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    De toutes nos forces
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    benoitG80
    benoitG80

    3 316 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 mars 2014
    "De toutes nos forces" est un film plus complexe qu'il n'y parait et il serait donc dommage de le classer un peu trop vite dans une catégorie avec pour seul thème, le handicap...
    En effet, au delà du problème de l'enfant handicapé qui tient bien sûr, une énorme place dans cette histoire, c'est aussi le problème de la famille qui vit autour de cet enfant qui est en jeu ici !
    Et là où ce film est formidable et même exceptionnel, c'est bien dans la reconstruction, voire la construction de cette relation père-fils qui n'existait pas ou si peu et donc par là également, celle de la famille à travers ce défi, ce projet fédérateur qui va impliquer chacun afin de le transformer littéralement...
    Cette aventure devient donc l'outil et même l'arme de cet adolescent privé de ses jambes, qui lui permettra ainsi de mobiliser toute son énergie pour retrouver un équilibre, un but dans la vie aussi bien pour lui-même, que pour ses parents !!!
    Et cette histoire, aussi simple soit-elle puisque celle d'une famille lambda, bien au contraire de "Intouchables" (trop dans les paillettes à mon goût...), devient donc merveilleuse et d'une émotion rare et sincère afin de nous remuer au plus profond...
    Tous les acteurs, à commencer par l'extraordinaire Fabien Héraud, sont vraiment touchants et et vrais comme jamais ! Jacques Gamblin et Alexandra Lamy sont très justes et très convaincants en tant que parents meurtris et opposés dans la douleur...
    Chaque rôle est d'une grande pudeur et d'une grande retenue !
    De plus, les réactions des uns et des autres sont finement étudiées et analysées pour nous intéresser bien plus que cela ne semblait présager au départ.
    Bien sûr, ce sujet pouvait faire craindre le pire et être bourré de bons sentiments en étant ainsi destiné à attirer les foules mais franchement, sans tout ce pathos supposé et redouté, on obtient donc et au contraire une réalisation d'une force et d'une intensité assez peu courante pour vraiment le signaler comme il se doit...
    Et faire un procès d'intention dans ces conditions, ne serait sans-doute pas le meilleur des choix quand on songe à la gravité même du propos et la façon dont il est traité ici !
    Tout cet entraînement jusqu'à l'épreuve finale de triathlon elle-même, nous mettent complètement dans un état d'admiration et d'émotion comme il se produit peu souvent !
    Un film terriblement humain d'une grande portée sans chichi, sans détour qui nous atteint de plein fouet !
    Bravo...
    jcguerrero
    jcguerrero

    117 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mars 2014
    Ce film démarre par une scène terriblement impressionnante !

    L'hélicoptère survole une foule de 3000 personnes agglutinées sur le bord d'une plage au petit matin. On dirait une armée géante acculée à la mer. Nous voilà maintenant au cœur de ce maelstrom. Des athlètes, tous habillés de la même tenue de plongée noire, collés les uns aux autres, pieds nus sur les galets et qui, piaffants d'impatience, frappent en cadence dans leurs mains au-dessus de leur tête pour exprimer, en une sorte d'incantation guerrière, leur détermination farouche à se battre. La vue de cette foule d'anonymes prêts à aller aux limites de leur vie pour gagner une épreuve sportive est empreinte, là, d'une puissance terrifiante.

    Mais ce qui est encore plus saisissant, c'est de découvrir, incongru au milieu de ces titans, un concurrent, un peu plus petit que les autres, le regard plein d'appréhension, prêt à se lancer dans cette furia avec, attaché à sa ceinture, un canot pneumatique… dans lequel est assis un adolescent handicapé !
    Fondu au noir, le film démarre.

    En allant voir ce film (à l'affiche et au titre magnifiques) on est quand même un peu sur ses gardes car on sait "en gros de quoi ça parle", un père et son fils handicapé vont participer ensemble à une épreuve sportive inhumaine, et l'on craint d'y être débordé par un trop plein de sentimentalisme, d'angélisme et d'exploits sportifs "de cinéma"…

    Après la claque de ces premières images, on sent tout de suite que quelque chose de beaucoup plus fort nous attend. Et on ne va pas être déçu.

