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    Carol
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    4,0
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    392 critiques spectateurs

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    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    141 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 janvier 2016
    On peut compter sur les doigts d’une main les films qui parviennent à traiter du lesbianisme avec justesse. Si je devais n’en choisir qu’un, ça serait « Carol ». Rarement l’attirance entre deux personnes n’a été montrée de si belle façon, tous sexes confondus. Le film est doux, élégant, tout en atmosphères cotonneuses mâtinées de gris de l’hiver New Yorkais où l’éclat de la passion orange vif fini par percer. Seule la présence des hommes rompt le charme et apporte son lot de violence ; n’oublions pas qu’être homosexuel dans les années 50 était totalement inconcevable.
    Avec une photographie extraordinaire et des cadrages dignes des plus grands, l’image est sublime et atteint des sommets avec les plans contenant des reflets (les portraits filmés derrière des vitres de voitures sont une leçon de cinéma à eux seuls).
    La reconstitution d’époque est irréprochable, le scénario tiré du livre de Patricia Highsmith est parfaitement maitrisé et les acteurs sont tous juste.
    Si Cate Blanchett est totalement imposante avec son aura d’actrice hollywoodienne, Rooney Mara parvient à prendre sa place en étant tout en retenue et fini par être éclatante à la manière d’Audrey Hepburn ! Elle mérite amplement sa palme d’or d’interprétation féminine.
    spoiler: Le regard échangé à la fin du film est absolument incroyable, les deux actrices sont lumineuses et dégagent une intensité rarement vue.

    Voilà un bien beau chef d’œuvre pour affronter l’hiver en douceur.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2016
    S'il n'y avait qu'une seule raison de voir "Carol", ce devrait être sa dernière scène, l'une des plus fortes vues sur un écran depuis belle lurette : cet échange de regards - amoureux, libres, se promettant l'un à l'autre qu'un avenir existe - entre deux personnages que l'on a vus souffrir pendant deux heures, comme incarcérés par la morale stricte des années 50 et les rôles impartis à chacun dans une société cloisonnée, est un grand moment de cinéma. Un moment qui matérialise le travail remarquable effectué ici par Todd Haynes (une direction artistique impeccable, la précision esthétique de la reconstitution historique très habilement assouplie par le grain de la photo en Super 16mm) et par ses deux actrices, chacune au-delà de tous les éloges, chacune peut-être dans son meilleur rôle à date. Avec ce sommet émotionnel, tout le sens du film que l'on vient de voir se cristallise, et en particulier les longues (… que l'on avait même trouvées "trop longues") scènes du "road movie" central : cette errance en voiture entre chambres de motels miteux et hôtels de luxe fait d'ailleurs plus qu'évoquer le cœur engourdi du "Lolita" de Nabokov, la fuite hébétées des amants au cœur d'une Amérique suspicieuse, avec à leurs trousses un détective chargé de prouver leurs crimes. Sinon, il faut aussi admirer la manière dont Haynes "parque" le "thème" de l'homosexualité, pour se concentrer sur ce qui importe vraiment, la fascination amoureuse, qui est évidemment la même quels que soient le sexe et les préférences de ses protagonistes.
    RedArrow
    RedArrow

    1 528 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Deux femmes discutent à la table d'un restaurant, leur conversation est gardée sous silence. Quelque chose d'indicible se dégage d'elles, comme une sorte de bulle qui les protégerait du monde extérieur. Un homme reconnaît la plus jeune d'entre elles et l'appelle. La bulle protectrice que l'on sentait pourtant intouchable éclate en une fraction de seconde. Et l'homme entame une conversation polie avec la jeune femme pendant que l'autre s'échappe d'un simple prétexte.

    Après cette superbe introduction lourde de sens, "Carol" va remonter le temps jusqu'à la rencontre de ces deux femmes et nous faire vivre les prémices de leur relation jusqu'à ce que la passion les dévore complètement.
    Un amour naissant et sans cesse grandissant qui repose avant tout sur les effets de miroir que se renvoient les deux femmes.
    Therese à la fois forte et introvertie, aspirante photographe et vendeuse dans un magasin de jouets et Carol, une femme fortunée et mère d'une fillette, en pleine séparation à cause d'une relation extra-conjugale avec une de ses meilleures amies qu'elle assume pleinement.
    Les désirs enfouis de Therese se libèrent face à ceux de Carol qui, elle, en a pleinement conscience.
    Le petit ami de la première sait que quelque chose se passe mais ne comprend pas qu'il est en train de la perdre tandis que le mari de la deuxième, désesperé, sait au fond de lui que tout est terminé mais est incapable de la laisser s'échapper et se sert de leur fille pour la garder à tout prix.

