"Inception" : retour sur un film-événement
vendredi 3 décembre 2010 - 05h00

A l'occasion de la sortie DVD / Blu-Ray du film-événement de Christopher Nolan, retour sur ce qui restera sans doute comme LE film de l'année 2010.

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Pourquoi vous ne devez pas le rater...
Avant de répondre à cette question, une clarification s'impose : parler de Joseph Gordon-Levitt comme d'une révélation serait erroné, dans la mesure où il tourne depuis plus de 20 ans. Mais si vous ne devez pas le rater, c'est parce qu'Inception a de grandes chances de servir de tremplin à cet habitué du circuit indépendant, pour qu'il atteigne enfin les sommets d'Hollywood. Le rôle d'Arthur, proche et complice numéro 1 de Cobb (Leonardo DiCaprio), lui permet en effet d'avoir un temps de présence assez important, en même temps qu'il lui offre LE morceau de bravoure du film : le fameux combat dans le couloir tournant, suivi de cette séquence où, en apesanteur, son personnage se doit d'acheminer ses partenaires endormis vers un point précis. Tant sur le plan physique que sur celui du jeu, face à Leonardo DiCaprio, Ellen Page ou Tom Hardy, le comédien remplit donc à merveille la mission qui lui a été confiée par Christopher Nolan, et le succès en cours d'Inception pourrait lui permettre de passer du statut d'acteur solide mais rare à celui d'incontournable. En attendant, et avant d'en savoir plus sur lui, (re)voyez-le en action dans Inception.



Comment tout a commencé...
Lorsqu'il pousse ses premiers cris, le 17 février 1981, ses parents et encore moins lui ne se doutent pas de la carrière qui l'attend, malgré un grand-père réalisateur pendant les années 50. Il ne faut toutefois pas attendre longtemps pour se faire une idée de sa vocation, puisque Joseph Gordon-Levitt fait ses débuts devant la caméra à l'âge de 7 ans, aux côtés deTommy Lee Jones, dans le téléfilm Stranger on My Land (1988). Si, pendant les années 90, la grande majorité de ses rôles se situe sur petit écran (Code Quantum, Docteur Quinn, femme médecin, That 70's Show, Roseanne ou 3ème planète après le soleil, dont il tient l'un des rôles principaux entre 1996 et 2001...), les habitués des salles obscures peuvent le voir dans Et au milieu coule une rivière (1993), La Jurée (1996), Halloween, 20 ans après (1998) ou 10 bonnes raisons de te larguer (1999), aux côtés d'un acteur auquel il ressemble de plus en plus au fil du temps : Heath Ledger.


Si sa prestation vocale dans La Planète au trésor (2002) ne marque pas plus les esprits que le long métrage, il en va différemment de Mysterious Skin (2004), film culte signé Gregg Araki, qui lui offre l'un des rôles les plus mémorables de sa carrière. A partir de là, le comédien continue son petit bonhomme de chemin dans le circuit indépendant, avec une prédisposition pour les personnages d'ados (ou de jeunes adultes) tourmentés : qu'il parte à la recherche de son ex (Brick, 2004), se lance dans un cambriolage (The Lookout, 2007) ou parte en guerre devant la caméra de Spike Lee (Miracle à Santa-Anna, 2008), rien n'est jamais lisse avec lui, et il profite de ces rôles difficiles pour confirmer son talent film après film.


En 2009, c'est un Joseph Gordon-Levitt méconnaissable qui s'essaye au blockbuster pour la première fois de sa carrière avec G.I. Joe - Le réveil du Cobra, mais sa présence à l'écran est tellement réduite qu'on se souvient plus de Channing Tatum, Dennis Quaid ou Sienna Miller. La tendance s'inverse heureusement avec (500) jours ensemble, comédie romantique pop et pas comme les autres de Marc Webb qui lui vaut de retrouver la belle Zooey Deschanel 8 ans après l'inédit Manic (2001), et d'être au coeur d'une scène de comédie musciale qui donne à chaque fois le sourire. Si, si, regardez pour voir...



Succès public et critique, le film, passé par Sundance ou Deauville, vaut à Joseph des nominations aux Independant Spirit Awards et aux Golden Globe, dans la catégorie Meilleur Acteur. Des récompenses qui lui échapperont finalement, mais qu'importe : Christopher Nolan a déjà frappé à sa porte pour remplacer James Franco, indisponible, et Inception est déjà en boîte, avec sa scène de couloir dont il a récemment parlé aux bloggeurs d'Allociné (à partir de 5:01).



Et ce n'est pas fini...
Avec les succès conjugués de (500) jours ensemble et Inception, on peut d'ores et déjà espérer que la plupart de ses films à venir ne resteront pas inédits, et que nous aurons une chance de voir Uncertainty ou Elektra Luxx dans nos salles. Même chose pour Hesher, drame dans lequel il arbore un look très rock'n roll (voir photo ci-dessous), donne la réplique à Natalie Portman, et que beaucoup considèrent comme le meilleur film projeté à Sundance en 2010. Sinon, il faudra attendre Live with it (ex-I'm with Cancer), Premium Rush, ou Looper, ses retrouvailles avec Rian Johnson (après Brick et une apparition non créditée dans Une arnaque presque parfaite) aux côtés de Bruce Willis. Mais il se peut que son avenir se situe aussi dans les rues de Gotham City, puisqu'une rumeur persistante fait de lui le prochain Homme Mystère, face à Christian Bale. Un bruit de couloir déjà démenti mais qui a récemment refait surface. Quand on sait que Christopher Nolan a été impressionné par son travail, on se dit que Joseph Gordon-Levitt peut valider son ticket vers les sommets d'Hollywood grâce à Batman 3.


