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    Nightmare Alley
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    RedArrow
    RedArrow

    1 527 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2022
    Les premières minutes que l'on passe à parcourir cette "Nightmare Alley" ont beau nous montrer explicitement la fuite d'un homme devant un passé qu'il a cherché à réduire en cendres, le personnage de Bradley Cooper reste longtemps muet à l'écran, préférant se fondre dans les décors du cirque, où il trouve momentanément un refuge et un travail aux côtés de ses figures freaks solidaires. Ce n'est qu'à la suite d'un incident, l'obligeant à s'introduire dans les enfers d'une attraction ô combien symbolique, que le personnage prononce ses premiers mots face au visage le moins reluisant de ce cirque. Car c'est le tournant capital du film, celui qui se présente sous le nom de Stan Carlisle vient en effet, et sans le savoir, de basculer dans un cycle d'autodestruction où la répétition des erreurs du passé ne laissera aucun échappatoire possible.

    Comme son personnage qui cherche à se perdre dans ce milieu extravagant du cirque et de ses "monstres" de foire afin de rebondir, Guillermo Del Toro installe les pions de son récit dans cet univers fantasque en corrélation avec le cinéma qu'on lui connaît mais où, cette fois, l'illusion du fantastique se cantonne aux yeux de la foule naïvement bernée pour laisser le devant de la scène au charlatanisme et à ses subterfuges qui gouvernent l'envers de son décor. Ainsi, s'il permet dans le même temps à son triste héros d'obtenir une capacité avec laquelle il pense enfin avoir l'existence et la place qu'il mérite en ce monde, ce freak show est également un cadre de départ idéal pour le réalisateur bien décidé à quitter sa zone de confort en direction du film noir.
    De fait, "Nightmare Alley" peut sembler suivre une trajectoire classique du genre dit "noir" pendant un long moment en s'attardant sur l'apprentissage des ficelles du mentalisme par Stan puis sur son ascension fulgurante dans le domaine (en plus de quelques virages sentimentaux convenus) mais, dans l'ombre, le film n'oublie en réalité jamais de souligner chacun des choix irrattrapables pris par un personnage qui se condamne aux mêmes châtiments d'un passé qu'il pensait laisser derrière lui.

    Entre l'ingénue, puis voix de la raison, incarnée par Rooney Mara et la femme fatale, véritable serpent à visage humain, magistralement campée par Cate Blanchett, la soif d'ambitions à jamais insatisfaite de Stan (Bradley Cooper, parfait) aura tôt fait de l'entraîner dans les écailles froides de la deuxième pour le conduire à l'ultime étape de sa progression infernale qui l'engloutira définitivement. La dernière partie de ce "Nightmare Valley" sera une réussite en tout point, faisant vivre à Stan un retour de flammes à la hauteur des conséquences de sa propre noirceur et désormais représenté par des éclats de violence imparables à l'écran. N'ayant eu de cesse de faire rimer le parcours psychologique de son personnage avec l'excellence de sa mise en scène et sa direction artistique irréprochable, "Nightmare Alley" s'achèvera sur la déchéance la plus inévitablement cruelle auquel ce cycle ainsi dirigé vers la part la plus sombre de l'âme humaine pouvait conduire, le miroir des péchés passés et à venir que l'on avait décelé dans les débuts du film sera devenu une triste réalité, nous laissant sur la plus terrible des répliques et un rire de désespoir total.

