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    Le Ruban blanc
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    488 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 décembre 2012
    Très bon film allemand, original et plutôt réussi dans les ambiances qu'il déploie. Pas de bande originale, de ce point de vue-là, quelqu'un juste avant moi a cité "No Country for Old Men" et je l'approuve.
    Le film se déroule dans les années 1910, dans l'Allemagne monarchique, protestante, rurale et paysanne. A des moments, ça fait un peu western de part les paysages. En le revoyant, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à "Dogville" de Lars Von Trier aussi, un peu.
    Très bons acteurs, bien réalistes.
    Le message du film s'accorde avec son ambiance tendue et un peu froide, mais aussi avec le fait que ça se déroule dans un certain pays. Il se passe des choses atroces dans ce trou perdu, qui ont vraisemblablement une origine humaine. C'est un film qui critique l'ultra-conservatisme moral. Il veut montrer que les esprits sombrent dans la démence dès lors que la vie devient trop réglée, stricte. spoiler: A la fin, le jeune instituteur, le narrateur en voix-off, qui tente d'élucider ce qui se passe, se fait méchamment savonner par le pasteur bien conservateur, qui l'accuse d'être un peu dingue.
    C'est l'hôpital qui se fout de la charité en fait... car le message du film est bien l'inverse. Cet ultra-conservatisme rigide, selon le propos du film, est de nature à rendre la société, en l’occurrence allemande ici, trop rigide, trop froide et trop violente.
    Ces jeunes enfants qui ont dix ans en 1914, ils en auront une trentaine à l'arrivée d'Hitler au pouvoir.
    Vous voyez dans ce film la mise en place d'une certaine démence collective.
    Des plans structurés de façon assez photographique, un peu comme chez Kubrick.
    Et si vous voulez un film allemand qui critique violemment l'Allemagne communiste, voyez "La Vie des Autres". Moins bien, mais vraiment pas mal.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    138 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2009
    "Le Ruban Blanc", c'est une bonne claque dans la gueule de tous les avocats démagos de la modernité au cinéma, ces intermédiaires que l'on nomme critiques trop souvent enclins à faire le tapin pour une intelligentsia à la masse qui nous a vanté ces dernières années tout le bien que pouvaient apporter les techniques numériques au septième art contemporain. Résultat : en un laps de temps très court, les règles se sont figées, plus brusquement et de façon plus sectaire encore qu'à l'époque de l'âge d'or. Alors, si "Le Ruban Blanc" pouvait permettre aux petits cons prétentieux qui se sont récemment pris pour des génies d'aller réviser Bergman, Dreyer, Fassbinder et compagnie plutôt que de s'en tenir à de minces références undergound sympas mais qui n'ont rien apporté, je ne peux qu'applaudir des deux mains ce plébiscité pour un retour à une forme stricte et un fond réfléchi qu'avaient si bien incarné les Européens dans les années 60. Cinéaste inégal, Haneke a ici frappé un grand coup.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 950 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 janvier 2011
    Avec son absence de musique et son magnifique noir et blanc, le film de Michael Haneke fait froid dans le dos et ne manque pas d'originalitè! Ici, le mal court sans que jamais la violence èclate! Même si la Palme d'or du festival de Cannes 2009 n'est peut-être pas le meilleur film de la sèlection ("Le prophète" de Jacques Audiard ètait un sèrieux client et pouvait ègalement prètendre à la Palme), force est de reconnaître que Haneke a rèussi une fois de plus à nous glacer les sangs, en distillant un malaise durant tout le mètrage! "Le ruban blanc" est souvent impressionnant parce que le cinèaste autrichien ne fait que suggèrer avec des images chocs (l'atroce mutilation du fils handicapè de la sage-femme). Des ombres, des lumières, sont là que pour renforcer un message, dont la misère à tous les ètages de la vie au coeur de nos villages d'Europe du XIX et XXème siècle est dènoncèe, avec des acteurs, tous remarquables, qu'ils soient adultes ou enfants! Austère, beau et dèrangeant...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 090 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 janvier 2014
