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    Alma Jodorowsky dans Juillet août : "Je ne veux pas faire la jolie nana de service"
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    La jeune comédienne de 24 ans se révèle dans Juillet Août, une comédie dramatique solaire parfaite pour les vacances d'été. Rencontre avec son actrice principale, Alma Jodorowsky.

    AlloCiné : Comment êtes-vous arrivée sur le projet Juillet Août ?

    Alma Jodorowsky : J’ai reçu le scénario, que j’ai lu, ensuite j’ai fait un essai avec le directeur de casting, la manière classique finalement. Diastème m’a rappelé et on a fait un deuxième casting avec lui, ça a pris pas mal de temps, j’avais deux scènes à préparer en plus des lectures qu’on faisait pendant les essais. Après il m’a appelé pour me dire qu’il me prenait ; on a ensuite eu un rendez-vous avec Luna Lou qui joue ma sœur Laura dans le film pour se rencontrer avant de commencer.

    On a fait pas mal de lectures avec toute l’équipe car Diastème aime beaucoup travailler comme ça, faire des répétitions avant de commencer à tourner pour bien se caler, pas perdre de temps et aussi pour qu’on se rencontre tous, pour qu’on puisse proposer des choses sur les personnages ou sur des scènes. C’était assez chouette car ça a vraiment permis de tous se rencontrer, c’est vrai que parfois c’est un peu dur quand on arrive sur un plateau de tournage le premier jour et qu’on connait personne, ça peut être un peu embarrassant.

    Bestimage
    Juillet Août m’a fait penser à certains films sur l’adolescence comme La Boum ou La Gifle.

    Diastème vous laisse-t-il une certaine liberté dans le jeu ou c’est très cadré ?

    Il a une idée très très précise de ce qu’il souhaite. Il faut un peu l’apprivoiser car il a besoin qu’on lui fasse confiance pour lui faire confiance aussi. Au début il est donc très précis dans ses indications, il n’aime pas trop improviser mais il aime quand même écouter ce que les acteurs ont à dire, discuter des personnages…

    C’est pour ça qu’il préfère le faire en amont que d’improviser sur le plateau alors qu’on ne sera pas forcément tous d’accord. Il est dans la liberté au moment de la préparation qu’au moment où on tourne car on s’est déjà mis d’accord ensemble sur quelque chose de précis. On a fait une dizaine de jours de répétitions et de lectures en tout.

    Avez-vous visionné des films du même genre que Juillet Août pour vous inspirer ?

    Pas spécialement non. Juillet Août m’a fait penser à certains films sur l’adolescence comme La Boum ou La Gifle, spécialement avec le personnage de Laura. Le film est assez singulier dans le sens où il est vraiment moderne par rapport aux familles, notamment les familles recomposées, sur les relations entre chaque membre et ce jeu sur le mois de juillet et le mois d’août qui illustre assez bien les familles recomposées. Diastème a voulu faire une oeuvre qui lui était propre, il n’a pas spécialement cherché à nous montrer des films références.

    C’était assez marrant pour moi de jouer cette sorte de romantisme exacerbé de cette âge-là où on peut tomber fou amoureux en deux secondes et croire que c’est le centre de sa vie.

    Vous avez 24 ans, Joséphine, votre personnage, en a 18, est-ce que votre expérience personnelle d’adolescente vous a servi pour entrer dans la peau de cette jeune fille ?

    Ce qui m’intéressait dans ce projet, c’est qu’il y avait pas mal de coïncidences par rapport à mon personnage. J’ai deux petites sœurs dont une avec laquelle j’ai la même différence d’âge que dans le film et avec qui je suis très proche, que j’aime énormément, on a une relation un peu similaire à celle de Joséphine et Laura dans Juillet Août. Même si des fois on se prend la tête, on a un écart assez grand pour ne pas se chamailler tout le temps. J’ai une relation maternelle avec elle qui se retrouve aussi dans mon personnage. En plus de ça, ma mère est aussi tombée enceinte à 42 ans, donc ça m’a fait pas mal sourire quand j’ai lu le scénario.

