JoeyStarr connaît une jeunesse assez difficile, marquée par un père violent qui l'expulse du foyer familial le jour de ses 18 ans. Dès l'âge de douze ans, malgré ses talents pour la rédaction, il décroche scolairement pour redoubler sa sixième et sa cinquième. Il entre alors au pensionnat privé de Clamart puis de Joinville pour une longue durée. A l'âge de seize ans, en 1983, JoeyStarr fait, par l'intermédiaire d'une connaissance, la rencontre d'un jeune homme habitant la cité d'à côté : Bruno Lopes, qui deviendra plus tard l'incontournable
Kool Shen. C'est durant cet été, avec son nouvel ami, qu'il voit évoluer sur le parvis du Trocadéro des Américains passionnés de
hip-hop et qu'il découvre ainsi sa première vocation : celle de danseur.
En 1985, il interrompt ses activités pour effectuer son service militaire à Baden-Baden, en Allemagne, où il vit
"dix-neuf mois d'enfer". Il en retire un sentiment de révolte qui se reflète dans les textes de ses premiers albums. De 1985 à 1987, il se retrouve SDF, et à l'âge de dix-neuf ans, ayant quitté son père définitivement, il passe son temps à traîner dans les couloirs du métro. Il évoque alors la violence et la découverte des drogues dures. Mais cela ne dure pas, le
bad boy ne tardant pas à retourner à ses anciennes amours pour se lancer corps et âme dans la danse et le
hip-hop.
Il retrouve alors son ami
Kool Shen avec qui il fonde le duo "Suprême NTM", marquant ainsi l'histoire du rap français. Personnage ambivalent, rappeur à la personnalité difficile, parfois violente, Joey le
bad boy devient une figure connue du grand public, d'une part pour ses qualités d'artiste, mais aussi en raison de ses nombreux démêlés avec la justice. Malgré cela, son manager Sébastien Farran lui reconnaît une qualité première : celle de l'authenticité qui se reflète dans ses textes. En octobre 2006, JoeyStarr sort son premier album solo intitulé
Gare Au Jaguarr. En plus de titres originaux, il y reprend
Gare au gorille de
Georges Brassens, ainsi que la chanson
Le Métèque de
Georges Moustaki.
Parallèlement à sa carrière de chanteur, JoeyStarr fait quelques incursions dans le milieu du cinéma : en 2000 et 2001, il s'illustre dans les comédies
Old school et
La Tour Montparnasse infernale. Entre 2004 et 2008, il fait plusieurs apparitions dans des films où il joue son propre rôle, ainsi que dans le deuxième long métrage de
Maïwenn,
Le Bal des actrices (2009), pour lequel il est nommé au César du meilleur acteur dans un second rôle.
Dès lors, les choses s'accélèrent pour le rappeur-compositeur-acteur : on peut ainsi le voir tour à tour dans la série
Mafiosa et dans le polar de
Richard Berry L'Immortel. En 2011, il est à nouveau dirigé par
Maïwenn dans le troublant
Polisse, où il incarne un agent de la brigade de protection des mineurs. Filmé à la manière d'un docu-fiction, le film montre le quotidien de policiers solidaires face à une réalité très difficile, et vaut à l'acteur une nouvelle nomination aux César. De plus en plus à l'aise au cinéma, JoeyStarr diversifie ses registres : il apparaît ainsi en caïd dans le polar sombre
Nuit blanche, mais donne également la réplique à l'humoriste
Gaspard Proust dans le très parisien
L'Amour dure trois ans sous la direction de l'écrivain
Frédéric Beigbeder.
L'acteur enchaîne avec
Les Seigneurs, une comédie qui réunit plusieurs poids lourds de l'humour français, frappe à nouveau là où on ne l'attend pas en prêtant sa voix à l'ours en peluche dans la version française du lucratif
Ted, pour ensuite enquêter aux côtés de
Gérard Depardieu dans le thriller
La Marque des anges - Miserere. Joey Starr change de registre avec le drame romantique
Une autre vie d'
Emmanuel Mouret. Privilégiant la comédie, il apparaît ensuite dans
Les Gorilles,
Ibiza,
Cette musique ne joue pour personne et
Les Gagnants. En 2021 sort
Suprêmes, un biopic sur NTM où il officie, en compagnie de
Kool Shen, en tant que collaborateur au scénario. Le jeune
Théo Christine incarne le natif de Saint-Denis.
Parallèlement, le comédien s'illustre à la télévision, comme ses prestations dans les séries
La Main du mal,
Munch,
Dix pour cent,
Capitaine Marleau et
Gloria en témoignent.