Avis sur Le Rideau déchiré

En 1966, on ignorait ce qui se passait derrière le rideau de fer et certains pensaient sincèrement qu'on y trouvait le bonheur. Casser ce rêve vous qualifiait d'anticommuniste primaire, et c'est ce qui est arrivé à Hitchcock en France où du coup la critique lui trouva tous les défauts du monde. 50 ans plus tard on peut voir les choses autrement et se demander objectivement ce qu'on peut reprocher à ce film ? Il s'agit d'un excellent et très original film d'espionnage. La bonne idée c'est que Newman est dans ce film aidé par une organisation fiable mais qu'il n'a pas lui-même l'étoffe d'un espion (il ne sait pas se battre, il fait des erreurs…) et n'est pas blanc comme neiger (son objectif est quand même de piquer une formule qu'il a été incapable de trouver seul et il prend pour cela le risque d'une rupture définitive avec sa petite amie) Le suspense est omniprésent, certaines scènes sont fabuleuses (l'autobus, le théâtre, le meurtre de Gromek) Newman joue de façon très sobre, mais ça fait partie du personnage, Julie Andrew est peut-être un petit peu légère mais elle tellement mignonne que l'on pardonne. A noter la prestation remarquable et farfelue de Lila Kedrova (et oui, la camée de "Razzia sur la Chnouf")

Sans être un grand Alfred Hitchcock, Le Rideau déchiré n'en reste pas moins un assez bon film. Bien sur, le sujet a un peu vieilli et le maitre nousa avait habitué à des scénarios plus développés, mais il n'en reste pas moins que l'ensemble est très agréable, avec quelques très bonnes séquences, que ce soit au niveau de l'action ou des dialogues, dont le morceau de bravoure est la dernière demi-heure, avec le bus et la scène du théatre. Même si Paul Newman et Julie Andrews manquent un peu (et étonnamment) d'expressivité, l'ensemble n'en reste pas moins fort agréable et divertissant. Et comme on dit, un Hitchcock moyen vaut en général un bon film. Ce film ne semble pas échapper à la règle...

Bon d'accord, c'est loin d'être le meilleur film d'Alfred Hitchcock mais c'est aussi loin d'être le plus mauvais. Il faut même reconnaître que "Le Rideau déchiré" contient certains des meilleurs morceaux de la filmographie de son réalisateur, à l'exemple de la scène du meurtre, certainement une des plus prenantes et des plus fascinantes jamais réalisées non seulement d'Hitchcock mais de tout le cinéma. Et je trouve aussi que les 40 dernières minutes du film dégagent un suspense quasi-insoutenable en particulier lors des scènes du bus. Le réalisateur en profite aussi pour faire une remarquable critique cinglante du totalitarisme communiste de l'époque à travers notamment le personnage de Lila Kedrova. Et étonnamment, le couple improbable Paul Newman-Julie Andrews fonctionne plutôt bien à l'image du scénario. Même si le film a un peu vieilli par certains aspects principalement par les quelques scènes en extérieurs visiblement tournés en studios, il ne mérite pas d'être autant sous-estimé.

Le Rideau Déchiré est un film qui m’étais jusqu’à présent méconnu du réalisateur britannique Alfred Hitchcock et qui constitue un bon divertissement du genre même s’il n’est pas le plus connu d’entre tous et un de mes préférés. Un chercheur en physique nucléaire, Michael Armstrong, rompt sans explications avec sa fiancée et assistante, Sarah, avant de se rendre à un congrès à Copenhague. Intriguée, elle le suit et découvre qu’il part en réalité pour Berlin-Est. Décidée à comprendre elle prend le même avion et se rend compte que le professeur semble avoir choisi de rester à l’Est. Le Rideau Déchiré est un des derniers films du maître du suspense. Réalisé après Pas de Printemps pour Marnie, Le Rideau Déchiré est un thriller de la guerre froide fascinant. Le scénario est très bon avec le passage mystérieux du professeur Armstrong à l’Est, pourquoi a-t-il trahi son pays ? Quelle est la fameuse organisation Pi ? Le film possède des thèmes intéressant comme la physique nucléaire, les passages entre les deux blocs…, le contexte historique est là, celui de la Guerre Froide. Hitchcock maîtrise son film avec un suspense, comme toujours, haletant et très efficace. Le réalisateur dote son film de quelques scènes mémorables tout de même, on retiendra l’incroyable combat muet entre Armstrong, aidé de la fermière, et Gromeck. Violent, intense et physique, un combat puissant où Hitchcock voulait montrer qu’il était difficile de tuer un homme. Et il y a la séquence du bus qui est superbe avec de la tension et de l’angoisse où les personnages craignent tous d’être arrêtés par la police. Le Rideau Déchiré possède deux acteurs qui sont excellents, le grand Paul Newman joue Michael Armstrong et est très bon comme à son habitude et il y a Julie Andrews qui interprète le personnage de Sarah, la fiancée d’Armstrong. Le film possède une bonne musique mais elle n’est pas composée par Bernard Herrmann, l’homme du thème terrifiant de Psychose, mais par John Addison. Le maître du suspense avait demandé à Herrmann de travailler sur le film mais le compositeur n’a suivit aucune des indications du metteur en scène et Hitchcock l’a remplacé, une longue collaboration s’arrête donc entre Herrmann et Hitchcock. Le compositeur contribuait aux réussites du réalisateur avec sa musique qui rendait ses films inoubliables et cultes. Mais pour ce qui est du Rideau Déchiré il reste un très bon Hitchcock mais pas le plus célèbre de sa filmographie. Le réalisateur signera par la suite L’Etau, certainement son film le moins « hitchcockien » et le plus mal aimé des cinéphiles.

