Avis sur Frozen River

Alternant entre drame social impitoyable sur une population oubliée du nord des Etats Unis et thriller réaliste et oppressant sur les passeurs de travailleurs clandestins, ce petit film indépendant dépeint sans artifices un monde cruel et glacial, à l’image du personnage incarné par cette rivière gelée. Les deux interprètes féminines sont filmées au plus près et on ressent leur détresse, mais aussi leur force et leur détermination à survivre dans ce monde sans merci. La réalisatrice sait jouer sur les regards mais aussi utiliser les décors naturels de la région. Une excellente surprise.

Un drame social, assez prenant, qui se déroule à la limite de la glaciale frontière canadienne. Il y a une bonne mise en scène, avec des acteurs convainquants, et on ne tombe pas dans les clichés. Cependant, le scénario est bien trop simpliste.

«Frozen river» est un tout petit film venant du cinéma indépendant américain, petit film qui se voudrait grand, mais pour cela, il y manque notablement la subtilité et le talent. Comme on ne peut pas vraiment dire que le cinéma américain nous a habitués à des films à dimension sociale, il en suffit d’un, celui-ci, pour qu’on le porte aux nues sans se rendre compte qu’il succombe à ce qu’il y a de plus bas dans un propos social: la sensiblerie et le misérabilisme. Autant dire que le film ne fait preuve d’aucune intelligence et utilise les mêmes ficelles qu’à l’accoutumée: le désormais célèbre «dernier coup de trop», la réconciliation (avec l’amitié de l’héroïne et de l’indienne), la femme courage, le pathos, et, sur la fin, les petits tremolos mélodramatiques dans la voix, avec la lèvre inférieure qui tremble, etc… mais sans les larmes à flots, visiblement surfait et grotesque. Il pourra toujours être instructif pour certains de constater encore l’aliénation totale, l’insanité et le caractère complètement schizophrénique qu’a pu engendrer l’ «American Way of life» sur sa population. Courtney Hunt nous parle d’une misère concrète et pratique, surfant sur la vague de la crise systémique, nous montrant des personnages mangeant du pop corn et du tang à tous les repas (le nouveau misérabilisme made in US), mais elle nous montre surtout (malgré elle?), une grande misère intellectuelle, psychologique et morale: ces pauvres américains qui n’arrivent pas à manger luttent pour garder leur énorme écran plat et puis surtout, tout le film repose sur le trafic illégal d’une mère faisant l’impossible pour acquérir une somme d’argent suffisante, non pas pour nourrir dignement ses gosses ou les scolariser, mais pour acheter un mobil home, et pas n’importe lequel, avec baignoire à jets s’il vous plaît! Ah, c’est sûr que c’est une grande héroïne ! Le vrai combat d’une femme extraordinaire!

Il est étonnant parfois de voir à quel point un film peut enchaîner le bon et le moins bon, les temps fort et les temps faibles... A ce titre "Frozen River" est un exemple assez parfait. D'un côté on ne peut qu'apprécier la volonté et les intentions de la réalisatrice Courtney Hunt à vouloir parler d'une communauté (les Mohawks en l'occurence), d'autant que le film sait donc tout de même se faire fort de quelques moments particulièrement réussis, les personnages évitant chacun d'assez belle manière la caricature ou le trop bien-pensant que l'on a si souvent l'habitude de voir au cinéma ces derniers temps. De l'autre on peut tout de même regretter que le film manque en définitive d'une réelle tension dramatique, ou à seulement quelques exceptions près, faisant qu'on a bien du mal à s'intéresser de bout en bout aux destins de ces deux femmes (dont l'une remarquablement interprétée par Melissa Leo), ce qui est tout de même bien regrettable lorsque l'on connait le sujet. Bref, loin d'être mauvais mais pas vraiment bon non plus, ce "Frozen River" nous laisse un peu le c... entre deux chaises, à l'image d'un final évitant certes le happy-end total mais s'avérant néanmoins bien en-deça de l'émotion que l'on était en droit d'attendre. A vous de trancher...

Un film très intéressant et actuel, sur l'état critique de la classe moyenne américaine qui vit dans des mobile-home, ce qui commence à arriver même en europe... bref... à voir !

