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    Adults in the Room
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    116 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 novembre 2019
    « Adults in the Room », en partant de l’histoire et de l’état de la Grèce en 2015, est un film véritablement passionnant et palpitant sur les dessous de la « Politique et de la Finance » !
    Costa Gavras a réussi un exploit en faisant de ces fameuses élections et du gouvernement qui en a découlé, une histoire haletante dont les rebondissements incroyables et son déroulement-même, sont un vrai enseignement sur l’Europe d’aujourd’hui !
    On est simplement fasciné d’assister avec Yanis Varoufakis, aux réunions de cet Eurogroupe dont les différents ministres des finances de chacun des pays européens tirent les ficelles, en banquiers implacables et insatiables qu’ils sont !
    Une vraie révélation à la manière d’un thriller, mené de main de maître par un réalisateur de 86 ans...
    Chapeau !
    Unique à découvrir, même si l’on connaît forcément le dessous des cartes et que l’on sait déjà le fin mot de l’histoire...
    Pour incarner le charismatique Yanis Varoufakis, l’acteur Christos Loulis est simplement fabuleux d’énergie et de conviction !
    On reste médusé par les avancées, et fatalement plus souvent par les reculs encaissés par ce ministre dans sa détermination à défendre les intérêts de son pays et par là-même de son peuple qui lui n’aspire juste qu’à une vie meilleure.
    Toute cette lutte pour refuser ou aménager le remboursement de cette dette, est décrite à la perfection, à travers une peinture édifiante d’un monde de profit, de rendement prêt à broyer de l’humain à tour de bras, au point de ne pas avoir le droit essentiel d’exister !
    Tout l’aspect social et humain d’un peuple en souffrance est gommé, effacé brutalement et rapidement d’un geste sans concession, sans compassion, juste à cause d’une dette qui doit être remboursée coûte que coûte, au risque d’enfoncer encore davantage ce pays !
    L’enchaînement des événements vécus par ce ministre et à fortiori par son peuple, fait preuve d’une démonstration ici limpide et machiavélique, dont l’Europe et son fonctionnement hyper capitaliste en sont la cause et le fondement même.
    Une situation pourtant plus qu’alarmante, dont les répercussions guettent bon nombre d’entre nous, et qui devraient nous amener à réfléchir même pour les cadres moyens en nette perte de pouvoir d’achat...
    Alors n’ayant rien à perdre, on se demande encore ce qu’attendent toutes ces populations humiliées et bafouées par cette économie capitaliste à outrance, pour battre le pavé dans la rue par millions, et ainsi reprendre définitivement les rennes de leur destin en main et enfin vivre décemment plutôt que survivre !
    Qu’on se le dise...
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    578 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Il n’est plus à démontrer que le cinéma de Costa-Gavras est d’essence politique : sa filmographie tout entière le dit assez. Non, ce qui importe ici, dans le cas d’Adults in the Room, c’est de raccorder son geste cinématographique à une pensée bien définie qui emprunte son propos aux malheurs contemporains et sa structure aux tragédies grecques, preuve – s’il fallait en trouver une – que le cinéaste accouche dans un contexte qui est le sien d’une œuvre, elle, atemporelle. Or, davantage certainement que dans ses précédentes réalisations, Costa-Gavras mêle étroitement la mécanique de l’action tragique avec les ressorts plutôt burlesques de la farce de caractères, si bien qu’il aboutit à une forme de tragédie et de comédie des plus corrosives et jubilatoires qui réussit un tour de force : parler avec une extrême précision et une extrême clarté d’un sujet géopolitique obtus pour le commun des spectateurs. Nul besoin de potasser des sommes historiques pour aller voir Adults in the Room, le cinéaste se charge de tout. Et quelle leçon de cinéma Costa-Gavras nous livre avec ce film ! La révélation initiale du dénouement fait office de prolepse – ou de scène protatique dans la tragédie antique et classique – et invite le spectateur à se concentrer non pas tant sur le dénouement à venir que sur l’enchaînement (logique ou illogique) de l’action. L’œuvre parvient à rendre palpable l’urgence et la détresse de la situation grecque tout en présentant ces incessantes pérégrinations diplomatiques tels des cérémonials inertes et dégradants. Alors on se réjouira de croiser la route de figures politiques bien connues – dont un certain Président de la République –, ainsi que du regard à la fois cynique et moqueur que porte le cinéaste sur cette Cour européenne directement sortie des Fables de La Fontaine. Dans Adults in the Room se nouent et se dénouent des alliances toujours menacées par les conséquences économiques des choix adoptés : dans ce monde régi par les nombres et l’argent meurt la culture, se brade un patrimoine au plus offrant. Aussi, le cinéaste a l’intelligence d’incarner sa lutte politique dans des personnages dont la parole et le corps marchent à l’unisson de leurs convictions. Magistral, Christos Loulis campe un Yánis Varoufákis plus vrai que nature, et là réside tout l’intérêt de son interprétation : il a ce quelque chose de théâtral, ce talent oratoire, ce goût pour les joutes verbales, qui inscrivent le ministre dans le champ de la fiction ; il constitue le porte-voix de l’artiste et use de stratagèmes et de projets pour sauver son peuple du marasme. Peuple dont l’apparition médiane sous forme de chœur silencieux laisse de marbre, bouleverse profondément. Avec Adults in the Room, Costa-Gavras pense son geste artistique comme un geste de « compensation » : il s’agit de donner à voir et à vivre une réalité trop fragmentée et trop dense, donc de reconstruire par la fiction des épisodes tirés de la réalité et montés entre eux pour retranscrire le potentiel tragique de l’Histoire de la Grèce. Tragédie où l’on s’indigne et où l’on rit, satire des mœurs des dirigeants politiques finalement similaires aux Grands dépeints par La Bruyère quelques siècles auparavant, le film est une ode à la résistance d’un peuple et d’un homme, le film est une urgence. À voir d’urgence, donc.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 octobre 2019
    Véritable film coup de poing de cette dernière partie de l'année. On ne reste pas indifférent face à cette tragédie et ce sombre cirque qui se dévoile sous nos yeux.

