« Momo », aussi farfelue soit-elle, est une comédie qui arrive mine de rien à distiller sa part de tendresse, et d’émotion tout en laissant remonter à la surface une autodérision plutôt bien amenée...
Sans être une réussite totale, il faut bien reconnaître que l’humour est présent, et que celui-ci dépend davantage de Catherine Frot et de ses réparties, ainsi que de son attitude vis à vis de ce fils malentendant surgi si brutalement, et de nulle part...
Christian Clavier, a plus de mal à trouver la juste mesure en nouveau père dépassé par les événements, son jeu étant trop excessif avec un comportement outrancier qui mettrait un peu mal à l’aise par ces mimiques et ces cris démesurés plutôt malvenus dans ce contexte.
Quant au fils, interprété par Sebastien Thiery, on ne peut qu’éprouver de la sympathie envers son personnage, extrêmement touchant ainsi que pour cette épouse non voyante (Pascale Arbillot surprenante !), totalement à son image...
Il émane d’ailleurs assez souvent de cette rencontre quelques instants assez justes en terme de réflexion.
À propos du matériel et de la possession face à l’amour et son partage, valeurs essentielles que semble découvrir cette femme bourgeoise au point de tout remettre en question...
Bien sûr, les accents comiques vont quelquefois trop loin, mais force est de reconnaître que l’on rit franchement de certaines situations ubuesques et en même temps révélatrices d’un sentiment de vide et d’inutilité manifeste chez ce couple qui possède tout sans avoir l’essentiel !
Reste la notion de handicap, avec toutes les réactions de peur, de rejet, en particulier chez ce père dérangé dans sa vie ordonnée et confortable, bien cernée, analysée et même drôle quelquefois, et tout à coup poussée dans des extrémités malvenues, qui de fait deviennent presque gênantes.
Alors du bon et un peu de moins bon, mais en définitive grâce à une certaine émotion ressentie, une comédie à ne surtout pas jeter aux orties !