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    L'Etrangleur de Boston
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Etrangleur de Boston" et de son tournage !

    Curtis / Fleischer : un étrangleur après les Vikings

    En 1968, soit dix ans après Les Vikings, Tony Curtis et le réalisateur Richard Fleischer se retrouveront pour les besoins du long-métrage L'Etrangleur de Boston.

    L'Etrangleur de Boston

    Albert DeSalvo, alias L'Etrangleur de Boston, fait désormais partie des serial killers les plus célèbres de l'histoire. Assassin présumé de treize femmes à Boston entre juin 1962 et janvier 1964, il a défrayé la chronique, s'inscrivant comme l'un des tueurs en série les plus sauvages et les plus fascinants (à ce jour sa culpabilité n'est toujours pas prouvée).

    Né le 3 septembre 1931, Albert DeSalvo vit une enfance tragique, battu comme le reste de sa famille par son père alcoolique, "vendu" comme esclave à un fermier avec deux de ses soeurs pour 9 dollars, il sera ensuite initié au vol à la tire par son géniteur, qui obligera également ses enfants à assister à ses ébats avec des prostituées, avant d'abandonner le domicile familial en 1939. Dès la fin de ses études en 1948, Albert DeSalvo s'engage dans l'armée, et part en poste en Allemagne durant cinq ans. En 1954, il revient aux Etats-Unis avec sa femme, rencontrée en Europe, et quittera l'armée deux ans plus tard pour devenir plombier, après avoir été disculpé d'une accusation d'attouchements sexuels sur une jeune fille de 9 ans.

    Plus de 300 agressions sexuelles suivront, attribuées à un criminel surnommé le Green Man, allusion aux vêtements qu'il porte lors de ses crimes. Arrêté le 6 novembre 1964, Albert DeSalvo est interné dans une institution psychiatrique, où il ne tardera pas à reconnaître le meurtre de treize femmes, violées et étranglées avec un vêtement (ou l'inverse) jusque-là attribués à "L'Etrangleur de Boston". Visiblement schizophrène, "incapable" d'être jugé, Albert DeSalvo ne sera jamais condamné pour ces meurtres. Incarcéré à perpétuité pour viol et vols en échange de ses aveux, il est assassiné le 26 novembre 1973 en prison, de six coups de couteaux dans le coeur. A ce jour, des doutes demeurent quant à sa culpabilité dans les treize crimes de "L'Etrangleur de Boston"...

    Incarné avec brio par Tony Curtis dans L'Etrangleur de Boston de Richard Fleischer en 1968, le criminel avait été interprété par Victor Buono quatre ans plus tôt dans Le Tueur de Boston de Burt Topper.

    Tony Curtis : le rôle de sa vie

    Véritablement "habité" par son rôle, Tony Curtis livre dans L'Etrangleur de Boston une performance exceptionnelle –la meilleure de sa carrière pour beaucoup d'analystes-. Ainsi, lors d'une scène où son personnage doit pleurer tout en déambulant le regard dans le vide, l'acteur sera effectivement "ailleurs", du propre aveu du réalisateur Richard Fleischer. Un réalisateur qui regrettera amèrement par la suite que l'acteur "gâche" son talent dans des productions comme la comédie Gonflés à bloc. Tony Curtis sera cité au Golden Globe du Meilleur acteur pour sa performance.

    Richard Fleischer eut pourtant le plus grand mal à convaincre les producteurs de s'attacher les services du comédien. Trop beau et trop gentil, l'acteur ne faisait pas assez "étrangleur" à leur goût. Le cinéaste contacta donc Tony Curtis, et lui demanda de prendre une photo maquillé en "Etrangleur de Boston" (avec une bosse sur le nez) et habillé de vêtements défraîchis. Devant le résultat, saisissant de réalisme, Richard Fleischer montra le cliché à Richard D. Zanuck, lui demandant son avis sur "ce type". Réaction du producteur : "Fantastique ! Il est parfait pour le rôle, mais est-ce qu'il sait jouer ?..."

    Le premier film en split-screen

    L'Etrangleur de Boston est le premier film à adopter la technique dite du split-screen ou image multiple, qui présente plusieurs scènes ou angles de prises de vue d'une même scène sur un même écran. Convaincu de l'apport de ce procédé pour son film, Richard Fleischer eut le plus grand mal à convaincre les producteurs, qui craignaient de perdre l'attention du public qui ne "saurait alors plus où regarder". Une bobine d'essai lui fut accordée, et il put ainsi démontrer aux pontes de la Fox le bien-fondé de son idée. Cette technique sera par la suite utilisée dans L'Affaire Thomas Crown, L'Ultimatum des trois mercenaires, Carrie au bal du diable ou plus récemment dans Snake eyes ou Time Code.

