais bascule souvent dans les mêmes faiblesses : faire long quand on peut faire court. Dommage.
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