    La palme d’or du Festival de Cannes 2009 a été contestée en raison des liens entre la Présidente du jury, Isabelle Huppert et Haneke. La vision de cet ouvrage du cinéaste autrichien ne plaide pas forcément en faveur du choix d’Huppert même si le film est loin d’être inintéressant. Il convient de revenir en premier lieu sur le message du film vu par beaucoup de critiques et selon les dires d’Haneke lui-même comme l’annonce des prémisses de la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1910 à 1925. Cet avis peut être contesté. Comment faire une généralité d’un comportement isolé ? En effet dans toutes les campagnes de l’époque qu’elles soient anglaises, françaises, espagnoles ou germaniques il devait se trouver des pères incestueux et des ecclésiastiques psychorigides. La vie en communauté restreinte sans beaucoup d’échanges avec l’extérieur compte tenu des moyens de transports limités de l’époque favorisait ce type de comportements et les frustrations nées de la trop forte emprise des notables locaux. De plus, hormis le médecin, les principes d’éducation de tous ces villageois protestants y compris le pasteur, paraissent empreints d’une certaine cohérence et déployés avec un minimum de pédagogie. Haneke affirme que c’est l’embrigadement des enfants qui les auraient rendus mûrs devenus adultes pour suivre aveuglément le chef suprême que fut Adolphe Hitler. Ce propos est démenti par la révolte des enfants. Tout le fondement historique du propos d'Haneke dans « Le ruban blanc » résonne comme une sorte de genèse rétro active de toute son œuvre visant à démontrer le potentiel de violence enfouie dans chaque petite tête blonde. Si les adolescents sadiques de « Funny Game » sont en perte de repère à cause de parents démissionnaires face à leur devoir d’éducation, ceux du « Ruban blanc » le deviennent en rébellion à une éducation trop rigide. « Le ruban blanc » jette un pont entre deux époques diamétralement opposées pour aboutir à la même conclusion : selon Haneke l’homme est intrinsèquement violent avec son voisin dès lors que celui-ci ne lui ressemble pas ou qu’il n’exerce pas une domination affirmée sur lui. Il s’ensuit une certaine méprise sur le sens du film qui n’est qu’un prolongement de l’œuvre d’Haneke, ce qui ne le rend pas moins intéressant. A noter le comportement des enfants en groupe qui rappelle bizarrement celui des enfants tueurs du « Village des damnés » de Rilla Wolf réalisé en 1960, hasard ou hommage du réalisateur dont ça ne parait pas être l’inclinaison première, son cinéma étant très peu référentiel.
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2014
    Un drame à la photographie noire et blanche soignée, qui met en scène un petit village protestant allemand d'avant-guerre où règne une atmosphère lourde et étrange. Les acteurs, en particulier les enfants, livrent un jeu épatant et servent à merveille une histoire troublante, ambigüe, remplie de personnages secrets, aux moeurs rigides. Le final a tendance à laisser le spectateur dans l'ignorance, avec ces non-dits et cette tension qui n'éclate jamais au grand jour. La réalisation semble en fait poser la question des origines du mal !
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 167 abonnés 7 228 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 novembre 2009
    Grand lauréat du 62ème Festival de Cannes, si Michael Haneke s’est vu à de nombreuses reprises attribué des trophées, il a toujours échappé à la Palme d’Or, c’est dorénavant chose faite !
    Le Ruban blanc (2009) est une œuvre glaçante, entièrement réalisée en noir & blanc (sublime), sans musique de fond, juste une voice-over, celle d’un instituteur (que l’on découvrira petit à petit). On y découvre aussi toute une palette de personnages, du premier au second plan, chacun apporte sa pierre à l’édifice, si certains ressortent plus que d’autres (l’horrible médecin, la gouvernante, …), les adultes donnent la répliquent à de jeunes acteurs très convaincants, leurs prestations nous surprennent plus d’une fois. La mise en scène se veut sobre, lente et pourtant, elle nous maintient en haleine à travers un récit passionnant. Perdu au cœur d’un village protestant en Allemagne à quelques jours de la Première Guerre Mondiale, on est surpris par la rigidité des rapports, les propos tenus par certains protagonistes sont foudroyants !
    Michael Haneke allie un récit extrêmement dur, à une esthétique soignée et remarquable. Le poids de la religion et du puritanisme dans toute son horreur !
    Cinephille
    Cinephille

