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    Faute d'amour
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    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 septembre 2017
    Zviaguintsev parvient, sans insister lourdement, à exposer les maux de la Russie d'aujourd'hui d'une façon magistrale. Comme dans ses précédents films, une situation de crise particulière à un niveau infra-familial , ici un divorce, est le révélateur de tous les dysfonctionnements de cette société post-soviétique pleine d’égoïsme, de rancœurs et de mal-vivre. Une lueur d'espoir ici permet toutefois de continuer à croire en l'homme. Une association de volontaires - Liza alerte - généreuse, sérieuse et rigoureuse, une initiative citoyenne, peut-être métaphore du sursaut attendu par le réalisateur, se substitue à l'Administration incompétente et bureaucratique pour rechercher l'enfant disparu.
    Le montage nerveux, la musique, la température de images, les dialogues complètent une excellente direction d'acteurs pour faire de ce film une pépite du cinéma mondial. Et oui, il n'y a pas qu'Hollywood ! On n' a pas encore vu la Palme d'Or 2017 du Festival de Cannes, mais j'ai la petite impression que "Faute d'Amour" méritait davantage qu'un accessit.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 169 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2023
    Voici l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont rencontrés et ont fait l’amour sans s’aimer. Un enfant est né de ce non-amour et une vie dite normale a dû commencer. Mais le couple veut divorcer car chacun a déjà des projets de son côté. Problématique, personne ne souhaite garder l’enfant de douze ans. Conscient de cela, le gamin va fuguer après avoir sangloté en silence derrière la porte. Et lorsque les parents le remarquent enfin, ils sont trop occupés à se jeter la pierre et vont mettre un certain temps avant d’agir. Après Léviathan, Andrey Zvyagintsev signe une nouvelle description d’une Russie abîmée qui sombre quotidiennement dans la damnation. Faute d’Amour aurait pu être une chronique si elle n’avait pas été aussi déchirante et brutale. Quel parent peut porter ce titre s’il n’aime pas son enfant. Voici un film douloureux qui remet en question sur l’éducation et l’affection au sein de la famille.
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    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 septembre 2017
    Avec Faute d'amour, Andreï Zviaguintsev opère une nouvelle fois sous nos yeux, à la fois ébahis, terrifiés et admiratifs, le corps plus très sain de la Russie contemporaine. Et sans anesthésie, cela va sans dire. Objet de la vivisection, cette fois-ci : le couple, comme somme de deux individualismes, et plus largement l'égocentrisme des citoyens d'un pays qui a remplacé Pouchkine par Poutine. Constat glacé que le réalisateur d'Elena illustre en s'appuyant sur un fait divers, la disparition d'un enfant, seul élément dramatique qui lui permet de tisser une narration arachnéenne qui ne laisse aucune issue, pas plus à ses deux personnages qu'au spectateur. C'est le propre des grands cinéastes (Bergman ici, puisque le projet initial de Zviaguintsev était d'adapter Scènes de la vie conjugale) que de savoir se renouveler tout en restant fidèles à leurs propres thématiques, comme autant de variations dans des tonalités voisines. Sombre est le cinéma de Zviaguintsev, clinique est sa manière, avec une utilisation sidérante de travellings avants moelleux et d'une musique (Arvo Pärt) qui semble littéralement enfoncer le clou dans ce qui pourrait rester d'espérance ou de résilience. On peut certes réfuter Faute d'amour en l'accusant de noirceur excessive et d'absence d'empathie mais on peut aussi admirer la maîtrise d'un des tous meilleurs cinéastes contemporains qui, film après film, dresse un portrait sinistre et pertinent de son pays, comme l'ont fait les grands auteurs russes au XIXe siècle. Et au-delà de certains particularismes, on peut même l'étendre à l'ensemble de notre monde occidental.
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2017
    Avec son nouveau film, Andrey Zvyagintsev est en passe de devenir l’un des cinéastes les plus importants du moment, en tout cas sur le créneau auteur. Même peut-être le plus grand cinéaste russe en activité après « Le Retour » et surtout son immense « Leviathan » il y a trois ans. Chacun de ses films est une claque morale et psychologique parfaitement orchestrée. Chacun de ses films - et encore plus celui-ci - distille un petit poison qui se décante doucement mais durablement en vous et ausculte la cruauté de notre monde. Chacun de ses films sonde les bas instincts, l’égoïsme et l’absence de morale de l’humanité. En cela, « Faute d’amour » est un parfait portrait acerbe et critique de la société actuelle mais surtout de celle de son pays, la Russie. Ses concitoyens sont montrés comme amorphes, épris d’une liberté illusoire et vendue par les pays occidentaux et consumés par un nombrilisme où chacun ne pense qu’à lui. Un couple en plein divorce qui délaisse totalement leur enfant, symbole de leur échec, cristallise ainsi son point de vue et donc les méandres de cette Russie contemporaine. Le tableau est violent et nihiliste mais ce portrait à charge est fait avec finesse.