    La vie, pour aussi belle qu'elle soit, est, par essence même, injuste. Mais s'il est une injustice qui nous paraît encore plus inadmissible, c'est bien celle qui touche à la santé des enfants. Et que certains d'entre eux soient handicapés à leur naissance est particulièrement intolérable à imaginer et à accepter.

    Pourtant la vie est bien là, avec, même diminuée, une force physique réelle et, souvent décuplée, une force mentale inouïe.

    Nils Tavernier et ses producteurs se sont lancés dans un projet osé. Très osé. Car arriver à faire un vrai film d'aventures, à la fois émouvant et palpitant, dans ce contexte difficile et particulièrement sensible, n'est quand même pas donné à tout le monde ! Et ils ont réussi leur pari.

    Parce qu'effectivement, "De toutes nos forces" est un film plein de rythme et de suspense, bourré d'optimisme, de volonté de réaliser ses rêves, de dépassement de soi… sans être à aucun instant ni béat, ni benêt, ni "too much"…

    Un film qui nous raconte une histoire impensable mais non impossible (exemple, Dick Hoyt et son fils) et qui ne nous donne qu'une envie : s'en inspirer, "en prendre de la graine" !

    En plus de l'humanité éblouissante dont ce film est imprégné, on va y approcher au plus près la relation père-fils dans ce qu'elle a de plus beau, de plus fort, de plus viscéral. Et c'est très prenant.

    L'Emotion avec un grand E est évidemment présente tout au long du film, mais elle n'est jamais "plombante". Bien au contraire, c'est une émotion énergisante et euphorisante. Une émotion "qui porte", qui donne à réfléchir, à aimer les autres.

    A se sentir encore plus fort et plus vivant.

    Même si c'est injuste…

    -oOo-

    DE TOUTES NOS FORCES a été élu "P'tit Bonheur" de film !
    nikolazh
    nikolazh

    52 abonnés 1 060 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2014
    Un très beau film, avec une image et une mise en scène soignée, qui met en avant la difficulté d'acceptée la différence, et le fait avec beaucoup de finesse au travers de cette histoire de parents un peu paumés face au handicap de leur enfant (la mère le couve trop et le père le rejette). Chacun devra donc trouver sa place pour que l'équilibre se fasse. L'émotion est constante et à fleur de peau, sans jamais tomber dans le pathos, la direction d'acteur est remarquable (surtout quand on sait que le réalisateur à surtout fait des documentaires) et le scénario - bien que sans réelles surprises - bien construit. Tout au plus on pourra reprocher un peu de timidité, au niveau du scénario comme de la réalisation, dans la dernière partie, consacrée à l'épreuve sportive, qui aurait méritée un peu plus de rebondissements et de force. Un film bien foutu dont on ressort heureux. A voir.
    tony-76
    tony-76

    1 012 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 août 2014
    Magnifique. Voilà le seul mot pour décrire ce film merveilleux. Rare sont les films français dramatiques qui me passionne et qui arrive à me séduire facilement. Et je dois dire que celui-ci y parvient avec succès. Un scénario inspiré d'une histoire vraie sur la team Hoyt, De toutes nos forces ne joue pas sur les clichés de l'handicap. En effet, c'est une oeuvre touchante, poignante et pleines de vie. Il raconte l'histoire d'un handicapé qui rêve de faire des choses extraordinaires comme faire l'Ironman de Nice avec son père, qui n'a pas vraiment eu de contact depuis son enfance. Cela va les unir et à partager beaucoup de choses ensemble. Jacques Gamblin est comme à son habitude excellent, Alexandra Lamy est superbe. Le jeune est, lui aussi formidable, Julien Héraud. Beaucoup d'émotions sont présentes, et la mise en scène est très soignée. Tout comme les paysages absolument grandioses. La bande son est fantastique à souhait. J'avoue j'ai versé quelques larmes.. et alors ! La vie c'est sa : rire, pleurer, aimer, partager... C'est ce qu'il y a de plus beau. De toutes nos forces est une belle leçon de vie mais aussi une très belle claque. On en ressort heureux. Quand on y pense, c'est beau la vie !! Devenu l'un des coups de cœurs de 2014.
    Cineseba
    Cineseba

