Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
chrischambers86
13 874 abonnés
12 460 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 5 mai 2013
Le chef d'oeuvre de Pier Paolo Pasolini! Dans cette oeuvre controversèe qui fut taxèe d'oscène par la fraction rètrograde de l'autoritè religieuse, une famille bourgeoise honorable est visitèe par une sorte d'ange rèvèlateur, qui en sèduit tous les membres! "Thèorème" a une audace exceptionnelle pour l'èpoque, audace tempèrèe par un esthètisme parfois prècieux; on y dècouvre des images à la limite du surrèalisme! On y voit une Silvana Mangano qui se donne au premier venu, une Anne Wiazemsky qui tombe en catatonie, le fils qui quitte les siens et qui va peindre des croûtes qu'il conchie honteusement, une Laura Betti atteinte de lèvitation et un Massimo Girotti qui abandonne son usine à ses ouvriers, se fout à poil en pleine gare de Milan et se perd dans le dèsert! Quant à Terence Stamp il est admirable d'intensitè en mystèrieux visiteur! Rares sont les comèdiens à pouvoir donner autant d'eux-mêmes à un personnage que l'on peut oublier difficilement où Pasolini se sort magnifiquement de ses possessions! Film mystique à plus d'un titre qui vous rèserve une expèrience cinèmatographique hors du commun, voici donc un "Thèorème" bercè par la grâce, avec pour accompagnement la magnifique musique d'Ennio Morricone...
Wow... Je ne m'attendais pas à un film aussi expérimental. Théorème est un film bien trop mystérieux pour être totalement réussi à mes yeux. Un type, séduit tous les membres d'une famille bourgeoise avant de partir. Qui est-il, d'ou vient-il, depuis quand est-il là ? On ne sait pas. La première partie donne la désagréable impression d'avoir manqué lé début du film. Puis le type s'en va (pourquoi ?). Et là ça devient vraiment n'importe quoi. Les différents personnages régissent de manière incohérente et disproportionné. L'une se met à bouffer des orties et à planer dans les airs, pendant qu'un autre se déshabille dans une gare avec d'aller brailler à poil dans le désert ! La bizarrerie ne me dérange pas dans un film, quand elle est justifié. Si Pasolini a voulu faire passer un quelconque message, alors c'est raté. Si il a voulu choquer le bourgeois en filmant des braguettes en gros plan, alors c'est dépassé. Je suis peut etre trop terre à terre (ou trop con), mais difficile d'aimer un film que l'on a pas compris.
Bizarre fut ce sentiment qui m'envahit à la fin de "Théorème". Une sorte de fascination inconsciente, refoulée même et mélangée à de la perplexité... Ce troublant long-métrage est probablement l'un des pions les plus importants dans l'oeuvre de Pasolini ; il fut une sorte de révélateur et agit comme une mise à nu de la pensée, de la personnalité, de la philosophie et de la poésie de son auteur. On pourrait le considérer comme le véritable point de départ de la croisade qu'il entreprit contre l'ordre établi et ses valeurs puritaines. La bourgeoisie pédante et arriérée dans ses moeurs lui rendit d'ailleurs très bien ses attaques. Dans "Théorème" donc, on a un étonnant et détonnant mélange entre sexualité enfouie refaisant surface, marxisme et christianisme sincère. Cette oeuvre assez déroutante j'en conviens est quasiment incompréhensible pour qui n'aurait pas encore la chance de connaître ce pur génie de P.P.P. ou pour celui qui n'aurait pas cherché à remettre le film dans le contexte de son époque, non pas pour formuler des remarques du style "c'est vrai que ça le faisait en 68 mais aujourd'hui c'est désuet", plutôt pour comprendre réellement les détails et le côté implicite d'un long-métrage qui laissera difficilement indifférent. Personnellement, il m'a dans l'ensemble désarçonné, beaucoup surpris alors que j'ai vu la très grande majorité des créations de ce cinéaste. L'interprétation que l'on peut faire de chaque scène relève en général de non-dits et s'agit finalement assez souvent de codes à déchiffrer. Au-delà du fantasme très soixante-huitard qu'il véhicule, "Théorème" contient plusieurs séquences complètement inattendues, visant à toucher le domaine cette fois-ci sensoriel du spectateur. Finalement, je ne sais quoi en penser. Mysticisme sublime ou masturbation intellectuelle ? Avantage au premier qu'il faudra néanmoins clarifier. Toutes mes excuses pour cette écriture hésitante : "Théorème" m'a vraiment troublé, et je ne savais pas par où commencer.
