Avis sur Only Lovers Left Alive

Ce film est tellement étrange, diffère tellement de ce que l'on nous sert d'habitude que j'ai du mal à savoir quoi en dire ! Il n'y a pas de but, pas d'élément perturbateur, on suit juste la survie d'Adam, vampire rockeur vivant reclus et exécrant le monde qui l'entoure, ne sachant pas vivre avec son temps (avec une vieille télé d'antant et de vieilles guitares), habitant Detroit, ses quartiers à l'abandon, et sa femme de toujours, Eve, vivant à Tanger, paisible et s'adaptant au 21ème siècle (avec son iphone notamment). Le seul élément perturbateur est la soeur d'Eve mais elle apparait au 2/3 du film. Le film est magnifiquement interprété et réalisé, il n'y a pas un seul plan qui ne transpire pas la classe, j'ai rarement vu un tel niveau. La bande son est à tomber. Mo seul reproche est que le fond du film n'est pas assez appuyé, il y a plein d'idées lancées, comme le fait que les vampires ne peuvent boire le sang des humains car ce dernier est contaminé, la future guerre de l'eau dont parle Eve à un moment. Mais tout ça va très vite, trop vite, on aimerait en savoir plus. Le film n'arrive pas à se départir de son grand esthétisme pour proposer quelque chose de plus fort. Un petit sentiment d'inachevé mais franchement c'est une très bonne surprise.

Un film lent, languide, languissant. Jim Jarmusch a trouvé l’écrin idéal pour recycler son univers arty de post-punk : Ses vampires sont beaux, cultivés, ils écoutent de la chouette musique. Ils s’appellent Adam et Eve. Le monde est ce musée délabré où ils sortent parfois la nuit chercher les échos de leurs chers disparus. Tom Hiddleston (oui, oui, le Loki des "Avengers" et "Thor" !) dessine un troublant Adam. Alceste en fait, vampire fatigué des hommes (qu’il appelle les zombies), doutant de l’intérêt de continuer à traverser des siècles semés de tant de déceptions. Avec son amoureuse, pourtant, il persiste à lire tous les livres. Ils ne cessent d’évoquer la mémoire des génies trahis de la science (Copernic, Galilée, Darwin, Tesla…). Mais curieusement, alors qu’ils ont connu Monteverdi, Bach, Mozart et Schubert, ils n’écoutent que la discothèque de Jarmusch. C’est un peu la limite du film, un rien figé dans ses postures. C’est très beau, mais assez vain aussi : les dialogues miment l’érudition et sont parfois aussi creux, aussi prétentieux que ceux de "Cartel", le dernier et fatal Ridley Scott. Si le film s’ouvre magnifiquement, et s’achève de même, on navigue entre les deux au gré de l’inspiration du cinéaste et de sa mise-en-scène lascive. Alternent des visions vraiment saisissantes et des idées plus dispensables (le sang contaminé viendra évidemment de l’hopital de Tanger, il faut se méfier de ces hôpitaux-là !). Et cette scie, lassante à force, qui parcourt tout le film, comme quoi c'était mieux avant !!! A voir néanmoins pour Tilda Swinson, à voir absolument pour elle, qui efface littéralement tous les personnages de vampire incarnés jusqu’ici. Sorte de vieille infante douée d’enviables pouvoirs (précognition, mémoire tactile), elle promène à travers les siècles sa beauté éternelle et son irrésistible mélancolie.

