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    Lettre à Franco
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    Vince
    Vince

    40 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2021
    Alejandro Amenábar est de retour avec un nouveau film et il a véritablement transformé l'essai.

    ''Mientras dure la guerra'' relate le début de la guerre civile à Salamanque en juin 1936, ou vit le philosophe et écrivain espagnol Miguel de Unamuno (''Paz en la guerre'', ''Niebla'', ''La tía tula''). Au départ, il soutient publiquement le soulèvement militaire mais alors que le général Franco prend le pouvoir en parallèle et que les arrestations se multiplient, Unamuno change radicalement d'opinion en se rendant compte que l'arrivée du Caudillo au pouvoir est immédiate et qu'il est désormais trop tard pour empêcher cette situation.

    Le film est tout bonnement magnifique, Alejandro Amenábar, excellent réalisateur espagnol (Tesis, Ouvre les yeux, Les autres, Mar adentro) fourmille d'idées et ça se voit à l'écran. Les acteurs sont rayonnants, les trois acteurs principaux interprètent à la perfection leur rôle, Kara Elejalde en Miguel de Unamuno, Santi Prego en Francisco Franco mais surtout mention spéciale à Eduard Fernández qui donne une interprétation remarquable du général Milán Astray, qui a notamment remporté récemment le Goya 2020 du meilleur acteur dans un second-rôle. Les maquilleurs et les décorateurs sont également à féliciter étant donné le grand travail, les acteurs ressemblent comme deux gouttes d'eau aux personnages historiques.

    Le cadre à Salamanque est magnifique. Les plans sur la ville sont tous filmés d'une manière grandiose. Le parallèle entre Unamuno et Franco, Millán Astray et les généraux est très bien exécuté. Il y a certains passages dans le film que j'ai trouvé fascinants notamment spoiler: lors de la première apparition de Millán Astray en voiture où de nombreux soldats à pied chantent en reprenant l'air du général; lorsque Franco enlève le drapeau tricolore des républicains pour le remplacer par le drapeau bicolore des nationalistes, et à ce moment précis, l'hymne espagnol est repris en cœur par les soldats; Unamuno se disputant avec son ami Salvador Vila à propos d'idéaux politiques...


    Par ailleurs, Amenábar réalise un film splendide, où sa maîtrise technique et formelle dans le long-métrage est absolue. Il utilise un moment des images d'archives où Franco et Millán Astray sont sur un balcon et le film reprend exactement au même moment où le général Astray continue son discours. C'est fait avec une grande justesse. Il y a un nombre d'idées visuelles impressionnantes, par exemple Unamuno qui se rend au Palacio del Obispo dans le but de parler au général Franco de la disparition de ses amis, Amenábar filme en contre-plongée où Unamuno doit grimper jusqu'au palais, réalisant un effort important mais malheureusement fructueux. Amenábar est définitivement un réalisateur talentueux, il le prouve à nouveau en 2020 avec son excellent ''Mientras dure la guerra''.
    William Dardeau
    William Dardeau

    28 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2020
    Parfois il faut bien prêter attention au titre d'un film. Le titre original de Lettre à Franco est "Mientras dure la guerra", soit "tant que durera la guerre". Il s'agirait d'une phrase finalement supprimée dans un document donnant quasiment tous les pouvoirs en 1936 au général Franco. Celui qui avait exigé la présence de la phrase ne souhaitait pas que Franco soit encore au pouvoir une fois la guerre finie; on sait ce qu'il en advint. Avec ce titre le film prend tout son sens: pourquoi avoir permis au dictateur de perdurer jusqu'en 1975 ? Alejandro Amenabar (Mar adentro,,Les autres, Vanilla sky) n'est pas un débutant, et j'ai trouvé les critiques "officiels" bien condescendants à son égard. Certes son film est d'une facture plus classique que ses oeuvres précédentes, mais justement parce que le sujet lui tient à coeur: il s'agit d'une période trouble et sanglante de l'histoire espagnole, et de plus il s'agit aussi d'une interrogation sur l'engagement ou le non-engagement des intellectuels; le principal volet du film concerne en effet un écrivain qui soutient Franco dans un premier temps, puis ouvre les yeux sur le fascisme. On comprend qu'une certaine sobriété s'impose ! Certes Lettre à Franco manque du souffle des grands films politiques (Rosi, Costa Gavras et bien d'autres), mais il est constamment intéressant, et intelligent. Cela suffit à le recommander.
    Chris58640
    Chris58640

