Avis sur Le Temps des Gitans

Sublime! La fête de la Saint-Georges vue par le Chagall du 7eme art est un summum de ce film vivant et haletant, dèchirè et dèchirant, dans lequel il est difficile de ne pas penser au regrettè Davor Dujmovic, inoubliable gitan faisant danser les objets qui s'est donnè la mort à la fin des 90's! Ni pain ni sucre pour une vie longue et douce! Juste un monde qui n'avait pas de place pour lui, comme victime d'un sort funeste! Ciao bello [...] Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 89 pour ce grand film romantique de Emir Kusturica! C'est à ce jour son chef d'oeuvre, comme passè à la chaux, mais du côtè de Vigo et Fellini...

Adoptez l'attitude du gitan en regardant ce film : vous êtes libre de chanter, de pleurer ou de rire. Ce drame magistralement mis en scène par Emir Kusturica nous offre une superbe photographie. Le scénario, coécrit par le réalisateur, allie légèreté et tragédie. Soutenu par une BO remarquable, il nous conte avec ingéniosité une histoire ou règnent émotion, humour, sincérité et démesure.
A l'affiche, Davor Dujmovic se révèle très convaincant dans le rôle principal de Perhan. Ce film, nommé aux Césars 1990 et Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1989, mérite amplement ses récompenses.

Non mais sérieux, on est où là ? Que dire, un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir. Y a absolument tout ce qu'il faut pour en faire un film culte. On rit, on pleure. On y croit, on désespère. On y parle d'amour, de la vie et de la mort... Un film véritablement poignant et touchant. Une fresque gitanes qui dépeint la misère dans laquelle ils vivent, comme des oubliés. Des indésirables que l'on parque dans des bidons villes. C'est tout un micro système qui s'ouvre sous nos yeux, pour le pire et pour le meilleur ! Beaucoup de moment de joie, de la bonne humeur, des moments qui donnent la pêche et en même temps une réalité glaciale et implacable (trafic d'enfant et l’exploitation qui en découle, les choix douteux de Perhan etc...). Pas de misérabilisme, pas de naïveté nauséabonde, ni trop léger ni trop sérieux, Et Goran Bregovic, merci, merci, merci ! Quelle musique pénétrante et transcendante. Elle contribue largement à donner cette dimension démentielle à l'histoire et à son atmosphère toute particulière. Des airs hypnotiques donnant systématiquement la chair de poule. Le Temps des Gitans est juste comme il faut : brillant et pertinent, drôle mais émouvant, intelligent sans être pédant, un pur régal quoi ! Un must-see et un must-have, pas de doute !

"Le temps de gitans" est sans contestation possible le meilleur film de Kusturica, mais aussi l'une des oeuvres les plus originales et marquantes des années 80/90. Il s'en dégage tant de choses qu'il est difficile de les exprimer rapidement. Alliant poésie et réalisme sordide, Kusturica parvient à faire un film polymorphe où se mêlent de multiples oppositions. Si le début laisse quelque peu sceptique, on ne tarde pas à être happé par l'histoire et par ses moments d'une beauté pure ou d'une force émotionnelle incroyable soutenus par les superbes musiques de Goran Bregovic.

Attention, il s'agit bien d'un chef d'oeuvre qui n'a rien à envier aux productions américaines. Tout parait tellement réaliste, hormis, bien entendu, les séquences laissant libre court à l'imagination de l'auteur. C'est réalisé sans prétention, et on atteint des sommets sans tous les "artifices" de certains films hollywoodiens, certes, très bien aussi. On a l'impression d'assister à une télé réalité chez les gens du voyage. Les personnages sont touchants. L'histoire est captivante, et prend de l'ampleur dans le temps. J'ai plusieurs fois eu l'occasion de verser une larme tant certains passages sont émouvants. Après voir vu le film, il me vient deux idées : le revoir et l'acheter.

Une noirceur et une vitalité extrêmes dans ce très beau film de Kusturica. Une oeuvre à la fois esthétique et réaliste, brutale et onirique, des personnages très forts dans la drôlerie, l'abjection, la poésie. Beau comme un tableau de Chagall, éclatant comme une fanfare rom, mélancolique comme un chant tzigane .

Une oeuvre si profonde, si forte, si triste... La dernière heure du film peut etre considéré comme une reference au cinéma dramatique. La musique est simplement miraculeuse. Bref, un film BOULVERSANT.

Mieux que n’importe quel documentaire sur le sujet, ce film de Kusturica est le meilleur moyen de découvrir les réalités de la communauté gitane, ce peuple nomade sur lequel plane depuis toujours des mystères qui en ont fait un des plus stigmatisés de l’histoire de l’Europe. Avec une mise en scène pleine de fluidité, des méthodes de tournage proche du néoréalisme (avec des acteurs amateurs parlant en romani) et un scénario minutieusement travaillé, Le temps des gitans nous entraine donc dans le quotidien du jeune Perhan, de ses voyages, de Grèce en Italie en passant par la Serbie, et de la vie de hors-la-loi à laquelle il a été contraint. Porté par un souffle romantique, le cinéma de Kusturica est comme toujours teinté d’une part d’onirisme et est porté par une musique rustique et festive composée par Goran Bregovic, qui donne de la légèreté à la gravité de la cruauté de ce milieu très pauvre mais reposant sur des traditions et un code d’honneur digne de la mafia mais sur lequel le cinéaste s’efforce de ne porter aucun jugement moral.