"Only Lovers Left Alive" part d'une idée très originale, celle de mettre en scène deux vampires amoureux l'un de l'autre, ceci au XXIème siècle en les civilisant et en les humanisant au point de nous les rendre sympathiques...
Et malgré une ambiance très particulière et très élégante, une esthétique superbe et ce point de départ bien trouvé, il faut reconnaître qu'il manque le petit quelque chose qui en ferait un excellent film !
Car les très bons moments ne manquent pas et cependant, nos deux amants Eve et Adam, (tous deux magnifiquement interprétés par Tilda Swinton et Tom Hiddleston) sont quelquefois un tantinet trop sérieux ou trop mélancoliques jusqu'à nous ennuyer un peu quand même à la longue !
Certes l'humour est souvent là, tout en étant distillé à petites doses; mais l'ensemble est de temps à autre, légèrement pompeux et même prétentieux, alors qu'un humour décalé plus marqué aurait apporté une touche de légèreté et d'espièglerie bienvenue...
C'est donc d'autant plus dommage car cette réalisation très soignée tient bien la route mais on aurait aimé être un peu plus secoués, dérangés plutôt que tenus à cet aspect un peu trop lisse, un peu trop sage, que nous renvoient nos deux stylés mais sanguinaires amants !
La bande son a ici toute son importance et occupe à elle seule une grande partie du film jusqu'à nous baigner parmi de beaux instruments qui donnent une couleur bien étonnante à ces images magnifiques entre Tanger et Détroit !
Reste la fin très drôle et inattendue qui confirme bien mais un peu trop tardivement mon avis...
Une histoire de vampires ?
Pas si sûr...

Première incursion de Jim Jarmusch dans le cinéma fantastique. Le style très particulier du cinéaste arty sied à merveille à ce type d’histoires. Jarmusch se limite à une intrigue minimaliste pour mettre en relief une comédie de mœurs existentielle, à la fois snob et romantique. Il insiste sur l’aspect cyclique des retrouvailles de ses héros, Adam et Eve, deux amants maudits qui vivent éloignés pour se retrouver avec une ferveur intacte malgré les siècles. Ces deux solitaires du monde de la nuit ressassent leurs gloires passées, leurs rencontres intimes avec des physiciens, des peintres ou des musiciens célèbres. Ils contemplent l’absurdité du monde moderne qu’ils ne comprennent plus et tiennent responsables les humains, appelés ironiquement «zombies», avec lesquels ils doivent parfois composer pour survivre. Jim Jarmusch parvient à créer une atmosphère envoûtante et imposer sa propre vision du mythe des vampires. Jusqu’à rendre ses héros attachants car tellement humains. Une œuvre au tempo langoureux, sur fond de musiques éclectiques et de «name dropping» littéraire, qui pourra dérouter certains, mais une œuvre profondément originale et unique en son genre.

C’est à son don pour livrer des films toujours aussi brillants quel que soit le genre sur lequel il se penche que l’on reconnait un réalisateur de génie. Pour sa première embardée dans le domaine du cinéma fantastique, Jim Jarmusch a réinventé le mythe du vampire en signant le meilleur film qui leur soit entièrement consacré depuis Les prédateurs, il y a déjà 30 ans. Alors que les suceurs de sang ont le vent en poupe dans bon nombre de productions grand public, revenir ainsi à une imagerie mêlant aussi harmonieusement modernisme et gothique redonne aux créatures nocturnes la dimension dramatico-romantique qui leur manquait depuis longtemps, tout en réussissant, grâce à des dialogues littéralement mordants et blindés de références artistiques, à donner un regard plein de cynisme sur la condition humaine. Tilda Swinton et Tom Hiddleston, qui trouvent dans ces êtres tourmentés des rôles parmi les plus mémorables de leurs carrières, sont entourés d’un John Hurt fascinant et d’une Mia Wasikowska tout aussi tétanisante. Comme souvent chez le réalisateur, le scénario ne se construit sur le schéma classique de l'intrigue qui créé mécaniquement du suspense mais relève plutôt de la suite de situations visant à explorer plus en profondeur sa vision du monde et de l'humanité qui le peuple. La qualité esthétiques des images (signées par le français Yorick Le Saux) et l’envoutante bande-originale participent elles-aussi à faire de ce splendide récit fantastique un futur grand classique du genre.

