Quatre ans après le lourdingue Le mac, Pascal Bourdiaux réalise Fiston, une comédie moins grandiloquente, plus mature. On ne s’attendait pas à sortir satisfait de la salle, les rôles principaux ayant été attribué à Kev Adams et Franck Dubosc. Mais l’on aime bien, chez Une Graine dans un Pot, que l’on ébranle nos certitudes. Fiston est un film hybride, entre comédie et romance, où Pascal Bourdiaux a pris soin, cette fois-ci, de ne pas nous inonder d’humour facile. Et réussi même à découvrir un certain talent chez Dubosc dans un rôle plus sérieux qu’à l’accoutumé.
Alex (Kev Adams) est un jeune homme éperdument amoureux de Sandra (Nora Arnezeder, que l’on a vu dans Angélique) avec qui il a suivi toute sa scolarité sans jamais osé l’aborder. Il apprend que la mère de Sandra, femme inaccessible, avait eu un amant, Antoine (Franck Dubosc), auteur de best-sellers sur l’art de séduire. Il décide de le retrouver et de lui demander conseil pour séduire Sandra.
Vendu comme une comédie, Fiston n’en ai pas vraiment une. Les vannes savent se faire discrètes, et repose essentiellement sur un comique de répétition, et dans le jeu de Franck Dubosc en quarantenaire blasé et ascète. Pince sans-rire, dans son dernier rôle, Valérie Benguigui joue une mère pas très douée pour parler de sexe à son fils, ce qui donne lieu à quelques calembours bien pensés. L’histoire d’amour est également secondaire. C’est davantage l’amitié naissante, entre deux hommes de générations différentes, qui constitue le fil conducteur du film. L’adolescent est tétanisé par l’idée de se lancer dans la vie, l’homme mur a fui ses responsabilités et vie dans le regret. C’est l’émulation entre les deux âges qui va faire évoluer les deux comparses. Tandis qu’Antoine va se remettre à l’écriture, Alex va enfin oser se lancer. Pour découvrir qu’il n’aime peut-être pas celle qu’il croit. Au hasard de son entraînement de drague, pris très au sérieux par Antoine, il a rencontré une jeune guichetière (Alice Isaaz qui sera à l’affiche de La crème de la crème, le 2 Avril) dans une banque. Péripétie donnant lieu à une scène hilarante avec un commissaire pratiquant du bottin.
Fiston a le double mérite d’orienter la carrière de Dubosc vers des rôles plus sérieux, et l’on pense qu’il pourrait y trouver sa place. N’a-t-il pas déclaré que c’était le premier rôle « où il se trouvait bon » ? Et de ne pas embourber Kev Adams dans des rôles caricaturaux comme l’industrie cinématographique a trop tendance à le faire avec les comiques-comédiens. Fiston est une comédie avec un adolescent, et non une comédie où l’on moque l’adolescence. La chose est subtile mais c’est bien ce qui distingue le film.
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