    A la fois biopic, film catastrophe et thriller politique implacable.

    A 86ans, Costa-Gavras jette un énorme parpaing dans une marre qui ne finit plus d'éclaboussée. Il nous régal... aussi bien par la poésie de sa mise-en-scène que par la véracité des événements qu'il nous dévoile. Jamais un film n'a aussi bien décrit l'état actuel de la politique contemporaine.

    Le voir, c'est levé le rideau d'une farce qui nous a trop longtemps été cacher.

    Le voir, c'est un acte de protestation face à une politique européenne qui n'a ni queue, ni tête.

    Un chef-d'oeuvre a voir de toute urgence !
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 octobre 2019
    Bien qu'il ait quitté la Grèce il y 67 ans, bien qu'il reconnaisse lui-même ne plus maîtriser parfaitement sa langue natale, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras ne pouvait pas ne pas s'intéresser à la crise économique que connait la Grèce depuis un peu plus de 10 ans. S'intéresser, c'est bien, mais la question qui le hantait était : que pouvait-il faire ? Et puis, le 25 janvier 2015, il y a eu élections législatives grecques et la victoire de Syrisa, un parti vraiment de gauche, élu sur un programme anti-austérité, très hostile aux réformes suggérées par les autorités européennes et appliquées depuis plusieurs années, réformes se traduisant par un cercle vicieux et qui ne faisaient qu'empirer la situation. Dans ce parti, deux figures se détachaient : Aléxis Tsípras, nommé Premier ministre le 26 janvier, et le très charismatique Yánis Varoufákis, nommé Ministre des finances. A partir ce cette élection, Costa-Gavras a suivi d'encore plus près ce qui s'est passé pendant 5 mois en Grèce et au niveau européen, avec un mélange d'espoir et de scepticisme, conscient qu'il était du caractère conservateur de l'Europe. Pendant 5 mois, et jusqu'à la démission de Yánis Varoufákis, le 6 juillet 2015, au lendemain d'un référendum grec sur un nouveau plan d’aide proposé par les créanciers internationaux et se traduisant par toujours plus d'austérité, référendum voyant le "non" aux dictats de l'Europe l'emporter largement. Une démission que Varoufákis a donnée afin de faciliter l'obtention d'un accord entre la Grèce et l'Union européenne. A noter que le "Non" a été assez vite transformé en "oui" par le parlement, un bel exemple démocratique s'inspirant de ce qui s'était passé en France suite au référendum de 2005.
    C'est cette période de 5 mois et, tout particulièrement, tout ce qui se passait au sein de l'Eurogroupe, que couvre "Adults in the room", film absolument passionnant dont le titre fait référence à une phrase prononcée par Christine Lagarde, alors patronne du FMI. Costa-Gavras a eu l'occasion de rencontrer Yánis Varoufákis, lequel lui a fait part de sa surprise lorsqu'il s'est aperçu qu’il n’y avait pas de compte rendu des réunions officielles de l'Eurogroupe, cet organe informel, sans existence légale, qui réunit les ministres des finances des états membres de la zône Euro et qui, en fait, décide de l’économie de l’Europe. Une absence de compte-rendu qui permet à chacun de dire ce qu'il veut à la sortie