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    Sorry We Missed You
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    264 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 312 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2019
    « Sorry We Missed You » est un tableau particulièrement réaliste, difficile et inquiétant de ce que nous promettent nos politiques ultra libérales d’aujourd’hui !
    Voilà tout à fait à Newcastle en Angleterre, l’exemple de ce que la casse d’un modèle social absolument indispensable au bien être de tous, va produire maintenant et ailleurs dans bon nombre de familles, en amenant ainsi la plupart d’entre nous à aller droit dans le mur...
    Ken Loach n’y va pas par quatre chemins, et la façon dont il enroule ou déroule sa spirale infernale pour démontrer ce fléau, n’a pourtant ici rien d’exagéré, ni d’outrancier.
    C’est tout simplement la vie d’une famille courageuse dans la galère, où tout est tellement précaire et sur le fil, que quelques pépins du quotidien mis bout à bout, vont déclencher sa descente aux enfers !
    C’est pourtant l’espoir d’un nouveau boulot de livreur pour Ricky, qui évoque évidemment le système et les dangers de l’ubérisation, avec l’achat d’un camion et un statut d’auto entrepreneur à la clé, et donc tout le danger et les retombées attendues, qui vont être sur la sellette !
    Horaires sans limites, fatigue, rendement et pression à tous niveaux, remboursement d’un prêt de véhicule, ce qui va, on s’en doute, engendrer parmi ces parents pourtant amoureux, aimants et unis autour de leurs deux enfants, un véritable bouleversement de vie, voire un séisme dans leur équilibre déjà fragilisé par cet ado Seb sur la tangente, et cette maman Abby protectrice, épuisée, harassée par son travail social pénible et aucunement considéré !
    Chaque petit imprévu, la moindre contrainte ou réunion, seront pour eux une montagne à surmonter, quand ce ne sera pas tout simplement les conséquences de la fatigue, ou les dangers de la rue...
    Une cascade d’événements tellement évidente et dramatique pour ces quatre individus qu’elle nous glace les sangs, nous révolte au plus profond de nous mêmes, en révélant à nos yeux un monde de misère destiné à ceux que nos gouvernants appellent « ceux qui ne sont rien », un monde où donner quelques miettes de plus est déjà trop !
    De voir ces comédiens tout frais moulus endosser pour la première fois ces rôles poignants et admirables nous remue comme jamais, jusqu’à la petite Liza (Katie Proctor), bouleversante de bienveillance envers les siens qu’elle aimerait tant voir heureux et soudés.
    Quel jeu, quel désarroi tellement palpable qu’on le ressent en plein cœur, tel un coup qui fait mal, mais qui fait peur aussi quand on pense que cette réalité a l’écran est bien celle que vivent un nombre grandissant, et même galopant d’individus dans un monde capitaliste qui ne sait que broyer de l’humain !
    Encourager une économie ultra libérale et s’attaquer par conséquent à un système social, de retraite et de santé comme on se prépare à tous connaître, va comme nous le montre courageusement Ken Loach, conduire irrémédiablement à ce genre de société où les pauvres seront de plus en plus nombreux, au delà même des problèmes liés au type de consommation que nous proposent ces grands trusts, d’ailleurs également dénoncé indirectement dans ce film !
    Une grande claque que ce cinéaste audacieux et essentiel enfin nous donne encore, avec ce témoignage criant de vérité auquel il faut tous réfléchir et vite réagir, car tous ensemble nous en avons les moyens !
    Bravo et encore bravo à Ken Loach, celui qui croit en l’homme en lui rendant un bel hommage, celui qui nous alerte et réveille nos consciences, avant qu’il ne soit trop tard !
    domit64
    domit64

