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    Les Plages d'Agnès
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    578 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mars 2019
    Nous marchons sur les plages d’Agnès au gré des vagues et des souvenirs qu’elles apportent puis reprennent. Des miroirs sur le sable où tout semble converger vers deux points intimement conjoints : la mer et Varda. Le film capte la mémoire comme des flux d’images, de textures et de voix qu’une narration habille par sa sensibilité si particulière. Acte de générosité suprême, Les Plages d’Agnès bâtit une vaste maison dépourvue de murs où ventile le cinéma par toutes les ouvertures : du sentiment à l’anecdote, des extraits filmiques aux remises en scène, la cinéaste donne vie à ses souvenirs tout en rappelant l’essence-même du cinéma, à savoir le bricolage de passionnés qui, avant de l’être, sont des hommes et des femmes. Il est salutaire de se replonger dans cette œuvre à l’heure où pullulent sur les écrans les superproductions numériques terriblement impersonnelles : car le divertissement c’est avant tout un jeu acheté dans les brocantes, une croyance collective autour d’un art trompeur mais tellement vrai. C’est un temps passé ensemble dont les photographies témoignent ou rappellent à l’esprit, dans cette conviction magnifique que moins fait plus, que la suggestion constitue le meilleur matériau de la grandeur artistique. On suit Les Plages d’Agnès comme un testament cinématographique fait de mille découvertes et, surtout, de mille possibles.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    208 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 août 2013
    Elle est un géant perdu dans les ravages d’un tsunami. Lors de la Nouvelle Vague, sous la prestance médiatique des Truffaut, Godard, Chabrol, Rohmer et Rivette, Agnès Varda réalise en 1962 l’un des plus beaux films français : «Cléo de 5 à 7». 46 ans plus tard, elle demeure trop peu connu du grand public, seuls les cinéphiles avertis savent qu’elle n’est pas seulement la femme de Jacques Demy et l’ami de Chris Marker. Auteur de nombreux courts-métrages, comme Luc Moullet, elle réalise à l’occasion des longs-métrages dont chacun marque une étape clé dans une œuvre longue, méticuleuse, ludique et gonflée de joie de vivre. A 80 ans, la réalisatrice réalise «Les plages d’Agnès». Ce film-somme (par l’étendue historique qu’il couvre –au moins toute la vie de la cinéaste-) se résume au portrait d’Agnès par Varda. Les plages du titre sont des pages sur lesquelles se miroitent les souvenirs et les visages, les instants passés et ceux qui se profilent à l’horizon. Agnès Varda a bien vécu, elle a autant marché sur les creux du littoral, dans «La Point courte», son premier long-métrage, qu’au-delà de la ligne d’horizon, dans «Lions love», film hippie réalisée aux Etats-Unis. La poésie du film s’imprime sur celle de son œuvre. Avec ce film-testament (non pas dans le sens où il signe un arrêt mais dans la mesure où il récapitule une œuvre entière), Varda évite toute exégèse sur elle et son cinéma puisque dorénavant, elle a tout dit de ce qu’il y a à savoir sur elle. Toutefois, en déplaçant le film aux dimensions sociales, celles qui concernent directement le spectateur-citoyen, «Les plages d’Agnès» relèvent de peu d’intérêt. Comment la vie d’une artiste de la Nouvelle Vague peut-elle intéresser le néophyte ? Dans l’idée qu’il pourra alors disposer des clés pour comprendre son œuvre. Mais c’est lui enlever le plaisir de trouver ces clés au sein même des films de Varda. Autobiographie sans être égocentrique, «Les plages d’Agnès» est un précieux document et un film agréable.
    foxart
    foxart

