Les reproches faits à Tarantino concernant son usage du burlesque pour des sujets graves, comme la Shoah ou l’esclavage des noirs, sont aussi crétins que ceux faits à Begnini pour son « La Vita E Bella ». En fait, on peut rire de tout. La question est de le faire avec talent. Begnini le faisait avec talent, Tarentino, dans ce Django, non! Il étire trop systématiquement ses scènes, dont certaines, sont tantôt creuses et plutôt vaines, tantôt manquant de rythme, les dialogues ne sont pas toujours à la hauteur de l’effort de stylisation « vintage » qu’il veut créer. On est parfois, parfois seulement, franchement intrigué. De temps en temps, on rigole de bon coeur, de temps en temps seulement. Mais dans l'ensemble,on trouve bien longues quand même ces presque trois heures. En fait, le problème avec Tarentino, c'est qu’il est devenu, depuis plusieurs années, paresseux, cabotin et narcissique, au point de croire qu’un long déploiement d’effets de style, avec des cameos douteux, pourront masquer le manque d’approfondissement de ses scénarios. Ca marche sur beaucoup, influencés par le battage médiatique et sa renommée, sur les honnêtes cinéphiles, ça ne prend pas.