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    Night Call
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    870 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 312 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 décembre 2014
    "Night Call" signé par Dan Gilroy est un film choc !
    D'abord, pour le sujet abordé très édifiant et incroyable, celui du reportage journalistique à sensation et ses dérives...
    Mais au fond, à mon avis, surtout et principalement pour la superbe composition à couper le souffle de Jake Gyllenhaal littéralement inquiétant et fascinant par sa présence écrasante dans ce rôle, tant on voit assez peu ce genre de performance au cinéma !
    On reste scotché du début à la fin du film par la vision de ce personnage trouble et très particulier, Lou Bloom, à la fois extrêmement intelligent, pervers, diabolique, manipulateur dont les raisonnements étayés et explicites font froid dans le dos !
    Son regard, son sourire et ses expressions sont absolument terribles et renforcent cette impression de frayeur qui nous accompagne dans cette course à l'horreur jusqu'à son paroxysme final, glaçant au possible...
    Lou va ainsi nous emporter dans un crescendo monstrueux, prêt à tout pour saisir le scoop ultime et surtout très sanglant en atteignant des extrémités qui nous dépassent !
    On est sidéré par la relation qu'il met en place avec cette directrice de l'info d'une chaîne de télévision, implacable et dangereuse, mais qu'il utilise sans état d'âme ainsi que celle inimaginable, qu'il a avec son pauvre assistant sur la mauvaise pente...
    À ce propos, l'humour noir et grinçant est bien présent en faisant plus d'une fois un effet bœuf, alors qu'on s'imprègne des paroles de Lou quand il se lance dans des explications dignes de démonstrations scientifiques aux calculs incroyables.
    Les images que nous offrent ce film nous plongent dans une atmosphère poisseuse et malsaine par la tension, voire la folie latente du héros.
    La fin indescriptible atteint un summum de démence très préoccupant dont la démesure dépasse tout ce que l'on pouvait prévoir ou imaginer.
    En plus de cette histoire basée sur un individu hors norme, il faut reconnaître que celle-ci renvoie directement au problème éthique du reportage photo à sensation par temps de guerre, de cataclysme ou même de simples faits divers où l'assistance à la vie d'autrui passe après La Photo ou La Vidéo qui fera la Une !
    Jake Gyllenhaal nous livre ici une performance excellente qui rend ce film extrêmement passionnant aussi bien dans son scénario habile où les rebondissements suivent une montée en puissance incroyable, que dans la magnifique peinture de la ville de Los Angeles, décor qui se prête totalement à l'esprit de cette histoire noire et effrayante !
    Un film événement puissant et magistral à découvrir sans attendre !
    Loskof
    Loskof