    178 abonnés 723 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 février 2020
    Affublé d’un titre français une nouvelle fois choisi en dépit du bon sens, « Lettre à Franco » est un film qui a plein de qualités mais aussi quelques défauts. Son réalisateur, Alejandro Amenàbar, n’est pas un réalisateur très prolixe depuis son immense succès mérité avec « Les Autres ». C’est sa première incursion, sauf erreur, du côté de la Politique et de l’Histoire. Mais Amenàbar est espagnol, et comme tous les espagnols (et exilés espagnols), il a dans sa chair la cicatrice de la Guerre Civile. C’est ce sujet, ô combien douloureux, qu’il a choisi et c’est peut dire que, sur le papier, c’est une entreprise risquée. Combien de films espagnols montrent par le menu la Guerre Civile et le Franquisme ? Dans un pays qui n’a jamais fait l’examen de conscience de son Histoire récente, qui n’a jamais jugé ses criminels, qui n’ a jamais purgé sa société civile, ni sa police, ni son personnel politique, et je ne parle même pas de son clergé, le film d’Amenàbar à une immense qualité : il existe ! Tout ce qu’on pourra dire de ce film, de ses atouts et de ses défauts, rien ne pourra finalement faire le poids au regard de cette qualité là. Ce postulat étant posé, j’ai trouvé qu’Amenàbar avait bien soigné sa reconstitution, et avait choisit la voie de la sobriété. Pas de scènes grandiloquentes (à part la scène finale mais elle était indispensable), pas de musique tonitruante pas trop les longueurs ni de larmes, il n’a pas abusé des symboles, pas cédé à la facilité. Cette volonté de proposer un film didactique presque pédagogique, un film qui regarde froidement la victoire militaire et idéologique du Franquisme, on pourrait presque aller jusqu’à la lui reprocher. Montrer le franquisme, c’est aussi montrer la torture et les exécutions sommaires, et Amenàbar n’a pas osé, ou voulu, aller jusque là, se contentant de les suggérer par des détonations ou des périphrases. Il sépare son film en deux axes qui ne se croiseront finalement qu’une seule fois, au deux-tiers du long métrage. L’histoire de Miguel de Unamuno, celle d’un intellectuel piégé par l’idéologie, et qui sera trop longtemps aveugle et sourd au drame qui se noue pourtant sous ses fenêtres, qui croise celle du général Franco, poussé à devenir l’homme fort d’un régime qui se cherche et qui finira par porter son nom. C’est assez équilibré, même si en tant qu’historienne, j’ai été plus intéressée par la partie « Franco » que la partie « Unamuno ». Le film m’a paru malgré tout un peu long, probablement à cause d’un faux rythme qui s’installe assez vite. Le casting est tout à son affaire et Karra Elejalde, qui incarne le vieil écrivain, porte très bien le rôle de cet intellectuel exigeant, intelligent mais aveuglé. Son personnage est un symbole, sa santé décline au même rythme que la République Espagnole et la démocratie se meurent, et il disparaitra en même temps qu’elles. Santi Prego a la lourde charge de composer un Franco, pour tout avouer, assez déconcertant. Quand on connaît mal l’histoire du Caudillo on s’imagine un homme charismatique, habité, orateur, fonçant à 100 à l’heure vers son destin, tel un Mussolini ou un Hitler. Or le Franco de « Lettre à Franco » est tout l’inverse : fuyant, emprunté, hésitant, ne répondant jamais clairement à une question. C’est déroutant, mais mes sources me confirment que c’est un portrait très fidèle, et que c’est précisément cette attitude qui lui permettra d’installer une des plus longues dictatures du XXème siècle. Santi Prego, en plus de ressembler étrangement à son funeste modèle, compose un Franco qui surprendra plus d’un spectateur. Il y a beaucoup de seconds rôles, et je ne trouve rien à redire aux performances d’un Eduard Fernandez (carrément flippant) ou d’un Carlos Serrano-Clarck. Quant au scénario, je lui décerne d’emblée un mauvais point : si on est peu instruit de l’histoire de la Guerre Civile (et Dieu sait qu’elle peu enseignée en France), le film est difficile à appréhender pleinement. Le scénario ne prend pas la peine d’expliquer précisément qui est qui, qui a fait quoi, or l’Histoire de la Guerre Civile est horriblement complexe pour un néophyte français. Il faut s’accrocher un peu pour bien assimiler tout ce qui est montré à l’écran, notamment dans la partie « Franco ». Mais si on fait cet effort, on est récompensé par une leçon d’Histoire édifiante, celle d’un Général amoureux de l’Ordre, qui a fomenté une rébellion pour « sauver la République » avant de comprendre qu’en s’alliant à la Monarchie et à l’Eglise Catholique, il allait la terrasser et devenir le leader suprême d’une Espagne à genoux : à genoux devant l’Eglise, donc à genoux devant lui. Arrestation des Communistes et des syndicalistes, puis des socialistes, puis des Protestants, puis des Francs-Maçons, et puis des basques, des catalans, exécutions sans jugements, tortures, fosses communes, rien n’arrêtera le rouleur compresseur dans une Europe qui, en 1936, regarde ailleurs. En choisissant Miguel de Unamuno, Amenàbar choisi un angle qui en vaut bien un autre : celui de l’intellectuel face à la dictature, celui du verbe et du savoir face à l’ignorance et la brutalité. Contrairement à Garcia Lorca, De Unamuno aura fait le mauvais choix d’emblée et son réveil tardif n’en sera que plus cruel. Comment cet homme lettré, fin, érudit à pu croire une seule seconde en un mouvement qui proclamait « Viva la Muerte ! » comme slogan ? C’est un peu mystérieux quand même, ce manque de discernement ! Le personnage de Unamuno, c’est celui des illusions perdues, qui va entrer en 1936 dans une ère obscure pour des décennies et avec laquelle l ’Espagne de 2020 est loin d’en avoir terminé (voir l’actualité récente sur le mausolée de Franco). Difficile à appréhender, « Lettre à Franco » n’en demeure pas moins indispensable. Ce n’est pas le grand film tant attendu sur le Franquisme et la Guerre Civile, mais c’est néanmoins un vrai pas en avant pour le cinéma espagnol. C'est aussi, dans sa dernière scène, une leçon politique qui demeure très moderne, très actuelle et qu’on aurait bien tort d’ignorer. C’est un film qui n’est pas un chef d’œuvre mais qui est hautement recommandable : lui donner sa chance c’est peut-être aussi encourager le cinéma espagnol à continuer à oser, oser traiter la Guerre Civile, oser traiter la Franquisme, oser enfin…
    traversay1
    traversay1

