En soit, le "The Thing" de 1951 est une petite déception. Vu le niveau du remake de Carpenter, je m'attendais réellement à mieux que cela. Bon, loin de moi l'idée de dire que c'est un mauvais film, mais comme je vais vous le démontrer tout du long de cette critique, il ne m'a pas réellement conquis. En tout cas, pas autant que je l'espérais. Déja, une "chose" est certaine : je ne peux pas le blâmer pour son scénario. Force est de constater que ce métrage est balaise niveau scénar, surtout pour son époque ! Le concept de base est tout simplement dingue, tout juste croyable. Pas la peine de vous en refaire le spitch, tout le monde le connait. Vous n'avez qu'à savoir qu'un méchant homme plante ( rigolez pas, c'était du jamais vu à l'époque ) venu de l'espace ( je vous avez dit de ne pas rire ! ) s'abat en antarctique ( pas de quoi rire ) et se fait pourchasser par les militaires et les scientifiques qui s'y sont installés. IMPOSSIBLE, je dis bien IMPOSSIBLE de ne pas y ressentir la pateuse influence de la Guerre Froide, conflit qui venait alors de commencer ( d'accord, depuis quelques années déja ). Tout ici semble lié à la peur du communisme, à la méfiance de l'énnemi rouge ( qui ici est vert. D'accord, c'était pas drôle ), à la manière d'un "Body Snatchers", mais en quand même bien moins paranoïaque. Il est évident ( enfin pour moi ) que cette créature symbolise l'URSS, et que son arrivée soudaine provoquant mort et destruction rappelle celle de la Guerre Froide. Je m'exprime assez mal aujourd'hui, mais j'espère que vous aurez saisi le sens de mes mots. Bref, et donc, dans cette ambiance paranoïaque et oppressante, évolue un monstre que, malheureusement, l'on aperçoit trop peu. Et c'est principalement cela que je repproche à cette version du roman de John W Campbell : avec un titre basé sur un monstre, il faut qu'on le voit un minimum ! Ici, vous aurez droit à pas plus de cinq minutes de présence de l'homme plante ( sur une heure 27, cela fait peu, uqnad même ). Et le problème, en fait, c'est qu'à chacune de ses apparitions, il casse compètement la baraque. Il est hautement charismatique, a un look d'enfer, un sacré physique, une taille démesurée et est filmé à la perfection. Alors je veux bien qu'il faille doser les apparitions de ses créatures, mais quand même, de là à l'éclipser, moi je dis non ! Je m'emporte un peu, désolé, mais c'est tellement énervant de voir avec quelle maestria la bête est montrée que je ne peux pas passer outre cela. Dès qu'elle est dans le cadre de la caméra, un sentiment d'oppressio ns'empare de nous : on ressent parfaitement sa puissance, toute sa force, aussi démesurée soit-elle. Et voilà que les dialogues tiennent les neuf dixième du film. Si ça, c'est pas du gâchis ! Ils remplacent complètement l'action, au point d'en devenir exaspérant. A de maintes reprises je me suis repris à regarder l'hrologe pas trop loin de moi, à compter les minutes défiler. Je ne dis pas que le spectacle est inintéressant, mais lorsque l'on a un tel potentiel et qu'on ne l'utilise pas, je ne peux pas apprécier le travail dans sa globalité. Après, c'est sûr que les dialogues sont plutôt bons, mais quand même, de là à ne mettre que cela, il ne faut pas abuser non plus ! Le pire, c'est que les effets spéciaux sont franchement bons, bien meilleurs que ceux d'un "Les Soucoupes volantes attaquent", pour en revenir à une nouvelle fois à cette déception. Alors pourquoi ne pas les mettre totalement en valeur? Pour un choix artisitique que je n'approuve guère. Après, c'est sûr que les acteurs sont très bons, la bo aussi, le scénario génial, et la mise en scène pleine de maestria et de tension, à la limite de la poésie. Mais voilà, il y a ce petit quelque chose qui m'a fait me dire : tant de potentiel gâché... Et surtout que quand on voit la fin, on ne peut qu'être conquis par les scènes d'action. Heureusement, voilà un défaut qui sera amplement corrigé par son successeur, la version de Carpenter sortie en 1982, dont je vous invite, si vous le désirez, à lire la critique. On lui préfèrera largement le "Body Snatchers" de Don Siegel.