    19 abonnés 221 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Un bon Ken Loach, film proche du documentaire qui dénonce l'uberisation du travail. A son habitude, Loach a choisi des acteurs inconnus qui s'avèrent excellents. Film un peu plombant mais d'un réalisme probant.
    À voir
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 022 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2019
    Cette année, trois réalisateurs ayant déjà obtenu deux Palmes d’Or étaient en compétition au Festival de Cannes : Les frères Dardenne et Ken Loach. Une troisième Palme d’Or était-elle envisageable, évènement qui ne s’est encore jamais produit ? Vue la faiblesse de la sélection 2019, une troisième Palme d’Or était en effet tout à fait envisageable, "Le jeune Ahmed" et "Sorry we missed you" faisant partie de la demi-douzaine de films qui ressortaient de cette sélection décevante par ailleurs. "Le jeune Ahmed" s’est vu décerner le Prix de la mise en scène alors que Ken Loach est reparti bredouille. Un Ken Loach qui, il y a 3 ans, avait annoncé que "Moi, Daniel Blake" était son dernier film mais qu'on n'est pas vraiment surpris de voir repartir au combat pour fustiger l’ « ubérisation » de la société. Ce qui est plus surprenant de sa part, et, finalement, on s'en félicite, c’est que, dans "Sorry we missed you", c’est l’incursion dans la vie d’une famille qui représente l’élément central du film, l’écrasement social causé par l’environnement économique étant bien sûr bien présent mais avant tout sous la forme des dégâts qu’il cause à la dite famille.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    93 abonnés 161 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 août 2019
    Ken Loach est sans conteste l’un des plus grands cinéastes du monde. On peut désapprouver ses opinions politiques, la justesse des faits qu’il décrit dans "Sorry we missed you" et son regard sur le capitalisme à outrance n’en sont pas moins chargés d’une analyse pertinente concernant les effets destructeurs de tout un système sur les classes modestes. Le constat ici est même plus alarmant encore que dans les précédents films. Prenant pour exemple une famille de Newcastle réduite à l’état d’esclave par l’économie de marché, Loach dans la première partie du film, analyse d’abord les raisons du mal être social : pénibilité du travail, despotisme de l’employeur soumis lui-même au rendement, incitation à s’endetter dans l’espoir d’un meilleur lendemain, pénalisations financières et autres offensives d’un système qui finit par écraser la cellule familiale déjà en état de précarité. La mère accumule les tâches tout en étant limitée par l’absence d’un moyen de transport dont elle ne peut bénéficier, le père croule sous les heures de travail à force des pressions d’un patron soumis aux diktats d’Amazon et leur fils, adolescent en révolte peu doué pour les études, se résout à lutter contre un modèle sociétal qu’il perçoit comme sans avenir. Seule la fillette du couple s’accroche comme éperdue à des restes d’enfance, tentant de rassembler les derniers liens d’une famille au bord de l’implosion.
    La force des scènes décrites par Loach et son scénariste Paul Laverty atteint de plein fouet le spectateur le plus aguerri. Si la crise économique des années 1930 aux Etats-Unis avait donné pour film emblématique "Les raisins de la colère" de John Ford, ils se pourrait bien que Sorry we missed you incarne à lui seul le ravage occasionné à la fois par le projet néolibéral de l’Union européenne et par celui, non moins dangereux du Brexit dans les milieux ouvriers de l’Angleterre des années 2010.
    C’est d’abord l’empathie qui domine les personnages de premier plan chez Ken Loach. Conscients de leurs limites et de leurs excès, la violence n’est jamais une fin en soi. Forts en actions et en initiatives, soudés par des valeurs familiales puissantes, c’est la raison qui prime avant tout. Plutôt que de se livrer au chaos on multiplie les tentatives de rapprochement, de dialogue, de communication et l’injustice démontrée n’en est que plus percutante, prenant véritable valeur de dénonciation.
    C’est pour cela que le film touche, observant au plus près et avec une rare authenticité les agissements des uns et des autres au cœur du tissu social. Qui plus est il nous laisse le libre arbitre. Chacun reconnaîtra dans un final pour le moins bouleversant le choix qui lui est propre de vivre ou de mourir lorsqu’on a tout tenté et que la responsabilité individuelle se présente à nous.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Après le magnifique et toujours très engagé Moi, Daniel Blake, Ken Loach revient plus en verve et plus en colère que jamais. Sorry We missed you parle du mal d'aujourd'hui, à savoir l'uberisation et la précarisation du travail. Un film plus que nécessaire.
    traversay1
    traversay1

    3 081 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Jusqu'à ses derniers instants de cinéaste, Ken Loach n'en démordra pas et continuera d'enfoncer le clou avec opiniâtreté contre les ravages du libéralisme. Pour autant, le cinéaste anglais ne tourne jamais le même film, s'ingéniant à faire le portrait d'hommes et de femmes qui luttent pour exister dans un système où la loi du plus fort et du plus riche ne fait pas de quartiers. La petite famille de Sorry we missed you est typiquement loachienne presque jusqu'à la caricature, dominée par deux figures féminines, les plus sensées, les plus bienveillantes et certainement les plus courageuses : la mère, admirable, et sa fillette, qui l'est tout autant. La dernière partie du film, suite d'avanies dramatiques est un peu trop chargée et rappelle que ces dernières années Loach a souvent la main un peu lourde et démonstrative (voir Moi, Daniel Blake). Mais bon, on peut l'exonérer de ces pesanteurs au vu de la grande humanité qui se dégage de Sorry we missed you. Et si sa mise en scène brille moins qu'à l'époque de ses plus grands films (en gros dans les années 90), ses scénarios ont toujours non seulement du sens mais ne lâchent pas prise, socialement parlant. C'est ce qui s'appelle avoir de la constance et une conscience qui ne baisse pas la garde.
    Mickkado
    Mickkado