    Un grand film noir. Un grand moment de cinéma. Un grand Guillermo Del Toro en somme.
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2022
    Le roman de William Lindsay Gresham, Nightmare Alley, a été très vite porté à l'écran par Edmund Goulding, en 1947, dont c'est d'ailleurs le meilleur long-métrage et un excellent film noir (Le charlatan en VF). De la nouvelle adaptation par Guillermo del Toro, il faudrait sans doute parler de néo-noir car le cinéaste mexicain marque fortement le scénario de sa sensibilité et de sa patte esthétique, parfois aux portes du fantastique, notamment dans sa première partie, dans l'univers pittoresque des forains des parcs d'attractions, à la fin des années 30. Dans cette première moitié du film, del Toro s'en donne à cœur joie sur le plan visuel alors que le récit prend largement son temps avant d'enchaîner avec sa partie urbaine, où le personnage principal, bonimenteur et médium, va pouvoir pleinement exprimer sa cupidité. Nightmare Alley est donc un nouveau film de monstres de son réalisateur, à la différence près que cette fois, ce sont des humains qui montrent leurs difformités mentales et comportementales. Le film frôle la perfection plastique et impressionne par la manière dont del Toro maîtrise ses effets, avec de soudains excès de violence, au service d'une histoire écrite sans ratures, avec une progression dramatique impeccable jusqu'à un dénouement ironique et ricanant, à défaut d'être totalement moral. Bradley Cooper est à peu près comme Tyrone Power dans la version première, convaincant mais un tantinet dénué de charisme tout de même, et dominé dans ses face à face par Willem Dafoe puis par Cate Blanchett. Quant à la merveilleuse Rooney Mara, presque le seul personnage sympathique du film, elle est magnifique de candeur et d'électricité. In fine, 2h20 de projection, monstre en main, cela passe comme l'éclair.
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    795 abonnés 374 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2022
    Del Toro revient avec son 10e film,et sans aucun doute son plus nihiliste (plus encore que son chef-d'oeuvre Le Labyrinthe de Pan). En réalisant cette nouvelle adaptation de Nightmare Alley, il nous livre un pur film noir à l'ancienne teinté de gothisme, de carnival freak show (dans sa première partie) et d'horreur psychologique.

    Exit les créatures fantastiques,ici c'est la monstruosité de l'humain qui est au centre, alors que le personnage de Bradley Cooper (qui nous livre sa meilleure performance) erre sans le sou et affublé d'un lourd passé.

    Alors qu'il rejoint une troupe itinérante de cirque (avec un super cast allant de Toni Colette toujours aussi charismatique, Rooney Mara en boussole morale, Willem Dafoe en exploitant sans morale ou bien un Ron Perlman taciturne), ce dernier va se découvrir un talent don de télépathie...ou du moins ce qu'il fera croire à toute personne quine devinera pas ses talents de charlatan. Et tout basculera lorsqu'il fera la rencontre d'une mystérieuse psychologue, jouée par une Cate Blanchette diablement vénéneuse.

    Le film prend son temps et s'insinue à combustion lente,magnifié par une photographie glacée lorgnant vers le "noir et blanc" en couleurs froides (retrouver Dan Lauststen sur Crimson Peak presque 20 ans après Mimic est une des meilleures choses qui soient arrivées à Del Toro) et une production design superbement travaillée (mais comme dans chaque film de sa filmo).
    La mise en scène est comme toujours d'une grande maitrise, pour un récit trouvant toute sa force dans sa dernière demi-heure, jusqu'à un final d'une noirceur absolue (dont on se rappelle bien après le visionnage)

    Le ptit bémol (qui fait office de chipotage) tiendra simplement du score de Nathan Johnson (Knives Out), pas mémorable mais qui fait le job pour nous plonger dans l'Amérique des 40's.

    Bref, un excellent film
    L'homme sans nom
    L'homme sans nom

    140 abonnés 891 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2022
    En ce début d'année, Nightmare Alley est le film à ne pas rater !
    Guillermo Del Toro fait son grand retour après avoir connu la consécration avec The Shape of Water. Cette fois-ci pas de "monstre" (du moins en apparence), mais c'est encore excellent. L'ambiance, la mise en scène, la photographie sont géniales et nous projettent dans le monde du spectacle des années 40 aux États-Unis, en suivant un homme plein d'ambition au passé mystérieux, interprété par un Bradley Cooper au sommet. Le reste du casting joue parfaitement dans leur registre (Cate Blanchett, Richard Jenkins, Rooney Mara, Willem Dafoe...).
    Mais c'est la narration qui m'a totalement conquis. Elle est d'une maîtrise parfaite, sombre, mystérieuse et sans concession, en s'installant doucement. Peut être trop doucement car l'intrigue met du temps à s'installer, si bien que l'on se demande vers quoi Del Toro veut nous mener. Le film demande aussi une certaine attention pour saisir tous les rouages de l'intrigue et sa conclusion, qui est tout simplement parfaite !
    Vous l'aurez compris je cherche des petits défauts a un film qui n'en dispose quasiment pas selon moi. Dans tous les cas, on est récompensé par une dernière partie excellente qui nous tient en haleine.