    365 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 décembre 2014
    Allez c'est bon, l'année est pliée côté cinéma et Night Call sort vainqueur ! J'ai aimé dès la première seconde, avec ce plan carte postale de Los Angeles, un léger filtre orange, j'avais l'impression de voir Collateral de Mann, ou Heat, pour sa façon de filmer L.A la nuit, un soupçon de Drive pour la violence et de Gone Girl pour sa critique des médias (ici bien meilleure mais j'y reviendrai).
    J'ai juste pris un pied terrible devant ce film. On suit avec une délectation malsaine les aventures de Lou, mec raté, qui va trouver sa voie dans le reportage à sensation, révélant peu à peu le maniaque en lui. Si le tout début du film est une formidable exposition, le rythme se ralenti un peu jusqu’à la moitié, prenant le temps de poser son intrigue et les enjeux finaux, même si l'enchainement des séquences de reportage peut sembler répétitive. Puis tout s’accélère au bout de 45min, pour nous offrir des moments d'anthologies, ou la perversion va être poussée au maximum, comme le diner, ou mieux encore avec une séquence tv en temps réel juste hallucinante. Jusqu'à un final insoutenable, où l'on subit complètement ce qu'il se passe à l'écran, comme asphyxié. Et c'est là que le film est le plus réussi, car, en plus de nous servir une réalisation de haute volée, un photographie sublime, une course poursuite phénoménale et complètement justifiée avec son point de vue, un Jake Gyllenhaal électrisant, le film nous questionne directement. Il questionne tout d'abord notre rapport aux médias, le goût du sensationnalisme au détriment de la dignité et même de la vie humaine. Mais surtout, Dan Gilroy nous place dans le film, à la place du spectateur TV, car on voit les mêmes choses, et le film arrive à nous faire rentrer dans le trip de son personnage, on éprouve presque de l'empathie. Un peu à la manière de Breaking Bad, on suit le "héros" avec un plaisir malsain. Cela va en déranger beaucoup, car forcément on se sent un peu coupable, beaucoup de critiques négatives mettent en avant ce point. Mais c'est justement là qu'est le génie, Gilroy nous critique directement, forcément ça fait mal, et ça m'a fait mal car j'ai adoré le film, car j'ai éprouvé du plaisir en le voyant tout en sachant que c'était ignoble.
    Un Oscar pour Gyllenhaal, un Oscar pour la photographie, et un Oscar du meilleur film ne seront pas volés je pense !
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2015
    Un thriller sombre et inquiétant qui, en conjuguant un brillant scénario et une mise en scène raffinée, s’avère véritablement prenant. L’atmosphère est singulière, la ville de Los Angeles est superbement filmée et le rythme général du film, plutôt lent, mais avec des séquences de grande intensité, est très bien maîtrisé. Jake Gyllenhaal, quant à lui, excelle dans la peau de son personnage glaçant et amoral. Un film brutal, malsain et pessimiste sur la dérive des médias !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 novembre 2014
    Pour un budget ridicule de 8 000 000 $ , Night Call prouve que le cinéma américain est loin de se résumer aux grosses productions Hollywoodiennes sans grand intérêts. Ce film ambitieux est clairement une surprise en cette fin d'année 2014. Night Call raconte l'histoire d'un homme nommé Lou Bloom qui est prêt à tout pour avoir les meilleures images choc et ensuite les vendre aux chaines locales.

    Au final on obtient un film terriblement efficace sans aucun temps mort avec une réalisation quelque peu discrète laissant place à un remarquable scénario aussi passionnant que déroutant , rythmé par la bonne BO de James Newton Howard. Mais Night Call c'est avant tout le film ou Jake Gyllenhaal campe l'un de ses meilleurs rôles si ce n'est le meilleur. Son interprétation hallucinantes me laisse froid dans le dos , il incarne brillamment un personnage décalé et imprévisible. Après Prisoners , Enemy et maintenant Night Call , Jake Gyllenhaal est devenu un des meilleurs acteurs de sa génération. Jake ! La route des oscars vient de s'ouvrir pour toi.

    Et si Night Call m'a aussi emballé c'est par son concept original , on est plongé pendant 2h dans le monde des médias ou le spectateur constate la "connerie" de ces derniers . Le réalisateur Dan Gilroy va se concentrer sur le point de vue du personnage de Jake Gyllenhaal même si on a du mal à le comprendre sur certains moment, on éprouve une certaine empathie à son égard, on suit avec intérêt ses escapades nocturnes plus délirantes et absurdes les unes que les autres. Le point fort du film réside dans son ambiance qui fait pensé à Drive sans pour autant lui ressembler.

    Le suspense est aussi un élément majeur puisqu'il est constamment présent durant les 2h du film mais laissant tout de même le spectateur respirer un moment avec certains passages parsemés d'humour notamment grâce à la satire des médias. Le suspense atteindra son paroxysme dans un final surprenant ou les 30 dernières minutes ne sont que pure folies. Vous l'aurez compris Night Call est un film à ne pas manquer, rentrant facilement dans mon top des meilleurs films 2014.
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2014
    La première réussite du film, rendre la totale immoralité d'un bon scénario, en un excellent moment de cinéma.

    Pour sa première réalisation Dan Gilroy filme la ville de Los Angeles, comme rarement, ou jamais vue. Sombre, malsaine, inquiétante, brutale.

    Le propos du film est brillamment mis en valeur par la photographie de Robert Elswit, deux fois oscarisés.

