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    Meurtrières
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Meurtrières" et de son tournage !

    Distingué à Cannes

    Meurtrières a été présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes en 2006, dans le cadre de la section Un certain regard. Il y a décroché le Prix du Président du jury (celui-ci étant Monte Hellman).

    Un projet de Maurice Pialat

    Au milieu des années 70, la compagne de Maurice Pialat, Arlette Langmann, écrit un récit autobiographique, Les Filles du faubourg, le portrait d'un groupe de jeunes filles dans les années 60. Le projet obtient l'avance sur recettes, mais le scénario n'étant pas abouti et le financement pas réuni, le cinéaste décide de mettre en chantier un autre film (avec l'argent déjà obtenu pour Les Filles du faubourg...), Meurtrières, inspiré d'un authentique fait divers de l'époque : l'assassinat d'un automobiliste par deux jeunes autostoppeuses. Il se lance alors dans un long travail de recherche, se rend sur les lieux du crime, et choisit deux comédiennes. Le tournage commence en 1976 mais, en raison de multiples problèmes techniques, financiers et de casting, s'interrompt au bout de quelques jours. Pialat réalise alors Passe ton bac d'abord (1978) puis Loulou (1980), mais il garde encore l'espoir de reprendre Meurtrières. Au début des années 80, il fait ainsi passer des essais à une jeune inconnue nommée Sandrine Bonnaire, à qui il souhaite confier le rôle d'une des deux criminelles. Mais ce film maudit ne verra pas le jour, et le cinéaste propose à la comédienne prometteuse de jouer dans... Les Filles du faubourg. Ce projet a évolué au fil des ans : il ne s'agit plus d'un film d'époque, ni d'un film de groupe. Rebaptisé Suzanne puis A nos amours, ce long métrage vaudra à Pialat le César du Meilleur film, et à Bonnaire celui du Meilleur espoir féminin. Après Le Garçu (qui restera son dernier film, en 1995), le réalisateur tentera une énième fois de relancer le projet Meurtrières, mais la maladie l'empêchera de le mener à bien. Il disparaît le 11 janvier 2003.

    Le grand saut du Worso.

    On doit la renaissance de Meurtrières à la veuve de Maurice Pialat, Sylvie Pialat, qui fut scénariste sur Police, Sous le soleil de Satan et Le Garçu. A la mort de son mari, elle se lance dans la production en créant la société Les Films du Worso, du nom du rassemblement d'un peuple nomade du Tchad, les Woodabés. Ceux-ci sont en effet au coeur du premier film qu'elle finance, le documentaire Un voyage chez les Woodabés (2004). Meurtrières est le premier long métrage produit par Les Films du Worso, bientôt suivi par La Faute à Fidel de Julie Gavras.

    Le fil(m) de la vie

    Patrick Grandperret connaissait bien Maurice Pialat pour avoir été son assistant sur Passe ton bac d'abord (1976) et Loulou (1980). "Je ne connaissais pas Sylvie [Pialat] quand j'ai travaillé avec Maurice (...) nous ne nous sommes rencontrés que lors des derniers moments de la vie de Maurice, Sylvie ayant envie de retrouver certains de ses proches", révèle le réalisateur. "Après la disparition de Maurice, nous nous sommes revus et il m'a parlé de ses projets en cours dont la mise en oeuvre traînait un peu. J'ai repensé au scénario de Meurtrières ébauché par Maurice sur une vingtaine de pages", explique pour sa part la productrice. "Ce qui m'intéressait avant tout, c'était que Patrick tourne un film [le cinéaste n'avait rien tourné pour le cinéma depuis Les Victimes en 1996]. Il manquait au cinéma français... en tout cas il me manquait à moi en tant que cinéphile... Finalement, pour moi c'était un peu comme rencontrer tardivement un membre de ma famille que je n'avais jamais connu..."