    En effet, ce n’était pas trop dur de me mettre dans la peau de Joséphine. Le seul truc qui était différent c’est que moi je n’ai jamais trop eu d’amours de vacances ; du coup c’était assez marrant de jouer cette sorte de romantisme exacerbé de cette âge-là où on peut tomber fou amoureux en deux secondes et croire que c’est le centre de sa vie, que c’est un drame, on pleure etc… J’aimais bien ce côté un peu déchaîné des sentiments. J’ai eu des amours aussi à ces âges-là mais c’était différent, ce n’était pas des amours de vacances, c’était des vraies relations, après on grandit et on aborde l’amour de manière un peu plus sereine.

    Mathieu Morelle

    Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Luna Lou qui joue votre sœur ? Elle est vraiment aussi énergique dans la vraie vie ?

    Elle est un peu moins speed dans la vraie vie que dans le film (rires), un peu moins colérique on va dire. En tout cas, ça s’est très bien passé, on s’est rencontrées avant de faire les lectures avec tout le monde, on a ensuite répété que toutes les deux, elle était très mignonne, hyper à l’écoute car c’était son premier film au cinéma donc elle avait besoin qu’on la soutienne. Elle était très en demande de ça et je pense avoir été là pour elle aussi en tant que personne, en dehors du travail aussi. J’ai fait en sorte qu’elle sente qu’on pouvait discuter, créer un lien nécessaire pour le travail, dans ce qu’on avait à jouer.

    Comment vous entendiez-vous avec les acteurs qui jouent vos parents et beaux-parents,  Patrick Chesnais, Pascale Arbillot et Thierry Godard ?

    Je ne connaissais aucun des acteurs personnellement et pour les trois, ça a été vraiment de supers découvertes, ils sont tous les trois très très différents ; Thierry Godard avait vraiment ce côté paternel avec nous. Il est aussi hyper généreux dans le travail, très à l’écoute, très attentif, c’était vraiment un plaisir. Avec Pascale et Patrick, il y avait un côté un peu plus énergique avec des caractères vraiment rigolos, ils ont un humour très spécial et les deux ensemble c’était assez marrant. Dans le film, comme ils sont tous les deux dans une énergie différente, il y a un décalage que j’aime beaucoup. Ils étaient aussi très attendris de faire un film sur la famille, les enfants, ils étaient adorables avec nous.

    J’essaie de ne pas faire des films où je ferais juste la jolie nana de service, ce n’est pas très intéressant dans le jeu ni très flatteur au final dans mon métier.

    Comment abordez-vous les scènes émotionnelles ?

    Ce que je fais généralement au départ, c’est mettre tout mon corps en alerte et dans une sensibilité. J’essaie de ressentir toutes les parties de mon corps, de me vider la tête grâce à ça et de laisser venir la scène en étant à l’écoute de ce que va dire mon partenaire et de le jouer avec lui ou avec elle. Un peu avant, j’essaie aussi de voir à quelle situation ça peut faire écho chez moi. Je tente de trouver l’essence du sentiment qui la rend malheureuse et à quoi ça peut s’assimiler et ça peut arriver de penser à une engueulade de famille quand c’est une engueulade de couple car ça touche la corde sensible au même endroit.

    Bestimage

    Diastème a dit de vous : « Après l’avoir rencontrée, j’avais juste peur qu’elle soit trop jolie ; je n’avais pas écrit l’histoire d’une fille avec un physique aussi spectaculaire. » Est-ce que vous en avez parlé avec lui pour justement aller au-delà de la question du physique et plus généralement, comment préparez-vous physiquement un rôle ?

    Il ne m’a pas parlé de ça, il me connaît, il sait que ça m’aurait mis mal à l’aise. C’est vrai que c’est une question que je me pose souvent, j’essaie de ne pas faire des films où je ferais juste la jolie nana de service, ce n’est pas très intéressant dans le jeu ni très flatteur au final dans mon métier. Concernant le corps, j’assume aussi qui je suis, à quoi je ressemble, j’essaie juste de me détacher un peu de ça et de vraiment me concentrer sur le personnage, sur ses relations avec les autres. J’essaie justement d’oublier cette dimension dont Diastème parle. Physiquement je fais pas mal de sport, il est important de sentir son corps, sentir ses muscles pour être tonique dans le jeu car c’est notre outil de travail.

    Pour La Vie D’Adèle, c’était vraiment un moment où j’ai appris beaucoup à lâcher prise.

    Votre expérience avec Abdellatif Kechiche sur La Vie d’Adèle a-t-elle aidée concernant le naturel que vous affichez à l’écran dans Juillet Août ?

