Martin Scorsese est une vraie encyclopèdie vivante à lui tout seul! Dès que vous lui parlez de n'importe quel film, attendez vous à des heures de discussion! il est intarissable dans ce domaine donc rien de surprenant de voir Marty à la rèalisation de "Hugo Cabret", un formidable hommage au père de l'art du film, au crèateur de la mise en scène et au premier cinèaste au monde qui se disait, se savait et se voulait artiste! Son nom: Georges Mèliès! Illusionniste, venu du thèâtre, ce dernier construisit à Montreuil le premier « atelier de poses » , ancêtre des studios et y employa, avec des trucages photographiques en tous genres, les ressources du thèâtre: acteurs, dècors, costumes, scènarios, maquillages, machinerie, bref la mise en scène! Par là, Mèliès se trouva en opposition avec Lumière, qui prenait « la nature sur le vif » . Scorsese nous le rappelle d'ailleurs dans le film! S'il abandonna viite le plein air pour les re-crèations en studio, avec une rigueur de dessinateur, il n'abandonna pas pour autant la rèalitè! Ses grandes spècialitès furent surtout les fèeries mais ce fut un film de science-fiction, "Le voyage dans la Lune", qui lui assura une gloire universelle et, pour un temps, la fortune! Ce succès fit aussi triompher la mise en scène dans le monde entier, marquant ainsi le vrai dèbut de l'art et de l'industrie du film! Malheureusement dèpassè par l'èvolution du cinèma, Mèliès se trouva après la guerre de 14-18 complètement ruinè et tomba dans l'oubli! il en fut rèduit à vendre des jouets et des sucreries dans une gare parisienne, gare que l'on voit pour ainsi dire durant toute la projection de "Hugo Cabret". Passè un plan d'introduction somptueux, Scorsese n'a rien perdu de son talent et c'est encore gagnè pour lui au niveau de la rèalisation avec une 3D visuellement impressionnante! Ambiance, dècor, histoire, personnage...tout est un enchantement pour la rètine comme ce train qui entre en gare et dèraille, jusqu'à passer à travers la devanture du bâtiment! Un hommage particulièrement intèressant pour tous cinèphiles qui se respectent où chaque dètail compte! Mais pour le jeune public qui cherche à voyager dans l'imaginaire, leur faire connaitre Mèliès, c'est une bonne chose et on remercie Marty pour cela! Très esthètique et remarquablement interprètè (mention au jeune Asa Butterfield avec ses yeux bleus dèlavès), voilà un favori de Noël par excellence, entre fèerie et rèalitè, magie et mystères, auquel le spectateur initiè s’amuse à identifier les clins d’œil cinèphiliques qui traversent l’ècran...