    Les acteurs, notamment Maryana Spivak, sont impressionnants en jouant des personnages profondément détestables auxquels on ne s’attache jamais, d’où parfois un processus d’identification difficile et une émotion qui n’éclot jamais. Mais là n’est pas le fonds de commerce du film, celle-ci n’est jamais recherchée. Elle apparaît tout de même lors d’un travelling mémorable voyant ce petit garçon pleurer en silence pendant que ses parents qui le négligent se disputent. On voit des hommes et des femmes seulement obnubilés par leur propre bonheur, constamment à vendre leur image sur les réseaux sociaux, versés sur le sexe mais cruellement en manque d’amour. Car ici l’amour on ne le donne jamais mais on le souhaite. Le pays de Poutine en prend pour son grade dès que l’occasion se présente, à travers des extraits de radios, l’inanité de la police lorsque le gamin disparaît, dans la rancœur et la frustration d’une mère à la campagne ou dans la politique ultra religieuse et hypocrite d’une entreprise ne tolérant pas les divorces en son sein. Et les dialogues entre les personnages, éloquents, virulents et parfaitement écrits, en sont la preuve.

    Mais le domaine où Zvyagintsev impressionne le plus est encore une fois sa somptueuse mise en scène. Le Jury du Festival de Cannes n’a pas du bien y voir clair pour lui décerner le Prix du Jury et non celui de la mise en scène. Un prix finalement attribué à « Les Proies » de Coppola, formellement beau mais pas du niveau de « Faute d’amour ». Entre ses plans fixes parfaitement cadrés, qui évoquent un peu ceux de Michael Hanneke, et ses impressionnants travellings tout en lenteur maîtrisée, le metteur en scène russe prouve encore une fois qu’il est un virtuose de la caméra. Qu’il filme un bout du monde rural comme dans « Leviathan » ou la banlieue moscovite comme ici. Si les images sont glaciales, d’une froideur clinique, il parvient à les rendre belles comme des tableaux impressionnistes par la précision chirurgicale de ses mouvements de caméra et de ce qu’il choisit de filmer. Même ses plans de coupe sont parfaits, comme celui de la barre d’immeuble de nuit. Si le derniers tiers souffre de répétitions dans la recherche du petit garçon, ce nouveau film confirme un réalisateur passionnant pour un film à l’émotion sèche, mais déchirant par ce qu’il décrit. Misanthrope (voire mysogine), déplaisant et sans espoir, le constat est néanmoins parfaitement développé dans un écrin somptueusement glacial.
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2017
    Il faut reconnaître qu'Andrey Zvyagintsev est probablement un des plus brillants stylistes en activité (avec Nuri Bilge Ceylan). Il fait partie de ces cinéastes dont chaque image semble admirablement composée, au service d'une narration parfaitement maîtrisée.

    Quand la maestria du réalisateur est mis au service d'un sujet aussi sec que le désamour de deux parents vis à vis de leur enfant, le résultat peut être glaçant, et, disons-le (car je dois la vérité à mes lecteurs) peu aimable au premier abord.

    La précision chirurgicale de la narration, l'absolue perfection de la mise en scène aboutit à un récit désespérant, âpre et clinique (les adultes sont avant tout égoïstes), zébré par un plan terrifiant, qui fut pour moi le plus grand moment de cinéma du dernier festival de Cannes : un hurlement silencieux qui ne laissera personne indifférent.