Il faut suspendre le temps pour apprécier l’errance d’Adam et Eve, les premiers êtres et témoins dandy de ce que Jarmusch considère comme la lente déliquescence notre civilisation. C’est un film poétique, voluptueux, et résolument moderne dans lequel les héros portent sur notre monde leur regard désenchanté. Que reste-t-il quand il ne reste plus rien ? Le plaisir d’une bonne came, la musique, les livres, la nostalgie, le sexe… On nage en plein symbolisme. Mallarmé et Huysmans auraient apprécié. Mais était-il nécessaire de se mettre en mode Twilight pour faire passer le message ? Même si le réalisateur désactive la plupart des conventions de ce genre, Il y a quelque chose de dérangeant dans ce choix qui nous exclut et nous place en position de zombis. L’identification nous est refusée. Et l’on se trouve, nous, pauvres spectateurs, à la porte, comme Ava. Ou simplement vampirisés à la manière des deux victimes sur lesquelles se referme le film.

Le film de Jim Jarmusch se présente comme un voyage mystique dans le quotidien de deux vampires isolés dans deux villes éloignées géographiquement, à savoir Detroit et Tanger. La scène d'ouverture est sublime, portée par une musique envoûtante et nous promet un film mystique aux accents fantastiques. Pourtant, très vite, on comprend que le film n'ira pas beaucoup plus loin qu'une beauté esthétique et musicale. En effet, une question se pose après quelques minutes et ne fera que s'accentuer au fil du film : mais où est le scénario ? Mais avant de me pencher sur cette problématique, je vous propose de nous attarder sur ce qui sauve le film. [...]
Soporifique est le premier mot qui me vient à la tête en pensant à ce film. Souvent trop long, le film essaye de se la jouer intellectuelle mais ne parvient pas à nous tenir en haleine. Un film excluant qui plaira sûrement à un certain public, mais laissera la plupart sur le bas côté.

Le concept de cette histoire de vampire est intéressant, et Tilda Swinton est assez fascinante dans une composition vampiresque complètement atypique (elle avait 52 ans au moment du tournage). Pourtant le résultat ne satisfait que moyennement. Faute en est à certaines longueurs qui nous font bailler, à des digressions dont on se fiche complément (les descriptions des guitares électriques), à une bande-son assourdissante et au message écolo excessif (l'humanité est pourrie et la planète aussi, d'ailleurs l'eau va bientôt manquer...). Quant à l'humour, il faudra se contenter de deux esquimaux au sang, assez incongrus. (quel boute-en-train ce Jarmusch !)

Un drame romantique lent, beau, sombre et poétique, baigné d’une atmosphère punk-rock, nocturne, mélancolique et nostalgique qui met en scène deux vampires amoureux, civilisés et humanisés au 21ème siècle. Une réalisation qui séduit avant tout par son superbe travail sonore et visuel : les guitares puissantes et vibrantes, l’esthétique soignée et élégante, la splendeur de Tilda Swinton et Tom Hiddleston et, de Tanger à Detroit, la parfaite mise en image du spleen et de la décadence du monde extérieur. Malgré ces très beaux atouts, on regrette quelque peu le manque d’émotion, la faiblesse du scénario, l’érudition parfois surfaite et la superficialité générale. Une relecture intéressante du mythe du vampire, un voyage singulier, à l’épreuve de l’éternité, magnifique sur la forme, qui aurait mérité un peu plus d’ampleur sur le fond !

Aux antipodes de Wes Anderson et de ses breloques, il y a le film de Jarmusch : un enchantement. Ici c'est vivant, ça palpite, ça jubile. 100% nocturne, le film nous embarque dans l'errance de deux vampires immortels qui traversent les siècles sans prendre une ride, qui s'ennuient, dissertent et surtout, qui s'aiment. Humour distingué, images sublimes de Detroit et de Tanger où deux comédiens magnifiques nous embarquent dans une chronique paradoxale, entre insignifiance et passion flamboyante. Le genre de film-jacuzzi duquel on ne voudrait jamais sortir.

Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: le sida est une maladie qui terrasse même les immortels. Salété de virus.