des réunions. D'où la décision de Yánis Varoufákis d'enregistrer tout ce qui se disait au cours de ces réunions. Ce sont ces enregistrements, venant compléter le livre "Adults In The Room: My Battle With Europe’s Deep Establishment" (paru en France sous le titre "Conversations entre adultes") que Varoufákis a fait paraître en 2017, qui ont servi de base au film de Costa-Gavras. Autant dire que, grâce à ces enregistrements, il sera impossible de prétendre que la vérité était tout à fait différente de ce qu'on voit et entend dans ce film !
    Un film où on voit le combat acharné d'un homme cherchant avant tout à œuvrer en faveur d'êtres humains face aux trahisons, aux collusions, à la puérilité, à l'hypocrisie, aux chantages et au caractère borné d'autres hommes qui eux, cherchent avant tout à sauver les banques. Un véritable film de cinéma, dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde, à la fois thriller politique et tragédie grecque, allant même jusqu'à faire entrer en scène un chœur antique. Concernant la distribution, Costa-Gavras a tenu à ce que les comédiens soient tous du même pays que les personnages qu'ils interprètent, seule façon pour que, les discussions européennes se faisant en anglais, on retrouve l'accent authentique dans la pratique de cette langue. C'est ainsi que, concernant la France, Michel Sapin (Un Ministre soi-disant de gauche qui dit une chose en privé et son contraire en discussion officielle, histoire de ne pas déplaire à son homologue allemand) est interprété par Vincent Nemeth, Pierre Moscovici (Pas mal, aussi, celui-là !) par Aurélien Recoing , Emmanuel Macron par Damien Mongin et Christine Lagarde (La seule femme au sein de l'Eurogroupe, présentée de façon plutôt positive dans le film) par Josiane Pinson. Et Valeria Golino, italienne, qui joue le rôle de Danae Stratou, l'épouse (grecque) de Yánis Varoufákis, me direz vous ? Je dirai que la mère de Valeria Golino était grecque, que l'actrice a vécu en Grèce et parle couramment le grec ! "Adults in the room", un film à voir absolument.
    icniv
    icniv

    12 abonnés 68 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 novembre 2019
    Les acteurs sont incroyables de vérités tout en jouant leur propre jeu... L histoire est connue que l intrigue maintienne durant deux heures est la preuve que le film est une véritable réussite esthétique... La danse est un sommet... La vieillesse lui va bien... Un vieux sage ce Costa G.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 novembre 2019
    Très bon film politique et engagé ! Fidèle à l'essentiel du livre éponyme de Yanis Variufakis, il dénonce le fonctionnement non-démocratique des institutions européennes et particulièrement la Troïka fonctionnaires imbus de leur pouvoirs et l'Eurogroupe qui n'ayant ni statuts ni existence légale se comporte comme une véritable dictature orchestrée par l'Allemagne ! Une séquence d'anthologie : celle où Wolfgang Schäuble et Michel Sapin respectivement ministres des Finances français et allemand s'engeulent en plein séance de l'Eurogroupe parce que Schäuble veut envoyer la Troïka à Paris
    lugini
    lugini

