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    Divines
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    benoitG80
    benoitG80

    3 320 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2016
    "Divines", enfin un grand FILM !
    Un vrai de vrai, un film fabuleux, époustouflant, saisissant, remuant, un véritable CHOC complètement inattendu à ce point...
    Difficile de trouver les mots pour en parler, tant on reconnaît parfaitement cette jeunesse, d'autant plus si on l'a côtoyée dans son travail et son quotidien, aussi perturbée, fougueuse, dangereuse et imprévisible...
    Une jeunesse ici décrite dans la justesse même, sans exagération ou clichés d'aucune sorte, avide de vie, prête à tout pour se sortir de la misère, et donc pour se faire un maximum d'argent facile et rapide, seule raison de vivre jusqu'à une obsession de chaque instant !
    Cette réalisation sans concession est à la fois, dure, extrêmement réaliste et ne fait donc pas dans la complaisance au point de sans doute déranger, alors qu'elle colle pourtant de près à une malheureuse réalité en prise directe avec l'actualité sociale et politique.
    Et pourtant, Houda Benyamina a réussi un tour de force, une espèce d'alchimie incroyable avec des moments de grâce et de tendresse d'une beauté infinie, vibrante qui viennent comme par magie contrebalancer cette atmosphère extrêmement prégnante et éprouvante, dont une majorité de scènes sont le reflet exact de la vie des banlieues.
    Mais cette fois, ce récit est cependant à mille lieues de nombreux existants sur le même thème, grâce essentiellement à deux actrices merveilleuses, lumineuses, efficaces, remarquables à tous points de vue tant elles crèvent l'écran !!!
    En compagnie de Deborah Lukumuena, incroyable de naturel et d'aisance, on est aussi séduit par Oulaya Amamra magnifiquement filmée et dirigée, une véritable révélation tant son jeu nous laisse coi !
    Un jeu puissant tout en dualité, comme le film lui-même, un mélange de dureté et de délicatesse, d'innocence et de détermination féroce, qui imprègnera tout au long l'esprit de ce film dont certaines scènes seront des petites merveilles d'espoir, des projections imagées dans un futur de rêve dont celle superbe et stupéfiante, en Ferrari... imaginaire !
    C'est donc ce ricochet qui va et vient entre des moments d'une violence grave et extrême, et ceux beaucoup plus légers, voire poétiques, qui au final nous saisit d'effroi...
    En effet, c'est dans cet univers de noirceur où la peur, la poisse et le défit se mélangent invariablement que nos deux héroïnes ne savent que foncer coûte que coûte tête baissée.
    Et dès qu'une lueur d'espoir surgit tout retombe ensuite encore plus bas pour s'enfoncer de plus en plus, comme ce rêve récurent que décrit si bien Dounia, qui en est la parfaite illustration !
    Tomber sans s'arrêter, tomber sans fin !
    La démonstration de Houda Benyamina pour mettre en avant cette spirale infernale est phénoménale dans son évidence, dans sa logique implacable !
    Tout se reproduit, toujours et toujours !
    À tel point qu'on aimerait tant que la danse, seule part de rêve pour Dounia, puisse enfin être sa planche de salut, un tremplin pour rebondir pour de vrai, comme l'était aussi ce BEP d'hôtesse, afin de se sortir de cette gangue collante et envahissante...
    Car même si ce danseur la subjugue, l'attire et semble l'idéal pour redémarrer, celle-ci aura toujours ce monde infernal qui lui collera à la peau, toujours ce seul et unique choix...
    La fin terrible de vérité nous glace le sang, elle est à elle seule, la confirmation d'un déterminisme inquiétant et effrayant quand on considère ce qu'ont à vivre ces jeunes de banlieue, avec toutes les répercutions explosives en boucle, que l'on connaît trop...
    Du cinéma poignant d'une puissance rare, d'une intensité hors du commun enfin !
    Bouleversant et franchement bravo...
    Nyns
    Nyns