Lauréat du Grand prix au festival Sundance de 2008, "Frozen River" est un petit film indé plutôt sympathique. L'intrigue se tisse autour d'une mère de famille, abandonnée par son mari et peinant à joindre les deux bouts. Afin de remédier à ses problèmes financiers, elle va devenir passeuse entre le Canada et les États-Unis. Ce drame social sent le réchauffé maisse rattrape sur la psychologie de ses personnages et l'émotion qu'ils véhiculent. Le long métrage souffre de quelques défauts de rythme et aurait gagné en profondeur avec une mise en scène davantage audacieuse. Une oeuvre loin d'être parfaite donc mais qui n'en reste pas moins honorable.

Un drame de qualité, sur une Amérique qu'on voit peu au cinéma, celle de la misère, des petits boulots et des magouilles.

Petit film indépendant de facture sociale et simple. Simple mais fort, fort et brutal. Imprégné d'un vrai discours social chaque comédien (de tout âges), réussit à faire ressortir de magnifiques personnages. Plus drame que réel thriller, séquences sublimes, coupées aux couteau ou chaque pièce assemble un puzzle de fragile facture. En écho résonne encore la justesse du propos et la sincérité de l'essai filmé. Quasi documentaire on retrouve une vague ciné américain 70's de belle facture. Ouf ! tout n'est pas perdu.

Scénario captivant, mise en scène simple mais efficace : pas de temps morts, pas d'effets de style à la "mords-moi-le-noeud" ... Et c'est bien mieux comme ça, ça colle parfaitement à l'histoire de cette mère fauchée qui n'a pas d'autres solutions que de faire passer des clandestins peu importe les risques qu'il lui faut prendre. Elle rentre dans ce business grâce à une indienne dans une aussi mauvaise situation qu'elle. Les deux vont devoir s'entraider malgré leur méfiance respective pour réussir à sortir la tête de l'eau. On rentre vite dans l'histoire en voyant les conditions de vie de cette courageuse femme qui fait tout ce qu'elle peut pour faire vivre convenablement ses gamins. On a de suite envie de la voir s'en sortir, comment ne pas la comprendre, ne pas la soutenir et ce, même lorsqu'elle décide de faire passer des clandestins... Du coup, chaque passe est hyper intense et stressante avec cette peur de la voir se faire pincer...et forcément il va y avoir un hic... Un hic qui va l'amener à faire un choix difficile. Décision qui m'a un peu bouleversé et ne devrait pas vous laisser indifférent vous non plus. Pour ma part, je l'aurai compris peu importe son choix, ce qui m arrive rarement dans ce genre de films. C'est donc une histoire captivante pleine de suspense dans une ambiance assez triste et froide (ds tous les sens du terme!), une histoire vraiment émouvante et qui fait réfléchir .... C'est assez rare pour le souligner et pour vous le conseiller vivement!

Excellent film, un drame plutôt que le thriller annoncé. Rien du thriller ici mais plutôt le drame de deux femmes pauvres mais dont la pauvreté n'a ni les même causes ni les même conséquences ; là où on comprend l'indienne (vit dans une caravane et cherche à revoir son BB) on comprend moins la blanche américaine (à un toit mais risque la prison pour plus luxueux). La nature joue l'autre personnage principal avec la neige et le foid. On peut regretter le manque d'importance au final du flic et du tuteur indien qui aurait sans aucun doute épaissi le scénario. Mélissa Léo (la blanche) est remarquable mais Musty Urpham déçoit car pas assez expressive. Au final un très bon drame social malgré une photo fade.