"Le rideau déchiré" est l'un des derniers Hitchcock, réalisés à une période où le Maitre était déjà malade, et perdant la confiance des studios. Dans ce contexte difficile, Sir Alfred réussit pourtant un thriller très réussi et portant indéniablement sa majestueuse signature. Le scénario est dans la lignée de "La mort aux trousses", avec un homme ordinaire pris dans une affaire d'espionnage internationale. Un complot autours de formules scientifiques et d'armes nucléaires, entre l'Europe du Nord et le rideau de fer, en plein dans le contexte de la guerre froide. Pourtant, on sent bien que ce scénario n'intéresse pas tellement Hitch, qui s'en sert comme d'un McGuffin pour continuer à expérimenter toutes les possibilités visuelles de scènes à suspens. La première partie, un peu laborieuse, joue sur l'ambiguité du personnage de Newman, à travers le point de vue de Andrews. Ensuite, on bascule de l'autre côté, et le couple va se retrouver et se sauver ensemble. Le film monte en puissance au fil du temps, et propose un bon nombre de séquences visuellement passionnantes. La plus connue est sans doute le meurtre "interminable" du personnage de Gromek. On y voit souvent une illustration de la difficulté à tuer un homme, en contraste avec les meurtres ordinairement montrés à l'écran. Je suis d'accord, mais je voudrais aussi insister sur la qualité de la mise en scène de ce meurtre, surtout le dernier plan, magnifique dans son utilisation du hors-champ. Une leçon de cinéma, du point de vue de la représentation de la violence. On peut aussi parler de la scène du musée, remarquable par son travail sonore : aucun dialogue, seulement des bruits de pas, qui font penser aux battements du coeur des personnages. Il y a aussi la scène du bus, qui joue intelligemment avec les nerfs du spectateur, avec beaucoup de fausses pistes. On pourrait évoquer encore la scène du théâtre, qui utilise une mise en abyme pour renforcer le suspens tout en accentuant le spectacle, avec une maestra presque égale à celle de la séquence à l'Albert Hall dans "L'homme qui en savait trop". Bref, au niveau visuel, c'est un grand Hitchcock, pas de doutes. Au niveau du fond, on est un peu moins certains, mais cela n'empêche pas le film d'être une réussite indéniable, et un Hitch un peu méconnu à ne pas manquer pour les amateurs du cinéaste.

Un film à l'intrigue parfaitement ficelée et au suspense insoutenable. Encore une fois, Hitchcock fait preuve d'une virtuosité incomparable dans la mise en place de la tension et du suspense en réalisant ce polar vraiment maîtrisé. Le réalisateur applique ses vieilles recettes à un film des 60's, ce qui rend le tout très charmant et va comme un gant à Paul Newman et Julie Andrews. La mise en scène est complètement mobilisée pour la tension, ce qui fait que ce film d'espionnage est devenu un véritable classique, une référence.

Un Hitchcock tout aussi mal aimé que "Topaz", et dans la même veine (ou plutôt, c'est "Topaz" qui est dans la même veine que "Le rideau déchiré", question de chronologie, ah ah). Excellents acteurs (Newman, Andrews, Kedrova, tout de même), suspense, bon scénario, bonne réalisation... Bref, pas un ratage, c'est clair ! Un excellent film d'espionnage, mal aimé et sous-estimé, mais à voir et à réhabiliter !

Décidément, ce n'est pas le premier film de Alfred Hitchcock que je trouve sous-côté. Avec "Le Rideau Déchiré", il nous livre un passionnant thriller sur fond de guerre froide où l'on suit un scientifique Américain qui se fait passer pour un partisan communiste afin de dénicher des secrets de l'autre côté du rideaux de fers.