    79 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2009
    Difficile de trouver film plus enthousiasmant que Les Plages d'Agnès cette année...
    Constamment déroutant, débordant de vie, de créativité et de fantaisie, souvent hilarant et parfois totalement poignant, bouleversant, toujours brillant.
    Le nouveau film de La Varda est de ceux qui vous secoue l'intérieur (comme balayé par le ressac), qui vous font rire aux éclats pour mieux vous faire sangloter la minute qui suit et qui font taire ces pleurs en vous collant des plans d'une telle incongruïté ou d'une telle beauté qu'ils vous laissent constamment bouche bée ou la banane aux lèvres.
    Les scènes concernant Demy sont totalement déchirantes et sublimement belles...
    Les scènes mélant le cinéma et la réalité, les stars de cinéma et les "vrais gens" sont la sève même de tous le cinéma "documenteur" de Varda mais atteignent ici à la fois à leur quintessence autant qu'à leur perfection... dans le plus pur style foutraque (et pourtant cohérent...) qui rendait déjà Jane B, Les Cent et une nuits, Documenteur ou Les Glaneurs & la glaneuse si merveilleux et attachants.
    Un film somme incroyablement galvanisant qui donne l'envie urgente d'embrasser cette femme, de lui rendre tout le bon qu'elle vient de vous offrir, mais aussi une œuvre qui vous contamine comme rarement une urgente envie de créer, de la création sous toutes ses formes. et l'envie d'aimer, aussi, sous absolument toutes ses formes.
    On est bien loin du film testamentaire... Varda est plus vivante que jamais et le prouve ici avec un panache et un talent fou.
    Et - chose suffisamment rarissime pour être notée - les applaudissements spontanés du public à la fin de la projection... je n'avais pas vécu ça depuis... houla ! au moins 20 ans et le Mauvais sang de Carax...
    Agnès, je vous aime d'amour et je retournerais bientôt m'émouvoir sur vos plages !!!

    Au fait, à quand l'intégrale en DVD... ?
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 décembre 2008
    Que du bonheur, et beaucoup d'amour aussi !
    Teresa L.
    Teresa L.

    14 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 31 mai 2014
    Agnès s'aime. Et n'y va pas de main morte. Autant certains éléments narratifs sont bien amenés et certains concepts de narrations parfaitement adéquats (Varda a tout de même été une grande inventeuse de formes nouvelles et déflagratoires), on bute sur ce qu'il faut bien appeler un côté macabre ou vampirique chez elle (c'est toujours l'autre qui va mourir, ou qu'on a vu mourir, moi je suis toujours là et tant mieux). Ce qui est choquant chez elle, ce n'est même plus l'auto-célébration forcenée, mais le manque de recul- un fan dénué d'objectivité n'aurait pas pu faire pire. A ce stade on reste atterré par un tel orgueil, un égo aussi boursouflé. Dandysme n'est pas classe, ce que Dame Agnès semble oublier. C'est très beau d'avoir fait de belles choses, d'être l'ami de personnes réputées et artistiquement accomplies, c'est autre chose de le faire carilloner sans cesse. Sommes-nous trop bêtes pour ne pas penser par nous-même? Affligeant, parasitaire, une des plus basses facettes de l'expression cinématographique.
    Lyo Wx
    Lyo Wx

    4 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mars 2009
    Hahaha !!! Pas besoin d'aller au ciné pour si peu d'originalité ... et puis c'est long !!!
    lipfy
    lipfy

    5 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2010
    Je suis partagé. J'aime l'aspect documentaire (archives etc.) : c'est intéressant et instructif. Et très touchant (comment ne pas être touché devant les images du passé, de l'enfance, du temps qui fuit, des disparus). Mais je trouve très limite cet exercice d'auto-encensement, d'auto-admiration, d'auto-satisfaction, bref, de narcissisme outrancier (regardez les belles choses que j'ai faites, regardez les gens intelligents, fins, drôles que j'ai rencontrés et qui sont devenus mes amis, regardez le flair que j'ai eu en dénichant des acteurs inconnus qui sont devenus degrandes stars, bref regardez comme je suis une grande artiste, mais regardez aussi comme, au fond, je suis modeste). Franchement, ça m'a mis très mal à l'aise et m'a tout gâché. Cette mise en scène, cette valorisation, cet émerveillement de soi-même, cette insupportable auto-bienveillance, cet empressement à se montrer à tous sous un jour si favorable (et si soigneusement fabriqué) est vraiment déplaisant. C'est du culte de la personnalité comme on n'en voit plus, (sauf chez les rappeurs) , et que seuls les artistes peuvent se permettre. Une autre profession oserait ce genre d'exercice, on hausserait les épaules devant une telle puérilité, mais là, non. Quand, en plus, il s'agit un film sur soi-même, à la gloire de soi-même, et qu'on a réalisé soi-même (tant qu'à faire), c'est vraiment merveilleux : on applaudit des deux mains devant tant d'audace ! Et quand, en plus, les médias en rajoutent une couche super-laudative, on se tait car il n'y a vraiment plus rien à dire. Il n'y a décidément rien de plus ennuyeux qu'une icône. Toute cette énergie à se contempler dans un miroir ! Sidérant.
    Richard L
    Richard L