    Chaque expérience est formatrice ; c’est ce que j’adore dans ce métier aussi, on est en perpétuelle évolution et chaque expérience va nous nourrir et nous faire progresser. C’est vrai que pour La Vie D’Adèle, c’était vraiment un moment où j’ai appris beaucoup à lâcher prise, à faire une confiance totale au réalisateur et oublier la caméra.

    Kechiche tourne avec deux caméras mais on avait l’impression qu’il n’y en avait aucune car il a une manière de faire qui peut sembler en roue libre quand on est dedans mais en fait pas du tout. Il sait très bien où il veut aller et pour les acteurs, ça nous forçait à lâcher prise, à être dans une sincérité. La fatigue jouait aussi, le fait qu’il nous fasse refaire la scène beaucoup de fois… Il recherchait je pense une sorte d’abandon qui a pu me servir dans la manière d’essayer d’oublier un peu la caméra et de vivre vraiment l’instant sans trop réfléchir.

    J’ai un petit rôle dedans, je n’ai pas du tout vécu la même chose émotionnellement que Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.

    C’est drôle car votre personnage dans La Vie d’Adèle et celui de Jérémie Laheurte ont une relation avec Adèle dans le film, et vous retrouvez le comédien pour Juillet Août avec lequel vous avez une romance ; est-ce que vous en avez parlé avec lui ?

    C’est marrant car on n’avait pas trop gardé contact avec Jérémie, j’avais revu des gens de La Vie d’Adèle, surtout Sandor Funtek qui jouait Valentin, un pote d’Adèle dans le film ; j’ai retrouvé Jérémie sur Juillet Août complètement par hasard et ça s’est très bien passé pendant le tournage, on a vraiment passé des bons moments tous ensemble. C’était rigolo de se retrouver et forcément, on a reparlé de La Vie d’Adèle, on a des souvenirs en commun qui sont assez forts.

    Vous retravaillerez pour Kechiche s’il vous demandait ?

    Carrément !

    Vous avez donc gardé un bon souvenir de ce tournage malgré toutes les polémiques qu’on a pu entendre sur le sujet ?

    J’ai un petit rôle dedans, je n’ai pas du tout vécu la même chose émotionnellement que Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, ça n’avait rien à voir. Malgré le fait que je n’ai que deux scènes dans le film, j’étais quand même beaucoup sur le plateau, je suis resté presque un mois sur le tournage car il filme beaucoup et qu’il y a plein de choses qu’il n’a pas utilisé.

    Pour moi, ça a été un mois d’apprentissage, ça s’est super bien passé avec toute l’équipe, tous les gens qui bossent avec Kechiche étaient super sympas. Il y avait vraiment une bonne ambiance. J’ai tourné la partie au lycée donc il y avait aussi un côté un peu plus léger, c’était plutôt le début du tournage, il n’y avait pas encore toute la fatigue derrière. Pour moi c’est donc un souvenir heureux.

    Pour revenir à Juillet Août, l’intrigue du vol de bijou donne un peu l’impression de trancher assez fortement avec le ton plutôt léger du reste du film, comment avez-vous appréhendé cette intrigue à la lecture du scénario ?

    J’aimais bien car je trouvais que ça rajoutait un peu de piment aux vacances. Ça rendait ces vacances un peu plus extraordinaires que d’habitude. J’aimais bien l’idée qu’un événement vienne les bouleverser ; de plus, c’est une intrigue qui est lié à mon personnage donc forcément j’y suis attachée. C’était aussi jouer l’amour via le personnage de Jérémie Laheurte qui est vraiment « l’amoureux ».

    Mathieu Morelle

    C’était bien que ça ne soit pas centré que sur les parents, la crise d’ado… ça ne m’a donc pas spécialement choqué même si c’est vrai que ça peut parfois sembler un peu utopique avec le côté « finalement tout finit bien et les méchants sont pas vraiment méchants ». En même temps je trouve ça assez touchant, c’est ce que cherchait Diastème aussi, ce côté un peu loufoque avec cette histoire de voleurs un peu branques.

    Comment tout a commencé pour vous en tant qu'actrice ?