    135 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 octobre 2009
    Il me semble très étrange le processus qui a poussé ce janséniste de Michale Haneke à faire un film aussi violent contre les sociétés patriarcales où les hommes ont droit de vie, de mort, de torture, d'humiliation sur les femmes et les enfants. Esthétiquement c'est extrêmement beau, idéologiquement parlant ça pourrait être très efficace si ça n'avait pas été situé dans l'Allemagne d'avant 1914. La charge est ainsi réduite et il sera facile à ceux que ça arrangera de penser qu'Haneke a juste dépeint la société qui a permis l'avénement du IIIe Reich. Or le propos est beaucoup plus universel et intemporel. La violence contre les enfants existait sous une forme à peu peine moins exacerbée il y a 50 ans en France. Les phénomènes de classes sociales sont également très subtilement évoqués. Bien evidemment la religion en prend également pour son grade en ce sens qu'elle est toujours le terreau des systèmes les plus conservateurs et machistes. C'est au final un film extrêmement fort et qui pourrait utilement rappeler aux contempteurs de mai 68 que la vie avant n'etait facile que pour les hommes de pouvoir.
    Ciemonde
    Ciemonde

    67 abonnés 98 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juin 2011
    C'est avec Le Ruban Blanc, Palme d'or du festival de Cannes 2009, que j'ai pu faire un bon de plus dans ce monde dense et intense qu'est le cinéma. Je suis bien loin de dire que je m'attendais à pareil choc.
    Si on pouvais attribuer le prix du malaise et de la tension permanente à un film, celui ci le remporterait haut la main.
    Rarement une œuvre n'avait laissé autant de traces dans ma mémoire, et ce, pour un certain temps. L'ambiance est si pesante, si lourde, qu'il nous est facile de plonger corps et âme dans cette intrigue à la fois véridique et douteuse. La terreur, est bel et bien présente mais reste toujours en quelque sorte, cachée, voilée.
    Ici, la violence règne. Elle est présente sous toutes ses formes, morale, visuelle, intérieure....Réussissant à s'infiltrer dans chaque parcelle de pensée, à chaque coin de rue de ce village devenu sombre et détraqué. Présence de violences sexuelles familiales, d'enfants voulant en torturer d'autres ou se suicider... Tout cela est maquillé, mais trop peut pour tout nous cacher. Subtile.
    C'est également pour cette raison, que l'étrange mais passionnée histoire d'amour, entre deux jeunes gens issus de cet univers, arrive à nous émouvoir et nous faire apprécier la maladresse d'une relation arrivée là comme un cheveu sur la soupe.
    Ce film dénonce donc, quelques sévices infligés à des enfants, des femmes, des travailleurs, par une société d'adultes à la fois médiocres, notables et sadiques.
    Le tout est rendu avec une telle droiture, une telle délicatesse et une telle justesse que c'en est déroutant. Le contraste entre des personnages à la fois innocents et coupables entraine une certaine confusion, qui amène réflexion et stupéfaction.
    Haneke n'inflige aucun point de vue, il laisse au spectateur son interprétation propre et son indépendance de réflexion.
    C'est probablement une chose aussi bonne que mauvaise, car cela laisse une telle trace au fond de mémoires et d'âmes, qu'elle en devient indélébile, même le temps ne peut plus l'effacer.
    C'est une preuve de la grandeur et de l'ingéniosité du réalisateur, d'avoir su maitriser, à tel point son film, que même si nous pensons qu'il nous a laissé matière à réfléchir, c'est lui qui a amené les réflexions qui nous traverserons l'esprit, frappant.
    En plus de tout cela, la mise en scène est implacable, la photographie en noir et blanc d'une splendeur sans égale, et les acteurs, principalement chez les enfants, sont d'une vérité et d'une force impressionnante!
    Loin de laisser indemne, le film transporte, marque, émeu, et enrage.
    Il faut un grand talent et une certaine intelligence pour réaliser un tel film, mais également pour le comprendre et se former une vision propre.
    Extraordinairement juste, froid, presque glacial...
    carbone144
    carbone144