    189 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 août 2016
    Divines s'incrit dans la nouvelle vague du cinéma français, avec ses constats âpres sans ton moralisateur. Bien écrit, bien filmé et bien interprété, on peut retenir cette première réalisation qui fait son effet. J'ai surtout apprécié pour ma part l'histoire en globalité, un scénario qui me fait penser à une classique tragédie grecque, car dans le fond on semble confronté à une énième représentation des banlieues. Quel que soit le but de la démarche, il est habillement mené sans "trop" politiser l'ensemble. Le côté documentaire est vite écarté quand on est face à des invraisemblances à la limite de la complaisance facile (surtout le côté dealeuse et besoin d'argent facile), mais finalement la fin redresse correctement l'ensemble. Un très beau contraste qu'offre la danse, l'amoureux danseur, qui permet un montage très séduisant par moment. Difficile de ne pas noter l'élan féministe aussi, et les portraits sont disparates donc intéressants malgré le même milieu social et culturel, c'est d'ailleurs le tandem de l'affiche qui est tout le film. Après ça crie beaucoup, les dialogues font un peu peur parfois (second degré) mais pour un petit budget de la rentrée l'impression reste suffisamment positive.
    Jorik V
    Jorik V

    1 200 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2016
    Un premier film qui fait l’effet d’une petite claque et qui souffle un gros vent d’air frais sur le cinéma français en dépit de quelques scories. On pourra en effet trouver à redire sur le fond qui a tendance à verser un peu trop dans le misérabilisme social, un peu comme le « Precious » de Lee Daniels. Le portrait est très chargé pour le personnage principal et le film n’évite pas quelques clichés. Pareillement, on regrette que la banderole du féminisme pur et dur soit si fortement mise en avant quitte à froisser une échelle des valeurs ancestrale. Il n’est parfois pas nécessaire de ruer autant dans les brancards pour faire passer un message et Houda Benyamina n’y va pas de main morte en inversant la polarité des genres de manière excessive.

    Si l’on fait l’impasse sur ces excès, souvent inhérents aux premiers films et encore plus lorsqu’ils portent un message, on se prend plus d’une heure et demie de cinéma fort en pleine tête, un cinéma engagé qui prend aux tripes. La réalisatrice aime ses personnages et les filme avec une énergie folle qu’on peine à trouver sur grand écran actuellement. La Caméra d’Or à Cannes est amplement méritée tant ses images virevoltent au diapason de ses héroïnes. Certains plans sont même empreints d’un certain lyrisme qu’on n’attendait pas ici. Un lyrisme épique lors d’une fin déchirante mettant en branle la cité et un lyrisme romantique lorsque Dounia rencontre un danseur qui la fascine (merveilleux Kevin Mischel). Leurs scènes en duo sont d’ailleurs envoûtantes et apaisent un peu la guérilla féminine qui se joue en parallèle.

    Il y a quelques invraisemblances, certaines images sont un peu grandiloquentes et un peu trop inspirées mais, embarqués que nous sommes dans cette histoire, on suit « Divines » avec passion. Un film qui fait miroir à « Bande de filles » de Céline Sciamma en version encore plus enragée et qui nous rappelle au bon souvenir de « La Haine » au travers de quelques plans. Les actrices sont de surcroit exceptionnelles et Oulaya Amamra ne volerait pas un prix du meilleur espoir féminin aux prochains Césars. Ce film c’est beaucoup : c’est l’histoire d’une fille qui veut s’en sortir, d’une fille qui n’a pas eu de chance dans la vie, un récit d’apprentissage autant qu’une belle histoire d’amitié et d’un début d’histoire d’amour. La conclusion est cinglante et le film imprègne la rétine durablement car il parvient à émouvoir tout autant qu’à révolter avec une sincérité et une énergie folle.
    traversay1
    traversay1

    3 117 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 août 2016
    Personne n'a oublié l'enthousiasme exubérant de Houda Benyamina à la réception de sa Caméra d'or à Cannes. Divines lui ressemble t-il ? Oui, en grande partie, dans cette sincérité énergique qui est tout sauf une façade et avec la volonté inexpugnable de bousculer les codes, ceux qu'on a l'habitude d'accoler aux banlieues, notamment, et aux filles et femmes qui l'habitent, en particulier. D'où une appropriation des clichés machistes par ses deux héroïnes, des Laurel et Hardy pour l'apparence, et des rebelles pour le comportement. Il y a tellement de rage dans Divines que le film charrie nécessairement quelques scories, quelques facilités d'écriture et un dénouement véritablement plaqué. Mais c'est peu de choses face à une oeuvre qui loin de jouer la carte du naturalisme, pour cela on a les reportages télé, offre une ambition et un regard franchement originaux, dans la lignée de Bande de filles, mais en plus radical. Et puis le film a de purs moments de grâce et de temps suspendu, des bouts de rêves étoilés qui transcendent un quotidien désespérant. Divines est marqué par une mise en scène agile et incandescente, aussi efficace dans la comédie que dans la tragédie, et une interprétation hors pair où brille la petite soeur de la réalisatrice, Oulaya Amamra.
    Jmartine
    Jmartine

