Mon compte
    Zero Theorem
    Note moyenne
    2,6
    1511 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Zero Theorem ?

    207 critiques spectateurs

    5
    17 critiques
    4
    39 critiques
    3
    56 critiques
    2
    55 critiques
    1
    26 critiques
    0
    14 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Flaw 70
    Flaw 70

    254 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juin 2014
    Terry Gilliam est un réalisateur brillant qui aime à créer des univers fantaisistes qui demande une pleine attention de son spectateur pour déceler toute les pépites et interprétations que possède ses films. En ça il a accouché de deux magnifiques chef d'oeuvre que sont Brazil et Twelve Monkeys mais aussi livré de très bon film comme lors de ses années Monty Python ou encore Las Vegas Parano. Mais ses dernières années il semble s’être fourvoyer avec un film de studio sympathique mais oubliable ( Les Frères Grimm ), un film totalement passé inaperçu ( Tideland ) et le décevant Imaginarium du Docteur Parnassus. Un période de sa vie qui fut aussi troublé par les échecs successifs de son adaptation de Don Quichotte qui fut un véritable projet maudit mais dont Gilliam se refuse à lâcher prise, ce qui révèle un caractère obstiné et bien trempé. J'aime beaucoup ce cinéaste et l'avoir vu livré des films qui devenait très moyen m'attristait beaucoup et le voir faire avec son nouveau film un retour au source salutaire m'a fait un bien fou surtout qu'il s'agit clairement de son meilleur film depuis 16 ans. Mais néanmoins Zero Theorem n'est pas un grand Gilliam et ferrait presque partie de ses films les plus faibles quand on le compare à ses films d'avant le 21ème siècle comme Brazil, dont il est le fils spirituel mais qui ne tiens clairement pas la comparaison face à ce bijou. Car les thèmes de ses deux films sont extrêmement similaires mais la ou Brazil avait un approche orwellienne, Zero Theorem sera plus une oeuvre kafkaienne, même si les deux optiques sont très proches, il y a néanmoins des différences notables. Le film est donc une critique virulente de la société et même de la vie, que ce soit la publicité qui nous poursuit même dans nos rêves spoiler: ( un panneau publicitaire qui se trouve être l’île paradisiaque ou Qohen retrouve Bainsley )
    et notre quotidien, la surveillance obsessionnelle d'un société insidieuse et dictatrice, l’interdiction de l'individualité et de vivre pleinement spoiler: ( la scène très drôle du parc avec les panneaux d'interdiction )
    ou encore la technologie qui pousse à l'isolement et à la solitude. D'ailleurs Gilliam est parfois dépassé dans son propos, certains aspects de son film sont trop vieillot et ne son plus vraiment d'actualité ce qui fait que certains sens du film seront trop nébuleux et difficile à saisir. Sinon les personnages et les dialogues sont savamment écrit apportant une ironie et un ton sarcastique des plus appréciables, et l'univers dans lequel les personnages évoluent est savoureux que ce soit le site internet, le travaille de Qohen, la ville ainsi que l'habitat du héros, tout est pensé avec minutie avec un soin du détail imparable. Par contre la fin représentera un non sens qui est difficile à comprendre de prime abord mais qui finalement, après réflexion, souligne l'aspect paradoxal du film même si elle aurait pu être fait de manière moins grossière. Finalement le film est la représentation parfaite du Zero Theorem spoiler: ( la vie est insensé )