Ma découverte de Kusturica s'est faîte avec ce conte si vraie où tout va aux extrémes. Le songe se mêle intimement au réalisme le plus dur, la beauté naît de la laideur même, la joie ne cesse d'y cotoyer la mélancolie. Un des grands, grands films des années 80.

Vraiment déçu par ce Kusturica, j'ai pas été happé par cet univers qui manquait cruellement d'intérêt j'ai trouvé, il manquait vraiment quelque chose d'intéressant et de poignant. La musique est pas mauvaise du tout, mais moins présente que dans les autres films, il n'y a pas cet air gai et enjoué. Malgré tout Kusturica n'arrive pas à me toucher comme dans ses autres films.

kusturica nous a offert les plus beaux films sur les tziganes et pour celui-ci le titre était déjà prometteur... Mais en fait on reste un peu sur notre faim. Il reprend la trame de "Papa est partit en voyage d'affaire" à savoir que son héro part longtemps avant de revenir. Plus dramatique Kusturica choisit un point de vue bizarre, comme détaché de son histoire, on a la sensation que l'émotion du film n'est que superficielle ; le viol collectif est de ce point assez incroyable puisque dans le film il n'y a que la victime qui pleure et les autres qui s'en foutent, le spectateur vit cette scène de la même manière ! tant l'émotion semble n'être que peu important. Les acteurs jouent bien mais comme pour le reste du film l'émotion ne transparait jamais. Le film est au final un mélo sans sentiments palpables ! La folie, la capharnaum contrôlé qui sera la marque de fabrique de Kusturica n'est pas encore là, à part la BO toujours aussi unique. La mise en scène offre des moments de pure génie mais le choix (car ça parait être délibéré) d'une émotion superficielle n'est pas une bonne idée.

Assez proche de "Une vie" de Maupassant, voire même de "Cent ans de solitudes" de Garcia Marquez, Le Temps des Gitans fait partie de ces œuvres très compliqués à classer. Mélangeant hyperréalisme et surréalisme, c'est le récit d'une vie, de son sens, des sacrifices et des rêves. Un scénario parfait, des personnages attachants, parfois drôle, parfois émouvant, triste aussi. Le film met en scène la boue, la pauvreté, la prostitution, l'amour, la folie et parmi tout ça des hommes et des femmes qui tentent de vivre.

Allez savoir pourquoi mais je ne me suis jusqu'à maintenant jamais penché sur les films d'Emir Kusturica, ayant pourtant adoré "Arizona Dream" et alors que le reste de sa filmographie est loin d'être introuvable. L'esprit déjà occupé par d'autres réalisateurs sans doute... Session de rattrapage avec comme première étape "Le Temps des Gitans", chronique très stylisée du monde manouche où les destins de protagonistes opposés finissent par se croiser plus ou moins par hasard. Si le récit était plus fragmenté, on parlerait probablement de film-chorale. Bref, le début de ce long-métrage n'est pas franchement convaincant si bien que l'on mettra une bonne demie-heure à rentrer dedans. La caméra trop distante impose une froideur extrême désagréable, certains décors font cliché et le maniérisme est omniprésent y compris dans cette fameuse scène fantasmée certes très belle en soi mais qui vient faire office de pause dans une histoire qui peine à démarrer. Ne vous laissez pas rebuter par ce début car la suite est formidable. Enfin décidé à varier ses plans et à rythmer son travail, Kusturica impose très vite son univers avec une patte reconnaissable entre mille. Son style fait des merveilles, des petits détails futés (le dindon) se mélangeant à des idées plus importantes et imaginatives (la maison en suspens) pour constituer un monde atypique duquel on n'a aucune envie de sortir. La trame se tient, la distribution est honorable mais la plus grande force du "Temps des Gitans" se trouve dans ses choix de narration, en voulant faire précisément ressortir quelques séquences-clés au risque d'en éclipser d'autres, en prenant des risques dans ses priorités sans déséquilibrer son récit. Evidemment, les plus cyniques pourront pointer du doigt un côté mélo ou une surcharge dans l'émotionnel un peu gratuite. Peu importe : cela fait entièrement partie (et s'assume comme tel) d'un paysage original et excessif rempli de personnages charismatiques ainsi que de péripéties assez énormes.

Réalisé entre les deux Palme d’or d’Emir Kusturica (Papa est en voyage d’affaires, Underground) et juste avant le magnifique Arizona dream, tourné aux États-Unis, Le temps des gitans est une fresque intimiste et baroque qui nous embarque aux côtés de Perhan, un jeune rom de Yougoslavie qui va apprendre à jongler entre son enfance et sa vie d’adulte, au sein d’une communauté riche en couleur mais qui laisse peu de place à l’émancipation individuelle. Sur une musique magnifique du fidèle Goran Bregović, Kusturica enchaîne des séquences tour à tour subjuguantes de beauté – à l’instar de la scène de la fête de la Saint-Georges, sur le fleuve – grotesques ou sordides. Véritable condensé du talent d’Emir Kusturica, ce film intemporel et foisonnant est un traité de mise en scène qui dresse un portrait tendre, fascinant et sans concession de la communauté rom, dont les chefs s’adonnent ici sans vergogne au trafic d’enfants. Mâtiné de réalisme magique, ce long-métrage fascinant à bien des égards reçut le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1989.

Mouais mouais, j'aime bien Emir Kusturica et ce qu'il fait en général mais là à part le début que j'ai vraiment bien aimé j'ai trouvé le reste un peu long, on arrive difficilement aux conclusions. La musique m'a bien plu par contre. Et le dindon...