    37 abonnés 617 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2014
    " Magnifique, magnifique ... absolument génial, ce film "De toutes nos émotions, euh ... nos forces" ! Whaou ! Excellent film qui ne traite pas du tout le thème sur le handicap, ni même pas sur le Handicapé ! Il n'y a pas de clichés sur l'ampleur du handicap dans la vie sociale. Il s'agit surtout du regard sur le handicap ... Ce film est tellement humain, il se veut positif : croire en des capacités des personnes handicapées ! Whaou ! Une belle histoire émouvante de la famille désunie par la déception forte d'un père face à un handicap, qui finira par se réaliser que leur déception l'a endurci et continue à l'éloigner de son fils ! Jacques Gamblin est super dans le rôle d'un père qui réapprend à connaitre son fils handicapé, joué par Fabien Héraud, lui même handicapé moteur ... Je serre ma main et frappe contre la table en disant que Fabien Héraud mérite amplement le César Meilleur acteur, non parce que j'ai pitié à son handicap, mais parce que son visage est tellement expressif, qu'il parvient à dégager des émotions et à nous partager son vécu lié au regard de la société ... Le handicap peut entrainer la surprotection d'un parent, une mère jouée par l'éblouissante Alexandra Lamy qui le couve trop en l'appelant "Mon petit poussin", et aussi des réactions maladroites ou inadaptées des gens : avoir pitié sur le handicap, regarder la personne comme un objet handicapé ! Whaou ! De belles et grosses doses d'émotion forte par la beauté des images montrant la naissance d'une nouvelle complicité entre le père et le fils qui se lancent dans l'entrainement sportif pour se préparer à la compétition d'un triathlon ! Quelques flots de larmes qui ruissellent sur mes joues au long du film ! Les dialogues sont simples et réalistes ... un message fort et implicite pour nous dire d'arrêter que les personnes handicapées ne sont pas des fauteuils roulants, ni des objets incapables d'accomplir une telle mission ! Film très humain qui insiste l'image sur l'être humain .. Whaou, magnifique film ! Tellement beau ! A voir absolument ! absolument ! Whaou ! "
    framboise32
    framboise32

    130 abonnés 1 286 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 avril 2014
    Forcément, on a peur du pathos quand on décide d’aller voir ce long métrage. Le sujet est "facile" pour tirer les larmes. Mais là, le réalisateur a évité les pièges. Bien sûr on s’émeut, bien sûr on est attendri mais pas de pathos. On ne peut pas rester insensible au sujet. Nils Tavernier n’a pas pris beaucoup de risques, et ca se voit à l’écran. Absence de suspense, dialogues pauvres, scénario "facile", le réalisateur est passé à côté. On assiste à la relation difficile entre le couple, entre le fils et son père, l’entraînement intensif, les moments d’enthousiasme, les doutes, les colères, les rapprochements, tout y est sauf un petit quelque chose de magique …

    L’interprétation de Jacques Gamblin est un sans faute comme d’habitude, père taciturne, blessé, volontaire, sportif, aimant… le jeune Fabien a un sourire désarmant. Alexandra Lamy n’a pas un rôle très étoffé.

    De toutes nos forces est un long métrage qui doit beaucoup à son casting, Jacques Gamblin en tête. Plein de bons sentiments mais pas beaucoup de surprises
    islander29
    islander29