    et plus que d’être un film sur l'impérialisme de la bureaucratie, c'est avant tous un film sur la vie, l'isolement, la folie et la peur du quotidien ( s’embourber inexorablement dans la routine ). Gilliam prône la folie et la fantaisie pour s'extirper de ce cauchemar car lorsque l'on vit dans un monde détraqué pourquoi ne pas être aussi détraqué que lui pour ce démarquer, il préfère l'unique que le communautaire. En soit le parcours psychologique du personnage est extrêmement intéressant et complexe, qui finalement donne sens au film une fois la nature du personnage comprise, spoiler: en faite quasiment aucun des personnages du film ne sont réelles et tous ce passe dans la tête de Qohen, avec la représentation du "nous" comme à chaque fois qu'il se défini, il fait référence à ses différentes personnalités. Son ami est en faite sa conscience, Management est sa part d'ombre, Bob est son lui jeune tandis que Bainsley est son fantasme, son idéal à atteindre. D'ailleurs chacune de ses figures seront influencé par l'univers qui l'entoure, Bainsley, une actrice érotique d'un site qu'il fréquente, l’île paradisiaque sera issue de la pub comme sa représentation de son subconscient ( le trou noir ). Une fois que le personnage cessera de dire" nous" pour dire "je", c'est à ce moment précis que ça vie ce détraque complètement, qu'il se rend contre de sa condition, l'emploi du je rend mourant Bob, et chacun des personnages sorte de sa vie au moment ou il se rend compte de leurs inexistence.
    . Cette analyse n'engage que moi mais c'est comme ça que j'ai compris le film et qui me parait plus sensé et pertinent dans ce sens surtout que Gilliam se fait un malin plaisir de ne jamais répondre aux questions posé et laisse libre cours à la réflexion du spectateur. Comme le sous-texte religieux qui se veut naturellement difficile à saisir et qui fait une parallèle judicieuse avec la condition de Qohen. Pour le casting c'est un sans faute, ils sont tous très bon même si ils n'ont que des petits rôles pour certains ( Matt Damon, Tilda Swinton ) mais on retiendra surtout un Christoph Waltz parfait comme à son habitude et Mélanie Thierry qui s'impose comme la révélation du film. C'est une actrice française sous exploité malgré son talent indéniable, elle est ici vraiment excellente. Pour la réalisation, Terry Gilliam fait preuve d'un soucie du détail savoureux dans l'univers qu'il dépeint et arrive à rythmer son film de cette folie douce qui le caractérise ce qui fait que l'on se laisse emporter dans son délire et qu'on ne s’ennuiera pas devant la projection. Sinon sa mise en scène est très maîtrisé mais elle ne connaîtra jamais de fulgurance, elle est élégante et inspiré mais ne ferra pas date dans la filmographie de son auteur. En conclusion Zero Theorem est un très bon film, intelligent et inventif mais qui doit jongler avec trop de défauts dans son propos pour que celui-ci s'impose comme un grand film. Parfois trop confus dans sa démarche ou trop en retard sur son temps, le film à néanmoins un charme indéniable qui emporte l'adhésion.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 830 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 septembre 2014
    Gilliam a été un auteur que j'ai adoré durant ma prime jeunesse avec des films comme Brazil ou l'armée des douze singes (surtout ce dernier d'ailleurs) et j'apprécie toujours de voir l'un de ses films même s'ils ne sont pas tous réussis... Parce que lorsque l'on a l'esprit aussi tordu que Gilliam si on n'ordonne pas un minimum ses idées ça veut vite donner une sorte de capharnaüm vide de sens.

