Christian Clavier apparaît comme le véritable phare de ce film. Son personnage ne s’égare pas de celui qu’il s’est constitué d’un film à l’autre depuis une quinzaine d’années, à savoir une version moderne de de Funès (le bourgeois réac, égoïste et intolérant). Il permet en effet d’assurer au film une certaine unité de ton car, par ailleurs, il semble partout chercher sa route. Entre la comédie potache, la comédie grinçante, la comédie humaniste, la comédie farfelue, le drame voire le pathos, le navire erre tout au long de l’entreprise.
Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais les ruptures de ton sont parfois abruptes, le spectateur passant d’un gag grivois à une scène mélodramatique. Une fois certaines situations cocasses posées, on sent que les auteurs peinent à savoir quoi en faire. Et le choix, par moments, de privilégier, par l’intermédiaire du personnage de Catherine Frot, le registre dramatique au détriment du burlesque fait du postulat quelque chose de totalement improbable.
Le résultat reste sympathique, drôle par moments, bien interprété, mais l’ensemble manque de ressort, s’essouffle et pioche pour faire à peine 1h20. La tendresse voulue, quant à elle, vire trop dans le pathétique pour être véritablement atteinte.