Premier film James Bond du 21ème siècle, marquant également le 40ème anniversaire de la franchise, ce vingtième volet, réalisé par Lee Tamahori, titré Meurs Un Autre Jour, n'est hélas pas à la hauteur de l'évènement. L'histoire envoie l'agent 007 en mission en Corée du Nord à la suite d'une enquête sur un trafic d'armes. Seulement, suite à une trahison il va se retrouver prisonnier et torturer. Ce synopsis mettant Bond en mauvaise posture n'est que l'introduction spectaculaire qui débute un scénario beaucoup plus riche mais dont il est difficile d'en dire plus sans en dire trop. Il nous offre, pendant un peu plus de deux heures, une intrigue dans la même veine que les précédentes, même si celle-ci manque de rythme et d'équilibre. En effet, si la première scène est prometteuse, la suite fait retomber le soufflet avant de lâcher les chevaux et de tout donner dans le dernier acte. Seulement, cette dernière partie fait dans la surenchère à outrance comme pour s'excuser du passage à vide subit jusque là. Malgré cela, cet épisode anniversaire parvient à rendre hommage à ses ainés en distillant tout du long des références aux dix-neuf volets précédents. Cela est louable même si la contre partie est de se perdre un peu en étant un pot pourris. Autre élément appréciable, le fait que l'ennemi ne soit pas les russes, renouvelant ainsi un peu le récit. Le passage au nouveau millénaire se fait également sentir avec des gadgets faisant la part belle à beaucoup plus de technologies. Cela permet à l'agent britannique, une fois de plus interprété par un Pierce Brosnan impeccable, de s'en donner à cœur joie. Le reste de la distribution est alléchante entre Halle Berry et Rosamund Pike, dont ce sont les premiers pas sur grand écran, pour entouré l'homme à femmes. On retrouve évidemment aussi Judi Dench et John Cleese pour épauler le héros. Les antagonistes sont eux incarnés par Rick Yune et Toby Stephens. Si les deux sont caricaturaux et sans consistances, le premier a au moins le mérite d'avoir un faciès marquant. À noter également la courte présence de Michael Madsen et l'apparition furtive de Madonna. Tous ces individus entretiennent des relations sans vraiment de profondeur, gâchées par des répliques très rentre dedans souvent risibles et peu amusantes. On ne retrouve malheureusement pas l'humour fin et élégant d'antan. Sur la forme, la réalisation du cinéaste néo-zélandais tente d'en mettre plein les yeux et y parvient mais à un certain prix. Si la mise en scène est de bonne facture, elle comporte tout de même quelques éléments kitchs, en atteste des ralentis de mauvais goût. De plus, l'excès d'effets spéciaux rendent certaines séquences datées, d'autant plus que ceux-ci sont globalement peu convaincants. Le rendu visuel est donc en demi-teinte, même s'il a le mérite de nous faire voyager dans de nombreux pays différents et variés pour notre plus grand plaisir. Cela est regrettable car les images sont accompagnées par une bonne b.o. signée David Arnold qui rempile pour la troisième fois de suite. Ses compositions appréciables remplissent très bien leur rôle en ayant de l'impact et bénéficient d'une grande présence à l'écran. Dommage que le générique d'introduction chanté par Madonna ne soit pas à ce niveau. En effet, le morceau pop de la chanteuse ne colle pas à l'esprit de la saga mais colle parfaitement avec les images du générique franchement infâmes et indignes de la franchise. Tout cela s'achève sur une fin correcte mais sans grande surprise, venant mettre un terme à Meurs Un Autre Jour, qui, en conclusion, est un James Bond tout juste moyen, méritant d'être visionné avant tout pour s'en moquer tant il paraît parfois limite parodique.