    21 abonnés 69 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 avril 2019
    Un autobiopic unique, imaginé par une femme extraordinaire au sens propre du terme. Une sorte d’ovni dans le monde des documentaires, à la fois très personnel et totalement universel. Agnès Varda nous emmène en voyage avec elle au cœur de son univers, de sa famille où l’on côtoie Jacques Demy bien sûr mais aussi, Jean Vilar, Piccoli, Birkin, Deneuve, Depardieu, Resnais ou encore Harrison Ford au milieu de ses enfants et de ses amis illustres ou non. Une femme simple et une belle personne Agnès Varda qui garde sur la vie et les gens qui l’entoure un regard bienveillant et juste.
    Caine78
    Caine78

    5 997 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2018
    Pour être très honnête, j'ai vu « Les Plages d'Agnès » en plusieurs fois, du coup je ne sais pas si mon ressenti serait le même si je l'avais regardé d'un bloc. Toujours est-il que sous ce « format », ba c'est plutôt pas mal. Éminemment personnel et très loin des biopics traditionnels, la réalisatrice creuse son sillon en inventant « l'autobiopic » : sur elle, par elle. C'est parfois drôle, mélancolique, reflet éloquent et profondément sincère d'une femme se livrant comme jamais, livrant des confidences forts intimes parfois étonnantes spoiler: (notamment sur la perte de sa virginité : oui, oui, vous avez bien lu)
    , faisant preuve d'une absence de nostalgie totale sur l'époque de son enfance au point d'en devenir presque troublante. Elle dit ce qu'elle pense, avec beaucoup de douceur et une réelle sensibilité, sans pour autant être consensuel ou langue de bois. Beaucoup d'idées, d'images, de rencontres, toujours avec naturel, où Varda aime parler d'elle mais aussi des autres, avec humilité, respect. Maintenant, 110 minutes, c'est un peu long, et je pense sincèrement que si j'avais vu le documentaire en une seule fois, j'aurais à plusieurs reprises décroché. Ça reste assez lent, pas vraiment répétitif mais un peu quand même : on a compris où elle voulait en venir et bien qu'elle propose jusqu'à la fin des éléments nouveaux, difficile d'échapper à une légère impression de « radotage » (même si le mot est sévère). Au final, j'ai conscience d'avoir vu un documentaire de qualité, fait par une personne intelligente, talentueuse et pleine d'allant, tout en trouvant cette durée excessive, et ce alors que, paradoxalement, je ne saurais vous dire ce qu'il aurait fallu enlever. Et si une série de cinq ou six épisodes avait été plus adaptée ?
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    910 abonnés 4 834 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2016
    "L’enfance est fondatrice » rappelle Agnès Varda. C’est évident quand on l’entend parler qu’elle souhaite retrouver ses émotions. C’est d’une nostalgie folle, d’une invention et d’une fantaisie incroyables. Une narration si émouvante également avec cette façon complètement naturelle d’intégrer des scènes de ses films, ce qui nous montre d’ailleurs combien elle y met énormément d’elle-même et puis cette auto-biographie très émouvante: maison de son enfance, Sète, Paris, Avignon avec Vilard et Philipe…. Formidable
    Fritz L
    Fritz L

    162 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 septembre 2014
    Les Plages d’Agnès, plus qu’un film, c’est une leçon de vie, d’optimisme et d’humanité. Agnès Varda nous interpelle, nous invite à vivre ou revivre avec elle des instants précieux mis bout à bout. La cinéaste, la documenteuse, la voleuse d’instantanés, la femme la mère. Ni album de souvenir, moins encore un herbier, les pages d’Agnès que l’on tourne compose un livre d’heures unique, dont liberté, sincérité, abnégation à son art, humour et simplicité d’âme sont les mots clefs. Elle se livre plus que par le passé, truculente, émouvante, amoureuse, splendide ! Jeu de miroirs et de prismes, les plans s’enchaînent, se croisent et livrent la matière : une vie.