    Et c'est malheureusement ce qu'est ce Zero Theorem. Ce n'est pas un film antipathique, j'ai envie de l'aimer et j'y arrive un peu, mais bon, dieu que c'est vain, dieu que ça se prend au sérieux alors qu'en fait tout était là pour faire "autre chose" de bien plus intéressant en changeant quelques petits trucs pour rendre le tout ne serait-ce que plus intéressant.

    C'est un film qui n'a ni queue ni tête où Gilliam pousse le délire jusque dans ses derniers retranchements, la logique n'a plus cours ici et malheureusement il nous laisse sur le côté, on regarde ça, soit ennuyé soit fasciné, mais jamais impliqué réellement dans les enjeux perchés du film, ça me fait un peu penser à the fountain dans le genre de film batard qui part de bonnes idées et qui donne finalement un gros n'importe quoi.

    Pourtant il y a plein de trucs à sauver, les décors (ça me fait mal de dire du bien des décors parce qu'en général si on en vient à parler des décors c'est que l'on a rien de bien à dire sur le film), l'ambiance générale du truc, mais surtout la mise en scène de Gilliam que j'apprécie tout particulièrement, il a le don pour faire ressortir l'étrangeté de chaque scène, dommage que ça soit pour filmer du vent. Et même, l'idée à la base du Zero Theorem est intéressante, chercher à prouver que l'univers n'a pas de sens, c'est une excellente idée ! Mais j'ai cette triste impression que Gilliam s'est perdu en chemin emporté par sa propre folie créatrice.

    Je suis donc déçu, pas profondément déçu, mais déçu tout de même et je comprendrai que quelqu'un haïsse ce film, cependant je vois malgré tout toutes les bonnes intentions (dont l'enfer est pavé), les bonnes idées et la généreuse folie du projet et rien que pour ça j'ai envie de le sauver, c'est différent, ce n'est pas bien ou même bon, mais c'est différent, c'est barré, c'est fou et même si ça se viande un peu, que ça n'arrive pas à ses objectifs ambitieux, ben je n'ai pas passé un si mauvais moment j'ai vu un monde dans lequel beaucoup de choses étaient possibles et ça m'a rappelé le spectre de Brazil (qui lui est bien mieux réussi). C'est à réserver aux amateurs du cinéma de Gilliam avant toute chose !
    Dandure
    Dandure

    152 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 juin 2014
    Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: dans le futur, fumer sans cigarette ne tue pas plus que le ridicule.
    Le futur selon Gilliam n’a pris une ride depuis Brazil. Malheureusement Terry, si ! Finie la démesure de l'absurde! Cloîtré dans une église très joliment abandonnée, il s’engage sur un tout petit grand huit clos, mécanique, poussif et saccadé qui tourne en rond comme un ruban de Möbius. Au milieu trône un trou noir qui vide de leur substance métaphysique toutes les bonnes idées. Le scénario finit par sombrer dans son bouillon brouillon et se noie dans la tasse d'une narration trop diluée. Très à l'aise à faire de la réalité un théâtre, l'artisan baroque s'essaye aussi aux fantaisies virtuelles et rate son sujet avec quelques générations de retard.
    Acidus
    Acidus

    629 abonnés 3 656 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juin 2014
    Terry Gilliam m'a moyennement convaincu avec son "Zero Theorem" à l'univers attrayant mais au scénario ronflant. L'histoire se compose de beaucoup de vide relié par quelques bonnes idées ici et là. Les réflexions soulevées (notamment sur le sens de la vie) ne sont soit pas assez poussées, soit soporifiques. Ce constat colle parfaitement avec le reste du film qui, si l'on fait abstraction de l'excellente performance Christoph Waltz, tombera vite dans l'oubli.
    felix-cobb
    felix-cobb

    16 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 juin 2014
    Alors que les critiques fustigent Zero Theorem, et que sa distribution demeure affligeante, je suis convaincu par le retour attendu de Terry Gilliam à la science-fiction, genre que le réalisateur affectionne, et dans lequel est bâti son intimité et sa recherche philosophique.