    Je ne peux donc que vous recommander Nightmare Alley. 2h30 de plaisir !
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 janvier 2022
    Del Toro devait probablement finir par filmer des monstres de fête foraine, tout comme Tim Burton devait à un moment de sa carrière choisir un cirque comme décor (Dumbo).

    Dans ce remake d'un film de 1947 que peu de spectateurs auront vu, le brillant réalisateur mexicain réussit un emberlificotage de haut niveau. Nightmare alley commence en effet comme un film holywoodien lambda : certes bien rythmé et remarquablement mis en scène, mais globalement convenu, engoncé dans une esthétique vieillotte et une photographie jaunâtre (j'ai songé à la direction artistique désuète du West side story de Spielberg).

    Et puis progressivement, la narration au long cours du film vire au noir, de façon figurée et littéralement (la nuit prend de plus en plus de place). La deuxième partie du film devient donc une longue et tortueuse descente aux enfers, émaillée de choix faustiens, d'éclairs de cruautés de plus en plus saignants (culminant dans l'incongruité de l'épisode de l'oreille). Nightmare alley brasse alors une série d'allusions psychologiques traumatisantes qui ne trouveront aucune explication satisfaisante (la cicatrice du docteur, les traumatismes d'enfance du héros principal et sa relation aux vieux hommes, les horreurs perpétrées par Ezra Grindle aux jeunes filles).

    Ainsi le miracle (le piège) opéré par le magicien Del Toro fonctionne-t-il parfaitement : le film commence comme un produit manufacturé de série et se finit dans un mauvais rêve cruel, à l'image du générique de fin. Nightmare alley aura profondément manipulé son spectateur.

    Délectable : 2h30 qui passent en un clin d'oeil.
    Damien Vabre
    Damien Vabre

    145 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 novembre 2022
    Un vagabond louche (Bradley Cooper) s'immisce dans une foire itinérante, il y rencontrera l'amour avec Molly (Rooney Mara) et s'initiera à l'art du mentalisme avec un couple (Toni Collette et David Strathairn). Cette première partie bien qu'un peu longue pour une exposition est divertissante avec de nombreux atouts: casting réjouissant (William Dafoe et Ron Perlman complètent la distribution), réalisation et photo élégantes et des décors magnifiques.

    Nightmare Alley s'effondre dans sa deuxième partie avec un film noir aux ingrédients classiques: escroc séduisant, femme fatale (Cate Blanchett) et millionnaire naïf bon à plumer (Richard Jenkins). Bradley Cooper manque de magnétisme pour incarner cet imposteur clinquant à la personnalité trouble et l'intrigue offre peu de surprises, la partie psychanalytique reste assez légère et pauvre en émotions. Cet hommage au cinéma américain des années 40 et 50 souffre d'un rythme poussif et d'un traitement académique, son fatalisme cruel n'en ressort pas indemne.
    kibruk
    kibruk

    109 abonnés 2 394 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 janvier 2022
    L'ayant vu en avant première, n'ayant par conséquent rien lu ou vu d'autre que le synopsis et la bande annonce, je n'avais aucune idée préconçue sur ce que j'allais voir, étant un film de Guillermo del Toro, je m'attendais juste à quelque chose de pas banal et de formellement très beau. Et effectivement ces deux attentes ont été comblées, il confirme encore une fois qu'il est l'un des réalisateurs actuels les plus talentueux et intéressant, mais finalement la surprise n'est pas là où je l'attendais : Guillermo del Toro étant un réalisateur jusqu'à ce jour de films fantastiques, je pensais qu'il perpétuerait cette habitude, surtout que l'histoire s'y prêtait. Le film flirte en permanence avec le surnaturel en restant toujours très réaliste et concret et c'est l'une des grandes réussites du scénario. L'histoire est de toute évidence le point fort de la dernière œuvre de Guillermo del Toro. Constituée de deux parties bien distinctes, la première est une référence très marquée au perturbant chef-d'œuvre "Freaks" de Tod Browning (1932 !) et si elle n'en a pas la puissance visuelle et narrative, elle pose utilement les personnages et les enjeux quitte à être un peu trop longue. C'est dans sa deuxième partie que le film gagne graduellement en intensité avec l'introduction de nouvelles thématiques et de nouveaux personnages jusqu'à un final d'une intensité magistrale. Et on ne peut être qu'admiratif devant le travail de Guillermo del Toro qui nous offre encore une fois une œuvre originale, magnifiquement filmée et admirablement interprétée, mais qui n'atteint pas pour moi le statut de chef-d'œuvre en raison d'une première partie plus faible. Il est également quelque peu frustrant spoiler: d'abandonner totalement des personnages importants de la première partie, de ne pas leur donner une place en particulier dans le final qui renvoie directement au début, mais aussi de ne pas avoir d'explications plus claires sur les motivations du personnage de Cate Blanchett (ou alors quelque chose m'a échappé...).
    Mr cinetok
    Mr cinetok