    70 abonnés 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2012
    J'ai été impressionné par ce film, tant par son esthétisme que par son fond. Le noir et blanc est magnifique, bien travaillé, et correspond parfaitement à l'atmosphère ambiante de ce film. Une histoire proche du documentaire à travers sont aspect illustratif grâce aux décors et costumes qui nous plongent dans le quotidien d'une petite société de campagne de l’Allemagne de l'avant première GM. L'émotion incroyable de justesse dégagée par les acteurs, surtout les plus jeunes renvoient d'autant plus de fascination pour le contenu même du film. La découverte de certaines moeurs ou propos dégagés par les personnages impressionne et laisse perplexe. Certaines séquences et de manière générale tout le film réussit à poser un cadre dramatique sérieux et sombre, mais tout autant envoûtant dans la frayeur. Cette sensation est particulièrement réussie grâce à l'absence totale de bande originale, ce qu'avaient remarquablement réussis les frères Coen pour No Country for Old men et qui avait été souligné. Au delà de la seule réussite du cadre sur lequel repose le film et qui suffit amplement à le réussir, s'ajoute la petite histoire et ses éléments perturbateurs. Histoire parfaitement mêlée à l'esprit général du film. Peut-être que le tout peut paraître compliqué compte tenu du nombre de personnages, beaucoup ayant en commun une certaine ressemblance, qu'elle soit intellectuelle, physique, ou vestimentaire. Mais sinon c'est impeccable.
    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 octobre 2012
    Il existe quelques rares films qu'on reçoit comme une claque, et auxquels on repense souvent, un peu comme un rêve récurent. Incontestablement, "Le Ruban blanc" fait et fera partie de ceux-là, rejoignant en ce qui me concerne parmi les oeuvres traitant du bien et du mal "La Nuit du Chasseur" ou "Breaking the Waves", dont il reprend d'ailleurs curieusement la Siciliana de Bach, dans un film où la musique n'est pourtant présente que quand elle est jouée par les personnages : la baronne (encore une pianiste), l'instituteur, l'orchestre villageois lors de la fête des moissons ou la chorale d'enfants interprétant pour la fête de la réformation "Ein feste Burg ist unser Gott" de Martin Luther mis en musique par Bach.

    Le récit commence par la voix off du narrateur, l'instituteur qu'on devine au soir de sa vie, sur un écran noir. Puis une ouverture au noir sur un plan fixe, nous montrant la chute du docteur dont le narrateur explique qu'elle a été le commencement des tragiques événements de cette année 1913. Nous découvrons ensuite l'instituteur avec sa bonne bouille à la sortie de sa classe, s'étonnant de la sollicitude que Klara, la fille du pasteur, manifeste pour les enfants du docteur.

    Et alors qu'on voit s'éloigner dans le village Klara et ses copines, on se demande avec l'instituteur ce que peuvent cacher ces enfants trop polis, trop sages, trop graves qui évoquent les maléfiques enfants blonds du "Village des Damnés"(celui de Wolf Rilla, pas celui de John Carpenter). Témoins et/ou acteurs des atrocités qui vont bouleverser la quiétude du village, ils partagent tous la particularité de grandir dans la violence institutionnalisée, la frustration et la culpabilisation.

    Certes, les vies des adultes ne sont pas non plus heureuses, que ce soit celle du paysan veuf de sa femme tuée à la scierie, celle du docteur qui montre sa propension à passer du statut de victime au rôle de bourreau dans une scène hallucinante de cruauté où il congédie sa maîtresse, celle des châtelains apeurés, ou celle du pasteur qui au nom de l'amour ligote son fils pour ne pas qu'il meurt de masturbation. Mais eux, au moins, s'accordent le droit d'exprimer leurs sentiments.

    Les enfants ne se voient pas octroyer ce droit, et le symbole de ce dressage au nom de la morale puritaine est le ruban blanc que le pasteur impose à Klara et son frère, symbole de la pureté à laquelle ils doivent aspirer constamment, et qui s'oppose au noir de l'uniforme que la plupart de ces angelots porteront trente ans plus tard. La symbolique de ces couleurs explique le choix du noir et blanc, ainsi que l'association que fait Haneke aux photographies de cette époque. Loin d'être expressionniste, la superbe photographie de Christian Berger joue sur l'opposition du noir et du blanc d'un plan à un autre, et non sur le contraste créé dans un même plan à l'aide de l'éclairage.