    En effet, bien que Zero Theorem soit construit sur des fondations fébriles en terme de budget et de production (on connaît bien les difficultés de Gilliam à mettre en oeuvre ses projets les plus ambitieux, cela étant peut être dû à la manque de confiance des producteurs), celui-ci replonge dans la fable philosophique de Terry Gilliam que l'on a principalement identifié dans Brazil, d'où certaines similitudes avec celui-ci, soit un futur proche déjanté où l'individu devient mécanique au service de grandes entreprises, et un personnage isolé (celui de Jonathan Pryce dans Brazil), perdu, fantasmant auprès d'un ange rêvant de s'échapper et de sortir du système. Porté par un irréprochable Christoph Waltz, le film réussit à s'identifier, et à construire une image, une idée bien solide. Cette image, c'est celle d'une société désorientée, corrompue par l'égoïsme et la culture de l'image de soi. Cette idée est parfaitement illustrée lors d'une scène où Qohen, le personnage principal, se retrouve au milieu d'une fête, dans laquelle chacun danse au rythme de la musique à travers leurs écouteurs; en apparence, ce sont des êtres joyeux, sociaux, mais en réalité, chacun, seul, cultive sa joie pour soi même. Or, le personnage interprété par Waltz contraste évidemment cela, puisque celui-ci est seul, perdu dans ses pensées, avec lui-même (ce qui explique pourquoi il parle de lui à la 1ère personne du pluriel) et inlassablement triste.

    Le métier de Qohen consiste à résoudre des abstractions mathématiques, et cela au service du Théorème Zéro, voué à démontrer que la vie n'a pas de sens. Or, ce qui est émotionnellement puissant dans le film, c'est de constater l'inutilité de ce théorème indémontrable à travers Qohen. Comme le dit Qohen à un moment, "Pourquoi prouver que toute cette vie n'a pas de sens ? ". Là réside tout l'intérêt du film, bien qu'il soit par moments irrité par la surenchère technologique ou bien, à souhait, le manque de travail sur le personnage joué par Mélanie Thierry (analogiquement celui de Jill Layton dans Brazil). En effet, Qohen est touchant, car il est le seul à ne pas avoir perdu le sentiment humain qu'est l'angoisse, l'angoisse du vide, du néant, de l'existence, du sens de la vie. Ainsi, Qohen est perturbé à l'idée de ce Théorème, alors que le reste de la société continue de vivre superficiellement. Sa seule échappatoire est celle d'une réalité virtuelle. Mais, finalement, dans un dernier élan de bonté et d'humanité, Qohen cède à l'angoisse, au trou noir qui réduit tout à Zéro. En cela, Terry Gilliam fait à la fois de Qohen son héros, son personnage le plus humain, et la victime d'une société malsaine qu'il prend plaisir (ou non) à tourner en dérision.
    tixou0
    tixou0

    638 abonnés 1 972 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 juin 2014
    Presque 30 ans après, on se croirait revenu dans l'univers de "Brazil", juste actualisé, évidemment, un poil plus coloré à l'image, mais tout aussi désespéré et anxiogène (même si la police ne surgit plus à tout moment, "Big Brother", alias "Management" surveillant tout à - faible - distance). Tout le monde est connecté. "Qohen", un as des combinaisons informatico-mathématiques, en particulier, qui en attendant Godot (un rappel téléphonique hypothétique lui tenant lieu de raison de vivre), est 24/24 (ou peu s'en faut), et 365 jours/an attaché au piquet (ses ordinateurs). Alors que Brazil était au moins onirique et poétique, dans "The Zero Theorem", le rêve est un programme comme les autres. Ce quasi-huis clos (une église désaffectée et en partie ruinée en décor unique, ou peu s'en faut) pour une dramaturgie abstruse à 4 personnages principaux (Qohen, sa "muse", son superviseur, le "stagiaire") ne sait pas renouveler ses gammes. Résultat : au bout de 20 à 30 minutes (maximum), on s'ennuie ferme (ai même vu des spectateurs, placés en bout de rang opportunément, quitter discrètement cette AP, "unique en France", avec quelques mots de Gilliam en prologue). Mélanie Thierry (qui accompagnait le "maître" lors de la présentation, sans piper mot - Gilliam s'en est amusé, la traitant de "Garbo") ne réussit jamais à rendre son personnage d'hétaïre virtuelle consistant. Mais le plus triste est la contre-performance de Christoph Waltz en chercheur de "théorème" : glabre et atteint de TPM (trouble de la personnalité multiple) pour l'anecdote, il est littéralement transparent, insignifiant - très mauvais héritier de Sam Lowry alias Jonathan Pryce... Les caméos de Tilda Swinton et Matt Damon sont plus convaincants ! Très, très décevant, ce "sens de la vie"....
    Lyon W.
    Lyon W.