    Grand écart entre ce qui devrait être des images professionnelles, et d'autres, plus accrocheuses, mieux rémunérées et qui s'inclinent sans scrupules devant les chiffres d'une audience télévisuelle avide de sensationnel. Il s'agit ici d'une chaîne de télé locale aux États-Unis, en panne d'audience et qui doit être, hélas, le parfait reflet de quantité d'autres dans le monde.
    De quelques-unes, en France aussi, "spécialisées" sur une prétendue info en continu …

    Les deux principaux protagonistes font penser à deux cobras prêts à mordre. À tuer.

    Rene Russo incarne parfaitement la rédactrice, sans foi ni loi, qui exercera tout son pouvoir pour être la première à étaler sur les écrans tous les faits divers et de préférence les plus accrocheurs, sanglants et monstrueux.

    Jake Gyllenhaal est remarquable dans le rôle de cet homme paumé qui deviendra un rapace malsain et pervers. Un homme qui agit sans aucune étique professionnelle. Un de ceux que rien n'atteint et qui utilise la souffrance de ses semblables pour fabriquer du sensationnel, et mieux assurer sa source de revenus.

    Un film convaincant, au suspense maintenu de bout en bout.

    Une réflexion, aussi, qui devrait s'imposer devant certaines images choc dont certaines chaînes de télévision abreuvent le téléspectateur avide de sensationnel et ce, dans le seul but de mieux noyer la véritable info.
    elbandito
    elbandito

    313 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 décembre 2014
    Rebaptisé Night Call pour le public français, Nightcrawler est vendu à tort comme un thriller de la veine de Drive ou de Collateral, à cause d’une bande annonce trompeuse. Nous perdons avec ce titre le sens premier de ce drame cynique qui s’intéresse avant tout à un homme. Pour autant, ce film est un chef d’œuvre lui aussi ! Si la photographie impeccable et l’ambiance nocturne de la cité des Anges évoquent la touche de Michael Mann, le choc frontal réside ici dans la manière du personnage principal d’accomplir son destin. Porté par la prestation hallucinée d’un Jake Gyllenhaal métamorphosé, amaigri, visage aux traits émaciés, cheveux mi-longs gominés et regard bleu azur troublant, Louis Bloom est un sociopathe. Tantôt adorable, parfois drôle malgré lui, toujours calculateur et dénué de toute émotion, le personnage est un savant mélange de Travis Bickle et de Norman Bates. L’acteur incarne à la perfection ce self made man qui suit une logique implacable pour obtenir ce qu’il souhaite : sa réussite. Et le réalisateur Dan Gilroy aborde de façon totalement amorale les dérives de la télé poubelle tout en égratignant le monde du travail à l’américaine et en soulignant sa précarité.
    Marc T.
    Marc T.

    238 abonnés 547 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juillet 2015
    J'y croyais avant même de le voir, je sentais déjà l’atmosphère pesante, noire et glaçante d'un Drive ou d'un Collateral rien qu'en visionnant la bande annonce, ça sentait le chef d’œuvre annoncé ou presque. Rien à dire sur la prestation de sociopathe de Jake Gyllenhaal, tout le monde est d'accord - ou presque - sur ce point, mais voilà, ce pauvre Jake porte le film sur ses seules frêles épaules car le scénario est un peu linéaire et répétitif (voiture->caméra->journal TV). J'en attendais vraiment plus, plus de punch, de noirceur ou de folie, je ne saurais dire, mais plus de ce petit quelque chose qui vous fait dire après 1H57 : "wow !". Fort heureusement, la dernière partie prend la tangente, s'accélère, et se termine par un final plutôt bien trouvé. On ressort de ce film finalement globalement satisfait mais tout de même frustré, il y avait matière à le rendre plus percutant...
    reymi586
    reymi586

    399 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2014
    Complètement fou ! Jake Gyllenhaal ne m'a jamais fait autant peur et il n'a jamais été aussi excellent. Il joue dans Night Call le anti-héros par excellence, plus méchant que le pire tueur en série. Le scénario fait froid dans le dos mais il est si proche de la réalité que ça en fait vraiment peur. Cette histoire très originale est assez bluffante ! Une très bonne surprise !
    Nyns
    Nyns