    Agnès, certains s’accrochent à la terre, pour se rassurer, terre d’enfance, terre d’asile, terre promise… mais six pieds sous terre tout apparaît comme terre à terre. Agnès aime les plages, paysage évoluant sans cesse à la stabilité incertaine. Comme une vie dont le terme est aussi illusoire qu’un tas de sable, que le vent du futur viendra désagréger, laissant les souvenirs à l’esprit

    Agnès est une femme tombée en amour pour la vie, Jacques Demy hante son film comme il hante sa vie. De photos joyeuses en bout de films, de mots en larmes, son absence la torture admirablement, il vit encore par elle et pour elle. Jacquot de Nantes était l’homme, son homme emporté trop vite par une saloperie, un virus qui a éteint une certaine forme de vie. SIDAbitude, caché, elle met à jour le combat qu’il a mené, ainsi que ses proches. Larme à gauche, douleur à droite, les spectateurs que nous sommes sont effondrés par cette scène qui résonne déjà comme une anthologie.

    Agnès et son éternelle allure de garçonne s’est imposée à la vie autant qu’en matière artistique, femme de passion, égérie d’une nouvelle vague, elle craque pour les beaux yeux de Godard et n’en oublie pas les autres copains dont Resnais. Elle a imposé un style, le sien qui la porte du film le plus conventionnel à l’expérimental avec toujours autant d’intelligence. Libre, couverte de prix, elle avance se moquant d’une carrière en s’attachant à son œuvre. Agnès, avec toit mais loi, elle déteste les dogmes.

    Agnès se souvient, sur au autre temps fort du film, de ses amis disparus autour d’une exposition à Avignon. Les Vilar, Gérard Philippe, Noiret, Monfort… Tassée, recroquevillée, elle parle à sanglots à peine étouffés, comme celle qui reste et le regrette. On pense à La chambre verte, où Truffaut évoque le fait de connaître plus de morts que de vivants… Une vie qui a filé.

    Agnès, le deuil est omniprésent, salutaire, car jamais elle ne se sépare de son optimisme, de son mordant. Si elle daigne regarder en arrière, c’est plus pour extirper la quintessence de la vie. L’enfance, le couple, les films, les rencontres tout participe à forger un avenir certes restreint mais fervent.

    Agnès Varda, sans avoir l’air d’y toucher ou presque, s’est imposée depuis plus d’un demi siècle comme l’un des piliers du cinéma international. Toujours ludique, parfois grave, elle embarque son petit monde dans ses voyages, dans ses pensées. Ses films sont des éclats de vie, des murs murs passionnés, les fruits d’une glaneuse d’images, la plume acérée, la pointe courte et tellement étoilée. Une demoiselle qui a fêté ses 80 ans et dont l’éternelle jeunesse nous ravit.
    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2012
    Premier plan, une plage, forcément, et Agnès qui s'adresse à la caméra : "Je joue le rôle d'une petite vieille rondouillarde et bavarde qui raconte sa vie ; mais ce sont les autres qui m'intéressent". Puis elle explique le rôle des plages dans sa vie, et en respectant une chronologie qu'elle bousculera allégrement par la suite, elle commence par une plage de son enfance, une des plages belges de la Mer du Nord où elle installe tout un jeu de miroirs qui annonce la gigantesque mise en abyme que représente son film.

    En suivant son récit et ses associations d'idées, on est donc invité à visiter les plages de Knokke, en face du casino où son père est mort, celle de la Guérinière à Noirmoutiers où elle avait acheté un moulin avec Jacques Demy, la plage de la Corniche à Sète, où elle se réfugia en 1940 et où elle tourna son premier film, celles de Santa Monica et de Venice où elle vécut la fin des années 60. Comme il était difficile de filmer une plage rue Daguerre où elle habite depuis cinquante ans, tel un Delanoe transformant les quais en station balnéaire, elle a fait déverser six camions-bennes de sable...

    Histoire de sa vie, histoire de ses rencontres, "Les Plages d'Agnès" reprend un peu le procédé de "Jacquot de Nantes", avec une alternance de reconstitutions naïves, de retrouvailles semblables à celles des "Demoiselles ont eu 25 ans", des extraits de ses films ou de ceux de Demy, mais aussi des rushs, des photos, et des traces des installations plastiques qu'elle a créé ces dernières années. Cet art du recyclage et du bricolage trouve son symbole dans la cabane qu'elle a fabriquée pour son exposition à la Fondation Cartier, dont les murs sont faits de la pellicules de "Les Créatures", un de ses films préférés et pourtant son pire échec commercial, et dont elle dit que c'est là que "la vieille cinéaste se transforme en jeune plasticienne".