    19 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 juin 2014
    Petite arnaque d'auteur qu'on devrait encore aimer. Le film va dans tous les sens et nul part, comme sa camera et son personnage principal d'ailleurs. Le scénario est tricoté rapidement, les personnages dessinés à la va-vite. On a un peu l'impression d'être à une fête où l'on ne connait personne et où personne ne veut s'adresser à nous, avec des gens sous substance qui parleraient de choses qui ne nous concernent pas et qu'on serait obligé de voir jouer à la console sans connaitre les règles du jeu. Un tunnel d'ennui multicolore.
    Sloughi
    Sloughi

    13 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juin 2014
    ZREO THEOREM ou le grand retour de Terry Gilliam. Avec ce contre rétro-futuriste, cette histoire d'amour impossible Terry Gilliam nous entraîne, une fois de plus dans un univers déjanté, profondément original, incroyablement inventif. Porté par un duo de choc avec Christoph Waltz en programmateur informatique renfermé sur lui même et Mélanie Thierry qui va peu à peu lui faire prendre conscience de la nécessité de s'ouvrir au monde et aux autres, il nous offre un regard sur le monde de demain, ou malgré les avancées technologiques demeure la seule grande question: l'amour.
    Un pur moment de bonheur cinéphilique.
    ffred
    ffred

    1 512 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 juin 2014
    Après un Imaginarium du Docteur Parnassus passablement raté (2009), on avait quelques craintes quant à ce nouveau Terry Gilliam. Elles sont justifiées. On peut reprocher à ce Zero Theorem exactement les mêmes choses...en pire. On a l'impression que le metteur en scène ne nous fait plus qu'un best of de tous ces films, qu'il recrache en une bouillie lourde et...
    cylon86
    cylon86

    2 272 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 juin 2014
    Dans un Londres futuriste, très orwellien, où une autorité suprême appelée Management surveille tout le monde, l'informaticien Qohen Leth vit reclus dans une vieille chapelle en travaillant sur des équations et d'improbables probabilités. Mais travailler sur ces équations n'est qu'une occupation secondaire pour lui qui attend ce qui compte le plus à ses yeux : un coup de téléphone qui lui révélera le sens de son existence. Travaillant sans relâche sur un théorème censé démontrer que la vie est dénuée de sens, Qohen voit ses habitudes et son petit monde s'écrouler au contact de Bainsley, une jeune femme pleine de charme. Avec ce "Zero Theorem", Terry Gilliam nous plonge dans un univers dont il a le secret, qui n'est pas sans faire penser à son "Brazil". Les sources d'inspiration du film sont d'ailleurs parfois un peu trop visibles et le scénario finalement assez classique mais tout cela ne manque pas d'intérêt. Le personnage principal, incarné par un Christoph Waltz chauve et névrosé, se raccroche à ses illusions, persuadé que sa vie a un sens car il ne peut le concevoir autrement, alors que tout autour de lui semble dire le contraire. On pardonnera donc au film ses faiblesses pour mieux se plonger dans cet univers visuel un peu barré et un peu fourre-tout, que nous propose Terry Gilliam, dont le sens de la mise en scène n'est plus à prouver. Son aptitude à nous captiver et à choisir soigneusement son casting (Mélanie Thierry est joliment filmée, Matt Damon semble prendre un malin plaisir à jouer son rôle de grand patron, David Thewlis, Tilda Swinton, Peter Stormare et Ben Whishaw sont également de la partie) rend ce théorème fortement fascinant, à défaut d'être parfait.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 juillet 2014
    Chef d'oeuvre. Mais les "critiques officielles" ont beau jeu de comparer avec Brazil qui n'a RIEN A VOIR ! Comme pour Spielberg si l'on compare Jurassik Park à la Liste de Schindler !
    Brazil était un chef d'oeuvre d'anticipation politique sur une société de surveillance et l'autoritarisme consécutif. The Zero theorem est une fable mystique sur l'existentialisme et la finitude; qui aborde également l'abrutissement professionnel de la société de marché et qui chuchote à chaque scène: "n'oublies pas de vivre".
    Julien D
    Julien D