    Comme le souligne Haneke dans une interview, le narrateur débute son récit en disant : "J'ignore si ce que je veux vous raconter est totalement véridique ; j'en connais une partie seulement par ouï-dire." Le spectateur est d'emblée plongé dans l'incertitude, ce qui place bien "Le Ruban blanc" dans la continuité de l'oeuvre d'Haneke. Et, alors qu'un des enjeux dramatiques du film est de parvenir à identifier le ou les auteurs des événements, la survenue de la guerre et l'éloignement de l'instituteur nous laissent dans la même incertitude quant aux faits : car l'essentiel se situe ailleurs, dans la description de la genèse d'une des pires monstruosités de l'histoire de l'humainité.

    Dans la même interview, Haneke se définit comme "un petit peu perfectionniste". Ce souci kubrickien de la maîtrise de tous les aspects du film s'est notamment manifesté dans le casting ; celui des acteurs ou des figurants, où il a privilégié les visages "à l'ancienne", allant chercher jusqu'en Roumanie des figurants à la peau tannée par le soleil. Mais c'est pour le choix des enfants que le processus a été le plus long, prenant plus de six mois. Après avoir casté plus de 7000 enfants, en évitant les agences spécialisées car les enfants sont déjà "gâchés" par les séries télévisées, il a en finalement sélectionné une trentaine dont dix se sont vus attribuer les rôles principaux au bout de nombreux essais. Ce travail préliminaire explique l'extraordinaire force du jeu de ces enfants acteurs. La scène où Anna répond à son petit frère de 5 ans à propos de la mort est bouleversante de justesse, comme celle où le cadet du docteur vient offrir à son père ce qu'il a de plus cher. On est à des années-lumières du jeu stéréotypé des pauvres acteurs du "Petit Nicolas"...

    Je m'étais demandé si l'attribution de la Palme était due à la présence de l'actrice de "La Pianiste" à la tête du jury, ou au souci d'éviter une deuxième palme française consécutive en récompensant "Un Prophète" un an après "Entre les Murs". La vision de ce film à la fois captivant et oppressant, structuré par une maîtrise absolue des différents pupitres de la cinématographie : construction scénaristique, mise en scène, montage, photographie, et direction d'acteur, suffit à justifier la consécration du "Ruban blanc", appelé à rester comme une des grandes Palmes d'Or, aux côtés du "Guépard", d'"Apocalypse Now", de "Mission" ou d'"Elephant".