    188 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2015
    Oeuvre amorale et inconventionnelle, Night Call séduira par sa perversité calculée. A ne surtout pas confondre avec Drive, auquel je n'ai personnellement pas adhéré. Night Call est plus concis et précis dans sa démarche, ce que le rend plus atterrant voire effrayant. On suit le parcours d'un oiseau de nuit incarné avec brio par un Jake Gyllenhaal en pleine forme (je ne comprends toujours pas pourquoi il n'a pas été nommé aux oscars soit dit en passant). Ce qui est intéressant dans ce film est de suivre la descente en enfer du protagoniste dont notre empathie (débutant par de la réelle pitié) baissera au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue. Une façon déconcertante de présenter le "Mal". Le côté maniaque peut lasser voire empêcher de partager le réalisme du film à certains passages. Night Call, auquel je préfère le titre original Nightcrawler (sans blague c'est n'importe quoi cette traduction) est un vrai adepte de la non limite absolue, et c'est qui le rend si fascinant.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 088 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mars 2017
    "Night call" a fait quasiment l'unanimité à sa sortie comme près de quarante ans avant lui "Network" de Sidney Lumet (1976), autre cri d'alarme sur les dérives de l'information télévisuelle soumise à la dictature de l'audience. La filiation entre ces deux films assez différents sur la forme tant picturale que narrative se réalise via le personnage de Nina interprété par Rene Russo qui est le pendant parfait de la Diana Christensen (Faye Dunaway) de "Network" directrice de l'information prête à tout pour le gain d'un point d'audience. Là où Lumet s'intéressait de près aux arcanes du pouvoir au sein d'une chaîne en train de muter et au sort d'une vieille garde rechignant à laisser la place de crainte de voir les principes d'intégrité de l'information se liquéfier dans la course à l'audimat, Dan Gilroy qui n'a pas connu cette phase de transition place sa caméra directement là où se déniche le sensationnel. C'est donc la nuit dans les banlieues de L.A que Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) traque les faits divers sanglants choisis selon des critères très précis quant à leurs victimes et leur modus operandi qui doivent émouvoir une clientèle très ciblée. Lou Bloom quidam désocialisé mais assez cynique et déterminé pour saisir sa chance par tous les moyens est quelque part le petit frère de Rupert Pupkin (Robert de Niro), le fan trublion de "La valses des pantins" de Martin Scorsese (1983) qui s'immisçait partout avec son air affable, de prime abord niais et inoffensif pour ensuite afficher sa froide détermination. Jake Gyllenahaal ne s'y est pas trompé dont la prestation emprunte beaucoup des mimiques de Robert de Niro, livrant tout comme lui à l'époque une prestation à contre-emploi proprement hallucinante emmenant le personnage jusqu'à des extrémités insoupçonnées. La sociopathie de Lou Bloom est criante, étant incapable de la moindre empathie et totalement imprégné de la nécessité de sa réalisation sans entrave. D'aucuns trouveront certains agissements de Lou Bloom outranciers voire improbables si l'on considère que le personnage imaginé par Dan Gilroy symbolise à lui seul l'information en continu telle qu'elle se pratique aujourd'hui. Mais peut-on en être si sûr quand on sait que chacun muni de son portable peut-être en prise directe avec n'importe quel évènement ? On peut constater que le cri d'alarme de Lumet en 1976 n'a pas servi à grand chose mais il serait impardonnable de taxer d'opportunisme les rares vigies qui tentent de nous mettre de façon un peu crue sous les yeux ce que nous tolérons chaque jour. Rene Russo, la femme de Dan Gilroy est toujours aussi sensuelle ce qui ajoute un atout de charme vénéneux bienvenu à ce film qui fait froid dans le dos, non pas dans le domaine de l'anticipation mais bien malheureusement dans celui du constat.
    jihelg
    jihelg