    Comme dans toute vie, certains passages sont plus intéressants que d'autres, à moins qu'ils touchent plus tel ou tel spectateur par rapport à son propre vécu ou sa connaissance de l'oeuvre de la réalisatrice. Pour ma part, l'épisode californien m'a un peu fait décrocher, excepté le bout d'essai qu'elle fit tourner à un Harrisson Ford juvénile refusé par les studios et sa rencontre avec Jim Morrisson qu'elle entraîna à Chambord sur le tournage de "Peau d'Âne". Mais ce décrochage fut bref, car Agnès Varda enchaîne sur la maladie de Jacques Demy pour la première fois désignée, le sida, et sur la concomitance du tournage de "Jacquot de Nantes" et de l'agonie de celui dont elle racontait l'histoire par procuration.

    L'émotion est là, comme quand elle filme son amie d'enfance, la veuve de Jean Vilar qui perd la mémoire mais sait encore réciter Le Cimetière Marin, ou qu'elle évoque ses amis du TNP, tous disparus. Mais la nostalgie laisse souvent la place à son attention malicieuse aux gens, qu'ils soient ferrovipathe belge, vrais grands vieux ou voisins venus symboliser ses 80 balais.

    Tout en portant incontestablement la griffe d'Agnès Varda et en reprenant ce qu'elle a inventé durant un demi-siècle de cinéma, "Les Plages d'Agnès" parvient parfaitement à donner une forme de ce qu'elle appelle une cinécriture à "tout ce fouillis qui émerge sporadiquement de ma mémoire". Oeuvre d'une octogénaire éclectique et créative, ce film apporte plus de vitalité et de jeunesse que bien des produits des nouveaux réalisateurs du cinéma français (Baratier, Claudel ou Nicloux par exemple).
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 934 abonnés 12 156 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2012
    Tendre et malicieux, la très singulière Agnès Varda se prête avec toute la science de l'image qui sont les siennes à un formidable autoportrait qu'il serait dommage de rater puisqu'il s'agit ici d'un exercice de haute volèe, bourrè d'idèes de cinèma, d'anecdotes en tous genres et d'èmotions pures dont on ne peut pas contrôler! Notamment la poignante sèquence du musèe où Varda jette des roses à toutes les personnalitès disparues qu'elle a aimè durant sa vie! A Maria Casarès qui n'est plus là, des bègonias pour le flamboyant Gèrard Philipe qui n'est plus de ce monde non plus, à Philippe Noiret qui est mort, pour Jean Vilar que Varda admirait tant! La cinèaste les pleure très sincèrement et les expose dans un musèe comme une artiste qui est fière de montrer ce qu'elle s'est faire! Evidemment, Varda pense surtout à Jacques Demy dans ce documentaire, le plus chèri des morts, reprenant courageusement sa maladie (le sida dont Demy est mort) avec ses mots à elle! Mais derrière la tristesse se cache ègalement la malice d'une petite vieille de quatre vingt balais à la fois rondouillarde et bavarde qui raconte sa vie! Et pourtant ce sont les autres qui les intèresse et qu'elle aime filmer! Les autres qui l'intrigue et la motive, qui l'interpelle et la dèconcerte...mais surtout qui la passionne! Dans "Les plages d'Agnès", on suit la rèalisatrice d'un pas lèger et on passe des plages belges à celles de Sète et de Venice Beach en Californie, de l'île de Noirmoutier à Nantes puis de Paris où Varda se balade en bateau, passant de la mer à la Seine sur sa coquille de noix! Merci beaucoup Agnès Varda, c’est du beau cinèma enchanteur entre intimitè et pudeur pour un patchwork d'images inoubliables qui reçut à juste titre le Cèsar du meilleur film documentaire ainsi que le Prix Mèliès! Avec cerise sur le gâteau, la symphonie inachevèe de Schubert qui magnifie dans la sèquence d’ouverture une superbe scène de plage (belle parce que belge et vierge de monde) entre reflets et miroirs interposès! Un sacrè numèro d’èquilibriste...
    Mélany T
    Mélany T

    26 abonnés 477 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Une autobiographie à l'image du cinéma d'Agnès Varda, poétique, sensible, émouvante, intelligente et généreuse.
    normangray
    normangray

    4 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 avril 2010
    le bilan d'une vie... Et quelle vie. Magistral.
    Les meilleurs films de tous les temps
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