    16 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 novembre 2019
    Magistral. On découvre comment les dirigeants européens procèdent pour ruiner un pays et spolier leurs richesses pour se les partager avec leurs amis les banquiers, au détriment des peuples (la vente de tous les aéroports grecs en est un exemple).
    selenie
    selenie

    5 425 abonnés 6 014 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 novembre 2019
    Costa Gravas prend pour argent comptant tout ce qu'il a dû lire dans le livre de Yanis Varoufakis et en premier lieu l'extrême auto-satisfaction de cet ex-ministre. Varoufakis ne se remet jamais en question, et le cinéaste non plus. Le soucis dans une telle affaire politico-financière c'est que la lecture unilatérale des faits repose sur un point important : croire une seule et même personne sur l'échiquier européen. Au final, le rendu est surtout d'une grande démagogie, ludique certe mais démago et manichéen sans aucun doute. Si seulement c'était si simple ! On se focalise donc sur le reste, l'arrière-plan et si on veut apprécier un temps soit peu le travail on se doit d'accepter la dimension pédagogique du film.
    Site : Selenie
    Dandure
    Dandure

    151 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 novembre 2019
    Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: Selon certains médias à l'époque (europe1, 20minutes, challenges...), la référence de Christine Lagarde aux "adultes" était pour la présidente du FMI une manière de fustiger le comportement des représentants grecs. Dans le film, c'est l'inverse, la remarque semble d'adresser aux membres de l'Eurogroupe. C'est qui qui dit vrai?
    2015, une crise économique ravage la Grèce depuis 4 ans quand le parti Syriza arrive au gouvernement. Alexis (premier ministre) et Yanis (ministre des finances) vont tenter de négocier un plan de redressement auprès de Wolfgang, Angela, Michel, Pierre, George, Mario, Christine, Jeroen, Jean-Claude et les autres. Mais ces derniers ont un autre agenda. Pendant les 2 heures du film, le réal restitue les entrevues on et off, les double-discours, les réunions, les points presse, les jeux de sémantique, les éléments de langage: la crise politique vue d'en haut par les "décideurs". Le tout vire au vaudeville cruel où la politique n'est qu'une question de posture, de bluff, de rapport de force...comme toute négociation. Pendant 1h30, ce petit théâtre tient en haleine. Parce qu'on s'amuse à reconnaître les protagonistes, parce que les décors montre les centres de décisions. L'impression d'être au cœur des institutions est frappante.
    Malheureusement, en adaptant le livre de Yanis Varoufakis, Costa-Gavras adopte aussi son point de vue. On se retrouve avec un film manichéen, avec d'un côté, les gentils politiques grecs, ouverts au dialogue, du côté de la démocratie et des braves gens qui souffrent et de l'autre, des technocrates cravatés, non élus, butés, de mauvaise foi, pervers, au service de l'argent.
    Et là, je crie à la démagogie: DEMAAAAGOOOGIIIIIIE! Ici le film est à charge contre l'Eurogroupe (réunion des ministres de l'économe de chaque pays + BCE + FMI), vue comme l'organe d'un régime autoritaire. La question des rapports de force entre pays qui a abouti à cet ubuesque "Memorandum of Understanding" est survolée. C'est pourtant la cœur du problème. Je veux bien qu'on dénonce le cynisme des politiques et des médias mais il faut le faire complètement, y compris du côté du gouvernement grec. Parce qu'organiser un référendum pour ou contre l’austérité dans une situation de crise n'est qu'un levier pour faire monter la pression dans la négociation et opposer 2 sources de légitimité (celle de L'UE contre celle du vote grec). Alors faire passer Alexis et Yanis pour des héros du peuple alors qu'ils jouent eux aussi à la manipulation de masse, c'est jouer avec le feu du "peuple contre les élites". Quand tout le monde sera bien dégoûté de l'UE, elle pourra s’effondrer tranquillement sous les votes nationalistes. Merci au réal d'apporter sa pierre à cette entreprise de démolition.
    traversay1
    traversay1