    Mélodrame souvent bouleversant et toujours juste, "Carol" se concentre avant tout sur la passion qui consume les deux personnages principaux, laissant en toile de fond l'Amérique puritaine des années 50, ombre malveillante et destructrice de l'homosexualité symbolisée par les méthodes du mari de Carol pour la ramener à ce qu'il considère être la normalité et les discours radiophoniques du Président sur des valeurs familiales qui semblent déjà désuètes pour l'époque (l'évolution sociétale aura toujours un train d'avance sur la vision politique).

    Parfaitement mis en scène par Todd Haynes indéniablement très doué pour traduire une émotion de manière symbolique en une scène (ce plan parfait où, après sa première rencontre avec Carol, Therese retire son bonnet et le pose dans son casier après qu'une sonnerie stridente retentit, sorte d'écho alarmiste de ses sentiments incontrôlables) et emmené par deux comédiennes au sommet (prix d'interprétation à Cannes amplement mérité pour Rooney Mara) mais aussi par d'excellents seconds rôles (Kyle Chandler et Sarah Paulson, géniaux), "Carol" nous dévoilera enfin dans ses ultimes instants les mots échangés par ses deux héroïnes lors de la scène d'ouverture et on comprendra alors qu'on était très très loin au début du film d'avoir saisi la portée et la force du lien qui unissait ces deux femmes. Superbe !
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    164 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 janvier 2016
    Todd Haynes, le réalisateur qui aime les femmes et elles le lui rendent bien. Revenir sur le sujet de l'homosexualité durant les années 50 pouvait laisser penser que Haynes reprenait la formule magique de "Far From Heaven" avec la sublime Julianne Moore. C'est en partie vrai mais l'histoire est abordée différemment, du point de vue inverse : les personnages principaux sont les homosexuels et les hétérosexuels les secondaires. Ici, on parle de l'homosexualité féminine mais pas avec des personnages caricaturaux. Elles sont coquettes, mères de famille ou futures épouses. L'histoire de cette rencontre et de ce parcours est très touchant et ne nous laisse pas indifférent grâce aux deux personnages féminins correspondants en tous points à ceux que chérit tant Haynes, des femmes qui se battent pour vivre et exister. Et il faut bien avouer que ces personnages sont magnifiques. Cate Blanchett et Rooney Mara sont incroyables. C'est un véritable bonheur de les voir ensemble tellement une symbiose se crée entre elles. Et le reste du casting, comme le fabuleux Kyle Chandler, aide à garder ce bel équilibre. La réalisation, très inspiré des classiques hollywoodiens, garde une originalité et une modernité qui lui permettent de s'en différencier. La photographie est magnifique. Les plans à travers les fenêtres et les pare-brises des voitures sont époustouflants. La bande son colle parfaitement à l'époque. La direction artistique a fait un travail incroyable car plusieurs séquences sont en extérieur et les bâtiments, les vitrines, les voitures, les passants, tout y est comme dans les années 50. Todd Haynes nous laisse encore une fois sans voix.
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 janvier 2016
    Le film est tourné en Super 16 pour capter et restituer religieusement la texture des films en 35 mm de l’époque. Edward Lachman, est un fidèle directeur de la photographie pour Todd Haynes. La photo n'est jamais "flamboyante" mais restitue parfaitement l'ambiance du cinéma de ces années-là.

    Il en va de même pour les costumes de Sandy Powell, qui avait magnifiquement habillé Julianne Moore dans le chef d'œuvre du réalisateur, Loin du paradis.

    L'ensemble n'a rien d'un mélodrame, mais explore davantage la profondeur des sentiments. Ceux des amours considérés comme interdites. Un passage souligne ce point quand l'un des protagonistes tente de déchiffrer les sentiments au travers d'un film censuré par le code Hays.

    Il est facile de se laisser emporter par les regards, d'être fasciné ou étouffé par la précision de chaque élément et la reconstitution parfaite de cette époque. Tant au niveau des décors que des costumes. La mise en scène suit ce raffinement sans s'autoriser le moindre dérapage. Le scénario, très linéaire, ne s'accorde aucun débordement. Il faut attendre la toute fin du film pour être bouleversé par le lien fort et magnifique qui unit les deux principales protagonistes.