    1 115 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juin 2014
    La thématique récurrente dans les réalisations de Terry Gilliam qu’est la limite floue entre le réel et ce qui ne l’est pas (qu’il s’agisse, selon le film, de rêves, de folie, d’hallucinations sous acide ou de contes de fées) ne pouvait pas échapper, en cette ère du tout-numérique, à la question du monde virtuel. Pour cela, le réalisateur revient sur le genre de l’anticipation rétro-futuriste, et ce près de trente ans après son premier chef d’œuvre post-monty-python, Brazil, dont le rapprochement avec ce Zero Theorem est évident tant l’univers visuel cyberpunk-absurde et le parcours kafkaïen suivit par le personnage central de chacun des deux films sont très similaires, mais avec pour principale différente de fond que cet effrayant avenir orwellien soit plus coloré et ne soit plus aux mains d’un état bureaucratique mais d’une multinationale omniprésente. L’interprétation de Christoph Waltz n’est pas très convaincante, son rôle d’informaticien compulsif et aux troubles de la personnalité étant assez dur à cerner. Le scénario foutraque et la direction artistique résolument fourre-tout ne sont pas pour rien dans l’impression de flou que nous impose le visionnage de ce film inclassable, mais le reste du casting (à commencer par Mélanie Thierry, Tilda Swinton et tous les autres acteurs nous offrant des apparitions surprises) et l’inventivité dont fait preuve Gilliam pour mettre en scène des interrogations métaphysiques abstraites font,au moins pour les initiés, de son nouveau film un pur moment de bonheur.
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    298 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 octobre 2014
    Terry Gilliam a toujours été un peu en marge de ce qui ce fait traditionnellement à Hollywood, pour s’en convaincre, il suffit de voir sa filmographie ("Sacré Graal !", "Jabberwocky", "Brazil", "Les Aventures du baron de Münchausen", "Las Vegas Parano", "L' Armée des 12 Singes", "Tideland"…). Après les catastrophiques évènements qui ont plombé son "Don Quichotte" et le succès relativement faible de ces trois dernières péloches ("Tideland", "Les Frères Grimm" et "L' Imaginarium du Docteur Parnassus"), on a cru que le vieux briscard british rendrait définitivement les armes pour profiter d’une retraite bien méritée…que nenni les gens !! Voici notre ami Terry qui revient avec une nouvelle tentative de dystopie aliénante avec "Zero Theorem" : l’histoire se déroule dans un futur ultra high-tech où tout et tout le monde est connecté. Qohen, qui travaille depuis longtemps pour le compte de Management, est un homme refermé sur lui-même qui adore travailler mais déteste les bains de foule. Quand Management lui demande de bosser sur un projet très spécial tout en restant chez lui, il est ravi et accepte sans concessions. Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que ce projet allait peu à peu lui phagocyter sa vie…Je sais ce que vous allez vous dire : « mais ça ressemble vachement à son film "Brazil", il a donc fait un remake ? ». Et pour être tout à fait franc, vous n’êtes pas loin de la vérité car "Zero Theorem" n’est pas vraiment un remake de "Brazil", mais plutôt une ré-adaptation moderne : à la place de l’administration à outrance nous avons ici une totale addiction aux ordinateurs et au net, la quête de la liberté personnelle est remplacé par celle du sens de la vie, nous avons toujours un héros introverti qui va s’émanciper par la découverte et l’apprentissage des sentiments, une femme « multi-visage » qui sera le deus ex machina de l’émancipation du protagoniste principal, Big Brother, qui représentait l’omniprésence du gouvernement autoritaire, devient ici Managment, big boss ultime de l’entreprise