...Premier long métrage de sa réalisatrice Courtney Hunt, le film est déjà couvert de prix (Sundance...) et son interprète principale citée comme actrice de l'année par de nombreux critiques...c'est avant tout un drame social ancré dans son époque et dans une actualité toujours brûlante : la crise, la pauvreté, les clandestins, l'eldorado américain... Une mise en scène d'une grande maîtrise pour un galop d'essai, sur un scénario magnifiquement écrit, accompagnés d'une interprétation de haut niveau, il n'en fallait pas moins pour devenir le premier coup de cœur de l'année. Des plans magnifiques, poétiques, contemplatifs, alliés à une tension dramatique sans cesse désamorcer pour mieux rebondir et nous tenir en haleine jusqu'à la dernière minute. de vrais beaux moments de grâce, de vrais beaux moments d'émotion(s). Plus qu'un thriller, nous assistons à deux beaux portraits de femmes...Melissa Leo est absolument formidable. Elle tient tout le film sur ses épaules. Tendre, dure, volontaire, elle est tout simplement bouleversante, déjà une des grandes interprétations féminines de l'année. Venant de la télévision elle a tout de même fait quelques apparitions discrètes au cinéma et notamment dans les excellents 21 grammes et 3 enterrements. Son face à face avec Misty Upham qui joue la jeune indienne (elle aussi parfaite) est un grand moment.Cette tranche de vie de quelques laissés pour compte de l'Amérique et de la mondialisation est un grand moment d'humanité et de solidarité, grand combat au quotidien pour des destins brisés qui à force de volonté, de courage, d'abnégation et de sacrifices voient malgré tout les lueurs de l'espoir dans un monde bien noir. On attend donc avec impatience la suite pour cette réalisatice au talent déjà très grand. A voir pour se regonfler à bloc en ce début d'année.

Grand prix du Jury au dernier Festival de Sundance (la plus haute distinction), présenté et souvent primé dans de nombreux autres Festivals, "Frozen River" est le premier film de Courtney Hunt, une cinéaste née à Memphis il y a 44 ans ; chapeau bas, madame, car voir ce film permet d'assister à la naissance d'une grande cinéaste. Dans le nord des Etats-Unis, tout près du Canada, dans le froid de l'hiver, Ray Eddy, une femme d'une quarantaine d'années, vit dans un petit mobil home avec ses 2 jeunes enfants. Son mari, joueur invétéré, s'est fait la malle en emportant l'argent du ménage, l'argent qui devait permettre l'acquisition d'un mobil home plus confortable. Têtue, elle est prête à tout pour emménager quand même très vite dans le mobil home de ses rêves. Sa rencontre avec lila, une indienne de la réserve voisine, va peut-être lui permettre de passer du rêve à la réalité. Pour filmer cette histoire qui tient le spectateur en haleine du début jusqu'à la fin, Courtney Hunt a opté pour une réalisation très tendue, limite stressante. En plus de ses qualités de cinéaste, elle bénéficie de l'interprétation magistrale de Melissa Leo, une actrice confirmée que l'on avait pu voir, entre autres, dans "21 grammes" et "Trois enterrements", et qui joue ici à la perfection le rôle de Ray Eddy. Et puis, il y a aussi les beaux paysages hivernaux ... Un film qu'il faut voir.

Film intéressant pour la performance de son actrice principale: Melissa Leo, qui interprète avec une grande simplicité un personnage désespéré et au fond du trou. D'une justesse étonnante, son naturel tient tout le film et elle influence les autres acteurs et ajuste leur crédibilité. Je comprend pourquoi elle a été nominé aux Oscar pour cette interprétation: c'est un vrai coup de maitre! C'est un petit film au budget serré, l'image en témoigne. On a un peu du mal à rentrer dedans au début mais l'actrice délimite dès le départ la situation grave de son rôle et captive. Le scénario n'est pas vraiment exceptionnel et la tension dramatique aurait pu être plus soutenue, mais on se rend bien compte d'une misère commune aux États-Unis et que malgré des différents culturels et familiaux, tout est possible. A noter aussi l'actrice Misty Upham dont c'est le premier rôle mais elle vaut le coup d'œil. Allez impérativement le voir en version originale, parce qu'entendre Melissa Leo avec la voix de Gabrielle Solis de « Desperate Housewives », c'est un peu gênant!

Un drame social éprouvant pour les nerfs, par l'ambiance gelée du froid et de la neige, par une amitié aussi cinglante que profonde, par un duo d'actrices justes et talentueuses, par une mise en scène simple mais génial. Du vrai grand cinéma indi comme on aime.

Le froid est palpable, la tension et l'angoisse également ! A l'écran, on voit se débattre deux femmes contre le système, elles n'ont pas d'argent, vivent au jour le jour et ne savent pas si elles mangeront le lendemain !
Un film à la fois intense car il y a une intrigue mais tout simplement de société qui nous décrit le parcours de deux femmes battantes.