    232 abonnés 281 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 janvier 2022
    G Del Toro réalise un drame magnifique de beauté, une fable sombre et envoutante jusqu'au final inévitable de ce cauchemar.
    Bradley Cooper, Cate Blanchett et les autres sont éblouissant dans leur rôle respectif et font honneur comme un hommage aux acteurs et BEAUTÉS DE L'ÂGE D'OR D'HOLLYWOOD qui jouaient à cette grande époque dans des films noirs d'après guerre, et où la photo aussi est là à son sommet pour souligné la noirceur du propos. G Del Toro s'inspire également très habilement d'un chef d'oeuvre du cinéma fantastique Freaks - film 1932 (A voir d'urgence) dans sa partie fête foraine, puis se suit un véritable thriller angoissant, plein de rebondissement et de suspens. Un film unique, à voir et revoir. MERCI
    lmc-3
    lmc-3

    226 abonnés 431 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 janvier 2022
    Très belle imagerie, hautes couleurs, tenues, décors, accessoires, les lumières, la caméra, le texte, les acteurs, leur allure, leur jeu, le scénario, son montage, le produit, on tient là quelque chose de nous conduit d’un point de départ jusqu’à une destination, tout en nous faisant visité myriade de domaines, toujours accordé à de grands feux d’artifices.
    Il ne s’agit pas d’un film d’action, nous avons affaire là à du dialogue, beaucoup du dialogue, mais du grand.
    Format de deux et trente minutes, dans ma salle certaines personnes n’ont pas tenues, c’est un genre auquel il faut être capable de s’accrocher. En ce qui me concerne, je suis conquis.
    Prestation très intéressante.
    Du beau spectacle.
    Dedeadpool
    Dedeadpool