    3 086 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    Il était légitime de se demander si le sujet de Adults in the Room possédait un véritable caractère cinématographique, même entre les mains d'un cinéaste aussi talentueux que Costa-Gavras, enfin de retour dans son pays natal. La réponse, sur l'écran, n'est pas totalement convaincante car le film se compose presque uniquement de débats et d'échanges autour de la dette grecque et de la pression insoutenable (le chantage ?) exercée par les instances européennes sur le gouvernement d'un pays au bord du gouffre. C''est une édifiante leçon politique et économique que le film transmet mais elle est souvent austère malgré la qualité de la mise en scène et son côté thriller, rythmé par des airs de sirtaki. Une cuisine grecque à l'étouffée dont la densité et l'intensité subjuguent mais qui n'est pas loin de se révéler indigeste. Reste que le film est l'occasion de pénétrer au plus près du système européen avec ses lignes de force, son pays mâle dominant (l'Allemagne) et les courants qui le traversent, avec ce mépris presque teinté de racisme vis-à-vis d'une contrée comme la Grèce, stigmatisée pour son caractère méditerranéen. Au milieu des arguties et des négociations sans fin, le film est presque sauvé par la prestance et le charisme de l'interprète principal, Christos Loulis. Et, en fin de compte, même si l'on ne maîtrise pas complètement les tenants et aboutissants du MoU, Adults in the Room a des vertus pédagogiques dans cette vision d'une Europe cynique, libérale à tout crin et pressurant les plus faibles de ses membres. De là à attendre avec impatience un prochain film sur la genèse et les conséquences du Brexit, non, quand même pas.
    Stn
    Stn

    9 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2019
    Même à 86 ans, Costa-Gavras continu de faire des merveilles. Il nous sort ici un film politique, mélange entre biopic et thriller. Malgré une certaine prise de position, ce film nous livre une vision intérieur de la crise grecque, un point de vu inexpliqué jusqu'alors. Un très bon film à voir pour les intéressés et les curieux !
    bruno M.
    bruno M.

    6 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 novembre 2019
    Excellent film qui retrace une partie de la tragédie grecque face aux autorités européennes.
    C'est une peinture extraordinaire. À voir absolument.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 140 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 novembre 2019
    Petite question pour vous.
    Qu’est-ce qui différencie une fiche Wikipédia d’une œuvre de cinéma ?

    Là, au premier abord, je suis sûr qu’une flopée d’idées vous vient à l’esprit. Dualité entre l’information et la fiction. Entre l’objectif et le subjectif. Entre l’écrit et l’audiovisuel… Pourtant, à bien y réfléchir, beaucoup de ces oppositions pourraient très vite être invalidées. Faire du cinéma c’est aussi parler du réel. C’est la possibilité de faire un documentaire ; de transmettre de l’information. De la même manière que rédiger une fiche Wikipédia c’est aussi solliciter de l’image, parfois du son, voire même parfois des biais…
    En somme, on peut faire du vrai bon cinéma sur Syriza et la crise grecque sans pour autant sombrer dans la simple mise en images de fiches encyclopédiques.
    Oui. On peut.
    Mais encore faut-il en être capable.
    Ou plutôt, encore faut-il avoir envie de le faire…

    « Adults In The Room » c’est le premier jet qu’on aurait tous pondu si on nous avait demandé d’écrire et de réaliser un long-métrage sur Syriza au pouvoir.
    On aurait d’abord retracé les événements les uns à la suite des autres.
    On aurait fait parlé les personnages pour qu’ils expliquent la situation.
    On aurait essayé d’utiliser deux-trois artifices dans l’espoir de rendre l’ensemble plus vivant qu’une simple enfilade de litanies didactiques cloitrées dans des bureaux.
    Et puis, bien évidemment, on n’aurait pas échappé au piège de la morale à la truelle. Avec un héros et de vils opposants tous vilains. Du bon vieux gros message qui dénonce sans aucune subtilité.
    Mais bon, la grosse différence avec Costa-Gavras c’est que nous, une fois qu’on aurait fini notre premier jet, on l’aurait certainement relu et puis on se serait rendu compte à quel point c’était mauvais. On se serait alors sûrement arrêté là, prenant conscience qu’un film sur Syriza, ça se devait d’être autre chose qu’une fiche Wikipedia piteusement dramatisée.
    C’est un bon sens qu’on aurait certainement tous partagé.
    Un bon sens que, pourtant, Costa-Gavras n’a pas eu.