    3 023 abonnés 4 596 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 février 2020
    Une guerre interminable : c'est le titre de la série que la romancière Almudena Grandes a consacré à la guerre d'Espagne et dont le quatrième tome : Les patients du docteur Garcia, est paru au début de 2020 dans sa traduction française. Hasards du calendrier : le nouveau film d'Alejandro Amenabar, intitulé Mientras dure la guerra (Lettre à Franco) lui succède un mois plus tard, sur les écrans. Les fantômes du franquisme ne disparaitront pas de sitôt en Espagne mais il est évident que le film, des dires mêmes de son réalisateur, se veut aussi et surtout un avertissement pour aujourd'hui, devant ce qu'il considère comme un manque de discernement et de lucidité vis-à-vis de la montée du péril fasciste, en Europe, notamment. Pour ce qui est du film lui-même, les admirateurs d'Amenabar risquent une forte déception devant une œuvre à la reconstitution certes chiadée mais plutôt académique dans sa réalisation, voire même terne, à l'image de la sombre période qu'il décrit. Il est pourtant passionnant, menant deux récits en parallèle qui se croisent à plusieurs reprises, en particulier lors d'une scène remarquable à l'université de Salamanque. Toute la narration qui concerne les luttes d'influence à l'intérieur de la junte militaire, qui est à l'origine du soulèvement contre le pouvoir républicain et a lancé la guerre civile, n'a jusqu'alors été peu montrée au cinéma. Le personnage de Franco, loin d'être le plus charismatique ou le plus bravache; apparais comme le plus matois, c'est certain. Lettre à Franco donne cependant la vedette à Unamuno, écrivain et philosophe célébrissime à l'époque, dont la candeur intellectuelle voire l'adhésion initiale à l'action des militaires va peu à peu évoluer vers davantage de clairvoyance. Même si les historiens espagnols ne se sont privés de relever les nombreuses erreurs historiques du film, tout dans Lettre à Franco semble extrêmement écrit et calculé, ne laissant que rarement sourdre l'émotion. Il peut être critiqué pour cela mais la facture du film est impeccable, et ne peut que susciter l'intérêt de ceux qui vouent une grande curiosité pour cette période précise. Quitte à engager ensuite le débat sur une vision de l'Histoire qui ne fera pas l'unanimité.
    Bernard D.
    Bernard D.

