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    La Loi de Téhéran
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    197 critiques spectateurs

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    CinÉmotion
    CinÉmotion

    151 abonnés 220 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 août 2021
    Bon film iranien qui met en lumière le phénomène de l'addiction au crack en Iran, dont je n'avais pas connaissance.
    D'autant plus intéressant que le réalisateur iranien a fait de longues recherches documentées pendant plus d'un an, en passant du temps à la brigade des stupéfiants, puis en prison et même au tribunal pour comprendre et découvrir comment se passe réellement les interrogatoires et jugements. Le film est tellement réaliste et dérangeant qu'il a fait face à la censure iranienne... Le réalisateur a donc dû négocier certains changements mineurs du scénario en refusant catégoriquement des changements plus importants.
    De mon point de vue, et sans avoir connaissance de la réalité de la chose, le realisme du film est effectivement frappant, appuyé par des jeux d'acteurs vraiment convaincants.
    J'ai adoré la scène de poursuite d'ouverture, beau symbole, bien pensé et finalement drôle malgré elle, séquence qui aurait fait un parfait court-métrage, tellement elle est forte de sens à elle seule.
    La suite de la première partie est tout aussi prenante et intéressante sur la traque pour mettre la main sur le parrain de la drogue. La deuxième partie, faisant suite à l'arrestation etc, est déjà un peu plus compliqué pour ma part, dans son rythme, qui est beaucoup plus dialoguée, et dans la compréhension de certains éléments de l'intrigue, propre à la justice iranienne et la suspection de corruption entre les hierarchies policières etc. J'étais moins dedans peut-être, donc certains éléments ne m'ont pas paru limpide, surement dû à de l'inattention que problème de scénario, mais j'ai semblé voir quelques raccourcis d'intrigues rendant le tout un peu fouillis.
    La conclusion est en revanche tout aussi impactante que la première partie, voire glaçante, apportant un regard abrupt sur la réalité de la "justice" en iran.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juillet 2021
    Le commandant Samad Majidi (Payman Maadi, l'acteur fétiche des premiers films de Ashgar Farhadi), dirige une unité de la brigade des stupéfiants de Téhéran. Il n'a qu'une obsession : coincer Nasser Khakzad (Navid Mohammadzadeh), un caïd de la drogue. Pour y parvenir, il ordonne le ratissage des bas-fonds de Téhéran où croupit une foule hagarde de toxicos. Il espère remonter une filière en arrêtant et en harcelant des intermédiaires : revendeurs, mules, dealers....

    Plus de deux ans après sa sortie en Iran et sa projection à la Mostra de Venise, "La Loi de Téhéran" arrive enfin sur nos écrans précédé d'une réputation flatteuse. Sa renommée n'est pas usurpée. "La Loi de Téhéran" est un film fort, qui laisse une marque durable sur un public K.O. debout. 

    Son histoire fait fond sur une situation sociale qui fait froid dans le dos. L'Iran est devenu un pays de toxicos. "Just 6.5" est son titre anglais : "à peine" 6.5 [millions] de toxicomanes sont recensés dans la République islamique d'Iran, une faune aux marges de la loi que la caméra virtuose de Saeed Roustayi (trente ans à peine) filme comme une armée de zombies. Deux scènes sont particulièrement impressionnantes : celle du début du film figure sur l'affiche - très moche - et dans la bande annonce ; je vous laisse découvrir le dernier plan du film, tout aussi marquant.

    Sur cette toile de fond documentaire, "La Loi de Téhéran" confronte très traditionnellement un flic obsessionnel et un gros bonnet. La première partie du film est la plus réussie qui raconte la traque du trafiquant. On y croisera notamment trois mules inoubliables, dont on se demande si elles ont été déguisées de postiches ou si les corps qu'on nous montre sont bien les leurs. J'ai moins aimé la seconde moitié du film dont je n'ai pas toujours compris certains rebondissements. 

    "La Loi de Téhéran" est mené tambour battant, à un train d'enfer, qui ne laisse pas une minute de répit au spectateur. La tête sous l'eau, il est pris en otage par ce film de plus de deux heures. On ne connaît pas assez bien le tout-venant de la production cinématographique iranienne pour savoir si ce polar nerveux en est représentatif ou s'il est la marque d'un jeune réalisateur de génie dont on attend impatiemment le film suivant.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    79 abonnés 279 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2021
    Ai vu le meilleur film de cet été incontestablement, "La loi de Téhéran" premier long métrage du jeune réalisateur iranien Saeed Roustayi. Film au scénario et à la mise en scène d'une grande maitrise et d'une immense efficacité. Ce thriller psychologique est le premier "film policier" que je vois où il n'y a aucun coup de feu... ici les hommes se battent par joutes verbales tranchantes, par ruses psychologiques machiavéliques et le spectateur est hypnotisé par cette verve, cette vitesse de débit de paroles et le suspens qui nous tenaille de la première scène (scène d'ouverture incroyable) à la dernier (traveling arrière époustouflant). Actuellement en Iran 6 millions de personnes sont toxicomanes (principalement le crack) et toute cette misère sociale fait le bonheur de la pègre. Samad et son équipe veulent absolument démanteler un des réseaux les plus prolifiques qui est organisé par le redoutable Nasser Khakzad. Saeed Roustanyi a un sens incroyable de l'optimisation cinématographique de ses décors... que ce soit un bidonville tout en tuyaux de ciment, un hôtel luxueux, une cellule de prison, une autoroute, un chantier.... il sait exactement où mettre sa caméra et faire vivre à 360 degrés le décor sans que ce soit ostentatoire. Le metteur en scène a choisi deux acteurs absolument sidérants : Payman Maadi dont la vitesse de jeu physique et la vitesse de débit verbal tiennent le film dans une grande tension et Navid Mohammadzadeh dans le rôle du "méchant" qui a un très intéressant parcours psychologique et qui passe par une très belle palette d'affects très contrastés. Les nombreuses scènes de confrontation entre les deux hommes sont les points culminants du long métrage. Le film est également très sociologique et dépeint tout un pan de la société iranienne d'une immense pauvreté et qui fuit le poids insupportable de la "dictature" dans la drogue. Je suis très impatient de voir les prochains films de ce metteur en scène de 30 ans qui a eu le courage de tourner ce film et de le présenter dans son propre pays. A voir de toute urgence.
    Alice025
    Alice025