    La jolie Rooney Mara est convaincante dans ce rôle de jeune femme "qui ne sait pas dire non".

    Cate Blanchett, prisonnière de ce masque social imposé par une vie qui n'est pas la sienne est resplendissante. Quand il sera question de l'avenir de sa fille, au cours d'une très courte scène forte et douloureuse, elle explosera, enfin.

    Un souffle de vie, de fièvre et d'émotions auraient permis une adhésion totale.

    Carol reste un beau film, un questionnement aussi, pour toutes celles et de tous ceux qui n'ont pas pu pour certains, oser pour d'autres, choisir la liberté pour vivre pleinement leur propre vie.
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 274 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2016
    Quelle magnifique partition en mode mineur (symbole en musique de mélancolie et de subtilité)......C'est un film à la fois d'amour et d'atmosphère.....C'est aussi un voyage dans le temps (les années 50 sont ici étourdissantes) où l'humanité n'était pas confrontée à des enjeux majeurs comme aujourd'hui, ou en tout cas ils étaient différents......
    écrit aussi en mode bourgeois (peinture sociale), le film nous glisse dans les hauteurs subtiles de l'émotion, de la liberté de mœurs à une époque où rien n'était gagné en matière de sexe....
    C'est une histoire d'amour avant d'être une histoire de femmes, de courage.
    La technique du film est irréprochable et les tons jaunes ajoutent beaucoup de chaleurs à la discrétion des dialogues et de leur sincérité.......
    Que dire des deux actrices (très peu de seconds rôles) elles sont belles et géniales....Le film est feutré par leur charme et leur présence, par une musique discrète et les couleurs du passé.....Le film est comme ses actrices, attirant et mystérieux, voilé.....
    S'en dégage une fascination simple à laquelle ont même succombé de "turbulents" adolescents dans la petite salle où j'étais....
    Un film d'une grande maitrise technique et émotionnelle, que je recommande.....
    Ufuk K
    Ufuk K

    465 abonnés 1 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2016
    ça fait très longtemps que j'avais pas vu un aussi beau film que "Carol" merveilleux mélo à l'ancienne sur une histoire d'amour interdite entre deux femmes dans les années 1950 à noter la somptueuse interprétation de Cate Blanchett et surtout celle de Mara Rooney dans ce film qui touche en plein cœur.
    Agnes L.
    Agnes L.

    119 abonnés 1 463 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2021
    Il me semble que Thérèse est fascinée par ce que représente cette femme belle et riche alors que pour Carol, c'est la fraîcheur et l'innocence de cette jeune fille qui la séduit. Difficile de faire vivre une relation amoureuse de ce type, à cette époque. Et pourtant, Carol finit par reconnaître l'attirance qu'elle a envers les femmes et sait que ce sera au détriment de sa vie de mère. De la sensibilité et de la retenue dans ce film qui, pudiquement, ne montre pas grand chose mais sait en dire beaucoup, par les regards qu'échangent les deux femmes.
    LeFilCine
    LeFilCine

    163 abonnés 561 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2016
    Dès le premier plan, on sent qu’on est en présence d’un réalisateur qui soigne son cadre, ses images et la lumière. Tous ces éléments qui constituent une mise en scène très travaillée. Le film démarre avec deux femmes, magnifiques, attablées en tête à tête dans un restaurant. Todd Haynes, le réalisateur, nous propose ensuite un long flash-back qui va occuper la quasi-totalité du film. Dans celui-ci on fait la connaissance de ces deux femmes et on découvre leur étonnante rencontre ainsi que la vie de chacune au quotidien. Puis celles-ci s’élancent dans un périple qui prend l’allure d’un road-movie assez original. Les deux personnages principaux sont donc interprétés par les actrices américaines Cate Blanchett et Rooney Mara. Elles interprètent des rôles féminins écrits avec subtilité et sans concession. Rooney Mara a obtenu, avec ce rôle, le prix d'interprétation féminine au dernier festival de Cannes. Et ce n'est pas une surprise, car elle arrive à dégager beaucoup d'émotion, tout en restant dans une grande simplicité. Cate Blanchett est tout aussi convaincante mais elle pâtit un peu d'un rôle plus sombre et plus complexe. Cette histoire d’amour impossible est inspirée d'un roman paru dans les années 50 aux États-Unis, et qui avait été perçu comme très subversif pour l'époque. Todd Haynes reprend ce récit devenu un best-seller et avec tout son talent de metteur en scène, et grâce à ces deux sublimes actrices qu’il laisse le temps d’évoluer devant sa caméra, il en fait un film à la fois très beau et intemporel.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 janvier 2016
    Je fais partie de ces téléspectateurs qui ne sont pas si facilement bouleversés. Il me faut pour cela un scénario complexe, drôle ou triste mais grâce à Carol j’ai appris que je pouvais être bouleversée par autre chose, le regard de Cate Blanchett. Bien au delà de déconcerter sa partenaire de jeu, Cate Blanchett a le pouvoir de nous faire rougir nous, téléspectateurs, de nous faire ressentir une émotion.