    http://www.critiquesclunysiennes.com
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 12 juin 2015
    Mon père m'avait dit : « A quoi ça sert que t'ailles voir "Le Ruban blanc" ? Je sais déjà par avance que tu vas t'ennuyé, c'est un film nommé à Cannes donc à mon avis tu va forcément lui mettre zéro ! » A cela j'ai répondu : « Je n'ai jamais mis zéro à un film d'Haneke. » Au moins maintenant deux choses sont sûres : d'une part c'est que mon père doit bien se marrer en lisant cette critique, et d'autre part c'est que le temps où Haneke était capable de faire des films comme "Benny's video" est clairement révolu. J'ignore encore ce que la critique presse a pu trouver à ce film (même si au fond de moi j'ai déjà ma petite idée) mais je reste interloqué qu'on puisse encenser un film qui, à mes yeux, représente clairement une forme dégénérée de cinéma. Oui, ça parait violent de dire cela d'un film, mais après tout : beaucoup n'hésitent pas à balancer les pires vacheries sur des gros blockbusters sans se justifier une seule seconde, je ne vois donc pas pourquoi de mon côté je me priverais, surtout que contrairement à ces derniers, j'entends de mon côté expliquer mon choix de vocabulaire. Tous ceux qui sont allé voir le film savent que je n'exagère même pas. Et le pire, c'est que dans tous les dialogues, vous n'avez pas l'intonation des acteurs qui va avec ! A chaque phrase, on croirait assister à une leçon d'orthophoniste. Qu'une petite famille bourgeoise se mette à parler comme ça entre eux... bon allez, passe encore... MAIS NON ! Tout le monde parle comme ça dans le film ! La fille, l'ambulancier, le concertiste qui rend visite : toooous ! Le pire, c'est que c'est là ostensiblement un choix de la part d'Haneke ! Cette façon de jouer va avec le reste du film. L'image et le son traduisent une volonté flagrante d'être le plus simpliste et rigide possible dans la forme : dont un noir et blanc hideux copié de "La haine". Les plans sont immobiles et interminables. La plupart des choses qui s'y passent sont d'ailleurs presque systématiquement hors-champs ; quant à l'espace sonore, il n'est habité que par des dialogues monocordes ! « A quoi bon ? » me diriez-vous ? « Mais c’est pour faire ressentir la déchéance de ces petits enfants ! » semble répondre Haneke ! OK... Soit... Mais seulement voilà, pour moi ce type de démarche, surtout quand elle ne présente AUCUN renouvellement ni AUCUNE dynamique, ça n’entraîne qu'une seule chose à mon sens : l'ennui ultime ! Alors oui, je veux bien qu'à deux trois instants, un plan de dix secondes parvient à retranscrire la solitude et le désarroi des habitants... Bref, on a environ une à deux minutes cumulées où ce minimalisme traduit quelque de PLUS par rapport à ce qui a été déjà dit plus tôt. Une à deux minutes sur plus de deux heures !!! Le reste n'est que répétition sur répétition ! ...Et pour la presse, ce genre de film ça passe ?!! Mais bien sûr que ça passe ! Et vous savez pourquoi ? Parce que c'est Michael Haneke qui l'a fait ce film ! Il est comme Tim Burton ce mec ! Il peut faire ce qu'il veut maintenant ! Plus c'est gros, plus ça passe ! Si encore il faisait l'effort d'élaborer un univers ou de construire un cheminement empirique, il pourrait se planter, et ça se verrait ! Mais par contre, en ne faisant aucun effort, en faisant du too much ou du minimalisme sec, là on se retrouve avec le niveau zéro de la création donc rien à critiquer, si ce n'est le vide lui-même. Mais comme c'est Haneke, on dit que le vide est un plein entre ses doigts d'artiste et que ce "Ruban blanc" n'est qu'une brillante expression d'un cinéma épuré à l’extrême qui n'en transcende que mieux les émotions ! Désolé, mais moi je ne suis pas ce genre de cinéphile là... Si Haneke voulait nous émouvoir sur un "trisomique" pas trisomique, il fallait qu'il aille au-delà de deux simples heures consternantes illustrant péniblement la décrépitude des enfants ! Des enfants qui me chagrinent parce qu'ils ne sont pas trisomiques ou pleurent pour rien, j'en ai déjà plein tout autour de moi dans le monde réel : je n'ai pas besoin de Michael Haneke pour les voir tels qu'ils sont. Désolé Michael, mais tu ne m'apprends rien en me montrant que les gens vieillissent et que c'est triste : ça je le savais déjà. Par contre, la seule chose que j'ignorais, et que ton "Amour" (qui sortira quatre ans après cette chose) m'a pris, mais à part ca tes films ont mal vieillis, et que ton cinéma aussi s'est décrépi depuis "La pianiste" (à part "Amour" qui est un très bon film!). Il serait peut-être temps de penser à la retraite avant de nous sortir des autistes "inautistes"...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 juin 2012
    Que dire d'autre de ce film sublime de Michael Haneke à part que c'est tout simplement un incroyable et épatant chef-d'oeuvre ( que de pléonasmes en une seule phrase ! ) . Non , on ne peut que tirer son chapeau face à un long-métrage qui mérite amplement sa palme d'or tant tout est dans le souci de perfection . Le Ruban blanc se situe dans un petit village au vingtième siècle , à l'aube de la Première Guerre mondiale ( en 1913 exactement ) . C'est un village allemand où se déroulent des faits étranges , des incidents suspects ( spoiler: le point de départ étant l'accident du médecin qui est tombé à cause de câbles qui avaient été installés là volontairement
    ) , des drames . Le film est l'occasion de faire le portrait de l'Allemagne protestante , assez rigide et stricte ( l'éducation des enfants est des plus dures : on retiendra notamment la punition des enfants du pasteur qui sont fouettés et aussi la scène où le pasteur reproche à son fils de s'être "abuser les nerfs les plus fins de son corps" ) . Le film est ponctué de moments bouleversants ( spoiler: le petit enfant recueillant l'oiseau blessé et l'offrant à son père après que celui-ci ait perdu le sien et bien évidement ce moment où la jeune fille Anna raconte à son petit frère l'issue de la vie et en particulier la notion de la mort
    ) et durs ( spoiler: les larmes bouleversantes et les cris intenses du jeune trisomique défiguré et aveuglé , les propos que tient le médecin face à la sage-femme et sa maîtresse
    ) . La mise en scène est vraiment fabuleuse avec l'utilisation d'un noir et blanc extraordinaire , la photographie , la forme , la qualité visuelle ... tout y est . Le Ruban blanc c'est vraiment un long-métrage où chaque plan _ beaucoup de plan-séquence dont un sur une porte fermée mais même les plus banaux en apparence tels qu'un plan sur un visage d'enfant_devient une pure merveille esthétique et artistique .
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 23 mai 2012
    Je n'ai pas accroché du tout.... Il m'arrive pourtant d'adorer des films plutôt difficiles, gênants ou dérangeants, et surtout beaucoup moins grand public que des productions américaines "grand spectacle" (à coups maintenant surtout d'effets spéciaux infographistes) mais avec Michael Haneke, vraiment, je coince complètement... je ne trouve rien qui m'enthousiasme. Cette réalisation m'a peut être trop rappelé celles d'Ingmar Bergman auxquelles je n'ai jamais adhéré outre mesure, pour ne pas dire pas du tout... Je reconnais que les acteurs s'en sortent bien mais j'ai eu un mal fou à tenir le coup pendant 2 heures et 24 minutes.... Ma consolation est de penser qu'il est très bien toutefois qu'il en soit ainsi. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, je respecte ceux qui sont des inconditionnels de tels réalisateurs. Si nous aimions tous les mêmes choses, les échanges de point de vue seraient inexistants et la vie n'aurait aucun charme.
    Christian B.
    Christian B.