    764 abonnés 2 274 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 mars 2014
    Jacques Gamblin, brillant, Alexandra Lamy, superbe, le jeune Fabien Héraud, passionnant.....Mais après que c'est lisse, que le scénario manque de belles épines, celles qui font qu'on se pique, qu'on ressent la douleur des personnes plus que des acteurs.....
    Le sujet est exceptionnel, je l'accorde, mais après faites moi un film de deux heures et demie (inventez quelque drame dans le couple, des relations au jeune handicapé, des émotions à quelqu'un qui n'a pas de travail, des frissons dans la course, bref ne faites pas un film de journaliste (sans imagination) sur une course sportive, un iron man, qui est je crois ce qu'il y a de plus pénible dans le sport (?).......
    Là tout est dit dans les premières minutes du film, (je trouve)....
    Ceux qui ont aimé le film ont tout à fait raison, il propose une très belle histoire, ceux qui l'ont moins aimé, ont aussi raison, le scénario est hyper lisse, hyper académique et n'invente absolument rien en matière de cinéma, bref un bon film dans les intentions, mais que c'était lisse , lisse, lisse.....
    A voir par tout public, car le sujet est superbe.......
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    165 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 mars 2014
    Une magnifique aventure réunit un père et son fils aux caractères similaires mais séparés par le problème d'handicape. Voici une très belle histoire qui vous prend aux trips et vous donne envie de vivre chaque instant. Malheureusement, le scénario souffre de faiblesses qui ne sont pas rattrapées par la réalisation. Même si nous avons de très beaux plans, de bonnes idées de mise-en-scène, la réalisation est inégale et nous sort parfois du film. Heureusement, la musique est planante et nous rattrape dans l'histoire. Les acteurs sont bons et c'est surtout Alexandra Lamy qui se démarque. Ce rôle de mère protectrice qui se bat pour sa famille, évolue tout au long de l'histoire et nous touche beaucoup. Il est vraiment dommage que le film subisse des inégalités trop visibles car il dispose de tous les ingrédients pour aller très loin dans les futures récompenses...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 avril 2014
    J'attendais ce film avec impatience, et je n'ai pas été déçue! Je suis allée au cinéma avec ma fille de 12 ans, et nous avons passé un moment magique. Tout se qui me touche y est: le sport, le dépassement de soi, l'amour, l'émotion... Les acteurs sont formidables. Je suis une inconditionnelle de Jacques Gamblin, mais je reste bluffée par la prestation d'Alexandra Lamy et du jeune Fabien. Merci aux acteurs et à toute l'équipe pour ce moment d'émotion intense.
    Caine78
    Caine78

    6 030 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 août 2015
    Réalisateur très différent de son père, Nils Tavernier n'a pas peur du pathos et d'en faire des tonnes niveau mélo, ce qui peut parfois être lourd. Je ne me rappelle effectivement pas cette année avoir assisté à une utilisation aussi intempestive de la musique, étouffant parfois aussi sec l'émotion que le film cherche à provoquer. Oui, mais ce constat ne vaut qu'à quelques moments bien précis, car l'ami Nils a beau en rajouter jusqu'à l'overdose, celui-ci a au moins le mérite de le faire avec talent et générosité, d'autant qu'il n'oublie jamais pour autant ses personnages ni un scénario plutôt convenable, notamment dans sa manière de nous amener jusqu'au fameux triathlon « Ironman », moment de bravoure là encore fort en pathos, mais tellement efficace qu'on en verserait presque une petite larme... Jolie performance de Jacques Gamblin, éclipsé toutefois par le jeune Fabien Héraud, dont l'authenticité et les efforts physiques que l'on imagine intenses nous touche sincèrement. On dit que les bons sentiments font rarement les bons films : « De toutes nos forces », malgré ses (gros) défauts, apparaît plutôt comme une exception à la règle.
    titicaca120
    titicaca120

    348 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2014
    beaucoup d'émotions se dégagent de ce film, pourtant le film n'est pas larmoyant mais certaines scènes très fortes sont très touchantes.
    tout est magnifique les décors de rêve où vit la famille, les lieux d'entrainement, et ce Jacques Gamblin toujours extraordinaire dans tous ces rôles.
    une œuvre qui fait vraiment du bien.
    Stephenballade
    Stephenballade