    Je fais partie de ces gens qui apportent beaucoup d’importance au non verbal, aux regards, aux gestes, à la communication du corps en général. Dans Carol vous vivrez au rythme des regards qui dans ce film représentent beaucoup : une émotion, un mot, un sentiment, une action, un acquiescement, vous vivrez grâce à eux. Vous êtes tenu en haleine tout au long du film et vous attendez ce hochement de tête qui fera balancer le film d’un côté ou de l’autre du dénouement de l’histoire.
    Nous vivons l’aventure des personnages non pas au travers de la caméra mais au travers d’eux grâce à l’excellente réalisation dont est dotée ce film. Il est des films qui nous perturbent de par la violence de leur image, la cruauté de la guerre ou de la vie. Dans Carol c’est tout autre chose, vous allez être bouleversée, non pas par le scénario ou par les phrases romantiques ou autre diners aux chandelles mais par la pureté et la sincérité des deux actrices. Vous y croyez, tout simplement.

    La musique est prenante et saura-vous captiver, la mélodie vous englobe dans une sensualité musicale charmeuse.

    Carol c’est ce film qui va vous rendre muet à la fin de la séance, c’est ce film qui va vous faire regarder le générique de fin pendant quelques secondes en vous interrogeant sur les actrices, sur l’histoire et sur les émotions qu’il a fait naitre en vous. Vous allez restez muet dans la salle noir sans considérer les personnes qui sont assises à côté de vous et vous allez vous demander ce que vous avez ressenti, si vous avez été perturbé ? Troublé ? Bouleversé ? Déçu ? Triste ? Il fait parti de ces films qui a la capacité de vous maintenir captifs pendant 2 heures de vous faire voyager dans un autre temps et dans une autre histoire.

    Le thème choisi, celui de l’homosexualité, est justement mis en avant. De part la relation amoureuse, l’évocation des sentiments. Carol est justement retranscris dans le contexte dans lequel il se place : les mœurs, la politique, la morale, l’orientation sexuelle. Et c’est ce contexte moral qui nous fait douter tout le long du film, quelle issue pour la relation entre les deux personnages ? Vont-elles faire de leur amour quelque chose d’impossible à cause des mœurs de l’Amérique des années 50 ? Ou au contraire, l’amour sera-t-il plus fort et plus valeureux ? Là est toute la raison du film et fait l’objet du dénouement de cette œuvre.

    Si le film ne vous a pas prit aux tripes grâce à la performance de Cate Blanchet, le dénouement lui, saura vous toucher de la juste manière. Si vous avez aimé un minimum le film et accroché tout le long durant, la scène de fin sera la minute la plus longue. Les mœurs ou l’amour ?

    Omnia Vincit Amor.
    Carol
    Hey Jude
    Hey Jude

    19 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 décembre 2016
    Ecran noir, longue pause avant que ne s'ouvre le gėnėrique. Ce film était absolument bouleversant. Ambiance du hollywood d'ėpoque, musique magnifique, et une infinie douceur dans sa mise en scene, minutieuse, qui n'hėsite pas à laisser les personnages se regarder longtemps dans les yeux. Les regards, c'est ce que je prėfère au cinėma.
     Kurosawa
    Kurosawa