    Du fait divers au scénario

    Patrick Grandperret revient sur les changements auxquels il a procédé par rapport au fait divers et à l'ébauche de scénario de Maurice Pialat : "Maurice avait développé une continuité d'une quinzaine de pages dont nous avons repris une partie de la structure avec Frédérique Moreau. Sylvie nous a confié un dossier où figuraient les interrogatoires des policiers. Nous avons su comment elles s'étaient procuré des couteaux sans préméditation et comment le crime s'était passé. Le film s'inspire davantage de la réalité des faits, même si nous avons opté pour certains choix. Dans le fait divers, une des filles était une jeune arabe en conflit avec son père qui l'avait tondue parce qu'elle fréquentait des garçons, d'ailleurs elle portait une perruque au moment du crime. Nous avons décidé de transposer ce personnage, car ce conflit dans une famille musulmane aurait été réducteur. Je voulais simplement deux jeune filles normales, juste un peu fragiles."

    Tanner aussi

    Le fait divers qui est à l'origine de Meurtrières a inspiré le cinéaste suisse Alain Tanner pour son film Messidor, sorti en 1978.

    Fille perdue, cheveux blonds

    Hande Kodja, dont Meurtrières marque la première apparition au cinéma, parle de son personnage : "Le scénario était encore en frîches quand on a commencé à travailler avec Patrick Grandperret et Céline [Sallette]. On échangeait des impressions pour imaginer le passé de ces deux filles, puis Patrick clarifiait son choix pour que nous ayons tous une même vision des personnages et de leur parcours. Je pense que nos caractères respectifs ont aussi dessiné nos personnages. Au départ (...) Nina était une romanichelle, j'ai préféré lui donner mes origines géorgiennes et turques. J'ai aussi soufflé à Patrick l'idée de faire jouer le groupe Bratsch. Je me reconnaissais forcément dans le personnage de Nina, moi aussi j'ai perdu mon père jeune, j'avais dix ans." La scène de la mort du père a d'ailleurs été très difficile à tourner pour la jeune fille : "(...) j'étais débordée par l'émotion, la souffrance remontait. Après chaque prise, je partais en courant, je pleurais, j'étais en rage, j'avais envie de tout casser. Je n'avais jamais connu une telle violence en moi", se souvient-elle.

    Deux filles d'aujourd'hui

    Céline Sallette évoque le travail en tandem avec Hande Kodja, qu'elle a côtoyée au Conservatoire : "On aurait pu se détester, le fait est que notre relation sur le tournage était plutôt fusionnelle. On s'est soutenues dans les moments où la pression était trop forte, c'était notre première grande histoire de cinéma, on a appris beaucoup. Avec Hande, on se croisait au Conservatoire, aujourd'hui je suis très admirative de son travail, je trouve qu'elle rend Nina fascinante. Le film repose sur le duo, je me rappelle avant le tournage, j'ai regardé de nombreux films avec des duos, alors je voulais voir comment cette alchimie particulière qui se crée à deux peut exister à l'écran. Par exemple, j'ai vu des reportages sur les clowns, j'ai revu Les Valseuses, L'Epouvantail, Merci la vie (...) et Thelma et Louise évidemment."

    En famille

    A l'image de son ami Jean-François Stévenin, Patrick Grandperret aime travailler en famille. Il a engagé sa fille Emilie comme scripte. Son fils aîné Martin, chorégraphe, a fait suivre un entraînement physique aux deux comédiennes, et joue dans le film le rôle du jeune homme sur la jonque. Quant à l'autre fils du cinéaste, Léo Grandperret, il officie comme guitariste au sein du groupe de métal parisien, Silth, fondé avec ses camarades de lycée Mark et Bastien. Le groupe signe la BO de Meurtrières et apparaît dans le film, les deux héroïnes assistant à un de leurs concerts.

    Dernier casting

    Les deux comédiennes choisies pour les rôles principaux ont été présentées au cinéaste, parmi une quarantaine d'autres, par Shula Siegfried, directrice de casting qui a travaillé sur des dizaines de films, parmi lesquels Chouans !, Camille Claudel ou L'Appât. Elle est décédée en 2005, Meurtrières est son dernier casting.

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