    Revient du coup notre question de tout à l’heure.
    Qu’est-ce qui différencie une fiche Wikipédia d’une œuvre de cinéma ?

    Une fiche Wikipédia c’est ce que je consulte quand j’ai envie d’avoir un accès à de l’information. Je choisis Wikipédia parce que c’est rapide d’accès, totalement gratuit et sans fioriture. Les articles sont la plupart du temps complets et la transparence de leur rédaction permet rapidement de comprendre le niveau de fiabilité du contenu.
    Autant de qualité d’une œuvre cinématographique ne pourra pas compenser.
    Mais ce n’est pas grave car, si on va voir un film, ce n’est pas juste pour être informé.
    Non. Quand on va au cinéma, c’est – légitimement – pour voir du cinéma.

    Alors après qu’on s’entende bien : le cinéma peut informer. Il peut parler du réel. Mais ce n’est pas là son essence.
    Son essence se trouve dans le regard qu’il offre. Dans la sensation qu’il transmet.
    Or, où est le regard cinématographique dans cet « Adults In The Room » ?
    Quels sont les sens qu’il stimule chez moi de part sa mise en forme ?
    Moi je ne vois et ne ressens rien.
    Rien de plus que devant un médiocre docu-fiction de France 2…

    Je ne vois et ne sens rien dans le jeu d’acteurs. Chacun s’efforce de singer platement celui qu’il est censé incarner. Rien de plus. Rien de moins. La tristesse.
    Je ne vois et ne sens rien non plus dans la mise-en-scène. Costa-Gavras enfile les scènes sans inspiration. Le seul exemple des choix musicaux est édifiant et révélateur. Jamais vraiment liés à la diégèse. Purement illustratifs. Consternant d’insignifiance… Pour le reste, l’ami Costa ne prend que très peu d’initiatives en termes de mise en forme symbolique, et quand il en prend il tombe clairement dans la caricature et le grotesque. (De ça, d’ailleurs, on en reparlera.)

    Le travail dans ce film ne se réduit donc qu’à la narration par le verbe.
    Un verbe qui malheureusement trahit et avoue toutes les lacunes formelles de l’ouvrage.
    Notons par exemple que « Adults In The Room » commence par un carton explicatif. Un carton c’est ce qu’on écrit littéralement à l’écran avant que l’intrigue commence vraiment. C’est un sparadrap narratif parce qu’on ne sait pas (ou on ne veut pas) faire comprendre les choses à travers son intrigue. A mes yeux, le carton c’est l’aveu d’échec par excellence. Personnellement je n’en connais pas un seul qui n’ait jamais apporté une plus-value à une œuvre. (Et si des exemples vous viennent, n’hésitez pas à les poster. Je serais sincèrement curieux de lire ça.)
    Après, certes, une amorce au carton n’est pas forcément annonciatrice d’une mauvaise narration. Seulement le problème avec cet « Adults In The Room », c’est que ce n’est que le premier exemple d’une longue liste d’échecs narratifs.
    Un bataillon de lourdeurs et de grossièretés qui sabordent violemment le navire au point qu’il sombre sitôt mis à l’eau…

    Ainsi au carton s’ajoutera le recours assez régulier à la voix off. Rien dans la diégèse ne nous fait comprendre qu’en fait on assiste au récit fait par Yanis Varoufakis de sa carrière en tant que ministre de l’économie. Et pourtant, malgré cette structuration linéaire du récit, on se retrouve parfois avec des voix off qui nous shuntent régulièrement des scènes dont on sait qu’elles ont un fort potentiel ennuyeux. Ainsi quand, arrivé en France, l’ami Yanis se rend compte que Michel Sapin tient un discours public totalement différent de celui qu’il lui a tenu en privé, on ne verra pas la réponse de Yanis. On entendra juste sa voix dire : « j’ai écouté et répondu poliment… Mais sans vouloir déclencher une crise diplomatique… »
    Ça ce n’est clairement pas un usage valorisant de la voix off.
    Encore une fois on est dans le sparadrap.
    On sait que la scène est chiante. On n’arrive pas à la rendre stimulante par des dialogues subtils qui sauraient mettre en exergue la joute oratoire des grands politiciens. Donc au lieu de bosser on se décide de botter en touche.
    Choix tragique.