    4 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 janvier 2015
    Une bande-annonce intrigante, quelques critiques élogieuses et une interview de Jake Gyllenhall aperçue sur Canal m'avaient vite fait comprendre l'importance d'aller voir "Night Call", qui s'annonçait comme une production ambitieuse et un nouveau rôle éminemment original pour l'acteur de "Brokeback mountain". La vision de ce film a totalement conforté cette impression initiale. Dès les premières images, la patte d'un cinéaste talentueux impose un style et une énergie propre aux grands auteurs de polars urbains. La nuit de Los Angeles est immédiatement placée au centre du récit, comme en étant le personnage principal et imprimant d'entrée de jeu une esthétique et une élégance qui évoquent Michael Mann ou Nicolas Winding Refn œuvrant dans des décors similaires. Dès lors, l'apparition du personnage principal de Louis Bloom "Lou"), incarné par Jake Gyllenhall, est désignée comme une excroissance naturelle de cette jungle nocturne tentaculaire. D'un minable revendeur d'objets ou de métaux volés, plutôt maladroit dans la gestion de ses petits larcins, cet anti-héros va devenir rapidement un pigiste free-lance avide de couvrir en vidéo les faits divers crapuleux ou accidentels les plus sanglants pour les monnayer à une chaîne de TV locale. De pathétique petit trafiquant, il va devenir ainsi sous nos yeux un véritable prédateur vidéaste sans scrupule ni morale, persuadé de pouvoir, grâce à ses images choc, détenir la clef de son intégration et d'une certaine mainmise sur le système de l'information télévisée. Maîtrisé de bout en bout dans sa mise en scène et rythmé par son montage percutant, porté par une interprétation hallucinante de Jake Gyllenhall (qui a perdu beaucoup de poids pour donner à son personnage une allure hagarde et désincarnée), le film déroule un réquisitoire d'une extrême violence contre les dérives voyeuristes des médias contemporains, qui se repaissent des actes criminels ou de la souffrance pour satisfaire leurs taux d'audience et donner en même temps une vision tordue et orientée de l'état de la société, dans le seul but de faire rentrer l'argent dans leurs caisses. En cela, ce film s'inscrit dans un discours déjà abordé, bien que relativement peu fréquemment, par le cinéma américain. On pense au "gouffre aux chimères" ("ace in the hole", 1952) de Billy Wilder, avec Kirk Douglas, ou plus récemment à "l'oeil public" ("the private eye", 1992) de Howard Franklin, avec Joe Pesci. Mais si ces films (notamment celui de Billy Wilder) posaient déjà un questionnement pertinent sur l’ambiguïté du rôle du reporter et des limites déontologiques qu'il devait s'imposer face à la détresse ou le danger encouru par les sujets montrés, 'Night call" va beaucoup plus loin dans la violence de sa charge. Signe des temps sans aucun doute, où nos sociétés industrialisées n'ont jamais été à la fois plus sécurisées tout en montrant paradoxalement plus de violence et en développant la solitude et les névroses des individus les plus fragiles. Dan Gilroy, ici scénariste et metteur en scène a écrit pour le personnage de Lou Bloom des dialogues glaçants qui donnent toute la mesure de l'immoralité et de la perversion dont il use et qu'il sait pouvoir trouver aussi dans sa relation avec la directrice de l'information de la chaîne KWLA à qui il vend ses images (René Russo, femme du cinéaste, qui incarne avec brio une femme de pouvoir que la quête de l'audimat a totalement dévoyée). C'est tout un jeu de manipulations qui se livre jusqu'à la nausée sous nos yeux. Assurément, Jake Gyllenhall détient là son rôle le plus marquant et habité de sa carrière et mérite, tout autant que la mise en scène sobre et inspirée de Dan Gilroy (jusqu'ici uniquement scénariste et dont c'est la première réalisation) que l'on aille voir cette balade sauvage et incandescente dans les recoins les plus inquiétants des nuits de L.A.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 novembre 2014
    Lourdement renommé Night Call pour sa sortie française afin de surfer sur la vague Drive, permettez-moi de vous mettre en garde devant telle inepte tentative de manipulation tant ce film est loin du modèle qu’on souhaite lui coller à la peau, tant par son style que son sujet. Nulle musique electro faisant écho aux années 80, ni blouson brodé, ce premier film signé Dan Gilroy, cousin du Collateral de Michael Mann est un film sombre et pessimiste sur la dérive des médias et l’aveuglement de la course au succès.

