Avis sur Barry Lyndon

Quoi de mieux que l'un des plus grands films de Stanley Kubrick pour fêter comme il se doit ma 5000ème critique ? Et je dois avouer que j'aurais difficilement pu faire choix plus judicieux (modestie, quand tu nous tiens!). Passionnant, éblouissant, d'une richesse rare, d'une subtilité incroyable, d'une lucidité admirable... Les critères ne manquent pas pour qualifier ce sommet absolu de cinéma, où tout ce qu'entreprend Kubrick fonctionne à la perfection, et cela toujours avec une maîtrise qui dépasse l'entendement. Pourtant il y avait de quoi se casser la gueule : voix-off intervenant régulièrement, personnage d'arriviste pratiquement de la pire espèce, durée très conséquente... Au final tout apparaît on ne peut plus justifié, et on a beaucoup de mal ne serait-ce qu'à imaginer un seul instant comment l'œuvre aurait pu être tournée différemment tant le Maître se l'est approprié à tout point de vue, la rendant absolument indispensable et fascinante durant 180 minutes qui en paraissent 30. Que rajouter, si ce n'est que « Barry Lyndon » aligne scène mémorable sur scène mémorable, pour ne pas dire d'anthologie à de nombreuses reprises, sans parler d'une bande-originale sublime où il nous est impossible de choisir entre la « Sarabande » d'Haendel et le «Trio pour piano et cordes n°2 » de Schubert. Bref, si l'on regrettera éternellement que Stanley Kubrick n'aie pu réaliser « Napoléon », au moins cet échec aura t-il eu le mérite de lui faire signer cet étourdissant chef-d'œuvre.

Ce sera vite fait. "Barry Lyndon" est un des plus merveilleux films que j'ai pu voir. La mise en scène est consternante de sobriété, que mélangée au style baroque de l'époque, cela crée une dimension épique, triste et nostalgique sur le spectateur. Des interprètes exceptionnels. Des décors et des paysages superbes. Une reconstitution minutieuse et délicate. Tout cela forme un ensemble des plus élégants, qui ne se veut absolument pas snob, au contraire. "Barry Lyndon" est un pur chef d'oeuvre et n'a pas usurpé son statut. Magnifié par d'extraordinaires musiques de Schubert et autres grands noms, c'est l'un des films les plus étonnants que je n'ai jamais vu, si ce n'est le plus étonnant de tous. Devant une telle oeuvre d'art, une telle peinture, ce qu'est le film, on ne peut que rester béat. Serais-je tenté de vous dire : "A voir" ? Oooh oui.

Nommé au César 1977 (Meilleur film étranger) et aux Oscars 1976 (Meilleur film et Meilleur réalisateur) le film a été récompensé, comme il se doit, par le "Orange British Academy Film Awards" pour sa photographie réellement exceptionnelle. Des scènes extérieurs dignes de tableaux de Thomas Gainsborough, dont le metteur en scène s'est inspiré, et des séquences intérieures dans les châteaux en éclairage naturel, à la bougie, avec un objectif géant fabriqué spécifiquement pour le film (un Zeiss 50 mm / focale:0,7 les amateurs apprécieront). La musique du compositeur Leonard Rosenman ajoute au film : " une dimension que rien d'autre ne pourrait lui donner. Elle est de toute première importance." dixit Stanley Kubrick en personne.