    354 abonnés 1 235 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 janvier 2019
    Ne vous est-il jamais arrivé de tomber par hasard sur un sujet qui vous parlait avec une force incroyable ? Je veux dire quelque chose de marquant, qui déclenche en vous un je ne sais quoi d'irrépressible au point de tourner à l’obsession. C’est ainsi que certaines personnes tracent leur voie, en bâtissant leur projet autour de ce sujet. C’est la cas de Nils Tavernier : l’idée émergea alors qu’il était au sein du service de neurologie de l’hôpital Necker à Paris pour y tourner un documentaire demandé par France 5, où il découvrit sur YouTube une vidéo montrant le jeune infirme moteur cérébral Rick Hoyt demander à son père de courir l’Ironman avec lui. Eh oui, voilà que le site YouTube suggère malgré lui des idées scénarios. Et c’est tant mieux, parce que quand on voit le résultat… Et quel résultat ! "De toutes nos forces" est touchant. Mieux, il fait du bien. Un effet souvent produit par les plus belles histoires, les plus belles aventures. La facilité aurait été de tomber dans la complaisance, et/ou pourquoi pas carrément dans le misérabilisme. Ce n’est pas le cas. Une vraie prouesse, tout simplement parce que ce film a été réalisé avec un cœur immense. Peut-être même avec les tripes. Mais il est aussi parfois drôle. Pourtant, quand on y regarde de plus près, il n’y avait guère de place à l’humour. Une vue réductrice pourrait faire dire aux spectateurs que ce film est une thèse sur l’insertion des handicapés. Ce n’est pas là non plus le cas. C’est seulement un cas isolé, comme le public aimerait en voir plus souvent. Le public… ou devrais-je dire plutôt le grand public. La réalité du handicap n’est cependant pas éludée (bien au contraire), en élaborant une approche par l’intermédiaire du sport (voire du goût de l’effort), emblème du défi envers soi-même en vue de se sentir exister, vibrer, et par le besoin irrépressible de partager quelque chose et (oui je sais, ça fait beaucoup de « et ») de dire que le handicap n’est pas vraiment un handicap et (encore un) qu’on peut vivre avec. En somme, "De toutes nos forces" se revêt d’une valeur universelle. Les personnes handicapées peuvent elles aussi avoir le sourire et agrandir encore et encore le champ du possible. Vivre avec un handicap, c’est possible ! Pour le prouver, le casting n’a pas été de tout repos : voulant réellement un infirme psycho-moteur et non un acteur qui aurait feint ce handicap, le documentariste converti en cinéaste a effectué un véritable Ironman du casting sur cinq mois en sillonnant d’abord pas moins de 180 établissements spécialisés puis en visionnant des dizaines (voire des centaines ?) de vidéos. Son choix s’est porté sur Fabien Héraud. Je soupçonne ce choix édicté par une intime évidence. Pourquoi ? Eh bien il n’y a qu’à regarder ce jeune garçon ! Il rayonne d’une énergie de vie incroyable, de cette capacité à en vouloir toujours plus : vibrer plus fort, frissonner plus fort, capter toujours plus de sensations excitantes… en somme, vivre comme toute personne non handicapée, proche des siens. Il parvient même à rendre fier Julien de ses petits coups en douce ! Il a de quoi, car ça ne doit pas être loin de la fierté à être mis sous les feux des projecteurs en tant que comédien. Le fait est que Fabien Héraud illumine la pellicule de son sourire, de sa joie de vivre, même si tout n’a pas été facile. D’abord pour son soudain et inattendu métier d’acteur, parce qu’il a fallu apprendre beaucoup de choses. Cependant je crois qu’on peut féliciter Nils Tavernier pour avoir su si bien le diriger et le conseiller, et sans doute Jacques Gamblin et Alexandra Lamy (pour ne citer qu’eux) quant à leur participation active et très impliquée. Ensuite parce que Fabien montre très bien que rien n’est simple. En témoignent les coups de gueule de son personnage. La conséquence est qu’il fascine par son entêtement, cette formidable capacité à ne jamais rien lâcher. Mieux : il se montre têtu, intransigeant, persuasif. Des qualités indispensables pour s’imposer dans un monde qui ne s’est jamais adapté à celui des handicapés. Mais des qualités qui peuvent devenir de lourds défauts sans une once d’humour, traduite le concernant sous le signe de l’autodérision. De cette façon, il devient au fil du récit un modèle d’humanité et de courage, d’une intelligence insoupçonnée puisqu’on le voit rassembler toutes les pièces du puzzle (les trophées, les coupures de journaux, l’article sur Internet concernant la team Hoyt, point de départ de ce scénario), triompher de toutes les difficultés, et même de s’improviser en coach avec son œil rivé sur le chrono tout en dispensant les encouragements les plus volubiles. C’est-à-dire bien plus qu’un simple héros de cinéma. Pour parvenir à cela, Tavernier prend le temps de présenter cette famille sur le fil du rasoir. Paul Amblard (Jacques Gamblin) est un homme qui avait souhaité avoir un fils après avoir eu la fille. Le vœu fut comblé avec l’arrivée de Julien, mais quand il fut révélé que celui-ci ne marcherait jamais comme les autres, il refusa son handicap et se réfugia dans son métier de réparateur en téléphériques, fuyant ainsi à travers le monde ses responsabilités de père et laissant sans sourciller toutes les tâches à sa femme. Oh ! on ne peut guère le blâmer. Cela peut paraître choquant, mais c’est vrai, on ne peut pas vraiment le blâmer. Imaginez que vous ayez contre toute attente un enfant handicapé. Essayez d’imaginer toutes les difficultés inhérentes à ce handicap : les démarches administratives, les aménagements, les conséquences sur votre emploi du temps, sur la nature de votre métier, cette différence qui vous saute à la figure, le regard et le jugement des autres par rapport à cette différence (par ailleurs évoqués). Personne