    Le tour de force du film est de montrer les comportements des adultes, plutôt que la détresse de l'enfant. En dépit de l'évanouissement de la figure enfantine, ou peut-être grâce à lui, l'histoire somme toute commune de Faute d'amour devient presque mythologique : choc frontal de la libido et de la culpabilité, figure stoïque du patron de l'association, voyage aux enfers chez la grand-mère, tableau symbolique de la Russie contemporaine dans le bâtiment abandonné. C'est à la fois beau et très désagréable à regarder, on se sent complices des turpitudes anodines que Zvyagintsev nous met sous les yeux, turpitudes qu'on préférerait croire totalement étrangères à soi-même.

    Pour résumer : un plaisir qui fait mal, un choc esthétique saisissant.
    moreapacifique1
    moreapacifique1

    9 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 septembre 2017
    Excellent film qui montre bien l’hédonisme actuel. Nul ne veut d'un enfant qui risquerait d'entraver son plaisir.Cela se passe dans une ville riche en Russie mais cela pourrait se passer ailleurs... Le metteur en scène a une approche très subtile du problème et une maitrise de la caméra surprenante.
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 septembre 2017
    Quelle claque ce film ! Franchement c'est du lourd en terme de bon film dramatique.
    Pendant 2 h 05 on est littéralement happés par cette histoire terrible et tenus en haleine.
    Il faut souligner la réalisation impeccable et l'interprétation aux petits oignons.
    C'est vraiment agréable d'avoir la possibilité de visionner un film comme celui-ci, bien construit, solide et de grande qualité.
    Pour résumer, l'histoire est vraiment dure, terrible.
    Un couple est en instance de divorce (la trentaine pour elle et la quarantaine pour lui).
    Ces personnes ont un fils de 12 ans.
    Ils se disputent régulièrement et ont mis en vente l'appartement commun.
    Chacun des deux a refait sa vie, elle fréquente un riche quadra/quinqua déjà père d'une grande fille et lui s'est remis en couple avec une femme plus jeune et qui est déjà bien enceinte de lui.
    Leur fis de 12 ans est complètement anéanti par leur divorce et leurs disputes, d'autant qu'ils ne s'occupent pas bien de lui, étant accaparés par leurs nouvelles relations sentimentales et leurs boulots.
    Un jour cet enfant disparait.
    Quand ils s'en rendent compte c'est plus de 24 h après.
    Il ne s'est pas présenté à l'école.
    La police va enquêter mais surtout une équipe de bénévoles spécialisés va encadrer les parents et chercher aussi, parallèlement à la police.
    Ce sera une recherche tendue, brute, de longue haleine.
    Quand le film se termine, c'est un an et demi plus tard environ.
    L'enfant aura-t-il été retrouvé ? Le papa et la maman seront-ils toujours en couple avec leurs nouveaux conjoints ?
    Ce film met bien en valeur la vie de personnes de la classe moyenne en Russie, la vie de couple, la séparation et les enfants qui en souffrent, les parents qui se remettent en ménage avec un nouveau conjoint, et pour cette histoire précisément les recherches concernant un enfant disparu.
    C'est un film à ne surtout pas rater.
    martine M.
    martine M.

    8 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 septembre 2017
    Le temps, l'instant.... rien ne s'arrête autour des autres. Tout continue à tourner, tout est là. Et cet enfant qui n'avait pas d'existence pour ces parents devient présent par son absence.
    Un film fort, terriblement fort et prenant.
    Des temps étirés, des musiques en harmonie avec chaque séquence.
    Reverdy
    Reverdy

    10 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 septembre 2017
    Ce film est un chef d’œuvre : il dépeint, de manière très esthétique -le film est beau-, une Russie contemporaine, sans oublier toutefois son histoire et son héritage culturel. En effet Aliocha, un des frères Karamazov, est le nom du fils qui disparaît, comme pour s'effacer de ce monde où les individus sont égocentrés, concentrés sur leur plaisir personnel. Pourtant ce chemin de recherche du plaisir n'est manifestement pas un chemin de bonheur : les protagonistes principaux (un père et une mère) semblent épuisés par la vie, et se réfugient dans le divertissement (smartphone), et le sexe. Il n'y a pas d'amour en effet dans ce film. Le seul qui aime c'est Aliocha, comme le héros pur et innocent de Dostoïevski ; âme sensible perdue au milieu de la haine.
    Simon V
    Simon V

    33 abonnés 1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 janvier 2018
    Film d’un ennui profond.Les décors sont déprimants, aucune beauté ne ressort des personnages, acteurs insignifiants, les dialogues sont mauvais, aucune musique, aucune chaleur, juste de la grisaille et la recherche interminable d’un gamin sans histoire pendant 2h...j’ai l’impression d’avoir été puni pour avoir à regarder ce film !
    Mathieu H.
    Mathieu H.