Le scénario peut paraitre un peu banal, mais il est très bien écrit. Le déroulement est plutôt convaincant et captivant, bien aidé par une belle mise en scène et quelques trouvailles du maitre du suspense. Il nous gratifie de quelques scènes particulièrement mémorable à l'image du meurtre au four ou toute la fin et notamment dans lors des scènes du bus où le suspense et la tension sont à leur comble. D'une manière un peu plus légère, il en profite aussi pour glisser une petite pique vis à vis des régimes totalitaires de l'époque et on sent qu'il est imprégné de la guerre froide (ce n'est pas son premier film abordant ce sujet), tout comme il l'était par la seconde guerre mondiale dans les années 1940. Sa direction d'acteurs est impeccable et notamment pour Paul Newman (Julie Andrews apparait un peu moins à son aise), qui se révèle charismatique et parfait dans le rôle de ce scientifique.

Surement pas le meilleur Hitchcock (en même temps la concurrence est très très rude) mais un film captivant, très bien réalisé et interprété et d'une efficacité incroyable.

Bien qu'il ne fasse pas partie des meilleurs et des plus connus d'Hitchcock, "Le rideau déchiré" se trouve être néanmoins un film d'espionnage sur fond de guerre froide bien surpenant. Le couple que forme Paul Newman et Julie Andrews fonctionne super bien, l'intrigue tient particulièrement en haleine et la mise en scène nous offre de bon moment de suspense et il y a quelques séquences qui marquent bien les esprits. On pourra citer notamment l'évasion spectaculaire en autocar ou encore spoiler: la fameuse séquence du meurtre de Gromek
. Bref, un excellent long-métrage que l'on prend plaisir à suivre et qui mériterait donc un peu plus de reconnaissance.

Pas le meilleur du maître mais la distribution et la mise en scène font que c'est largement regardable.

Le cinéaste entre dans une nouvelle phase en laissant le technicolor flamboyant de ses derniers films. Après la Crise de Cuba, le réalisateur semble être poussé à revenir à une actualité qui permet un retour à l'espionnage. La vraie bonne idée est de placer le récit sous le point de vue de la conjointe, malheureusement ça change assez brusquement en milieu de film, il semble que ce changement soit une volonté de la production et de l'aura de la star Paul Newman, ce dernier ayant eu une relation conflictuelle avec Hitchcock. La scène du meurtre reste une séquence marquante du film, les autres scènes importantes sont la fuite en bus et surtout le passage au musée. L'autre bon point réside dans ses dialogues, ciselés et cohérents. Force est de constater, Newman n'est pas investi et semble un peu perdu, il ne tournera plus avec Hitchcock, comme Julie Andrews qui s'en sort pourtant beaucoup mieux que son partenaire. Hitchcock n'a pas eu les coudées franches, néanmoins le film reste prenant et efficace grâce à un scénario tendu et rythmé entrecoupé de séquences mémorables.
Site : Selenie

Un scénario et une trame légèrement lente au départ, où ils leurs manquent un peu de piquant et l’énergie des films Hitchcockien auquel on était habitué.
Mais la fin devient plus brutale, et redoutable, et là seulement, on retrouve bien le punch d’Alfred Hitchcock. Car pour le reste, il y a (comme toujours) aucune remarque à faire, le suspens et le mystère habituel est bien au rendez-vous. Une distribution sublime, où l’on retrouve la splendide Julie Andrews (La Mélodie du bonheur - 1965 & Mary Poppins - 1965), et le ténébreux Paul Newman (Les Sentiers de la perdition - 2002).
Un duo intéressant et captivant tout au long du film. Nous offrant par la même occasion, l’une des scènes mémorables du film (avec celle du bus), je fais référence à la scène du meurtre dans la ferme (où l’on assiste, sourire au lèvre, à une attaque poêle à la main, qui se termine en mode « asphyxie la tête dans le four »).
Si on ne retrouve pas la magie d’Hitchcock dès le début, on ne regrette pas ce voyage dangereux et captivant dans une Allemagne qui vous donne la chaire de poule.

De loin pas le meilleur Hitchcock, ce film d’espionnage basé sur la guerre froide vaut le détour pour quelques scènes de suspense devenus culte, tel que le meurtre à la gazinière ou la panique de la foule à l'opéra ! On regrettera par contre l'absence de la superbe partition de Bernard hermann, viré par un Hitchcock jaloux du talent grandissant du compositeur !

Un petit Hitchcock avec un tres grand Newman

Sans être l'un des meilleurs films d'Alfred Hitchcock, "Le Rideau déchiré" demeure un bon film d'espionnage autour de l'Allemagne de l'Est. Je pense légèrement le préférer à "L'Étau", grâce notamment à de bons moments de tension comme la mort de Gromek mais surtout la fuite en bus. Il y a aussi le passage de la filature dans le musée, scène durant laquelle les bruits de pas du poursuivant résonnent de façon stressante. Quant à l'ambiance musicale, je trouve finalement qu'elle fonctionne assez bien. L'ambiance visuelle quant à elle met en valeur une architecture très structurée, très rectiligne, sans doute une manière de rappeler la dureté et l'inflexibilité du contexte politique.
Cette tendance à considérer ce film comme le début du déclin d'Hitchcock n'est pas pleinement justifiée, car il y a de bons éléments dans "Le Rideau déchiré".