    Mes deux parents sont comédiens [Brontis Jodorowsky et Valérie Crouzet], principalement de théâtre, du coup j’ai vraiment grandi dans le milieu du théâtre à Paris, dans les coulisses ; j’étais à la Maternelle à la Cartoucherie donc je suis un peu née là-dedans. À la base je ne voulais faire que du théâtre, jouer mais aussi mettre en scène. Du coup j’ai pris des cours de théâtre assez jeune et c’est l’agent de mon père qui m’a dit un jour qu’il cherchait une fille pour faire un film et m’a demandé si je voulais passer les essais. Je n’avais pas été prise mais je me suis dit « en fait pourquoi pas ? » Je devais avoir 12 ou 13 ans à ce moment-là. J’ai ensuite passé un autre essai quelques temps plus tard pour un téléfilm de Benoît Jacquot, Gaspard le bandit. J’ai été prise, à l’époque j’avais 14 ans.

    Ça a été une expérience à double tranchant pour moi car d’un côté j’étais hyper frustrée par rapport au monde du théâtre et du jeu sur scène, je me suis rendue compte que ça n’avait rien à voir, que c’était pas du tout les mêmes sensations, le fait de devoir couper entre chaque prises etc… c’était un peu bizarre. En même temps je découvrais un nouveau monde qui m’attirait vachement aussi et qui était très intrigant. J’ai ensuite rencontré mon agent et le reste s’est fait au fur et à mesure, ce n’est pas non plus monté en flèche d’un coup, je n’en avais pas spécialement l’envie non plus, je n’étais pas en demande de passer des essais toutes les semaines, j’avais aussi de vivre mon adolescence tranquille.

    C’est à cause de Jacques Demy que je ne crois plus au Père Noël.

    Votre grand-père, le réalisateur Alejandro Jodorowsky, est considéré comme un cinéaste culte, avez-vous eu des opportunités de tourner pour lui ?

    Je ne suis pas du tout proche de mon grand-père en fait. Il ne m’a pas ni introduit dans le milieu ni ouvert des portes ou quoi que ce soit car on ne se connaît pas plus que ça.

    Un premier souvenir marquant de spectateur ?

    Je dirais Peau d’âne de Jacques Demy. C’est vraiment mon film culte avec Les enfants du paradis. Je l’ai vu assez jeune, je devais avoir 5 ans. Je le revois encore aujourd’hui avec le même plaisir. Je suis super attachée à ce film, ma mère me faisait des robes Peau d’âne et à chaque noël j’avais la robe couleur de soleil, la robe couleur de lune, la robe couleur de temps. La fin a été assez tragique car c’est comme ça que j’ai compris que le Père Noël n’existait pas. Un jour j’ai trouvé les patrons de la robe couleur de temps dans le bureau de ma mère et je me suis dit : « y’a un truc là ». Donc voilà, c’est à cause de Jacques Demy que je ne crois plus au Père Noël (rires).

    Ça fait quoi de se voir à l’écran la première fois ?

    J’aime bien regarder mes films, plusieurs fois. La première fois c’est assez horrible, je suis hyper dans le jugement, je suis assez dure avec moi-même et j’ai tendance à être négative sur mon travail, c’est-à-dire à relever les défauts très vite. Ce n’est pas toujours plaisant au début car on se dit : « j’aurais pu faire ci ou ça ». Je suis toujours en train de penser aux choses qui se sont passées pendant le tournage, à une scène précise etc… Je suis beaucoup trop focalisée sur le travail et sur moi, du coup j’ai vraiment besoin de le voir une deuxième fois pour réussir à me détacher de ma personne et apprécier le film dans son ensemble et avoir du recul.

    Avez-vous des amis comédiens de votre génération ?

    Je n’ai pas énormément d’amis comédiens en fait, j’ai plus d’amis musiciens. Il y a Stéphane Caillard qui joue avec moi dans La vie devant elles qui est une très bonne copine. Il y a aussi Sandor Funtek de La Vie d’Adèle et Gala Gordon, une actrice anglaise avec qui j’ai tourné un film qui s’appelle Kids in Love qui va sortir à la rentrée. Je suis très amie avec l’équipe de ce film, Preston Thompson, Sebastian De Souza… je passe du temps avec eux quand je vais à Londres, c’est assez cool. Finalement ça va j’en ai quelques-uns des amis comédiens, je ne suis pas une sans amis (rires).