    Aussi maigre soit le budget de Night Call, tant de choses sont à dire sur ce film absolument délectable. Tout d’abord impossible de ne pas évoquer la prestation absolument incroyable de Jake Gyllenhaal qui propulse véritablement le film dans la liste des meilleurs films de l’année. Après une montée en puissance l’ayant mené entre autres de End of Watch à Prisoners, le petit frère de Maggie explose ici en jouant un personnage opportuniste et manipulateur à la limite de la sociopathie. Servi par des dialogues exquis et un personnages bien écrit, Jake Gyllenhaal est, comme présenté déjà par la presse spécialisée outre-atlantique, le candidat idéal pour remporter une petite statuette aux prochains Oscars.

    J’évoquais une comparaison avec Collateral dans l’introduction car le film parvient à présenter Los Angles de manière notable en lui faisant dépasser le statut de simple ville-décor, on découvre de jour comme de nuit, une pléiade de quartiers, d’atmosphères qui permettent d’encrer Night Call dans une dimension particulière comme l’avait déjà tellement réussi Michael Mann il y a dix ans.

    Si les cadres posés de Dan Gilroy sont à des années lumières du génie de Michael Mann, le film est toute de même assez beau visuellement et explose dans son climax sous forme de course poursuite interminable oùLouis Bloom (Jake Gyllenhaal) filme son chef-d’oeuvre au volant de sa vrombissante Dodge Challenger, symbole de sa réussite dans un monde où tous les coups sont permis pour atteindre le sommet.

    À travers son anti-héros malsain et visqueux dans son arrogante soif de réussite et son apathie glaçante, le film dresse une critique acerbe à la fois des médias et de la culture contemporaine où l’escalade dans le matraquage visuel d’images volées, comprenez « violant l’intimité », toujours plus choquantes et sanglantes est le festin d’un peuple dégénéré fantasmant une itération tératologique du « rêve américain ».

    Dans un registre plus léger le film peut compter sur une bande originale discrète mais efficace signée James Newton Howard, déjà à l’oeuvre sur… Collateral.

    Coté casting, Rene Russo, épouse du réalisateur, est parfaite en directrice des programmes vite dépassée par l’ambition démesurée de Louis Bloom. Quant à Bill Paxton, assez rare de nos jours il est assez agréable de le retrouver, au moins quelques minutes, dans la première partie du film.

    Indéniablement mon Coup de coeur de l’année 2014, je ne peux que vous encourager à voir et revoir Night Call qui traite donc avec simplicité mais une redoutable efficacité d’un sujet terriblement contemporain tout en restant sacrément divertissant. Génial !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 février 2019
    j'ai vraiment adoré Night Call, très bien mis en scène par Dan Roy, dont l'histoire est surprenante. Le personnage de Lou Bloom interprété de façon magistrale par Jake Gyllenhaale est glaçante. On se dit "comment peut on être à la fois cynique, dérangé, égocentrique, egoiste et limite psychopathe". Ce qui est passionnant mais tout aussi choquant, c'est de la manière dont Lou manipule et tire profit de tout le monde, de toutes les situations se présentant à lui, sans la moindre once de remord ou de culpabilité de sa part, pour être le premier sur les lieux des drames les plus horribles, quitte à se retrouvé dans la limite du respect des lois et de la morale. La principale caractéristique de son étrange et complexe personnalité, revient à sa réplique à Richard, qui est son assistant, quand celui ci lui dit, "tu ne comprends pas les gens" et que Lou lui répond, "ce n'est pas que je ne comprend pas les gens, c'est que je ne les aimes pas". Là, tout est dit !! Un film à voir.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 800 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Franchement à la base je ne comprenais pas l'engouement pour ce film, pour ce projet... Gilroy ce n'est ni Mann, ni Refn... Et il passe sur un sujet assez "similaire" dans l'aspect urbain nocturne... Forcément il va se mettre en concurrence directe avec eux... Alors ce n'est pas catastrophique, c'est "sympa", mais je vois ce qui plaît, ça semble intelligent, cynique...