Le scénario de Stanley Kubrick, tiré du roman de William Makepeace Thackeray, est véritablement bouleversant. L'histoire débute en Irlande au XVIII ème siècle : Redmond Barry, un jeune homme qui veut réussir, mène une aventure amoureuse avec sa cousine Nora ; cousine convoitée par le capitaine John Quin, un officier britannique. spoiler: Redmond tue son rival en duel et doit s'enfuir. Commence alors un véritable parcourt semé d'embuches dont Redmond se tire avec une habileté ou se mêlent ingéniosité, vaillance et couardise. Durant la guerre de 7 ans, il s'engage tout d'abord dans l'armée britannique au service du roi Georges et part combattre sur le continent européen. Il déserte ensuite l'armée de Grande Bretagne pour rejoindre l'armée prussienne, alors alliée des Anglais pour combattre les Français. Récompensé pour fait héroïque de guerre, il termine comme espion au service de la Prusse pour surveiller le chevalier de Balibari. Dans la seconde partie du film, Redmond Barry atteint le sommet de la prospérité et les hautes sphères de la société. L'aventure n'est plus guerrière mais familiale. Redmond Barry devient Lord Barry-Lyndon. Une histoire de famille plus intimiste, plus sentimentale....


La reconstitution des combats entres armées, aidée par une figuration importante, est grandiose. L'intensité dramatique et l'approche des personnages dans les duels est d'une réalité impressionnante. Le jeu des acteurs est de premier ordre : Ryan O'Neal est brillant dans le rôle de Redmond Barry, Marisa Berenson excellente dans celui deLady Lyndon, la belle comtesse, à la fois envoûtante et effacée. Les personnages connexes sont tout aussi impressionnants : Leon Vitali est Lord Bullingdon, Patrick Magee le chevalier de Balibari, Murray Melvin le révérend Samuel Runt...

Un film magistral et intemporel, un véritable chef d'œuvre de Stanley Kubrick

Le dernier Kubrick qu'il me fallait voir pour compléter sa filmographie. Film totalement maîtrisé… on reconnaît la touche Kubrick dans les plans… dans la direction des acteurs et surtout dans le choix de la musique, impressionnante. Un grand film… Kubrick n'a fait aucun mauvais film… tous géniaux, tous parfait. Barry Lyndon est à cette image.

Un magnifique et élégant récit historique dans lequel on suit l'ascension puis la descente aux enfers d'un jeune irlandais ambitieux au 18ème siècle. Tout y est superbe ! A contempler tel un tableau !

comment définir le cinéma en regardant Barry lyndon , Kubrick nous donne une leçon de cinoche avec une insolence folle , c'est raffiné,intense ryan o'neil est criant de vérité , une fresque juste et noble un de mes films de chevet

Le cinéma est un art mixte regroupant la musique, la photographie, la peinture, l'architecture, l'art de la scène, la poésie. Et parfois, il en sort de cet art une œuvre qui excelle dans toutes ces représentations. En 1976 Stanley Kubrick sortira Barry Lyndon, qui en est le parfait exemple.
Ce film retrace l'ascension sociale et la vie tumultueuse de Barry, jeune irlandais forcé à s'exiler de sa terre natale.
Éclairé presque en totalité à la bougie, Stanley Kubrick se distingue une fois de plus par la maîtrise de ses plans, et accompagné de John Alcott ils livrent ici un long-métrage dont chaque arrêt sur image pourrait être une peinture sur toile. La photographie est sans nul doute ce qui marque le plus, tant la beauté des visuels est impressionnante.
Exceller dans un domaine est une prouesse, réussir à le faire dans deux est divin. Le film s'accompagne de Sarabande, la version pour orchestre symphonique du Sarabande de Haendel de 1733, et signe alors sa deuxième excellence. Cette musique restera comme la plus impressionnante du 7ème art, et constitue une œuvre d'art musicale à part entière.
Une telle beauté visuelle s'accompagne forcément de décors époustouflants et d'une mise en scène exceptionnelle. La reconstitution historique dans les scènes de bourgeoisie comme dans celles de batailles nous immerge entièrement dans cette époque, et sont simplement à couper le souffle.
Les acteurs sont tous à la hauteur de cette œuvre magistrale. Le travail fait sur les costumes est lui aussi exceptionnel.
Barry Lyndon est l'élève parfait, le premier de la classe qui a 20/20 dans toutes les matières et qui a la prétention de pouvoir se présenter à l'entrée du concours des plus grandes œuvres de tous les temps et de le gagner. L'objectivité seule suffit à qualifier ce film de chef d'œuvre, alors quand la subjectivité s'en mêle on ne peut que mettre : 5/5.