n’est prêt à cela. Personne n’est prêt face à la lourde tâche qui l’attend. Du coup ça fait peur. C'est normal. Et beaucoup parmi eux prennent la fuite. C’est scandaleux, mais c’est humain. La nature humaine est ainsi faite. La preuve nous en est donnée par l’intermédiaire de Paul Amblard. Dans la réalité, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Sinon, il n’y aurait pas autant d’établissements spécialisés que certaines personnes considèrent comme étant plus un garage à handicapés qu’autre chose. D’accord, certains d’entre vous me direz qu’ils placent leur progéniture dans des lieux plus adaptés, mais combien leur rendent visite régulièrement, leur proposent ne serait-ce que des petits week-ends d’évasion ? Eh bien ils ne sont pas nombreux. Croyez-moi, je sais de quoi je parle ! Mais revenons à nos moutons. Tout a une fin : Paul se retrouve au chômage et doit cohabiter avec ce qu’il a fui jusque-là. Cette fois, prendre la tangente n’est plus aussi facile, même avec sa tâche de pompier volontaire. Et c’est en toute logique qu’il a des prises de becs (par ailleurs très réalistes) avec sa femme Claire (Alexandra Lamy). Un père pris dans les vertiges de la chute libre vers le néant face à une mère trop craintive et protectrice au bout du rouleau mais qui fait face tant bien que mal. Les deux acteurs sont excellents car ils interprètent tout cela à merveille. Mais pas que : on apprécie les maladresses du père qui finalement agit mieux par les gestes que par les paroles, tandis qu’on comprend (et approuve ?) l’assentiment que la mère a envers son mari. Leur jeu d’acteur est si excellent que je pense même que pas mal de gens peuvent se reconnaître en eux, et que ce film va leur donner à réfléchir. A eux et à d’autres, car comme je l’ai dit plus tôt, le sujet est universel. Ce qui est remarquable aussi, c’est l’évolution de l’expression scénique. Jacques Gamblin a le visage fermé, préoccupé et presque résigné, limite torturé. Alexandra Lamy a les traits tirés, les yeux trahissent un sérieux assentiment envers son mari. Puis peu à peu, les visages s’ouvrent devant la perspective d’une vie meilleure. Les sourires sont francs et trahissent un bonheur sans cesse grandissant. Une image m’a marqué, celle de l’apparition à contre-jour d’Alexandra Lamy au moment de partir au restaurant : resplendissante, telle une nymphe. Cependant l’enjeu se dessine peu à peu sur le don de soi, le sacrifice pour accompagner son enfant jusqu’à l’accomplissement de son rêve, et même au-delà : celui de faire battre leurs cœurs à l’unisson, et de rétablir une vraie cohésion familiale. Le fait est que leurs cœurs battent à l’unisson, avec celui du spectateur. Il faut dire que la réalisation de Nils Tavernier est de toute beauté, empreinte de son expérience de documentariste. Certaines prises de vues sont magnifiques, poétiques à souhait de par leur association tournoyante avec la musique de Bardi Johannsson. Les décors y sont aussi pour quelque chose : la montagne est belle. Certaines séquences silencieuses (je veux dire sans réplique) valent tous les dialogues du monde et se suffisent à elles-mêmes. Seule la partition du compositeur semble mettre des mots restés introuvables sur les images, y compris le splendide titre "Sail" (Awolnation). Tavernier a eu la bonne idée de ne pas réduire l’histoire à ces deux personnages. La multiplication des personnages secondaires contribuent à authentifier le récit. Je pense évidemment à la sœurette (Sophie de Fürst) pour le coup très mature, mais surtout à Yohan interprété par un époustouflant Pablo Pauly. Non seulement il a su jouer avec brio ce jeune pote lui aussi handicapé (apparemment une hémiplégie), mais en plus il a apporté une bonne petite dose d’humour, et ce très tôt dans le film en disant avec un aplomb incroyable « Y’a que chez les vieux qu’on déjeune à 11 heure ». J’imagine assez bien toute une salle rire de bon cœur devant ce genre de réplique que nous avons tous eu un jour ou l’autre. Et puis il y a des moments intenses, faits de tous petits riens spoiler: , comme le moment où Julien remercie sa mère pour tout
    . Oui, Nils Tavernier a su retranscrire tous ces petits moments intenses, tous ces petits moments qui forcent l’admiration. Je citerai en exemple les gros plans effectués sur les mains de Julien quand elles s’affairent à quelque chose de difficile pour lui spoiler: (dépliage d’un fauteuil roulant, la reprise de la course devant son père épuisé…)
    . L’épreuve est filmée avec brio. D’abord cette plage noire de participants, puis ce tsunami humain provoqué par le starter libérateur pour déferler sur la mer. Puis la gestion de l’effort durant l’épreuve de natation. Mais au-delà de cet exploit sportif, "De toutes nos forces" est une ode magnifique à la paternité (et à la maternité), le passage à l’âge adulte, au partage et à l’esprit de cohésion. Car l’épreuve donne l’occasion à Paul et Julien à redonner naissance aux liens en tant que père et fils. Echouer n’est plus envisageable, la déception n’en serait que trop grande, et pour cela il faudra passer par la souffrance, les doutes, et les coups du sort. Le spectateur craint même que cette perle de joie très perceptible soit à un moment donné réduite à néant, mais le second souffle permet d’offrir un final laissé volontairement par le cinéaste en suspens comme pour figer un instant de gloire dans la postérité en le transformant en message d’espoir. Nils Tavernier a servi un grand film authentique, une authenticité permise par la sensibilité, l’implication, le talent de tous les acteurs, motivés à n’en pas douter de cette joie et cette furieuse envie de vivre si communicative de Fabien Héraud à travers son personnage Julien. Un ensemble on ne peut plus crédible. Un pur moment de bonheur.
    Julien D
    Julien D