Considéré à l'époque de sa sortie comme un chef d'œuvre par les Cahiers du cinéma, le film fit scandale, mais ce n'est pas parce que ça fait scandale que c'est bien ! Dieu (Terence Stamp) est un jeune éphèbe à la braguette saillante, qui transfigure chacun des membres d'une famille bourgeoise avec qui il couche successivement : la mère se suicide après avoir enfin connu le plaisir, le fils se lance dans la peinture gestuelle, la fille je ne sais plus, le père donne son usine à ses ouvriers et s'en va nu dans le désert, et la vieille servante devient une sainte, mâche de l'herbe et lévite au-dessus de sa maison. Les images sont belles, le reste est incohérent.
Une oeuvre troublante, malade, unique. Fascinant de bout en bout, ce film nous transporte dans un voyage vers le fantasme absolu. Hallucinant de maîtrise, Pasolini nous livre une mise en scène calme et hypnotique rythmée par le requiem de Mozart et la musique du grand Morricone. Il est difficile de parler en détails de ce film, c'est plutôt une expérience à vivre, aux interrogations multiples et à l'aura indescriptible. C'est du grand art que nous livre ce cruel artiste qu'est Pier Paolo Pasolini.
Tel que je l'ai perçu, «Théorème» pourrait bien être la mise en forme par Pasolini d'un véritable délire christo-érotico-marxiste. L'ouvrage est brillant, mais, avouons-le, souvent proche du ridicule (ce qui prouve que le ridicule ne tuait déjà plus en 1968). Le réalisateur y récupère l'idée chrétienne de Révélation à des fins qui n'ont plus grand chose à voir avec l'Évangile. Il en modifie en effet tant le mode que le contenu. Le mode est ici sexuel et fait écho à l'obsession érotique de Pasolini qui offre de la sorte une réinterprétation très «personnelle» de la doctrine chrétienne de l'Incarnation du Verbe. Le contenu est plus difficile à définir, mais relève en tout cas, au moins pour une part, de la critique marxiste de la religion et de la bourgeoisie. Il y a d'abord le rejet de toutes les églises (le fils le signifie en lettres peintes sur une vitre), avec évidemment une critique acerbe de l'institution catholique. Il y a ensuite la «libération» sexuelle, en particulier celle de la mère qui en vient paradoxalement à se prostituer. Il y a encore la critique marxiste du Capital, avec le père qui veut donner son usine à ses ouvriers. Il y a enfin une interprétation très personnelle de l'idée évangélique de pauvreté et de renonciation à la richesse matérielle avec, à la fin du film, la mise à nu du père dans le désert (image biblique par excellence). Il est plus difficile de définir ce que Pasolini propose positivement (et pour cause!). Il y a certainement l'idée d'un épanouissement de la liberté dans l'art chez le fils. Mais il y a surtout ce qui est, à mon sens, le désarroi et la profonde douleur existentielle du réalisateur lui-même, exprimés dans le terrible cri final. On reconnaîtra sans peine la force poétique de son film, mais on ne se sentira pas pour autant obligé de le suivre pas à pas dans sa divagation, même si sa souffrance mérite, comme toute souffrance, d'être reconnue. À voir!