    Le pire, c’est qu’à cet usage de la voix off totalement hors de propos, s’ajoute en plus des lignes de dialogues inutiles qui n’existent que pour verbaliser ce qu’on vient de voir.
    « Non mais dites donc on cher Michel ! Tu viens tout juste de tenir un double discours là ! Ce que tu viens de dire aux aux journalistes n’a rien à voir avec ce qu’on s’était dit en privé ! » …Bah oui effectivement Yanis. On l’a bien vu. On a assisté aux deux scènes et on l’avait bien compris, tous seuls comme des grands. Donc pas besoin que tu nous le dises et que tu nous le redises en permanence. Parce que malheureusement, ce genre de lourdeurs narratives on en retrouve un peu tout le temps.

    Cette écriture a ceci de terrible qu’elle n’a aucune confiance en l’intelligence et la culture de ses spectateurs. Elle en devient par conséquent pathétique en termes de didactisme et d’invraisemblance. Ainsi, quand Varoufakis s’exprimera ouvertement au sujet du double discours de Sapin, celui-ci lui répondra textuellement : « Vous savez. La France n’est plus ce qu’elle était auparavant. Il va falloir vous y faire. »
    Non mais… Non.
    A quel moment un homme politique peut-il sortir une phrase pareille ?
    JAMAIS Sapin ne dirait un truc pareil à haute voix. C’est tout bonnement INCONCEVABLE.
    Pourtant c’est ce qu’il dit dans ce film. Et s’il le dit c’est non pas parce que c’est crédible. Non pas parce que ça sert l’intrigue. Non, il le dit c’est parce que c’est ce que pense Costa-Gavras. Et comme il ne sait pas comment le suggérer à l’écran, alors il se retrouve réduit à le dire textuellement.
    Ainsi l’écriture de « Adults In The Room » se réduit-elle à ça : à des personnages caricaturaux qui ne discutent pas mais se contentent juste d’exprimer de manière infantilisante la pensée de l’auteur ; celle-ci étant d’ailleurs elle-même assez limitée. Il suffit juste de voir ses explications économiques pour se rendre compte que sa maitrise du sujet est vraiment superficielle et réductrice.

    Et malheureusement tout dans ce film se retrouve réduit à ce niveau là.
    C’est notamment comme ça qu’on se retrouve avec des rangées de ministres allemands qui regardent Tsipras avec terreur, grommelant contre lui et ourdissant des complots comme des méchants de teenage movie.
    C’est aussi comme ça qu’on se retrouve avec des conférences de presse ou des réunions avec des lobbys où Varoufakis peut se lever, découvrir des choses, faire l’horrifié, puis riposter immédiatement avec son super-assistant qui va projeter dans l’instant tout une série d’éléments pile poil adaptés à la situation surprise. (Mon moment préféré ça reste quand même quand Super-assistant pianote comme un geek pour faire défiler les slides d’un powerpoint…)
    Et c’est enfin et surtout comme ça qu’on se retrouve également avec quelques idées ponctuelles de mise en scène parmi les plus grotesques : des scores électoraux qu’on voit se renverser progressivement à l’écran ; la BCE qu’on présente comme un endroit austère où tout le monde fait claquer ses gros dossiers en même temps avant de noyer – littéralement (!) – la salle de chiffres. Tout cela est d’une absence d’imagination affligeante. D’un niveau de pensée et de subtilité vraiment caricatural.
    Ça me désole presque de vous l’avouer, mais au bout d’un moment j’en suis carrément arrivé à un point où je me suis mis à rire nerveusement. A chaque nouvel acteur grimé en politicien. A chaque nouvelle explication vaseuse. J’ai ri.
    C’était devenu trop pour moi.
    Ça ressemblait vraiment à une mauvaise blague…