    95 abonnés 602 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2020
    « Lettre à Franco » est loin d’être le premier film de Alejandro Amenábar. Il nécessite d’avoir une bonne connaissance de l’histoire de l’Espagne. Nous sommes en 1936 avec des émeutes et des revendications séparatistes des Basques et des Catalans … qu’une junte militaire d’abord installée à Burgos veut enrayer. Cette junte se localisera à Salamanque et déclenchera en juillet la guerre civile. Le triste général Milán Astray, borgne et manchot au combat, fondateur de la Légion Etrangère au cri de ralliement « Viva la muerte », et admirateur de Hitler, va manœuvrer. Il va pousser la junte à nommer un représentant unique … et ce sera son ami Franco (co-fondateur de la Légion Etrangère) qui curieusement presque contre lui-même, hésitant et presque naïf, va être désigné : il deviendra chef militaire et très rapidement politique, le Caudillo, cruel dictateur qui a « œuvré » jusqu’en 1975 !
    Miguel de Unamuno, un grand écrivain et philosophe, est le recteur de l’université de Salamanque. Pensant que la junte va ramener l’ordre, sauver l’Espagne et la conduire vers la démocratie, répond aux demandes des militaires pour leur servir de garant moral. Malgré les mises en garde de sa famille et de ses 2 fidèles amis, il va garder des œillères … et ce n’est qu’en octobre 1936 lors de la fête de la Race espagnole, que réalisant son erreur il va prononcer un sévère réquisitoire anti-franquiste avec la célèbre phrase célèbre « il vaut mieux convaincre les gens … que de les vaincre (militairement) ».
    Ce film très esthétique sur le plan architectural et avec de nombreux effets de lumière, montre très intelligemment comment un régime peut basculer rapidement vers une dictature et il montre aussi le danger qui guette les grands intellectuels qui s’impliquent rapidement dans ces mouvements politiques « actifs ». Si Miguel de Unamuno est inconnu en France c’est peut-être parce qu’il a « mal choisi son camp » contrairement au poète Federico García Lorca qui lui a donné sa vie pour les résistants.
    Un film qui mérite surement d’être revu pour mieux apprécier la finesse des propos.
    Drselb
    Drselb

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2020
    Très bon film qui nous montre bien l'arrivée de Franco au pouvoir et les hésitations et contradictions du grand écrivain espagnol. Avec les excellents Karra Elejalde et Eduard Fernandez dans les rôles de Miguel de Unamuno et du général Astray. On apprend beaucoup sur cette période moins connue de la guerre d'Espagne.
    selenie
    selenie

    5 324 abonnés 5 994 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2020
    La force du film réside justement dans cette évolution de pensée où un intellectuel renommé est dépassé par l'Histoire, où un philosophe s'aperçoit qu'il a manqué de lucidité au crépuscule de sa vie. On s'aperçoit donc aussi que les intellectuels ne peuvent pas grand chose devant la force des masses. Si les acteurs sont en général très bons on mettra un gros bémol pour Franco alias Santi Prego qui manque cruellement de charisme et d'impression alors même qu'il était un général que certains craignaient depuis longtemps et qu'il s'impose à l'Histoire. La mise en scène de Amenabar se fait discrète mais il signe un film ludique et diablement intéressant auquel il manque un peu de souffle et de passion Un film trop sage qui reste à conseiller.
    Site : Selenie
    FaRem
    FaRem