    20 abonnés 290 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juin 2017
    Un film en deux temps : si la première partie contredit le titre et prouve que l'on est capable de construire de l'amour, loin des cocons jadis confortables, désormais intenables. Mais qu'y'a-t-il de plus hostile pour un enfant qu'un environnement où les adultes montrent les sentiments les plus bruts et les plus violents ? La seconde partie, quoique parfois "longuette", montre que cet amour en construction n'est pas un édifice solide, et que ces adultes de la classe moyenne russe, sont en réalité des êtres incapables d'aimer, de se pardonner, des êtres aussi froid que cette neige qui tombe pendant près de deux heures. Magistral !
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Un couple se déchire. Un enfant en paie le prix.
    Boris et Zhenya sont en plein divorce. Ils vivent encore sous le même toit - qu'ils tentent en vain de vendre - mais ne sont plus capables d'y passer cinq minutes sans s'agonir d'injures. Ils ont d'ailleurs recommencer à faire leur vie chacun de leurs côtés : Zhenya a rencontré un homme plus âgé et plus aisé, Boris a fait un enfant à une femme plus jeune qui vit encore avec sa mère.
    Entre eux deux Alyocha souffre en silence. Jusqu'à disparaître. Cette disparition rapprochera-t-elle ses parents ? ou les libèrera-t-elle d'un poids ?

    Amateurs de feel good movie passez votre chemin. "Faute d'amour" est un film éprouvant. Comme dans L’Économie du couple, on y vit un divorce en temps réel. Comme dans "Le Ruban blanc" de Hanneke ou "Scènes de la vie conjugale" de Bergman, on y entend jusqu'au malaise des disputes d'une effarante violence. Comme dans "Elena" ou "Leviathan", Zviaguintsev y poursuit le procès à charge de la société russe et de sa dérive individualiste.

    J'ai été durablement traumatisé par une scène. Elle se déroule au début du film. La raconter n'est pas le spoiler. Il s'agit d'une dispute entre Boris et Zhenya au sujet de leur appartement qu'ils tardent à vendre et de leur fils dont ils ne savent que faire : ils se battent moins pour sa garde que pour s'en débarrasser en le plaçant en internat. La scène s'interrompt quand Zhenya passe aux toilettes. En poussant la porte, le spectateur découvre le petit Alyosha, tapi dans l'ombre, étouffant un sanglot, le visage déformé par le chagrin et la peur, auditeur silencieux de la dispute dont il est l'enjeu. On se demande comment on a pu obtenir d'un enfant de douze ans de tels sanglots, un tel rictus - qui rappelle Le Cri de Munch. Une scène plus effrayante que bien des films d'horreur.

    Boris et Zhenya sont des monstres d'égoïsme. Zhenya est la pire des deux. On la voit avec son nouvelle amant, nue et lascive, lui susurrer des mots d'amour en lui racontant l'horreur de sa grossesse, les affres de l'accouchement, le dégoût des premiers contacts avec son fils. Quand elle rencontre sa mère, on comprendra d'où lui vient une telle dureté : on ne donne rien quand on n'a rien reçu. Boris ne vaut guère mieux. Il travaille dans une entreprise exigeant de la part de ses employés le respect d'une stricte orthodoxie. Le divorce équivaudrait pour lui au licenciement. Et on le sent plus soucieux de cacher ses déboires conjugaux à son employeur que de retrouver son fils.

    Quand Alyocha disparaît, Boris et Zhenya, qui avaient découché chacun de leurs côtés avec leur compagnon, mettent trente six heures à s'en rendre compte. Ils contactent la police qui refusent de les aider. Ils ont finalement recours à une milice privée, le Groupe de recherches des enfants perdus, curieuse cohorte muette de bénévoles, dans un pays gangrené par l'appât du gain, qui consacrent leur temps à aider des familles à la recherche de leurs enfants.