ultra capitaliste par excellence…C’est bien cela : Gilliam a voulu faire une version moderne de son film culte. Le résultat est-il à la hauteur du modèle, voilà une question très difficile à répondre car je pense très sincèrement que cela dépend du ressenti de chacun : pour ma part, je trouve le monde, la quête du héros et le récit de "Zero Theorem" plus intéressants mais au final je préfère largement la mise en scène, les rebondissements et surtout la fin de "Brazil". En effet, Gilliam fait trop traîner son récit en longueur, ce qui a pour conséquence de le compliquer et, donc, de perdre le spectateur. Et ce n’est pas la fin perplexe qui aurait mérité plus d’explications qui va arranger les choses : on a l’impression en ressortant de la salle d’avoir loupé quelque chose en balançant « Tout ça pour ça ?!! » et « Mais ça n’a aucun sens !! » C’est dommage car le potentiel de la réflexion quasi philosophique de la quête du projet Zero était énorme. Mais bon : ce n’est qu’une question de goût, cela n’enlève rien au fait que les deux films sont bons. Comme je viens de le dire, j’ai adoré la vision du futur qu’on nous livre dans "Zero Theorem" : même s’il est assez coloré et kitch, il n’en est pas moins totalement impersonnel et artificiel. Nous nous retrouvons dans une société ultra-connectée dans laquelle les gens écoutent seul dans leur coin leur propre musique en soirée tout en se filmant en mode selfie, où l’informatique est absolument partout, où tout est sous contrôle, dirigé et surveillé. Tout est fait pour limiter au maximum les interactions sociales et nous déshumaniser…à ce titre, le personnage de Qohen est le parfait représentant de cette société privilégiant les relations virtuelles à celles réelles, la meilleure preuve est le fait qu’il refuse le moindre contact physique avec le personnage de Bainsley, alors qu’il n’hésitera pas trop à la retrouver dans le cybersex. Finalement, quand on regarde dehors tous les jours tous ces « zombies » qui sont collés à leur portable pour tout le temps être sur leur stupide Facebook, on se dit que notre futur est peut-être le futur de "Zero Theorem" ; ce qui en fait un avenir plutôt terrifiant (et puis il y a autre chose de terrifiant dans ce film : une publicité sur un mur qui te parle directement et qui te suis tant que tu marches à côté du mur, c’est super flippant !!!) Au niveau des acteurs, le casting a été choisi avec goût et nous propose de belles prestations : Christoph Waltz est assez surprenant et touchant en simili autiste qui ne s’épanouit que dans le travail, Mélanie Thierry apporte un peu de piquant avec sa fantaisie naturelle en incarnant une superbe femme fatale tentatrice, David Thewlis amène une petite touche tragico-comique avec un personnage qui apparaît caricatural mais qui est au final assez complexe, le jeune Lucas Hedges est lui aussi étonnant en incarnant une sorte de « négatif » de Qohen vis-à-vis de leur attitude face au monde et aux autres, Tilda Swinton est utilisée ici (presque à contre-emploi quand on voit sa filmographie) comme l’élément comique du film avec ce logiciel de psychiatre virtuelle qui est censé suivre Qohen et cela lui va comme un gant, et même si on ne le voit pas longtemps, Matt Damon incarne un Managment tout en prestance (et puis, son grimage vaut amplement le coup d’œil !). Ré-adaptant son film le plus connu, Terry Gilliam livre avec "Zero Theorem" un film intéressant sur la destinée humaine, son but et ses fantasmes, tout cela au sein d’un enfer kafkaïen informatisé flashy. Si notre ami british a toujours une volonté certaine de dénoncer des choses (l’individualisme, la futilité de la technologique à outrance, l’ultra capitalisme, le culte de l’apparence), il a cependant mis la barre un peu trop autre en posant une question philosophique quasi mystique à laquelle il était assez difficile de proposer un dénouement concret et satisfaisant….malgré tout, le film vaut rien que pour voir Mélanie Thierry en cosplay d’infirmière sexy avec une perruque rose style « manga girl » : tout simplement exquis pour les yeux !!!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 3 juillet 2014