Trop stylé la nouvelle pub Ray Ban ! […] Ah, c'est signé Jim Jarmush ?...Ben tu vois ça m'étonne pas, y a encore des mecs qui savent faire cool et branché. […] Et c'était un film en compétition à Cannes ? Ah ok, je comprends mieux pourquoi ça dure 4 heures. […] Deux heures seulement ? Ça m'a paru vachement long. Il aurait peut-être dû placer un semblant d'intrigue pour gagner un prix, non ? […] Oh tout doux, pas la peine d'être insultant. Je peux comprendre qu'un dandy défoncé à l'hémoglobine, désœuvré et déprimé ne décroche pas de sa nostalgie ni de ses habitudes de petit vieux ! Mais pourquoi (b)alourdir le propos avec la guerre, le chômage, la théorie quantique, d'anciennes citations érudites et autre « y a plus de saison ma bonne dame » ? Il n'aime pas "Harry Potter" et "la nouvelle star", tant pis, on ne va pas en faire une maladie. Regarde les femmes, elles jouent avec la nourriture et restent légères; c'est quand même plus rigolo, non ? […] Comment ça je suis pas assez gothique et romantique, rends-moi tout de suite mes bouquins d'Anne Rice.

Moralité : Who wants to live forever ? - Freddie Mercury

Une fiction fantastique écrite et réalisée par Jim Jarmusch. . Si l'on peut regretter une certaine lenteur au film, on ne peut qu'admirer son esthétique autant photographique que musicale. Le scénario du metteur en scène Américain nous conte une belle histoire romantique ; une histoire également écologique puisque les vampires qui vivent depuis plusieurs siècles, assistent à la décadence d'un monde pollué par les zombies.
Outre les jolis décors de Tanger et l'apocalyptique Suburb de Detroit, la BO est aussi de grande beauté avec les compositions et interprétations au luth de Jozef van Wissem. Les insertions musicales superbes et variées, allient le rock alternatif (Streets of Detroit) a la musique classique Arabe (Streets of Tangier) avec en final la merveilleuse chanson de la compositrice Libanaise Yasmine Hamdan.
A l'affiche, nous pouvons apprécier des seconds rôles bien assurés par le charismatique John Hurt dans le rôle de Christopher Marlow et par Slimane Dazi l'ami de Christopher. Pour les rôles principaux, Tilda Swinton réalise une belle interprétation. Quant à Tom Hiddleston, il est aussi phénoménal que impressionnant.

Oubliez Twilight ou True Blood, Only Lovers Left Alive est sans doute le meilleur film de vampire de ces dernières années.

Un film aussi poétique, qu'esthétique. Le film nous embarque dans l'errance de deux vampires immortels qui traversent les siècles sans prendre une ride, qui s'ennuient, dissertent et surtout, qui s'aiment.

Les comédiens Tom Hiddleston et Tilda Swinton incarnent leurs personnages qui sont juste fascinants à regarder à l’écran. La musique est magnifique et transcendante… Et les images de Detroit et de Tanger sont justes d'une beauté incroyable.

Le genre de film-jacuzzi duquel on ne voudrait jamais sortir. L’un des meilleurs films de l’année 2014 sans aucun doute.

Une petite merveille de mélancolie douce-amère, le temps passe et on ne se lasse pas de contempler le couple magique Hiddleston-Swinton dans ces ambiances nocturnes de villes fantômes. Bourré d'idées et de références hilarantes, Jarmush signe un film de genre qui reste dans la droite lignée de son cinéma.

Extraordinairement ennuyeux, exceptionnellement prétentieux, je me suis tellement ennuyé, que même si l'image est magnifique, la mise en scène aboutie, je persiste à dire que ce film est nul. Je me suis gravement fourvoyé en me hasardant à aller le voir et j'ai pris une terrible gifle d'ennui. Le film ne commence jamais, il est une catastrophe. A réserver aux inconditionnels de Jim Jarmusch.