S'il y a un adjectif que l'on peut directement associer à Stanley Kubrick, c'est bien méticuleux, voir même maniaque. Dans Barry Lyndon, Kubrick fait ressortir toute cette magnaquerie en reconstituant à la perfection l'Europe du XVIII e siècle, et en nous y faisant voyager par l'intermédiaire de Barry, le personnage principal, qui va de ville en ville, de pays en pays. Kubrick met un point d'honneur sur les costumes, qui sont magnifiquement recrées, les paysages naturels filmés de main de maître, et bien sûr le jeu d'éclairage sublime ( les scènes intérieurs sont filmées à la bougie, et le film n'en est que plus réaliste ). Ryan O'Neal se débrouille plutôt bien, et les autres acteurs, bien que secondaires, aussi. Le tout est accompagné d'une BO style XVIII e siècle, qui s'intègre très bien aux scènes du film, bien qu'elle soit un peut répétitive. Les scènes de batailles et de duels sont particulièrement bien réalisées, mais le plus impressionnant dans ce film, c'est de voir le personnage de Barry, innocent et amoureux, se transformer en un vrai escroc opportuniste, infidèle et plutôt antipathique. Le film est long mais n'est pas trop ennuyeux.
Je conclus donc en disant que Barry Lyndon est un très grand film, une fresque et historique majeure, à voir au moins une fois dans sa vie.

Prouesse technique et rigueur narrative, encore une fois, Stanley Kubrick a frappé. Alors certes, le film est esthétiquement magnifique, et son propos cynique mais éloquent fait encore la différence sur l’amoureux de cinéma que je suis. Par contre, après des grosses baffes comme « 2001 » et « Orange mécanique », je ne peux m’empêcher de trouver ce film peut-être un peu trop lisse par rapport à ses prédécesseurs. Alors certes, par rapport au reste de la concurrence non-kubrickienne, ce film pulvérise tout, surtout pour son époque, mais malgré tout, je ne peux m’empêcher à chaque fois, de nourrir une légère déception par rapport à ce que la qualité globale du film montre et face au potentiel qu’elle laisse entrevoir. C’est peut-être exigeant, néanmoins, c’est toujours le sentiment qui m’habite en voyant ce « Barry Lyndon »…

ATTENTION !!! Chef d'oeuvre, ce barry lyndon est un vraie chef d'oeuvre de Stanley Kubrick tel Orange mécanique. Un scénario si envoûtant comme le maître Kubrick à l'habitude de faire, des musiques majestueuses, tellement émouvant qu'on se croirait a la place des personnages. Mais avent tout ce film est une magnifique descente aux enfers qui mériterais d'être respecté. Bravo Kubrick car c'est un chef d'oeuvre. A voire.

L'histoire d'un irlandais passè au service du roi de Prusse, dans l'Europe du XVIIIe siècle! Tout commence mal pour Barry Lyndon : volè et enrôlè de force dans le film du grand Stanley Kubrick! Une oeuvre extraordinaire, sublime, parfaite...adaptè du roman de William Thackeray et interprètè par le remarquable Ryan O'Neal et la magnifique Marisa Berenson! Chose rare, sur 3h de projection, Kubrick ne filme que des scènes marquantes, avec un tact et une èlègance, qui, à chaque instant, crèent l'admiration! Un èclatant chef d'oeuvre qui contient de splendides images prises à la lumière de bougies avec des objectifs spèciaux! Fier comme un pou d'avoir vu le film de Kubrick en salles (et en v.o.s.t), à Sarlat (24), lors d'un pèriple de trente jours en Aquitaine! Du très grand art avec une bande son qui nous emporte loin dans l'èmotion dèchirante (Bach, Mozart, Vivaldi, Schubert...).