    7 230 abonnés 8 744 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 février 2020
    "Mientras dure la guerra" retrace les derniers mois de Miguel de Unamuno, un célèbre écrivain et philosophe. Cet homme a souvent changé d'opinions et de partis politiques, mais il a toujours dit ce qu'il pensait, et fort. Ancien socialiste, il avait affronté les différents pouvoirs en place, ce qui l'avait poussé à l'exil dans les années 20. En 1936, alors que l'Espagne est déchirée en deux, il se montre hésitant à faire preuve de critique comme par le passé. Cette réticence va frustrer ses proches qui pensent qu'il devrait dénoncer la violence. Alejandro Amenábar s'interroge sur la prise de parole et surtout ces prises de paroles venant de personnes influentes qui peuvent faire bouger les choses. Miguel de Unamuno se demande s'il doit suivre ses convictions, alors qu'il risque de mettre sa famille en danger et qu'il n'est même pas sûr que cela aura un impact. Une approche intéressante qui laisse cependant un gout d'inachevé à cause d'un traitement superficiel, notamment pour tout ce qui touche à Franco, et des personnages qui sont trop lisses. La reproduction d'époque est solide et le casting est convaincant, mais l'histoire m'a laissé sur ma faim. On est loin du drame historique que l'on aurait pu avoir. J'ai beaucoup aimé les premiers films d'Alejandro Amenábar seulement, c'est moins le cas depuis quelque temps. Après "Regression" qui n'était vraiment pas terrible, celui-ci m'a vraiment ennuyé.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    565 abonnés 2 733 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2020
    La grande réussite de Mientras dure la guerra tient à sa peinture d’un intellectuel dans la tourmente de l’Histoire, à l’évolution rapide d’une pensée philosophique qui voit ses idéaux se tacher de sang puis s’écrouler les uns après les autres. Miguel de Unamuno est un personnage passionnant, dont l’activité politique et littéraire offre un prisme intéressant pour aborder la montée au pouvoir de Franco et l’installation de la dictature ; d’abord malicieux, toujours entêté et fidèle à ses dogmes, il devient peu à peu vieillissant, affaibli par des engagements politiques qu’il est contraint de prendre sans qu’un cheminement intérieur n’ait eu le temps de se faire. Aussi Unamuno ne prend-il parti que pour ses idées, se ralliant par défaut et souci de préserver la république espagnole ; son humanisme semble rejoindre celui d’Alejandro Amenábar qui, une fois encore, relate la fin d’un monde sur le point de disparaître – comme il le faisait déjà dans Agora par exemple, voire The Others –, un monde encore gouverné par l’esprit et le sens du débat, concurrencé par les devises de propagande et les exclamations creuses et vulgaires qui n’ont pour fonction que de conforter les bas instincts de l’espèce humaine. Le long métrage interroge le patriotisme et le sens à donner à celui-ci lorsqu’il s’affranchit des institutions et des valeurs : ouverture et clausule représentent un drapeau et paraissent en questionner la légitimité, et entre les deux s’effectuent lentement et péniblement le déclin d’un âge, le crépuscule d’une pensée qui s’éteint à mesure que monte la rage du fanatisme nationaliste. Amenábar ménage ses effets, épure son œuvre des virtuosités formelles qui définissent son style, privilégiant avec raison la modestie et l’intimiste – à l’instar de ce plan magnifique sur les lunettes d’Unamuno dont les verres renvoient l’image de la foule se déchaînant sur les bancs de l’université. Mientras dure la guerra est une œuvre précise et minutieuse, un tantinet longuette mais aux longueurs nécessaires pour donner à voir et à vivre le bouleversement intestin d’une pensée et d’une civilisation.
    Sylvain P
    Sylvain P

    294 abonnés 1 326 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 février 2020
    De facture classique, Lettre à Franco narre le paradoxe d'un grand écrivain espagnol qui voit dans l'insurrection fasciste des années 30 le moyen de sauvegarder la République avant de se rendre compte de son erreur. L'extrême-droite a pour habitude de faire croire a son respect des valeurs démocratiques avant de faire sombrer les pays dans le chaos. Un grand intellectuel peut lui aussi s'y laisser prendre, comme les jeunes idiots utiles qui les suivent et que l'on voit dans la mémorable scène finale de ce petit film.
    sameplayerparis
    sameplayerparis

    24 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2020
    Même si je connaissais le dénouement du film car Unamuno et la guerre civile espagnole ne me sont pas étrangers, j'ai été pris par ce film, très juste, très équilibré. Peut être certains le trouveront ils trop "propre" car la guerre, surtout celle là est tout sauf propre. Mais il est porté par de très bons acteurs, tout en finesse, sans pathos excessif alors que l'histoire racontée s'y prêtait pourtant. Même si vous croyez connaitre l'histoire de "vencereis pero no convencereis", ce film vous surprendra.
    Supernono74
    Supernono74