    6 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 septembre 2020
    Ken Loach dénonce les dérives d'un libéralisme exacerbé, en dressant le portrait très réaliste et crédible d'un homme et de sa famille, broyés et épuisés par un système qui rogne de plus en plus sur les acquis sociaux et les libertés individuelles. C'est à la fois simple et très puissant, les acteurs sont poignants... Nous sommes mis face à nos contradictions de consommateurs et face à l'esclavagisme moderne, incarné par le bippeur façon Amazon, big brother 2.0.
    colombe P.
    colombe P.

    124 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ce génial réalisateur sort à nouveau un film excellent qui mitraille bien les problèmes économiques actuels.
    Si quelqu'un a dit, qu'à force de pleurer ses yeux sont secs, pas moi.
    Mes yeux pleureront toujours pour cela.
    titicaca120
    titicaca120

    347 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    drame social en banlieue anglaise , Ken Loach va loin très loin
    une famille typique avec 2 enfants 1 garçon 1 fille.
    le jeune en pleine crise d'adolescence
    la fille assez fragile et les parents où tout va de travers.
    obligé de vendre la voiture pour acheter un fourgon pour le père
    la mère va bosser en bus.
    les situations dramatiques s'enchainent l'une après l'autre et
    la famille va se désagréger tout doucement.
    le film est dur très dur et si c'est le quotidien de certains anglais
    j'espère que le brexit ne vas pas les achever tout simplement.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juin 2019
    Plus fort encore que "Moi Daniel Blake" palme d'or en 2016; Encore un film palmable du festival 2019 (il y en avait beaucoup cette année), mais il était normal que la palme aille à un réalisateur plus novateur, car Ken Loach reste ken Loach et il aurait été anormal qu'on lui décerne l'or une troisième fois. La tension créée est si forte qu'en plein milieu du film le grand grand auditorium Louis Lumière a résonné d'applaudissements ! À voir. Un grand moment.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 800 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 novembre 2019
    On dirait que ce film est fait dans le même moule que le précédent (I, Daniel Blake). Cependant le précédent avait été palme d'or à Cannes et gagne ainsi un peu de notoriété et de visibilité, là où celui-la ne sera vu que par les inconditionnels de Loach déjà acquis à sa cause. Parce qu'en fait là, plus que les personnages, c'est bel et bien la situation décrite qui est intéressante. Ici on suit une famille qui aurait pu être n'importe quelle famille, puisqu'elle n'est pas réellement le sujet du film, le sujet c'est bel et bien ces entreprises modernes qui poussent leurs salariés à être à leur compte, en leur faisant croire qu'ils sont indépendants... là où en réalité c'est juste une forme de précarité...
    Tout comme dans Danier Blake ce qui était intéressant, plus que le destin tragique de ce petit vieux, c'était le système inhumain dépeint en toile de fond qui était intéressant.

    Et c'est la force et la faiblesse du film, je veux dire que c'est assez violent, on voit bien toutes les dérives (comme dans un bel exposé) de telles méthodes managériales, de cette façon de procéder où l'on ne recrute plus, mais où l'on a des partenaires franchisés... Et clairement difficile de ressortir du film en ayant la moindre opinion positive de cette ubérisation de notre société.

    Malheureusement, vu que le système qui est dépeint est plus intéressant que cette famille à la trajectoire prévisible, on perd en émotion ce que l'on a gagné en exhaustivité du côté "exposé". Je ne dis pas là qu'il n'y a pas une ou deux séquences poignantes et tristes qui fonctionnent, mais disons que je me sens pas forcément autant investi que j'aurais pu l'être.

    Reste que j'aime le côté désespéré du film, l'impossibilité de s'en sortir, comment cette entreprise et ses méthodes finissent par détruire les liens familiaux, comment le retour en arrière devient de moins en moins possible.

