En Amérique, dans le grand Ouest américain du 19ème siècle, un homme se réveille en plein désert, amnésique, avec un étrange bracelet métallique sur le poignet...
Si "Cowboys & Envahisseurs" a bien son moment de gloire, ce sont bien ses 30 premières minutes. A vrai dire, le début du film commence à merveille. Une intro excellente, sobre et mystérieuse ne jouant jamais sur la surenchère, aux cadrages soignés et évitant l'humour bas de gamme que peut soumettre ce genre de production. Les codes du western sont respectés dés la première visite de la ville et le générique a tout pour plaire. Je me suis dit jusque là que je tenais peut-être un blockbuster atypique tout à fait attachant. Hélas, le film perd toute sa splendeur ainsi que son intérêt dès lors qu'il entre dans le vif du sujet. En effet, quand arrive la première rencontre avec les envahisseurs, le film commence petit à petit sa chute scénaristique... Ce qui s'annonçait comme un western pur et dur devient à ce moment là un banal film de course poursuite, pourvu de personnages sympathiques mais caricaturaux et de rebondissements assez mal venus. En fait, et c'est là que tout l'intérêt se perd et aussi d'où vient toute ma déception, le film devient limite agaçant et ennuyeux quand il met en scène ce que l'on rêvait de voir avec curiosité et impatience : les extraterrestres ! D'un design plutôt raté à leurs scènes d'une banalité énervante en passant par leur emploi scénaristique vraiment sans intérêt (non pas dans le contexte du film mais dans l'originalité des films du genre et le potentiel présent), tout ce qui les concerne est de loin le point faible du film. Un comble pour un film de SF dont devait tenir là tout l'intérêt. Sans compter que le bracelet de Lonnergan, supposé McGuffin du film et unique lien entre le héros et les extraterrestres se révèle vite d'une inutilité scénaristique navrante...
Peut-être est-ce parce que le western est mon genre de cinéma favori, je préfère de loin les scènes qui mettent en valeur les personnages humains du film, comme celle dans le bateau à vapeur renversé, ou les retrouvailles de Jack Lonnergan (Daniel Craig assez inénarrable) avec son ancienne bande, qui rappelle que le vrai western n'est jamais mort. Comme le prouve même cette scène dans le camp indien ou le fantastique, davantage que la SF, s'introduit dans un contexte (la cérémonie indienne) tout à fait adéquat.
Au final, difficile de juger le film, à cheval entre deux genres bien distincts qui n'arrivent jamais vraiment à cohabiter, tant l'ensemble est inégal. Reste que Jon Favreau, après ses deux "Iron Man", réussit une moitié de film historique tout à fait remarquable et une autre, très sujet à blockbuster vraiment médiocre. Un paradoxe frustrant de la part du réalisateur des deux meilleurs films de super-héros mais enthousiasmant si on y réfléchit bien, qui prouve que le potentiel du film, lié à celui de son réalisateur, était bien là et mérite d'être apprécié à sa juste valeur. Une plutôt bonne nouvelle pour l'avenir.