    1 107 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 mars 2014
    Si seulement le scénario était inspiré d’une histoire vraie, on aurait pu féliciter Nils Tavernier d’avoir voulu rendre hommage à des personnages courageux, mais cette pure fiction prouve bien que son unique ambition a été de signer un étalage de bon-sentimentalisme. Les thématiques de l’affranchissement des handicapés et du rapprochement entre un père et son fils sont des éléments traités avec une facilité effarante à grands coups de clichés, à laquelle la niaiserie de cette histoire sans la moindre surprise et la qualité déplorable des dialogues tuent dans l’œuf cette émotion qu’était censée provoquer cette aventure humaine attendrissante. Pour ce qui est du casting, le manque d’implication de Jacques Gamblin, visible à son jeu limité, et la prestation exécrable d’Alexandra Lamy (fausse à chaque plan) font au final moins de peine pour le personnage de Julien que pour son interprète, Fabien Héraud, ce jeune handicapé qui semblait être le seul à vouloir faire un long-métrage qui puisse donner un regard nouveau sur sa situation et non pas uniquement un téléfilm destiner à faire pleurer dans chaumières à l'occasion du téléthon.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 mars 2014
    juste génial, un film très loin des clichés sur le handicap. Bouleversant dans tous les sens du terme !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 mars 2014
    Ce film est très touchant. Il m'a fait bien mouiller mon mouchoir :)
    Cet effort exceptionnel du papa pour son fils .. J'adore.
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