Les adultes ne le savent peut-être pas mais les jouets profitent de notre inattention, de notre sommeil, de notre absence, pour prendre vie, pour vaquer tranquillement à leurs occupations. Non, je ne prends pas de LSD, je suis tout simplement attentif à ce qu'il se passe autour de moi. Je vous assure qu'une Barbie au boulot à bougé la tête d'un micro centimètre vers la droite, profitant que je faisais les lacets d'un marmot. Je ne sais vraiment pas pourquoi mais depuis on m'appelle "le dingue". Mais un jour, un jour mes amis, j'aurais la preuve de ce que j'avance. En attendant, je me contente de graduer le sol à la craie et de filmer la salle de jeux en permanence. On ne sait jamais.
Et même si l'intrigue en elle-même n'est guère originale, puisqu'il s'agit d'une guéguerre entre un jouet ancien (Woody le cowboy) et un jouet moderne (Buzz l'Eclair), le film mérite sa place dans l'histoire du cinéma, car c'est le premier film entièrement conçu en images de synthèse. Cet exploit qui a nécessité 3 ans de travail et beaucoup d'efforts chez Pixar, a été pleinement récompensé. Ce qui rend le film si épatant, ce n'est pas seulement les innovations techniques liées à la qualité de l'animation, mais aussi ses personnages de toys qui n'ont pas de points communs avec les traditionnels héros disneyens ; ils sont bien typés et n'ont rien de puéril.
L'intrigue au déroulement logique est richement pourvue de rebondissements, de suspense et d'une sacrée dose d'humour. Certaines trouvailles et dialogues font aussi le bonheur des adultes, le film fonctionne à divers niveaux et a donc quelque chose à offrir pour tous les âges. En tout cas, une chose est sûre : on ne regardera plus jamais ses jouets (enfouis au grenier ?) de la même façon... Une rêverie merveilleuse et originale qui marquait les grands débuts du studio à la lampe.