Théorème est un chef-d'oeuvre indiscutable , absolument beau et sublime de Pier Paolo Pasolini . Le cinéaste italien , à travers ce grand film situé dans le milieu bourgeois , démontre les failles , les fêlures et la fragilité de la bourgeoisie qui à travers l'image de ce bel et singulier étranger qui s'immisce , s'introduit dans leur famille , dans leurs vies , et qui va peu à peu les bouleverser spoiler: les poussant à la folie puis à la mort , montre qu'en réalité , il règne une véritable et réelle instabilité , qu'un équilibre peut basculer à tout moment et en cela , il peut faire figure de film politique . Si on se place dans cet optique-là , il pourrait être intéressant de mettre en parallèle le chef-d'oeuvre de Pasolini avec les évènements politiques actuels italiens ( la bataille de Valle Giulia qui concerne les étudiants etc ...) : est-ce ces précarités entraînant des tensions , des conflits qui se retrouvent avec le bouleversement et le changement de cette famille bourgeoise . Cette critique de l'univers bourgeois met aussi en valeur clairement l'opinion politique du réalisateur qui est communiste . Et cette mise en scène est souvent glaçante et peu à peu , on sent venir la tragédie , le pire , le drame , la terrible mais inévitable issue . Une oeuvre sublime .
Théorème est un film magnifique, mystique et qui aborde de vraies questions et de vraies refléxions sur la bourgeoisie italienne des années 60-70, et sur la facade d'une famille, qui, derrière une solidité apparente n'est que plus vulnérable. Silvana Mangano est magnifique, et tous les acteurs sont bons, avec cette musique de Ennio Morricone, superbe,Théorème s'inscrit donc dans la lignée des chefs-d'oeuvres.
Un des nanars les plus aboutis de l'histoire du cinéma. Pasolini, dans sa phase Christo-Marxiste, nous pond un pensum lourdissime, où Terence Stamp, en ange priapique, s'envoie tout les membres d'une famille bourgeoise et les voilà-t-y pas qu'ils ont une révélation tous dans leur coin. Effectivement, cela est très dur à décrypter. Tant de symboles peuvent faire tourner la tête. A ce compte-là, je vous déconseille tout autre effort intellectuel. Dire que Pasolini a rélaisé des films tels "Mamma Roma" et "Accatone" laisse rêveur à la vue de ce truc. A noter qu'il réalisera plus tard un autre navet qui a sa place dans le Top Ten: "Porcherie".
Théorème est un chef-d'oeuvre du cinéma, un brillante critique de la bourgeoisie, dont l'equilibre semble précaire.Un film engagé, donc, et une approche politique subtile. Une oeuvre dérangeante, certes , mais d'une très grande beauté, Théorème est un film que l'on oublie pas, et un de mes films cultes.
Attention, spoilers. Théorème est un film passionnant à analyser sur ce qu'il montre et sur ce qu'il dit. La lecture est multiple, comme toujours chez Pasolini. On y retrouve sa verve communiste lorsqu'il introduit cette beauté grecque en plein coeur d'une famille bourgeoise, qui se veut traditionaliste mais qui n'est jamais montré comme une réelle unité mais au contraire éclatée complètement - la preuve, ils ne sont jamais quasiment ensemble dans le même plan. Comme on pouvait s'en douter chez Pasolini, cet obscur objet du désir vient semer le trouble dans cette famille bourgeoise dont la couche de maquillage (!) tombe assez rapidement. L'illusion ne fait plus. Il y a également une réflexion religieuse, pour ne pas dire métaphysique dans Théorème. La beauté grecque est presque un être surnaturel dont Pasolini ne fait qu'amplifier le mysticisme en jouant sur ses cadrages et surtout par son éclairage lui donnant un rayonnement tout particulier. Les personnages - tout comme les spectateurs - sont fascinés par le protagoniste du jeune homme. Chacune de ses histoires - car le film est construit de la sorte, encore une fois la famille n'apparait vraiment pas comme unie mais comme une composition de membres complètement disparate, juste rattachée à une entité - décrit donc cette rencontre mystique et sexuelle du bourgeois avec le jeune homme. C'est par moment intéressant, par moment moins. Mais le vrai problème vient d'ailleurs. Il y a chez Pasolini une sursignification désagréable, tout est dit, redit, souligné, resouligné à tel point que le film en devient saturé. Pour le dire plus simplement, on assiste davantage à la thèse d'un cinéaste qu'à un véritable film. En y réfléchissant un peu plus, j'aurais préféré voir Bunuel -dont le sujet l'aurait certainement intéressé, bourgeoisie, religion, sexe, autant dire que ça reste dans ses thématiques- derrière la caméra. Une affaire de goût me direz-vous.