    513 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Un mélodrame à la Douglas Sirk, dixit la plupart des critiques, "Carol" raconte l'histoire d'amour entre deux femmes dans l'Amérique des années 50. La beauté du film tient à sa froideur qui, si elle empêche une véritable émotion, hante chaque plan et chaque regard d'une force peu commune. Pauvre en péripéties, "Carol" serait plutôt une histoire d'amour immobile, caractérisée par l'évidence du coup de foudre dans une formidable scène où le regard foudroyant de Rooney Mara se penche sur le visage de la sublime Cate Blanchett, deux actrices qui auraient dû partager un prix d'interprétation à Cannes, tant leur complémentarité est belle. Le couple est remarquable car Haynes ne fige pas leurs personnages, ainsi Terese d'abord timide et impressionnée va progressivement s'affirmer et se mettre à la hauteur de Carol, dont on pensait qu'elle se lasserait de sa jeune amante et qu'elle reculerait devant les menaces juridiques qui lui sont adressées (sa relation avec Terese jugée comme immorale dans le dossier de son divorce), mais il n'en n'est rien : sa passion est aussi forte. Et si on peut regretter que cette histoire ne nous fasse pas chavirer, on ne peut remettre en cause son incarnation : les personnages existent, leurs désirs aussi, transcendés dans une magnifique scène d'amour par des mouvements de caméra à la fois gracieux et fluides. Suprêmement élégant, que ce soit à travers sa mise en scène, sa musique ou sa photographie, "Carol" est un très beau mélodrame et finit enfin par nous toucher lors d'une dernière séquence génialement construite.
    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2016
    Bien aimé ce double et tendre regard de femmes sur elles-mêmes. L'image est somptueuse, la musique aussi, c'est délicat et progressif à la façon des meilleures histoires américaines des "grands maîtres" (Noël, les jouets), une certaine euphorie qui change des exhibitions très frontales avec le fracas qui s'ensuit auxquels le cinéma a donné ces derniers temps. Un film pour les penchants naturels assumés avec élégance,, un long chemin pour se débarrasser de la culpabilité d'être ce que la société réprouve tacitement. Le récit, les dialogues, les intérieurs, les déplacements réguliers, la tension monte et ce qui frappe est l'absence de rejet de "la faute" sur l'autre dans ce couple vertigineux.. Y règne, en plus des seconds rôles (dont celui, hilarant de la duègne ou du mari propriétaire !) et malgré les secousses venues de l'extérieur, le climat serein des amies d'enfance, cet espace intime imperméable au double jeu dès qu'il y a un tiers. Les scènes de crises font sourire, trop proches de ce que la réalité apporte dans les foyers ! Une jolie histoire qui semble confier que la vie fait aussi quelques cadeaux et que pour les garder il faut faire preuve d'imagination.
    Caine78
    Caine78

    6 015 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 janvier 2016
    Après son sublime « Loin du paradis », Todd Haynes revient au mélodrame flamboyant, à nouveau situé dans les années 50, mais cette fois-ci entre deux femmes, toujours de classes (très) différentes. A ce titre, j'ai été pendant de très longues minutes totalement sous le charme, enivré par autant de beauté, de délicatesse, de douceur : cela a beau rester classique, difficile de résister à autant de splendeur, nous faisant passer par un tout un tas d'émotions très sensoriels jusqu'à en être étourdi. Dommage que « Carol » connaisse alors un sérieux coup de mou aux environs d'une heure, l'intrigue devenant un peu figée, les personnages perdant quelque peu de leur charme et de leur mystère, sans pour autant qu'une quelconque faute majeure soit à souligner. D'ailleurs, la nuance à laquelle est apportée chaque personnage est souvent un vrai délice, le film livrant une peinture très réaliste des mœurs de l'époque, beaucoup moins tolérante qu'elle ne le prétend. Enfin, si les seconds rôles sont impeccables et Rooney Mara des plus touchantes dans un rôle volontairement (un peu) en retrait, que dire de Cate Blanchett ? Le mot « élégance » semble avoir été inventé pour elle, celle-ci banalisant l'exceptionnel de façon déconcertante : elle est sublime. Il suffit de voir l'éblouissante scène finale, d'une précision et d'une délicatesse sans égal, pour comprendre tout le raffinement et la sensibilité d'une œuvre où chaque mot, chaque geste, chaque regard semble avoir été réfléchi, et ce pour notre plus grand bonheur. Bref, Haynes se pose une fois encore comme le seul réalisateur capable aujourd'hui de ressusciter l'esprit de Douglas Sirk : malgré quelques réserves, on a déjà trouvé un incontournable de 2016.
    Elisabeth G.
    Elisabeth G.

    164 abonnés 1 028 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 janvier 2016
    Une film esthétique mais un peu froid, porté par deux actrices exceptionnelles et particulièrement subtiles.
    Une critique plus détaillée et d'autres sur
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