    12 abonnés 696 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 septembre 2013
    Ennuyeux comme pas possible , le seul mérite c'est de tenir 2h17 pour visionner tout le film sans s'endormir , j'avai envie de le voir vu qu'il avait eu une palme d'or à Canne et que c'était Hanneke, ben j'aurai du éviter .....
    Nicothrash
    Nicothrash

    291 abonnés 2 914 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2012
    Haneke a toujours cette facilité à filmer des choses dures avec une froideur et une rigueur incroyable mais cette fois, ce "Ruban Blanc" laisse passer beaucoup d'émotions pures à l'instar de son dernier film en date : "Amour". De ce fait, ses oeuvres paraissent bien plus accessibles sans pour autant dénaturer son travail, la preuve par l'image avec un noir et blanc sublime qui appuie d'autant plus la retranscription d'une époque lointaine de 100 ans et heureusement révolue, du moins en très grande partie, une époque où l'éducation ne pouvait être que stricte et religieuse mais d'une hypocrisie flagrante lorsque l'on voit d'une part le résultat de cette éducation parfois violente sur les enfants et d'autre part ce même résultat sur le monde des adultes tous plus méprisables les uns que les autres. Des conséquences d'autant plus importantes que la scène se déroule au sein d'un petit village isolé. Les acteurs sont époustouflants, notamment les enfants, magnifiquement dirigés et Haneke met en exergue de manière extrêmement réaliste et sobre les secrets de famille honteux, les non-dits en vigueur à cette époque par une violence cruelle mais aussi par la dureté de certains mots, aussi efficaces que des coups. Autant le dire, les 2h20 ne se font pas du tout ressentir et le récit est passionnant et choquant à la fois, cette fresque est une flagrante réussite et la Palme d'Or n'est vraiment pas usurpée, j'aurai juste aimé une fin un peu plus claire mais cela reste un détail insignifiant face à la virtuosité de ce réalisateur hors du commun. Bravo.
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