Mon compte
    Bruxelles 2004 : retour sur le Festival Fantastique

    Découvertes, avant-premières et palmarès : retour sur le 22e Festival du Film Fantastique de Bruxelles qui s'est clôturé ce 27 mars.

    Incontournable rendez-vous international, le Festival de Bruxelles poursuit depuis 22 ans son exploration de toutes les facettes du cinéma fantastique, du thriller au cinéma gore en passant par l'animation. La durée de la manifestation -supérieure au festival de Cannes (15 jours)- permet à ses organisateurs de programmer aussi bien de grandes avant-premières américaines que d'obscurs petits films indépendants n'ayant vu le jour que grâce à la passion de leurs géniteurs. Retour sur cette édition 2004, qui se tenait du 12 au 27 mars...

    Rien moins que du cinéma

    Cette année voyait le retour attendu de l'un des chouchous de la manifestation, le Canadien Vincenzo Natali, déjà récompensé pour Cypher l'an dernier. Le réalisateur de Cube n'a pas cédé aux sirènes hollywoodiennes et prouve avec Nothing, son nouveau film, que son cinéma est "familial", s'appuyant notamment sur la solide amitié qui unit les acteurs et co-scénaristes Andrew Miller et David Hewlett, à leur réalisateur. Nothing est l'histoire de deux losers qui, souhaitant voir le monde et tous ses tracas disparaître, voient un jour leurs souhaits littéralement exaucés ! Les voici désormais seuls dans un vide blanc qu'ils ne tarderont pas à qualifier de "tofu" tout en s'y promenant sabre au dos (le film ayant été coproduit par le Japon). Mais que vont-ils bien pouvoir faire de cette "liberté" trompeuse ? Leur amitié survivra-t-elle à cette énigme ? Ce sont là les questions de ce film angoissant et drôle à la fois.

    Le cinéma asiatique à l'honneur

    Fidèle depuis ses débuts au cinéma asiatique qu'il a notamment couronné avec Ring de Hideo Nakata et L'Ile de Kim Ki-duk, le Festival de Bruxelles emboîtait cette année le pas à son confrère deauvillais pour présenter les plus grosses productions coréennes et japonaises. Passée elle aussi à un mode de production systématique de type blockbuster en dépit d'échecs au box office local, la Corée du Sud se frotte désormais à tous les genres possibles (action, science-fiction, arts martiaux), dont une importante production fantastique proche de Blade runner de Ridley Scott : Natural City de Byung-sam Min, ou l'histoire d'un soldat d'élite qui, en l'an 2080, tente de sauver de la casse une androïde devenue plus humaine que les humains. Face à Natural City, le Japon a été notamment représenté par Dragon Head de Joji Iida, qui gagne ses galons de réalisateur international grâce à cette spectaculaire anticipation de la fin du Japon secoué par de gigantesques éruptions volcanique : le film est ainsi moins un "Le Pic de Dante à la nippone" qu'un film d'anticipation métaphysique empreint d'un climat lugubre, totalement désespéré.

    Le retour de Tobe Hooper

    Eclipsé par le succès de son premier film (Massacre à la tronçonneuse, dont le remake a récemment été produit par Michael Bay), Tobe Hooper poursuit depuis plusieurs décennies une carrière faite plus de bas que de hauts. Après avoir réalisé le premier épisode de la série fantastique de Steven Spielberg Disparition, le cinéaste s'est attelé au remake d'un film d'horreur à petit budget, Toolbox Murders / La Foreuse Sanglante porté par l'héroïne de May Angela Bettis. Le résultat est un film d'épouvante claustrophobique proche de Massacre à la tronçonneuse, puisqu'on y retrouve une jeune femme aux prises avec un tueur au faciès horrible et adepte d'outils de bricolage divers. Il est néanmoins peu probable que Toolbox Murders trouve un distributeur français, d'autant que la nouvelle version de Massacre à la tronçonneuse n'a pas reproduit son succès américain dans l'Hexagone.

    Les gagnants

    Ce furent finalement deux productions coréennes, Save the green planet et Deux soeurs, qui ont été couronnées par le jury présidé par le cinéaste hong-kongais Ronny Yu (qui avouera d'ailleurs que ces deux semaines passées au royaume du fantastique lui ont fait découvrir des oeuvres parmi les plus bizarres qu'il n'ait jamais vues !). Difficile à croire de la part du réalisateur d'oeuvres comme La Fiancee de Chucky, Freddy contre Jason ou même Jiang Hu ! Signalons à propos de ce palmarès qu'il confirme la renommée grandissante du réalisateur Kim Jee-Woon après la comédie macabre The Quiet Family et le film de catch Foul King. Deux soeurs, qui avait d'ailleurs reçu le Grand Prix du Festival de Gérardmer, sortira dans les salles françaises au mois d'avril, l'occasion pour un plus large public de découvrir cette oeuvre d'horreur psychologique dans la lignée de Sixième Sens. Quant à Save the green planet, il s'agit d'une comédie de science fiction dont le héros croit que la Terre va être envahie par une horde d'extra-terrestres. Il décide pour y parer d'enlever celui qu'il croit être l'agent numéro un des aliens : le richissime et puissant patron d'une entreprise de produits chimiques. Le doute planera longtemps sur la santé mentale du jeune héros...

    Robin Gatto

    Les site officiel du Festival de Bruxelles

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top