C'est aussi bon à savoir...
- Joseph Gordon-Levitt s'est récemment essayé à la mise en scène, à travers deux courts métrages animés (Morgan Morgensen's Date with Destiny et Morgan Morgensen's Eleventeenth Date : The Zeppelin Zoo) et un en prises de vues réelles (Sparks), dont il a également composé la musique. A quand le passage au long métrage ?
- Joseph Gordon-Levitt parle très bien français, et s'avoue même francophile (héritage d'une mère qui a vécu en France au début des années 60), au point de rêver de venir tourner dans l'Hexagone, sous la direction d'un réalisateur français, même s'il se sent plus capable d'interpréter "un Américain qui parle français, ou un Russe" qu'un Français. Avis aux amateurs donc...
- Joseph Gordon-Levitt a réalisé un documentaire autour des rêves, sur le tournage d'Inception. De là à imaginer que le sujet du film l'a marqué...
- Le partenaire de prédilection de Joseph Gordon-Levitt s'appelle... Lukas Haas (à gauche sur la photo ci-dessous). La révélation de Witness a en effet partagé les affiches de Brick, Une arnaque presque parfaite (dans un rôle non crédité là aussi) et Inception, et ils vont bientôt se retrouver dans Looper.


5 films de Joseph Gordon-Levitt à (re)voir...
- La Jurée (1996)
- Mysterious Skin (2004)
- Brick (2004), dans lequel il tient ce qu'il considère comme son rôle préféré.
- (500) jours ensemble (2009)
- Inception (2010)

Notre interview de Joseph Gordon-Levitt

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Commentaires

  • Philippe S.

    super travail, merci!:)

  • dehaas84

    Well, dreams -- they feel real when we’re in them, right.It's only when we wake up that we realize something was actually strange”

    Christopher Nolan a eu les mains libres pour adapter pour l’écran un script qu’il avait écrit. Un script qui décrit le « coup » d’une bande de braqueurs assez particuliers puisqu’ils s’introduisent dans le plus secret de tous les coffre forts : l’esprit humain. Leur activité habituelle consiste à entrer dans les rêves de quelqu’un pour y voler un secret. Mais cette fois, un industriel les missionne non pas pour voler une idée, mais pour l’implanter dans le cerveau d’un héritier, afin que celui-ci démantèle l’empire industriel de son père. Mais parvenir à implanter une idée, l’équipe va devoir empiler les rêves dans les rêves, et s’éloigner de plus en plus de la réalité, d’autant que le subconscient du principal acolyte a une fâcheuse tendance à lui jouer des tours en conviant à la fête sa femme décédée.

    Quel plaisir de ne pas être déçu par un film dans lequel on avait placé tant d’attentes ! Inception rassemble tout ce que doit être un film de divertissement : de l’action, du suspens, de la réflexion, du rêve, de la surprise, et surtout, une foi incroyable dans l’intelligence de son spectateur. Partant d’un procédé scénaristique qui permet de créer de multiples niveaux, Nolan les exploite tous, sans pour autant se laisser aller à un délire qui perdrait tout le monde en route. Le réalisateur a l’intelligence de partir d’un canevas classique et familier (la préparation d’un casse, avec le recrutement des participants par le héros, les répétitions, la logistique) pour mieux nous emmener vers un déroulement en poupées russes où l’on assiste en parallèle à des rêves dans les rêves, avec des décors et des écoulements de temps différents. Chaque rêve étant une porte ouverte supplémentaire vers un autre, le vertige est total car les personnages ont un but, une fin, et le retour a la réalité semble plus lointain chaque fois qu’ils « descendent » plus loin dans l’esprit de leur cible.

    Article complet :

  • 8004stephane

    Je viens de revoir ce film qui m'avais tant perturbé à sa sortie... J'avoue, mon côté fleur bleue veut que ce film finisse en happy end. A la différence du cinéma, on peut revenir sur certaines scènes en DVD, et des détails étayent mon désir de retour à la réalité et de retrouvailles avec ses enfants pour Cobb. Tout d'abord, son alliance. Si on part du principe que le film se passe à un quelconque instant dans la réalité, il n'y porte jamais sa bague. On la voit à son doigt seulement quand il rêve. Il ne l'a pas lorsqu'il se réveille chez Yussuf, ne l'a pas à Paris quand il prépare "le coup", ni quand il se réveille dans l'avion et prend sa valise à la fin du film. Ensuite, la fameuse scène où les enfants sont soit-disant habillés pareil tout le temps. Oui dans les rêves, pas à la fin : sa fille porte un tee-shirt blanc sous sa robe et des chaussures roses et non noires comme d'hab' et la chemisette du fiston est différente à la fin dans le motif, mais de couleur très proche ; de plus, il porte sandalettes dans les rêves, chaussures blanches à la fin. Quand il entre dans sa cuisine à la fin, le rangement des objets est différent derrière-lui, les sortes de bâtons verts de tailles différentes. Et les cheveux de sa fille son plus long, plus raides que dans les rêves. D'ailleurs, dans les acteurs, il existe 2 Philippa, une de 3 ans et une de 5 ans. Bref, c'est le retour à la réalité pour Cobb, et j'ai pu dormir sur mes 2 oreilles avec un sourire béat. Merci le cinéma pour nous faire passer de si bons moments !

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