    151 abonnés 652 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 septembre 2016
    Divines, caméra d’or au dernier Festival de Cannes laquelle récompense un premier film, raconte l’histoire d’une amitié, à la vie et à la mort, entre Dounia, jeune arabe qui vit avec sa mère, moitié danseuse du ventre, moitié prostituée, et qui en veut, et Maïmouna, imposante noire, fille d’un iman de banlieue, qui la suit en permanence…pour réussir, elles rejettent l’école, volent dans les supermarchés, vont jusqu’à se lier à Rebecca, petite caïd du quartier qui tient le trafic de cannabis et qui va les entrainer dans une spirale où elles finiront par se brûler les ailes…après Bande de Filles de Céline Sciamma, que j’avais moyennement aimé, et l’Esquive qui pour moi reste la référence, un nouveau film sur la banlieue et ses filles porté par deux jeunes actrices qui crèvent l’écran et plus particulièrement Oulaya Amamra qui joue Dounia et qui n’est autre que la petite sœur de la réalisatrice…C’est un film sympathique, énergique, généreux, avec ses naïvetés, son coté fleur bleue dans l’idylle pas très convaincante entre Dounia et Djiqui, le vigile, qui veut percer dans la danse contemporaine. On erre dans les dédales d’une cité, dans les caves, les conduits d’aération, pour déboucher dans une salle de prières, les coulisses d’un théâtre, les cachettes de drogue et d’argent…où Dounia tente de se frayer un chemin…on s’y perd aussi à la suivre. A coté de quelques fulgurances, le film s’égare dans les habituels clichés sur la banlieue…trafic en tout genre, drogue, rébellion, caillassages…
    tifdel13
    tifdel13

    77 abonnés 491 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2024
    Divines est une claque monumentale, un coup de massue, un coup de maître. Il y a du Kechiche chez Benyamina mais si l’élève ne dépasse pas encore le maître, il y a cette même soif d’authenticité. On ressent la même forme de pureté primaire que l’on peut par exemple éprouver devant La vie d’Adèle. Si l’héroïne de Divines, Dounia, vit au coeur d’une cité, ce n’est pas qu’un film sur la banlieue. Divines est avant tout le portrait...

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    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 septembre 2016
    Le film est à la mesure de la joie, et de l'explosion verbale, d'Houda Benyamina quand elle a reçu la Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes. Déchaîné, électrisant, passionné, pétillant, sincère, généreux et, courageux. "Je rêvais aussi d’un film en mouvement. C’était le principal pour moi : explorer ma liberté artistique, obtenir une forme organique. Organique, c’est à dire être dans le cœur et la vérité, pas dans l’intellect. Je ne cherche pas à être didactique, ça ne m’intéresse pas. La parole peut mentir, pas le corps, et je voulais partir des corps." A déclaré la réalisatrice. Les deux principales héroïnes sont révoltées face à leur quotidien maussade dans un environnement triste et désespérant. Un avenir sans grandes ouvertures. Si le scénario n'est pas exempt de quelques invraisemblances, celles-ci se trouvent vite gommées par une mise en scène lumineuse, inventive, avec des moments magiques. Tel ce passage quand, du plus haut des cintres d'un théâtre, Dounia et Maimouna, scrutent la chorégraphie acrobatique d'un danseur. Ou encore cette "envolée" dans une voiture imaginaire qui les transporte dans un autre univers. Les dialogues sont parfois durs, souvent drôles, toujours savoureux. Tout le casting est excellent avec, à sa tête, Oulaya Amamra, sœur de la réalisatrice. D'un talent absolument enthousiasmant, d'un incroyable naturel, d'une grande sensibilité, je pense aux passages avec sa mère, d'un incroyable charisme et d'une grande beauté, elle enchante du début à la toute fin du film. Divines est inclassable et inoubliable.
    Christoblog
    Christoblog

    744 abonnés 1 618 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 août 2016
    Qu'il est bon d'aimer et de défendre un film dont les nouveaux bien-pensants (Les Cahiers du Cinéma par exemple) diront qu'il se distingue par son mauvais goût !