    Mais bon… Aussi étonnant que cela puisse paraître, Costa-Gavras s’est contenté de ça.
    Non seulement il a écrit, tourné, monté cet « Adults In The Room », mais en plus il l’a signé.
    Il l’a revendiqué.
    Comment l’auteur du merveilleux « Z » a-t-il pu acter une situation pareille et s’en satisfaire ?
    Eh bien pour ma part je crois que la raison à tout cela est bien simple.
    Elle n’est pas liée à une déliquescence de Costa-Gavras lui-même mais plutôt à celle de notre époque ; de notre rapport social au cinéma.
    Quand « Z » est sorti en 1969, on ne se contentait pas que d’un sujet. On ne se contentait pas que d’une simple diatribe qui se réduisait à dénoncer le gros vilain à conspuer. Quelques mois plus tard sortait d’ailleurs « M.A.S.H. », un film dans lequel Robert Altman préférait construire une fiction en pleine Guerre de Corée pour mieux se moquer, de manière détournée, de la Guerre du Vietnam. Bref, le sujet et l’acte partisan n’étaient qu’une base chez Altman. Le cœur de la démarche, c’était la comédie, c’était l’édification d’une intrigue suffisamment universelle pour être transposable dans n’importe quelle situation. En d’autres mots, chez Altman le sujet n’avait en rien remplacé le besoin impérieux de faire du cinéma.

    Mais malheureusmeent donc, « Adults In The Room » n’est pas un film de la fin des années 1960 ou du début des années 1970.
    Il est un film du XXIe siècle. Il est un film produit par une époque qui se contente des sujets et des causes. Et si le sujet intéresse, ou bien si la cause est jugée noble, alors le public saura globalement s’en satisfaire autant que les critiques s’en satisferont.
    Je me souviens d’ailleurs que dix ans plus tôt, un film presque similaire était sorti. Il s’appelait « La conquête » et parlait de la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy. Un film ridicule qu’aujourd’hui tout le monde moque (ou a oublié) alors qu’en son temps les gens s’en étaient aussi satisfait…
    De mon point de vue « Adults In The Room » ne vaut vraiment guère pas plus.
    Et il connaitra certainement le même destin que « La conquête ». Ce ne serait que pure justice…

    Ainsi je me permettrais pour conclure de poser une dernière fois ma question, mais en reformulant légèrement.
    Qu’est-ce que vous recherchez vraiment en allant voir « Adults In The Room » ? Est-ce que vous recherchez des informations sur Yanis Varoufakis ou bien est-ce que vous recherchez un regard cinématographique sur notre univers politique ?
    Si c’est le sujet qui vous attire, n’oubliez pas que c’est Wikipédia qui est là pour ça.
    Mais si par-contre vous êtes en quête d’un cinéma engagé et militant ; un cinéma qui regarde le monde sans oublier de faire de l’art, alors tournez vous davantage vers « Z » plutôt que vers cet « Adults In The Room ».
    Au moins là vous pourrez voir Costa-Gavras le cinéaste.
    Et surtout, là au moins, vous échapperez à cette affligeante banqueroute cinématographique…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    ffred
    ffred

    1 495 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 novembre 2019
    Le dernier film de Costa-gavras que j'ai vu, Eden à l'ouest, remonte déjà à dix ans (pas vu Le capital). Et je n'avais pas aimé. Il renoue (un peu) aujourd'hui, sur le fond et sur la forme, avec ce qui a fait son succès. Si on est bien loin de Z, L'aveu, Missing ou même Music Box, cet Adults in the room est plutôt réussi, sans atteindre toutefois les sommets des films précédemment nommés. La mise en scène est solide, le scénario (assez) convaincant. Pour parler de la crise grecque qui a secoué l'Europe (et qui plonge toujours le pays dans les difficultés), il adapte le livre témoignage du charismatique ministre des finances de l'époque Yanis Varoufakis. Celui-ci est largement mis en avant, à la limite de l'hagiographie et du manichéisme. Le gentil ministre qui veut sauver son pays contre les méchants européens qui veulent le détruire. L'ensemble éclaire malgré tout quelque peu sur les évènements (si tant soit peu que tout colle à la réalité). Au final, un bon thriller politique, rythmé et bien interprété, qui finit par être très prenant. Plus intéressant que passionnant.
    norman06
    norman06

    295 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 novembre 2019
    Sur un sujet intéressant, un film-dossier caricatural et manichéen, comme si Costa-Gavras s'autoparodiait. Une déception.
    Les meilleurs films de tous les temps
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