    "C'est lors d'une visite à l'Exposition Universelle de Montréal en 1967 que je vis pour la première fois une nouvelle forme de langage cinématographique qui me parut offrir d'excitantes opportunités", explique Richard Fleischer. "Ces films expérimentaux se présentaient sous la forme d'écrans multiples et d'images fragmentées. Pour moi il était tout aussi clair que cette technique ne pouvait pas s'adapter à n'importe quel type de film : sa spécificité nécessitait une histoire adéquate où elle pourrait renforcer l'intrigue pour ne pas devenir un simple gadget tape à l'oeil. (...) Or il se trouve qu'à mon retour à Hollywood, la Twentieth Century-Fox me proposa d'adapter L'Etrangleur de Boston. Je sus tout de suite que c'était le genre d'histoire qui se prêtait à merveille à l'utilisation de ces techniques : il était évident que l'individu était un schizophrène, une personnalité multiple classique, et quoi de plus approprié que l'utilisation d'écrans multiples et d'images fragmentées pour transposer son cas à l'écran ?De plus, plusieurs scènes du récit nécessitaient l'emploi d'un montage en parallèle, comme les interpellations par la police des habituels suspects ou ces femmes terrorisées de Boston qui achetaient des serrures renforcées, des armes à feu, des couteaux ou des chiens de garde, bref tout et n'importe quoi. Comme tous ces événements se déroulaient en même temps dans chacun des quartiers de la ville, il me semblait intéressant de recourir à cette nouvelle technique plutôt qu'à l'habituel style de montage montrant une image après l'autre".

    Propos de Richard Fleischer extraits de la préface de l'ouvrage "L'Etrangleur de Boston" de Stéphane Bourgoin

    La scène la plus difficile

    La dernière séquence du film, dans laquelle l'étrangleur revit en mimant l'attaque de l'une de ses victimes dans une pièce entièrement blanche et vide, demanda un énorme travail de préparation. Richard Fleischer répéta ainsi avec Tony Curtis en amont du tournage, durant une semaine. Les deux hommes se retrouvaient dans une pièce vide en compagnie d'une jeune actrice face à une caméra. L'attaque était filmée avec l'actrice, comme elle se serait réellement passée, puis sans elle, Tony Curtis reprenant la scène seul face à l'objectif. Les deux hommes analysaient ensuite la vidéo pour retenir les bons moments et abandonner certains gestes, jusqu'à obtenir la séquence parfaite. Pendant plusieurs mois, la scène fut ensuite laissée de côté, pour n'être reprise que le jour du tournage : Tony Curtis livra une performance exceptionnelle.

    Retour au polar pour Fleischer

    L'Etrangleur de Boston (1968) marque le retour au polar du réalisateur Richard Fleischer, huit ans après Le Génie du mal et Drame dans un miroir, tous deux portés par Orson Welles. Durant ce laps de temps, il dirigera une comédie d'action (Le Grand risque, 1961), un péplum (Barabbas, 1962), un film fantastique (Le Voyage fantastique, 1966), une comédie (L'Extravagant docteur Dolittle, 1967), et le documentaire promotionnel Think Twentieth, 1967), annonçant les prochaines sorties de la Fox.

    Etrangleur bis pour Fleischer

    Visiblement fasciné par les serial-killers, Richard Fleischer mettra à nouveau en scène un sombre psychopathe, trois ans après L'Etrangleur de Boston, dans L' Etrangleur de la place Rellington (1971) avec Richard Attenborough, dans lequel un tueur assassine des femmes et viole leurs cadavres.

    Deuxième collaboration Fonda / Curtis

    Quatre ans avant L'Etrangleur de Boston, Tony Curtis et Henry Fonda s'étaient déjà donné la réplique dans la comédie romantique Une vierge sur canapé (1964).

    Maquillage minimaliste, mais essentiel

    A l'interprétation intense de Tony Curtis s'ajoute un maquillage exceptionnel, qui déforme légèrement le visage du comédien. Un faux-nez, conçu par le maître John Chambers (La Planète des singes), permit ainsi de rapprocher son physique de celui du véritable Albert DeSalvo.

    Adapté d'un livre-enquête

    L'Etrangleur de Boston est adapté du livre-enquête de Gerold Frank. Le détective qui traqua "L'Etrangleur de Boston" et le procureur chargé de l'affaire ont également participé à la production en tant que conseillers, afin de donner le plus de réalisme possible au film. Une vision réaliste, froide, clinique et quasi-documentaire qui choqua Albert DeSalvo, qui intenta un procès pour diffamation aux studios. Il sera débouté le 11 octobre 1968.

    Changement de scénariste

    Initialement attaché au projet en tant que scénariste, Terence Rattigan sera finalement évincé pour avoir choisi de traiter le récit sous l'angle de la comédie. L'adaptation du roman de Gerold Frank et l'écriture du scénario seront finalement confiées à Edward Anhalt.

    Un nouveau dénouement

    Une voix-off fut ajoutée à la fin du film lors de sa première diffusion à la télévision en 1974, révélant que Albert DeSalvo fut assassiné en prison en 1973, et que de nombreux experts arrivaient à la conclusion qu'il n'était pas le véritable "Etrangleur de Boston", mais seulement la victime d'un esprit dérangé...

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