    En effet, le film de Houda Benyama ne brille pas, à l'image de sa réalisatrice, par son sens de la réserve et par la subtilité de son approche. Divines carbure à la gouaille de quartier, aux répliques qui claquent, aux sentiments faciles et à l'énergie brute.

    Dans ce portrait d'une jeune fille qui est prête à tout pour réussir, y compris dans l'illégalité, il y a un peu de Scarface et beaucoup de Pagnol. Houda Benyama ose ce qu'on ose uniquement dans les premiers films (le film a obtenu la Caméra d'Or à Cannes cette année) : des astuces de mise en scène originales, des idées de cinéma frappantes (ce superbe décor dans les cintres), des contrastes de couleurs inhabituels. Bref, tout un attirail de coups divers et variés, destinés à l'évidence à frapper le spectateur au plexus. Dans mon cas, cela a marché, et je me suis viscéralement attaché aux jeunes Dounia et Mamounia.

    Le scénario est assez malin, mélangeant les genres habilement, de la comédie au drame, en passant par le simili-documentaire, le film de genre et la comédie romantique. Plutôt que de se demander ce qu'on regarde exactement, il faut se laisser emporté par cette brindille de Dounia, femme en bourgeon et enfant effrontée, magnifiquement interprétée par l'incroyable Oulaya Amamra.

    Une petite bombe émotionnelle à qui on peut prédire un beau succès en salle. Je le recommande chaudement.
    selenie
    selenie

    5 469 abonnés 6 025 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Le coup de coeur du 69ème Festival de Cannes primé de la Caméra d'Or par le jury de Catherine Corsini ce film est comparé au culte (mais surestimé !) "La Haine" (1995) de Mathieu Kassovitz, à chacun sa génération... Le film offre des moments de fulgurances et de grâces (antagonisme entre amour et danse avec le monde de la cité) parfois inouïes pour un récit audacieux qui frôle parfois la maladresse. Houda Benyamina signe un film fort et intelligent, audacieux sur bien des points. "La Haine" se retrouve bien loin derrière pour ces "Divines" qui ont du clitoris !
    titicaca120
    titicaca120

    350 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2016
    après une scène d'ouverture grandiose pour devenir hôtesse d'accueil
    nous suivons le quotidien d'un petit groupe de filles dans les cités.
    les rencontres fortuites et les trafics en tout genre sont leur quotidien
    mais le film reste optimiste malgré tout et la violence n'est pas du tout omniprésente.
    un succès cannois amplement mérité.
    Oulaya Amamra est tout simplement magistrale.
    lionelb30
    lionelb30