Magnifique, magistral, majestueux ! Une œuvre impressionnante, lourde, lente. Peut-être le plus beau film que j'ai vu d'un point de vue technique. Une perle, un mastodonte.

comment définir le cinéma en regardant Barry lyndon , Kubrick nous donne une leçon de cinoche avec une insolence folle , c'est raffiné,intense ryan o'neil est criant de vérité , une fresque juste et noble un de mes films de chevet

Mon avis : Les couleurs se déplacent à l'écran. Les costumes se dévoilent, véritable farandole de vêtements, se froissent, travaillés avec goût, où paraît la beauté frappante des textiles. Les décors, majestueux, se dressent, immenses, devant les personnages. Ceux-ci se placent, mouvement géométriques de leurs pas, classe incarnée, allure distinguée, et prennent la pose, au milieu de paysages somptueux. Et le spectateur, lui, regarde. Regarde ce qui est peut-être la plus remarquable définition du cinéma. Contemple. Découvre. Sa beauté froide, glaciale, tragique. Funèbre. Chaque plan paraît comme un tableau d'époque, où éclate sa symétrie, sa grandeur, sa virtuosité. Dans chaque visage se dessine cette même impression de perte inévitable. Cette fin. Cet échec, qui résonne et qui effraie chaque homme détruit par sa soif. Sa soif de pouvoir, de richesses, d'amour, qui le transformera en brute. On retrouve le même pessimisme qui obstine tant Kubrick. La même mélancolie oppressante. Le même combat torturé opposant les multiples facettes de l'être. Barry Lyndon est une oeuvre d'une grande beauté, gravement désincarnée, méditant douloureusement et constatant d'un regard triste la défaillance humaine et de ce qu'il en reste dans une société corrompue, s'éteignant, fondant comme une simple bougie. Une simple bougie, à la flamme dansante éclairant les nombreuses peintures où éclatera, à jamais, la froideur d'un monde courant à sa perte. 20/20.

Époustouflant. Pouvait-il en être autrement ? Kubrick est capable de s'attaquer avec brio et excellence à différents genres que ce soit le film noir, le drame, la guerre, la satire, la science-fiction ou encore l'anticipation et avec "Barry Lyndon" c'est un très grand drame historique et un chef d'oeuvre qu'il nous livre. Je ne serais pas le premier ni le dernier à encenser cette œuvre d'art au scénario parfaitement bien écrit et passionnant, du sentiment de fascination et d'émerveillement durant les 3 heures de films qui en paraissent tellement moins, à la réalisation et la mise en scène somptueuse de Stanley Kubrick, ses combats filmés la caméra à l'épaule ou ses trouvailles dans les cadrages et les plans, une reconstitution grandiose (tout comme les costumes, les décors...), une direction d'acteur impeccable, une richesse intellectuelle et émotionnelle, une somptueuse photographie ou encore une excellente utilisation de la musique (elle-même sublime). Pourtant Kubrick arrive à rendre son personnage principal Redmond Barry (superbement campé par Ryan O'Neil) attachant alors que ce n'est qu'un arriviste que l'on va suivre dans un récit en deux parties, la première avant son mariage avec Lady Lyndon et la deuxième après, centré sur ses perpétuelles fuites que ce soit les autorités ou lui-même, sa montée dans la société, sa chute, sa déchéance et celle entrainant ses proches ou encore une psychologie bien plus complexe qu'elle n'y parait. C'est un récit passionnant et une de fois de plus les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le travail d'écriture et la façon dont Kubrick s'approprie le récit. Que dire de plus ? Que pour l'anecdote, l'immense Chaplin en personne a trouvé son successeur dans la satire sociale lui qui, peu de temps avant sa mort, ne cessait de dire "magnifique" durant la projection. Chapeau l'artiste.