Fils d'un paysan devenu employé d'une compagnie d'assurances et décédé alors qu'il n'avait que 6 ans, Pascal Thomas passe son enfance en pension. Adolescent, il monte un ciné-club avec son ami et futur scénariste
Roland Duval, avant d'exercer pendant plusieurs années le métier de journaliste. En 1971, pendant qu'il travaille à l'écriture d'
Odile s'en va -roman qui restera inachevé-,
Claude Berri lui suggère de transformer son récit en scénario : c'est ainsi qu'il tourne
Le Poème de l'élève Mikovsky, son premier court métrage, programmé avant
Le Dernier Tango à Paris.
Désireux de
"montrer que les gens heureux ont une histoire et que le bonheur se raconte", Pascal Thomas réalise en 1972
Les Zozos, chronique aux accents autobiographiques dans laquelle il relate avec tendresse et drôlerie les déboires amoureux d'une bande de lycéens. Le charme nostalgique de ce premier long métrage couronné de succès se retrouve dans les films suivants du réalisateur, en dépit de titres triviaux imposés par les producteurs :
Pleure pas la bouche pleine (1973) ou
Le Chaud Lapin (1974). Avec le concours d'acteurs tels que
Daniel Ceccaldi et
Bernard Menez, Thomas signe tout au long des années 70 des comédies de caractères aux dialogues soignés, doublés de portraits chaleureux de la province française.
Après
Celles qu'on n'a pas eues en 1981, le réalisateur délaisse les plateaux de cinéma, ne tournant plus que des publicités. Il revient en 1989 avec
Les Maris, les femmes, les amants, brillant marivaudage estival. Mais deux ans plus tard,
La Pagaille est un échec, et Pascal Thomas s'éclipse de nouveau, jusqu'à
La Dilettante, succès-surprise de l'été 1999 porté par
Catherine Frot en bourgeoise anti-conformiste. Il enchaîne avec
Mercredi folle journée, comédie chorale dont les héros sont des enfants, présents depuis toujours dans une oeuvre pleine de poésie.
Dans les années 2000, Pascal Thomas signe une série d'adaptations de polars d'
Agatha Christie :
Mon petit doigt m'a dit (2005) et
Le Crime est notre affaire (2008), avec un couple de détectives excentriques formé par
Catherine Frot (qu'il retrouve pour la seconde et troisième fois) et
André Dussollier, ainsi que
L'Heure zéro (2007). On y retrouve la fantaisie du cinéaste, et son goût pour les seconds rôles hauts en couleurs. En 2010, il offre au chanteur
Julien Doré son premier rôle au cinéma dans la comédie
Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour..., comédie pour laquelle il retrouve Noémie Lvovsky (4 ans après Le Grand appartement),
Christian Morin (
La Dilettante (1999),
Mercredi, folle journée ! (2001)) et
Bernard Ménez (
Pleure pas la bouche pleine (1973) et
Le Chaud Lapin (1974)).