    Terry Gilliam construit son film autour d'une seule et grande vérité par ailleurs très vite exprimée : Rien n'a de sens, tout est vain. On suit donc le pauvre Qohen Leth - déjà en mal de se trouver un sens à lui-même - à qui sera confié le Z.T., théorème sensé démontré la grande vanité du monde. Pas de calcul ni de tableaux noirs barbants ici, le réalisateur leur aura préféré une mise en scène virtuelle, véritable métaphore à elle seule qui éclaire tant le Z.T. que le film lui même. Aussi Le chercheur solitaire exprimera ceci à propos de son travail: chaque abstraction prise indépendamment peut avoir du sens mais chacune interconnectée aux autres lui donne une nouvelle lecture qui en fait tout perdre, et ainsi s'écroulent ses châteaux de cartes. Les scènes du film sont ainsi plus extravagantes les unes que les autres, toutes plus géniales mais aussi toutes aussi vaines les unes que les autres par rapport aux autres, pour un résultat finalement ahurissant.
    Pour ce qui est de la forme, les vanités ne sont pas oubliées et si tout est toujours très riche à l'écran, fourmillant de détail, d'insolites et j'en passe, ce n'est encore que pour venir nous affirmer la seule grande vérité. Tout en cynisme et en humour noir. Dans les rapports qu'ont les personnages entre eux et avec leur monde, cela m'a parfois fait pensé à du Samuel Beckett, de qui Terry Gilliam n'a ici rien à envier.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    229 abonnés 1 599 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 janvier 2014
    Terry Gilliam renoue avec la science-fiction, tendance métaphysique, pour offrir un drôle de trip dont il a le secret, ambitieux et délirant. Sur la forme, cela donne un mix d'éléments futuristes bariolés et d'inspiration néogothique (le superbe décor de l'église, le long manteau noir de Leth), agrémentés d'effets spéciaux un peu kitsch (les visions du néant). Sur le fond, le réalisateur s'engouffre dans la SF pour développer trois dimensions. 1, la critique sociale, via la peinture d'un futur qui accentue les dérives de notre présent : travail aliénant, monde orwellien sous surveillance permanente, déshumanisation des rapports humains, solitude... 2, la réflexion philosophique, via les éternelles questions sur l'existence de Dieu, le sens de la vie, la dialectique de l'ordre et du chaos... 3, une romance postmoderne, qui se noue et se dénoue entre réalité et virtualité. Tout cela est secoué bien fort dans l'imaginaire foisonnant de Gilliam, qui navigue toujours entre raison et folie, et servi bien frappé par un excellent casting : Christoph Waltz, halluciné et hallucinant, une fois n'est pas coutume dans un premier rôle ; Mélanie Thierry, surprenante et convaincante en "objet sexuel", et semble-t-il à l'aise au coeur d'une production anglophone ; David Thewlis et Tilda Swinton, dans des rôles secondaires bien azimutés ; et Matt Damon, irrésistible en "boss" insaisissable, affublé de costumes "caméléon". Côté scénario, on ne retrouve malheureusement pas le parfait tissage de Brazil, entre cauchemar absurde et logique implacable. La petite cuisine métaphorico-métaphysique de Gilliam apparaît parfois un peu fumeuse et pas forcément bien cuite au final, mais il y a suffisamment de bons morceaux à l'intérieur, suffisamment de piment pour que l'on reste en appétit tout au long du film.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top