    Disons que socialement le message est fort et j'aime le film pour ça, parce que ça prend aux tripes, mais cinématographiquement ça aurait pu être mieux, notamment au niveau des personnages, de leur écriture... quelque chose de plus imprévisible aurait été bienvenu.
    Alice L
    Alice L

    153 abonnés 205 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Encore un chef d'oeuvre de Ken Loach et Paul Laverty
    Un film indispensable et bouleversant
    Enfin un film qui dénonce l'ubérisation de notre société
    Corbett
    Corbett

    24 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Un trés grand Ken Loach. Mieux que Moi Daniel Blake à mon gout. On se rapproche de ses meilleurs : Raining Stones, Family Life, Kes. Bouleversant sans oublier l'humour tout le long (j'adore la scène où il parle du club de Manchester, sacré Ken !). Après ce film, je ne suis pas prêt de recommander des livres sur internet. vive mon libraire !
    abcdetc
    abcdetc

    3 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 octobre 2019
    Un scénario calqué sur la réalité obscène de travailleurs broyés par le néolibéralisme (contrat de 0 heures, "partenaire" non salarié d'une boîte de messagerie express), avec un casting tellement réaliste qu'on se prend à partager leur vie et celles de leurs enfants, le tout filmé par une caméra toujours tellement juste, posée au plus près, au plus intime... Une fois encore, Ken Loach fait du Ken Loach. Mais il ne radote pas : il tente toujours d'alerter sur la décadence et la déshumanisation qui, elle, ne se gêne pas pour enfiler les répétitions et nous rappeler que le pire n'est jamais sûr.
    Alors oui, ça peut lasser. Ça peut déplaire au jury du festival de Cannes qui préfère regarder ailleurs, avec une petit aumône aux migrants qui permettent un peu de bonne conscience sans remettre en question nos modes de vie.
    Mais, comme le monde va en empirant, le cinéma de Ken Loach ne peut le contredire. Et si dans Moi, Daniel Blake, un souffle d'air pouvait traverser, dans cette "suite", l'on finit par étouffer.
    Alors (bis)... On reste rivé à son siège, sans même être capable de verser une larme libératrice. Et l'on repart dans cette vie, peut être en trottinette électrique ou en Uber. Avec même possiblement une commande urgente à passer sur Amazon ?
    Le pire ? En sortant de la salle, un spectateur tentait d'expliquer à sa femme combien était terrible la situation britannique. Et quand j'ai osé dire que chez nous aussi les urgences débordent, les métiers sans droit du travail s'accumulent, que 9 millions de personnes ne vivent pas décemment, etc. il a balayé ma remarque d'un revers de moue méprisante.
    Oui, le monde continue de tourner. Combien de films devra encore nous proposer Ken Loach (et quelques autres) avant que nous cessions ce manège ?
    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ken Loach s'attaque donc à ce nouvel esclavage qu'est l' « ubérisation » du monde du travail. Soit un couple de quadras, elle est aide ménagère (payée à l'heure – par quelque société de « services » jouant les intermédiaires), il pense avoir trouvé le bon moyen de mettre fin à une suite d'emplois précaires, en se reconvertissant dans la livraison de colis à domicile (mais c'est passer sous les fourches caudines d'une société prospérant sur une sujétion étouffante de ses préposés, obligés de se déclarer comme ce qui ressemble au R-U à l'auto-entrepreneur à la française). S'épuisant chacun de son côté, les Turner, mari et femme, en viennent à négliger leurs enfants (une attachante gamine de 11 ans, « Liza-Jane », et son aîné tête-à-claques, « Sebastian », faisant l'école buissonnière pour s'éclater dans le « street-art » avec ses potes, dans tous les coins de Newcastle) – ce qui pourrait bien tourner au vinaigre.... Quand l'horizon professionnel du père se complique aussi (avec des soucis financiers s'amoncelant – ceci expliquant cela), on se dit que la traditionnelle (bonne) veine documentariste de KL s'épuise décidément, après le très (sur)chargé « Daniel Blake » - la « barque », en surpoids, sombre-t-elle (dans le racoleur, l'outrance) ? Dieu sait si, en général, ce genre de matériau tire-larmes me trouve très réservée, voire en total rejet. Force est pourtant d'admirer la maîtrise que Loach et son scénariste attitré, Paul Laverty, ont du sujet (entre crudité du trait, quand le fer porte sur les dérives du capitalisme, et tendre portrait de famille). Une belle réussite, comme seul le cinéma « social » britannique sait en concevoir, au prix d'un savant travail d'équilibriste. Le père (Kris Hitchen) porte littéralement cette « Passion » prolétaire : « Sorry, We missed You » (joli titre à double sens)... qui laisse le spectateur entre rage et émotion (fin ouverte). Côté distribution, on saluera aussi Ross Brewster (le responsable de l'agence de transport), pour l'épaisseur qu'il sait donner à un rôle ingrat.
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