    4 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 janvier 2022
    Bon soyons clair, je n'attendais pas quelque chose d'incroyable pour ce film. J'avais bien apprécié La Forme de l'Eau et Le Labyrinthe de Pan du même réalisateur que j'avais rattrapés quelque peu auparavant. Mais ce film m'intriguait particulièrement, notamment par son casting qui plus que royal, alors que la BA ne laissait pas grand chose à voir. De plus, la durée relativement lonque de l'oeuvre m'a inquiété dès sa découverte.
    Et pourtant, ce film est une claque magistrale. Les deux heures trente ne se font absolument pas sentir, particulièrement grâce à ce rythme tantôt calme et reposé, là pour poser l'ambiance, tantôt haltant et cauchemardesque. C'est très probablement ce dernier point qui m'a fait tomber amoureux de ce long-métrage.
    Dès le premier plan, le ton est donné. Del Toro n'est pas là pour son oeuvre la plus grand public et les quinze premières minutes nous le font bien comprendre. La photographie froide du film fait également bien le job et la palette visuelle du film maintient une continuité durant le long de l'oeuvre. De plus, Del Toro ne met, pour une fois, aucune créatures magique sur le devant de la scène, pour mieux déshumaniser les hommes qui sont alors montrés comme eux-même des monstres (de manière assez explicite il faut l'admettre). D'après les critiques que j'ai lues et entendues, ce film est un bel hommage aux films noirs. Malheureusement, n'étant pas un grand connaisseur du genre, il m'est impossible de vous dire si cet hommage est bien réalisé.
    Quant au casting, il est, comme mentionné au dessus, magistral. Bradley Cooper est clairement la star du film (il apparaît à quasiment chaque plan) et on voit alors le talent du bonhomme lorsqu'il s'agit de porter sur ses épaules une production aussi impressionnante. Rooney Mara fait très bien le "cliché féminin" des films de Del Toro (non sérieux, allez vérifier avec la petite du Labyrinthe de Pan et l'héroïne de La Forme de l'Eau la ressemblance est dingue !) et Toni Colette ne peut mieux correspondre à son rôle. Sans oublier bien entendu la fabuleuse Cate Blanchett qui fait une femme fatale excellente, au point d'être à deux doigts de voler la vedette à Cooper, c'est pour dire.
    Cependant, le film est extrêmement sombre (film noir lol) et je dois vous avouer que je n'étais clairement pas préparé à voir ça. Dès la dixième minutes, une scène particulièrement dérangeante (le poulet pour ceux qui connaissent) va montrer la crudité de l'oeuvre. Le premier acte se poursuis alors dans cet atmosphère sombre et inquiétant et parviens à faire entrer le spectateur dans le film. Vient alors un deuxième acte légèrement moins passionnant et intriguant que le premier et possédant parfois quelques petites longueurs, il faut l'avouer, mais qui nous amène vers un climax explosif où toutes les pièces de l'échiquier installées durant ces deux heures vont montrer leur vrai nature, permettant de revenir sur un thème récurant de Del Toro : la frontière entre homme et monstre. La dernière scène est alors boulversante et amère sans aller trop dans le spoil. Personnellement, j'étais incapable de penser à autre choses pendant les quelques heures qui ont suivies ma séance.
    Donc pour conclure, Nightmare Alley est une giga claque de Guillermo Del Toro qui a très bien su revenir après son oscarisation pour La Forme de l'Eau. Malheureusement, ce film subit un beau flop en salle, ce qui est particulièrement injuste, surtout quand on voit des films comme le dernier Spider-Man voler les séances des autres films (même si j'ai apprécié le film, je l'ai clairement en travers de la gorge qu'un film comme No Way Home fasse autant d'ombre à des chef-d'oeuvres). Donc je vous en prie, aller voir ce film en salle et participez à sauver les "blockbusters d'auteur". Vous ne serrez à coup sûr pas déçu!
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 801 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 février 2022
    Avec Nightmare Alley Del Toro propose ici une relecture de Freaks, après avoir proposé une très fade relecture de L'Étrange Créature du lac noir. On y suit donc un bellâtre qui débarque dans un cirque avec une idée derrière la tête et ça ne va pas forcément bien tourner.

    J'aime beaucoup l'ambiance du début du film, assez cauchemardesque, avec ses monstres de foire malheureusement humains. Il s'amuse avec le côté glauque que peuvent avoir ce genre d'endroits dans le cinéma horreur et les trucs louches qui s'y passent. J'aurais cependant apprécié que le film y passe plus de temps, que chaque rencontre avec un nouveau personnage ne serve pas juste à faire avance l'histoire, que tout ça ait plus le temps de vivre, d'être organique.

    Surtout que dans le cirque on a pas mal de personnages qui auraient mérité d'être plus développés.
    La distribution est d'ailleurs excellente, notamment Willem Dafoe qui est pile dans ce qu'il fait de mieux à savoir le type dont ne sait pas s'il est à deux doigts de sombrer dans la folie, ou s'il l'a déjà fait depuis longtemps. Cate Blanchett et son personnage, sont pour moi le point fort du film, mais malheureusement sous exploité.
    J'ai cependant eu plus de mal avec Rooney Mara et Bradley Cooper qui ont l'air limite trop vieux pour leur rôle. Mara qui a la mi trentaine semble jouer une jeune adulte et sa naïveté au début du film ne passe pas forcément très bien (ça passe mieux dans la seconde partie du film où elle est un poil plus âgée et mature).

    Mais comme je le disais c'est vraiment Blanchett le personnage le plus intéressant, le plus trouble et il n'apparaît que trop peu à l'écran. On se doute qu'il y a quelque chose de louche avec elle, qu'elle va se trouver au centre d'un rebondissement. Cependant je trouve ça beaucoup trop simple, comme si Del Toro n'avait pas eu envie de s'emmerder avec le côté film noir du long métrage et ça donne une impression de facilité. C'est du tout cuit parce que le scénario le veut bien.