    Alyocha a-t-il fugué ? A-t-il été enlevé ? Ses parents le retrouveront-ils vivant ? On vous laissera, cher spectateur qui avez accepté de regarder ce film traumatisant, le découvrir. Vous serez surpris. Je ne suis pas sûr d'avoir compris la fin du film. J'aimerais en discuter avec vous.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2017
    « Sans amour, on ne peut pas vivre » : telle est la parole de vérité de l’homme que Genia a pris pour amant et à qui elle vient d’expliquer qu’elle n’a jamais voulu de son fils Aliocha, qu’elle ne l’a jamais aimé, comme elle-même n’a jamais été aimée par sa propre mère. Une absence d’amour que le garçon de 12 ans, Aliocha, perçoit comme une blessure d’autant plus ravageuse que ses parents, Genia et Boris, tout accaparés par leurs disputes et leur projet de divorce, ne le considèrent plus, lui leur enfant, que comme quelqu’un de si encombrant qu’ils n’imaginent pas d’autre alternative que de s’en débarrasser en le plaçant dans un pensionnat. Caché derrière une porte, le garçon verse toutes les larmes de son corps et ses parents ne s’en rendent même pas compte. Pire : quand Aliocha disparaît de la maison, ce n’est qu’après plus de 24 heures que sa mère en fait le constat et prend contact au téléphone avec le père pour le lui annoncer.
    Après « Léviathan » (2014), film implacable sur les dérives étatiques de la Russie d’aujourd’hui, Andreï Zviaguintsev, toujours aussi inspiré, propose cette œuvre magistrale, Prix du Jury à Cannes, une œuvre qui ne peut laisser indifférent. Que devient un enfant lorsque ses parents sont incapables d’aimer ? Genia et Boris veulent divorcer et tous deux sont déjà impliqués dans de nouvelles histoires dont on peut parier qu’elles seront aussi pitoyables que celle qui les a réunis. Genia a reconnu elle-même qu’elle ne sait pas aimer. Quant à Boris, sa seule préoccupation semble être de ne pas déplaire à son patron, un orthodoxe intégriste à la morale si rigoureuse qu’il ne supporterait pas qu’un de ses employés soit divorcé ! Ce qui n’empêche pas Boris d’avoir déjà trouvé une nouvelle compagne et de l’avoir déjà mise enceinte (une future mère et un futur enfant qui, probablement, ne connaîtront pas des sorts plus enviables que Genia et Aliocha).
    Ce film, si ancré dans la réalité russe, n’en garde pas moins un grand pouvoir d’interpellation qui nous atteint tous, quels que soient notre origine et notre pays. Il est frappant de constater combien les principaux protagonistes du film de Zviaguintsev sont dépendants de leurs écrans. A tout instant, leurs yeux sont rivés sur celui d’un smartphone, d’un ordinateur, voire même d’un tapis de course qui en est doté. Comme s’il n’y avait plus d’expression possible pour eux que par l’intermédiaire de Facebook et des selfies qu’on s’échange de l’un à l’autre. En vérité, à l’image des scènes d’introduction du film qui montrent des enchevêtrements d’arbres recouverts de neige, ce sont les cœurs eux-mêmes qui semblent figés dans une sorte de glaciation. Chez Zviaguintsev, même la disparition d’un enfant, en l’occurrence d’Aliocha, ne suffit pas à réchauffer les cœurs, à y remettre ce dont ils manquent terriblement, c’est-à-dire de l’amour. 8,5/10
    Stéphane C
    Stéphane C

    53 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 septembre 2017
    La désintégration d'un couple aveuglé par la haine de l'autre et dont la présence de l'unique enfant ne parvient pas à susciter le bonheur.
    C'est aussi la radioscopie accablante d'une société russe en proie à ses démons et devenue très individualiste ... un film absolument magnifique !
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    105 abonnés 2 330 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 mai 2018
    Les personnages ne sont pas attachants d'où le manque d'intérêt ressenti quant à la disparition du gamin.
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