Le titre fait allusion au pari que fait le réalisateur avec un ami, Adrien, dans un chalet sans électricité, à savoir, faire un film sur 5 galliformes de montagne en moins d’un an. Il s’agit du Tétra lyre ou petit coq de bruyère (Lyrurus tetrix), du Grand Tétras ou grand coq de bruyère (Tetrao urogallus) (espèce parapluie, 3000 individus dans les Pyrénées, pesant 4 kg), de la gélinotte des bois (Tetrastes bonasia) (vivant au-dessus de 800 m d’altitude, pesant 400 g, indicateur de bonne santé de la forêt), du lagopède alpin (Lagopus muta) (au dimorphisme sexuel, 2 sous-espèces en France, L.m. helvetica et L.m. pyrenaica et qui doit son nom français car ses pattes ressemblent à celles du lièvre, ayant 3 plumages dans l’année, blanc en hiver, écaille au printemps et gris à l’automne) et de la Bartavelle ou perdrix bartavelle (Alectoris graeca) (originaire des Balkans comme son nom latin l’indique). Le film est intéressant, même si les images ne sont pas exceptionnelles car il se démarque du film animalier conventionnel au commentaire anthropomorphique : il y a une volonté de scénarisation du film, avec la voix off du réalisateur, expliquant sa quête des oiseaux (bivouac avec réveil à 4h du matin) et exprimant son opinion (un peu à la façon de Jean-Michel Bertrand, réalisateur d’une trilogie sur les loups), tout en mettant en perspective les oiseaux, menacés dans leur milieu montagnard [où vivent d’autres animaux comme la chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), la chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), le pic tridactyle (Picoides tridactylus) dont il n’y aurait plus que 100 couples en France, le pic noir (Dryocopus martius), le coucou gris (Cuculus canorus), la marmotte des Alpes (Marmota marmota), le bouquetin des Alpes (Capra ibex)] où l’Homme, et ses activités (marcheurs, chasseurs et leurs chiens, forestiers, chantiers de terrassement), est également présent. Le film reste pédagogique en apportant (pas suffisamment) des informations sur la reproduction (parade des Tétras lyres), l’alimentation et l’habitat des oiseaux. Sans oublier la musique mi rock, mi country, évoquant celle du film « Paris, Texas » (1984), de Ry Cooder. Dommage qu’il y ait trop d’images contemplatives (de paysages, de montagnes, d’arbres, de cieux) qui donnent l’impression de combler le vide (le film ne fait que 53 mn, durée classique pour un documentaire animalier diffusable à la télévision).