    12 abonnés 456 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 février 2020
    Film intéressant pour qui ne connait pas la monté du francisme. Une vision, à priori, fidèle du général et du coup surprenant. Mais cela manque de contexte pour tout bien cerner. De plus le destin croisé de ces 2 hommes est intéressant mais au final on peut se demander en quoi leur rencontre a été déterminante.
    Mais sinon bien joué, bien réalisé, mais peut-être trop prévu pour les connaisseurs de l'Espagne.
    poet75
    poet75

    253 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 février 2020
    En 2009, Alejandro Amenábar avait réussi à mettre en scène une page d’histoire se déroulant au IVème siècle à Alexandrie. Le film, ayant pour titre Agora, montrait avec intelligence et finesse les débats et les conflits d’une société multiculturelle, avec, d’un côté, la philosophe agnostique Hypathie et ses élèves et, de l’autre, le patriarche Cyrille et ses partisans, convaincus qu’il fallait chasser de la ville tous les Juifs. L’habileté dont avait fait preuve le cinéaste pour nous conter cette histoire des temps antiques, il ne la retrouve malheureusement pas aujourd’hui, alors qu’il revisite des faits historiques beaucoup plus récents.
    Le film est bourré de bonnes intentions, c’est évident. En évoquant la prise de pouvoir du général Franco, Alejandro Amenábar incite à la vigilance, il met en garde contre la résurgence des mouvements fascistes dans l’Europe d’aujourd’hui. Il a raison de le faire, mais, du coup, il s’encombre d’un didactisme tel que son film ressemble à un cours d’histoire, à une leçon, qui ne laisse plus de place ni à l’émotion ni à l’imagination des spectateurs. Or, j’ai déjà eu maintes fois l’occasion de l’affirmer, quand les cinéastes veulent être trop exhaustifs, ils prennent le risque de susciter pas mal d’ennui. Et c’est bien ce qui se produit avec Lettre à Franco.
    C’est d’autant plus regrettable que, pour raconter les débuts du fascisme en Espagne et les prémices de la dictature de Franco, le cinéaste a eu la bonne idée de convoquer une figure d’intellectuel controversée de cette époque : en l’occurrence, l’écrivain Miguel de Unamuno (1864-1936). Professeur à l’université de Salamanque, celui-ci commence par approuver les idées de Franco avant de se raviser de manière éclatante peu de temps avant sa mort, causée par une crise cardiaque.
    Dans un premier temps, Miguel de Unamuno ressemble à nombre de ses compatriotes de cette époque : il est obsédé par la peur du communisme, il est persuadé, comme les fascistes, que tous les moyens sont bons pour contenir leur progression. Mais des évènements qui le touchent de près lui ouvrent, petit à petit, les yeux sur ce que sont réellement Franco et ses amis, dont le général José Millán-Astray, l’auteur du sinistre cri de ralliement « Viva la muerte ! », ainsi que l’évêque de Salamanque Enrique Piá y Deniel. Ses amis proches, en effet, sont arrêtés l’un après l’autre, en particulier un pasteur qui se trouve être aussi franc-maçon et un de ses étudiants qui professe des idées de gauche. spoiler: En fin de compte, alors qu’il avait décidé de ne pas prendre la parole, Miguel de Unamuno, au cours d’une assemblée fasciste, se lève et se dirige vers la tribune où il prononce un discours bref mais retentissant, dont on retient en particulier cette phrase : « Vous vaincrez mais ne convaincrez pas ».

    Le film a indéniablement le grand mérite de mettre en lumière cet épisode et de faire retentir à nouveau les paroles susdites mais, je le répète, son didactisme ainsi que son académisme le desservent quelque peu. C’est dommage.
    Cinévore24
    Cinévore24

    293 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2020
    Une guerre des opinions et des convictions dans l'Espagne franquiste des années 1930.
    Une histoire au traitement très académique et à la mise en scène trop sage, sur l'une des périodes les plus sombres du pays.
    Manobia de Dirol
    Manobia de Dirol

    17 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2020
    J'ai beaucoup aimé ce film ; trop rares sont les films sur cette effroyable guerre civile. Très bien filmé, angle de vue intéressant qui sort du manichéisme entre les adversaires extrêmes. En dehors de l'aspect cinéma de qualité, éclairage historique passionnant...
    Les meilleurs films de tous les temps
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