    Et c'est le reproche que j'aurais à faire sur le film : c'est cousu de fil blanc. Disons que j'ai pas l'impression que quiconque se soit cassé la tête à faire une histoire qui soit un peu émouvante, surprenante. On va être honnête la fin, on la connait dès le début. Mais lorsqu'elle arrive on n'est pas surpris et on ne sent pas le destin à l’œuvre qui mettrait le héros dans une telle situation. C'est juste longuet, on voit où le film veut en venir et c'est long.

    Le film n'a aucune surprise, tout ce qu'il amène sert ensuite dans l'histoire, ce qui donne l'impression que chaque détail est important mais vu que le retournement de situation final est simpliste, le film soudain assez vide et plat.

    Oh c'est pas mauvais, c'est bien joué, il y a une jolie photographie qui flatte l’œil, j'ai beaucoup aimé le montage qui savait parfois couper juste quand il fallait pour donner de la pêche à une scène et redynamisé l'ensemble...
    C'est juste que c'est vide et assez vain à l'arrivée.
    Aubert T.
    Aubert T.

    115 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 janvier 2022
    Incompréhensible que ce film ait été réalisé par le même homme que celui qui a tourné La Forme de l'eau.
    A part un sens certain de la photographie, le film est d'un ennui abyssal. Il met un temps fou à aborder enfin son intrigue, dont on peine à saisir vraiment quel est son intérêt. Auparavant, on aura piétiné pendant une heure et vu un éparpillement assez fatigant de personnages secondaires que le réalisateur abandonne assez vite les uns après les autres, sans qu'on puisse comprendre pourquoi ils nous ont été présentés. L'impression qu'aucun personnage ne devient jamais un sujet.
    Ce film est profondément antipathique.
    Come B.
    Come B.

    3 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2022
    Le thème des charlatans et de l'illusion semble convenir parfaitement à Guillermo del Toro; bien que l'on sente venir d'assez loin la trame de l'histoire, le charme de "Nightmare Alley" se situe dans son déroulement; le rythme nous guide et nous emporte avec facilité. En cela, le réalisateur se base sur une esthétique qui touche au sublime - par un jeu de couleurs astucieux et sa focale large qui construit un véritable univers. Ajoutez à ceci un casting propre, un acteur principal impeccable et une gestion sonore immersive et le résultat est très bon: Guillermo de Toro crée son propre monde.
    éric b.
    éric b.

    12 abonnés 26 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2022
    C'est une ode au film noir, une intrigue qui vous tient en haleine jusqu'au dénouement final.

    La mise en scène, les dialogues, les décors, les couleurs, la photographie, le rythme, l'ambiance, et tous les acteurs sont parfaits.

    C'est un film rempli de créativité, de surprises, et de trouvailles visuelles racontant une quête du rêve américain pouvant basculer en cauchemar, ...c'est à dire s'enrichir quelle que soit la manière où l'arnaque et les bonimenteurs sont légion.

    On peut à nouveau constater que la manipulation de l'esprit n'est pas sans conséquences.

    C'est un incroyable récit qui hante et empêche de trouver le sommeil bien après sa projection.

    J'ai opté pour la version originale sous-titrée pour la crédibilité des dialogues et l'immersion totale !
    Tellement captivé, je ne me suis pas rendu compte de sa durée... deux heures et demie.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    676 abonnés 1 416 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 janvier 2022
    Je reste totalement mitigé sur ce soi-disant thriller, je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
    Côté points forts, techniquement, ils sont nombreux : un casting savoureux (Bradley Cooper en tête), une mise en scène immersive et soignée dans cette Amérique des années 1930 (décors, lumière, photographie, atmosphère des vieilles fêtes foraines, tout est superbe), bref, une grande maîtrise cinématographique du réalisateur Guillermo Del Toro : du travail très propre !
    Le problème, c'est l'histoire et la pseudo tension narrative !
    Ce n'est pas du tout excitant, une fois la mise en place des différents personnages, l'ennui arrive peu à peu dans ce scénario sans grand intérêt sur le fond.
    Au final, voilà un film beau mais froid, qui se regarde comme on feuillette un magazine aux belles images mais manquant totalement d'émotion.
    Léché et légèrement intrigant, mais long et sans âme.
    Site CINEMADOURG.free.fr
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