    Mais en réalité ça enfonce des portes ouvertes... Network c'était déjà ça... Légendes vivantes (Anchorman 2) l'a aussi fait (de façon très différente, mais quelque part beaucoup plus pertinente car ça prend en compte un aspect beaucoup plus global). Alors certes, l'ambiance nocturne, tout ça... le trash... ok...

    Sauf que voilà, j'y ai vu un manuel très didactique du cynisme, parce que c'est facile de prévoir ce qui va se passer... ça sera de plus en plus cynique, de plus en plus malsain...jusqu'à une sorte de climax prévisible et convenu pour l'exercice de style finalement très moral derrière ses pseudos aspects cyniques... Parce que si le film semble ne pas vouloir juger, on voit bien que Lou est un enfoiré de première... tout est fait pour qu'on le voit... et on ne lui veut pas du bien... on pourrait presque se surprendre à vouloir un sursaut moral dans le film...

    Parce que son personnage n'est pas humain, c'est un monstre... Trop facile, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop facile ! Il aurait été bien plus intéressant d'en faire un personnage complexe et pas juste cette machine à filmer du gore qui ne marche qu'à l'appât du gain... Quitte à faire preuve de didactisme, ce que j'ai déjà du mal à supporter... montrer comment un type normal tombe là-dedans, voir qu'à côté il est capable de "bonnes" choses, de choses normales... Histoire d'humaniser le personnage. Parce que créer un monstre c'est facile, créer un monstre humain et attachant malgré ses gros travers, ça c'est réellement intéressant, et c'est bien plus dérangeant que cette course au trash moraliste et moralisante...

    Parce que jamais le film ne va s'attaquer au réel problème, il s'attaque à une forme de symptôme... la presse à sensation, toujours à la recherche du pire... Mais le problème de base n'est-il pas dans les fondements des valeurs américaines ?
    tony-76
    tony-76

    1 009 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 février 2015
    « Pour gagner au loto, il faut de l'agent pour acheter un ticket. » Telle est la devise de Lou Bloom qui est un être sociopathe. Par les producteurs de Drive, Night Call est un film magistral en tout point ! Le personnage principal de ce film est définitivement sa plus grande qualité, et ce qui fait de la production une oeuvre exceptionnelle. Psychopathe et irrévérencieux, Lou Bloom n'est pas attachant comme la plupart des héros de film, mais il est suffisamment intrigant pour contenir l'attention du spectateur pendant deux heures. Il est physiquement méconnaissable. Il offre un visage inhumain avec son regard et son sourire sadique et pervers. Un portrait effrayant d'un homme prêt à tout pour connaître son heure de gloire, à la folie. On reste scotché dés les premières minutes de ce premier long-métrage glaçant signé Dan Gilroy (du scénariste Jason Bourne : l'Héritage). Même si Jake Gyllenhaal est presque dans tous les plans, les acteurs secondaires sont eux aussi efficaces dans leur performance. Rene Russo livre un rôle troublant et touchant. De même pour Riz Ahmed, qui interprète l'associé naïf du protagoniste. Night Call porte d'ailleurs un regard à la fois sévère et réaliste sur la couverture des faits divers à la télévision. Un scénario habile et très captivant. Il flotte comme un air de Drive dans ce film aux images à la fois violentes et illuminées de Los Angeles. L'atmosphère est d'une noirceur absolue et donne une version différente de cette ville. La tension est présente pendant tout le long du film, elle monte de crescendo en crescendo. C'est impressionnant ! La bande sonore est vraiment sublime, parfois inquiétante mais excellente. Il y a également de l'humour noir dans la production, qui est du aux paroles du protagoniste. Et puis, la mise en scène est passionnante. Enfin bref, Nightcrawler (en v.o) est un film événement, puissant et incroyablement maîtrisé. C'est un pur chef-d'oeuvre dans la catégorie de thriller psychologique. On espère que Jake Gyllenhaal aura droit à sa nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur pour cette performance époustouflante qui nous donne froid dans le dos. Pour ma part, il est devenu le meilleur film de l'année (2014) avec le fameux Gone Girl. A voir, c'est indispensable !
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