À la vision d'un des films les plus célèbres de Pier Paolo Pasolini dominent les sentiments contraires de découragement et de stupéfaction. On peut être découragé devant une lenteur désarmante et le refus d'explications mais on peut également être stupéfait par le geste radical et jusqu'au-boutiste du cinéaste, qui refuse les compromis pour aller au bout d'une démonstration à laquelle il semble illusoire de tout comprendre mais qui ouvre des pistes de réflexions assez passionnantes. Si "Théorème" est un film aussi déroutant, ce n'est pas parce que ses images sont vides de sens - on saisit les actions qui se succèdent - mais parce qu'il est impossible de savoir pourquoi les personnages agissent de telle sorte. Un homme arrive dans une famille, possible figure d'envoyé de Dieu qui ferait prendre conscience à une famille bourgeoise ses véritables problèmes existentiels (découverte de l'amour pour la fille - frustration sexuelle et prostitution pour la mère - rapport complexe à l'art dans le sens où le fils voudrait créer une oeuvre qui serait incomparable - le père chef d'entreprise dont la volonté d'abolition de lutte des classes trouvera sa réponse à la fin) et détruirait en quelque sorte le conformisme de leur quotidien. Seule la servante est positivement liée à cet "ange" (appelons-le comme cela) puisqu'elle se retrouve dotée de pouvoirs surnaturels, capable de réaliser des miracles. Cette dimension mystique est d'autant plus perturbante qu'elle est filmée à égalité avec le réel, comme en témoigne ce simple champ-contrechamp sur la servante et un petit garçon, d'abord couvert de pustules avant d'être guéri. C'est bien la puissance du cinéma que Pasolini interroge dans ces images, l'impossible auquel on peut croire par la seule force de la mise en scène, laquelle relève ici de l'expérimental. Car "Théorème" est une expérience à part, malaisante et fascinante, qui ne procède pas par associations d'idées ou d'images mais par une suite d’événements, clairs dans les faits et obscurs dans leurs motivations. Un film hanté !
Grand chef d'œuvre de Pasolini, il s'impose à moi avec cette œuvre comme l'un des plus grands, l'évangile selon saint matthieu (mon film préféré à l'heure où j'écris ces lignes) m'ayant bouleversé, ce théorème film traumatisant, poignant bouleversant, laisse à son spectateur quelque chose de magique et de rare, l'impression d'avoir été perdu par un grand réalisateur, l'impression d'avoir été dérangé profondément. De plus la mise en scène n'aide pas à bien se sentir, tout semble à la fois trop calme et trop violent, tout semble étrange. Non vraiment Pasolini livre quelque chose de puissant qui prête vraiment à la réflexion.
Ce film peut être regardé comme une protestation contre la belle image (photographie délavée, refus de la composition picturale) sous son apparente négligence (cadrages, liens...). "Théorème" de Pasolini, (1968) cache pourtant une structure de fer, rigoureuse et, finalement, « surcadrée ». Une boucle autour d'une famille bouleversée par la venu d'un homme magnétique qui change tout. Silvana Mangano est sublime !
Un vrai chef d'oeuvre réaliste ne supportant aucune critique non-construite - Car bien sûr; ces ennemis avides de cancans & de ces "chuchotements" un peu trop rentrés n'ont clairement rien à offrir - ; nous faisant réfléchir sur le coté bestial de l'être humain en effet jamais très loin ! ( A noter : La trame de fond de ce film rejoint beaucoup celle de " Harcèlement ", & sinon de nombreux autres dans le genre de toute façon approximatifs en comparaison. )