Diplômé de l'Academy of Broadcasting and Film de Yokohama, Takeshi Miike débute sa carrière comme assistant réalisateur de
Shohei Imamura, son professeur à Yokohama. Il signe, en 1991, la mise en scène du téléfilm
Hit and run et, quatre ans plus tard, de son premier long métrage,
Les Affranchis de Shinjuku. Cette oeuvre fait de son créateur la
"grande révélation de l'année 1995", selon la vénérable Association Japonaise des Producteurs de Films.
Parmi les autres films marquants du cinéaste figurent
Bird people from China (1998) et son imagerie poétique située en Chine, étonnante pour un réalisateur nippon, la trilogie mafieuse
Dead or alive (1999-2002), la comédie familiale déjantée
Visitor Q (2000) ou encore l'adaptation du manga
Ichi the killer (2001). Point commun entre tous ces longs métrages : la violence paroxysmique qui peut éclater d'une minute à l'autre. C'est en 2002, grâce à
Audition, une histoire d'amour sanglante mise en scène en 1999, que
Takashi Miike accède à la consécration internationale. Au même titre que le Hong-kongais
Fruit Chan et le Coréen
Park Chan-wook, il participe au projet
3 extremes (2005), qui regroupe trois films fantastiques asiatiques, en concevant le segment "La Boîte".
Très actif et productif, Takeshi Miike alterne entre la télévision et le cinéma. En 13 ans, il aura écrit et réalisé plus de 60 films. Son cinéma attire de plus en plus le public et fait parler les critiques, notamment par ses thèmes sensibles et plein de tabous comme la représentation du sexe et de la violence, ainsi que des sentiments à la fois provocants et refoulés dans
Visitor Q ou
Ichi the killer (2001). Son mélange des genres (crime, action, thriller, drame...), dans chacun de ses projets, donne à son cinéma une particularité et un genre "inclassable."
En 2007, il réalise quatre longs métrages pour le cinéma à budget moyen (
Like a dragon,
Sukiyaki Western Django,
Tantei monogatari et
Crows Zero) avant d'adapter le roman de
Shinji Kimoto en film de science fiction en 2008. Il se concentre également sur un projet de film de samouraï basé sur une histoire vraie,
13 Assassins, présenté à la 67e Mostra de Venise. Produit par le producteur du
Dernier empereur, le film est un remake de celui d'
Eiichi Kudo (1963) également japonais :
Les 13 Tueurs.
Ce réalisateur continue d'aborder sans complexe la violence du monde dans lequel il vit, avec un autre remake :
Hara-Kiri : mort d'un samourai, en 2011. Le film est présenté en sélection officielle au festival de Cannes. C'est d'ailleurs la deuxième adaptation cinématographique d'un roman de
Yasuhiko Takiguchi après
Harakiri en 1962.