    J’ai déjà réalisé deux clips pour mon groupe, c’était un peu un test pour moi car ça fait très longtemps que j’ai envie de réaliser. J’ai adoré ces deux expériences, je me suis sentie hyper bien sur le plateau, j’ai adoré être un peu le chef d’orchestre.

    Vous parliez de Stéphane Caillard, vous êtes justement en train de tourner la saison 2 de La vie devant elles ensemble en ce moment ?

    En effet, cette saison 2 se déroule 3 ans après la première. Elle suit toujours les mêmes 3 filles [Alma Jodorowsky, Stéphane Caillard et Lilly-Fleur Pointeaux ndlr] et ce qu’on aime tous vachement, c’est que ça suit beaucoup plus les parcours des personnages et c’est vraiment centré sur leur évolution à la fin des années 70. Ça se passe au moment de la fermeture de pleins d’usines, au moment des radios libres, il y a un côté fin d’une époque, début d’une autre qui est assez chouette.

    Mon personnage prend les rênes de l’imprimerie, on devient toutes très indépendantes. Le personnage de Stéphane Caillard, qui s’appelle Alma justement, c’est assez bizarre, a créé pas mal de bordel sur le plateau de tournage pour se retrouver (rires). Son personnage passe donc le barreau, devient avocate, on suit vraiment leurs parcours, on les voit devenir très indépendantes. Il y a aussi l’arrivée de nouveaux venus, notamment Corentin Fila, qu’on a pu voir dans le dernier André Téchiné, Quand on a 17 ans.

    Est-ce qu’une musique peut vous inspirer dans votre travail ?

    Ça dépend des projets. Je me fais souvent des playlists par mois en fait. Ce n’est pas spécialement lié aux films… quoique, par exemple sur La vie devant elles, comme ça se passe à la fin des années 70, début des années 80, j’ai réécouté pas mal Renaud ou Alain Bashung. Sinon j’écoute en ce moment le dernier album de Jacco Gardner.

    Passer derrière la caméra pour un long métrage, une tentation ?

    Carrément ! J’aimerais beaucoup. J’ai déjà réalisé deux clips pour mon groupe, c’était un peu un test pour moi car ça fait très longtemps que j’ai envie de réaliser. J’ai adoré ces deux expériences, je me suis sentie hyper bien sur le plateau, j’ai adoré être un peu le chef d’orchestre, réunir une équipe, m’entourer de gens dont j’aime le travail et que j’aime aussi en tant que personne. Donc oui, c’est quelque chose que j’aimerais bien faire à terme ; j’ai plusieurs idées et j’ai commencé à écrire différentes choses qui ne sont pas du tout abouties pour un court et un long-métrage.

    J’aimerais bien tourner pour Antonin Peretjatko, faudrait le lui souffler.

    Dernier coup de cœur au cinéma ?

    Le dernier film que j’ai vu et que j’ai aimé c’est La loi de la jungle. J’avais déjà aimé La fille du 14 juillet [du même réalisateur, Antonin Peretjatko]. C’est assez agréable car on retrouve vraiment le même ton et la même spécificité, il a vraiment une patte. C’est agréable de trouver des réalisateurs qui ont une sorte d’écriture bien à eux. J’ai trouvé le film très charmant, très drôle, j’aime beaucoup les deux personnages de Vimala Pons et Vincent Macaigne et tous les autres autour d’eux qui sont hilarants aussi. J’aimerais bien tourner pour Antonin Peretjatko, faudrait le lui souffler (rires).

    Y a-t-il des comédiens d’autres générations qui vous inspirent ?

    Catherine Deneuve à fond ! De ses films des années 60 jusqu’à aujourd’hui avec La Tête haute par exemple dans lequel elle est géniale. À part elle, il y a Arletty avec Les enfants du paradis où Hôtel du nord. Il y a aussi Juliette Binoche que j’adore. J’aime aussi beaucoup Julianne Moore, Elizabeth Taylor ou Gena Rowlands.

    La suite ? Les projets, les films à venir ?

    Je suis pas mal occupée avec La vie devant elles qu’on tourne jusqu’à mi-septembre. J’ai aussi le film anglais Kids in Love qui sort en Angleterre le 26 août et normalement début septembre en France.

    Propos recueillis par Vincent Formica à Paris le 6 juillet 2016

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