    388 abonnés 2 501 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    Film qui vaut principalement pour la jeune actrice principale tres bien. Maintenant , encore une vision sombre des banlieues pour les noirs et arabes avec la pauvrete , le vol , la drogue , le caillassage des pompiers et meme si c'est une des realites , c'est un peu deprimant.
    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    266 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 septembre 2016
    (...) Houda Benyamina est loin ici de la poésie qu'elle avait développée dans son moyen métrage très prometteur Sur la route du paradis, si bien que son premier long métrage déçoit. Emportée par son désir d'argent facile, Dounia est fragilisée par sa fascination pour le beau danseur Djigui qui lui propose un chemin plus spirituel. Ce scénario bien ficelé, certes riche de belles choses dans sa première partie avant que les choses ne s'emballent, prend malheureusement si peu de liberté avec son intention que l'émotion reste à la porte. Il ne peut échapper à son message. Ces personnages de femmes déterminées auraient pu faire mouche s'ils n'étaient engoncés dans ce projet. (...)
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    594 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 septembre 2016
    Dans cette vague de blockbusters, reboot et remake en tout genre, se retrouver face à un diamant à l'état brut fait l'effet d'une bombe ! En effet, "Divines" est une révélation, tant au niveau du casting qui est tout neuf et au combien surprenant qu'au niveau de la réalisation qui est intelligente, sachant marier une touche d'imaginaire avec le rude paysage de notre société actuelle. Ce qui peut "déranger", c'est le mauvais sort qu'a le personnage principal, entassant toutes les crasses possibles si bien qu'on se dit que ça fait quand même beaucoup pour une seule personne et que le scénario perd en crédibilité. Il faut accepter le côté romancé et narré, alliant la jeune Dounia à une Oliver Twist des temps modernes. Cela étant dit, "Divines" a tout pour lui ! Le scénario, très rude, mais extrêmement bien agencé, dépeint une jeunesse incontrôlable, qui ne rentre pas dans les cases de l'éducation et qui se voit livrée à elle-même, à faire ses propres choix. Langage grossier et violences physiques sont de rigueur mais sans pour autant sombrer dans des clichés de la cité d'aujourd’hui. Et ce, grâce à une mise en scène sublime, mettant en valeur ses acteurs avec une belle dose de tendresse et parfois même d'onirisme (la scène de déambulation en décapotable imaginaire est une d'une richesse émotionnelle sans pareille). Ce sont des êtres humains à l'état brut qui nous sont présentés ici, presque à l'état sauvage, se mettant instinctivement sur la défense face à l'inconnu. La rencontre et le début d'histoire d'amour avec le danseur, où la méfiance laisse place à la confiance, est subtilement filmée et bien plus convaincante qu'un coup de foudre classique. Même la dealeuse Rebecca, à la fois tendre et cruelle pour arriver à ses fins, est touchante. Les plans séquences sont superbes et sont souvent accompagnés habilement par une bande originale qui donne des frissons. Tous ces malheurs rappelant au loin "Precious" débouche sur un final inattendu et poignant, faisant indéniablement échos aux images qu'on regarde du coin de l’œil devant le journal télévisé. C'est une fiction qui sonne tellement proche de notre réalité. Je ne serais absolument pas surpris si le film remporte le meilleur espoir féminin ou/et le meilleur premier film. Le talent est là et c'est amplement mérité. D'autant plus que je suis pas peu fier, car la réalisatrice sort de la même école de comédien que moi, ça donne du cachet à ma formation !
    Loïck G.
    Loïck G.

    287 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2016
    Sur un thème quasiment unique, celui de l’émancipation et de l'amitié, Houda Benyamina brasse des milliers de sujets qui de l’immigration à la vie des cités, de la quête amoureuse à l’apprentissage de la vie (sociale et religieuse) conduit la jeune héroïne (extraordinaire Oulaya Amamra pour la première fois à l’écran) dans les arcanes de la création chorégraphique et les bas-fonds du trafic de drogue. Le tout se joue naturellement d’interactions bien souvent inattendues que la mise en scène explore à son tour avec bonheur, humour, et violence. Un quotidien que le cinéma a su déjà explorer mais à qui la jeune cinéaste offre de nouvelles perspectives dans un discours moins radical, une liberté de ton plus conciliante. Si le jeu est toujours aussi dangereux prévient-elle, il lui faut peut-être alors prendre en compte les propres acteurs de sa survie. Le dénouement est à ce titre un peu symptomatique d’une critique indirecte de la vie des cités. Comme un retour de boomerang d’un système social et politique toujours aussi mal appréhendé. Son constat n’est guère optimiste.
    Pour en savoir plus
    DarkAkuma02
    DarkAkuma02

    55 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2016
    Ce film raconte le quotidien de deux adolescentes un peu perdues, Dounia interprétée par Oulaya Amamra et Maïmouna incarnée par Déborah Lukumuena, entre leur quotidien en banlieue et leurs rêves.
    Difficile de décrire Divines, tant il y a d'adjectifs appropriés : drôle, touchant, brutal, poétique, percutant... Ce film est extrêmement bien construit, pouvant communiquer des sentiments très différents en l'espace de peu de temps. J'ai trouvé le scénario très cohérent, permettant de développer justement les thématiques abordées tout en laissant un temps nécessaire pour cerner et comprendre les différents personnages et leurs relations. Je souligne les prestations d'Oulaya Amamra et de Déborah Lukumuena qui ont une très forte présence dans les rôles principaux, mais l'ensemble de la distribution se montre à la hauteur. Je suis particulièrement sensible aux histoires qui parviennent à transmettre des émotions et ce long-métrage y parvient très brillamment.
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