    1 511 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2021
    Film prenant, dont la scène d'ouverture et le final restent en mémoire. Histoire policière sur fond de drogues, ici un duo de policiers tentant de mettre la main sur un parrain de la drogue et son équipe. Il ne faut pas s'attendre à de l'action pendant deux heures, c'est surtout beaucoup de dialogue, de procédure judiciaire et la relation et réaction entre les différents protagonistes.
    On y découvre l'envers du décor, la force et les faiblesses de chacun dans un système judiciaire où chacun se fera son propre avis.
    Les deux acteurs Payman Maadi et Navid Mohammadzadeh sont bluffants. Un film maitrisé dont on ressort remué.
    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Muriel F.
    Muriel F.

    46 abonnés 205 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juillet 2021
    Un film tout simplement excellent ! Le début, remarquablement filmé, donne le ton et tient toutes ses promesses par la suite avec des plans plus que maitrisés. Des actions grandement menées servies par de bons acteurs qui mettent en exergue les dérives de la drogue dans un Téhéran qu'on n'imagine pas. Le réalisateur Saeed Roustayi a sans aucun doute un avenir très prometeur. J'ai hate de voir son prochain film.
    velocio
    velocio

    1 162 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 août 2021
    Un film sur de gros trafics de drogue, sur la chasse aux trafiquants organisée par les forces de police, on en a déjà vu beaucoup. Par contre, qu'un tel film nous parvienne d'Iran, voilà qui est nouveau. Un film que l'on doit à un jeune réalisateur de 31 ans dont c'est le deuxième long métrage, le premier n'étant sorti que dans son pays et dans quelques festivals. "La loi de Téhéran" a été présenté à la Mostra de Venise il y a 2 ans et il a obtenu le Grand Prix et le Prix de la critique lors de la dernière édition du Festival Policier de Reims en mai dernier. Que nous apprend ce film, que nous montre ce film ? Que l'Iran est un pays de 82 millions d'habitants qui compte plus de 6 millions de toxicomanes et que, officiellement, le trafic de drogue est passible de la peine de mort par pendaison, quelle que soit la quantité concernée. Dans ce film de 2 h 14, 2 protagonistes principaux : Le commandant de police Samad Majidi, interprété par Payman Maadi, qu'on avait découvert dans "A propos d'Elly" et dans "Une séparation de Asghar Farhadi ; le gros bonnet de la drogue Nasser Khakzad, interprété par Navid Mohammadzadeh. Alors que la femme du policier aimerait voir son mari occuper un poste administratif, moins dangereux et moins chronophage, ce dernier n'a qu'une idée en tête, arrêter celui qui inonde la ville de crack, Nasser. Nasser, un homme qui vient d'une famille qui a connu la pauvreté et qui affirme que, ce qu'il fait, c'est pour sortir les membres de sa famille de cette pauvreté afin d'éviter qu'ils deviennent des trafiquants comme lui. Quant à la police, elle arrive très classiquement à lui, en partant de consommateurs à qui l'on fait peur pour qu'ils dénoncent les dealers "de détail" qui les fournissent, des dealers "de détail" à qui on fait peur pour qu'ils dénoncent les dealers "en gros", etc. . Si "La loi de Téhéran" a le mérite de nous montrer sur l'Iran autre chose que ce qu'on connait au travers des films de Asghar Farhadi, Jafar Panahi ou autre Abbas Kiarostam, en l'occurrence la misère sociale du pays, les bas-fonds sordides de Téhéran et les ravages causés par la drogue dans ce pays, on ne peut s'empêcher de trouver dans "La loi de Téhéran" beaucoup de "déjà vu" dans des films consacrés à ce qui touche à la drogue. Le droit aussi de le trouver un peu trop long.
    Bdfoucher
    Bdfoucher

    45 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 octobre 2021
    Excellent film. Une authentique descente dans le monde de la drogue en Iran, du consommateur au couloir de la mort au travers d’un thriller tres rythmé qui donne à voir les coulisses de la police et la justice. Un jeune réalisateur, Saeed Roustayi (né en 1989) , qui n’a pas dû ménager sa peine pour obtenir les autorisations de filmer dans ce pays si méfiant vis à vis du cinéma mais où l’on tourne bon an mal an 120 films et de très remarquables séries. Le film met aux prises le policier Samad Majidi (Peyman Maadi) à un gros bonnet de la drogue, Naser Khakzad (Navid Mohammadzadeh) qui est dénoncé par son ex-petite amie Elham (Parinaz Izadyar - à voir dans Life and a day ou Shahrzad) et qui sera finalement condamné à la peine capitale et exécuté. L’intérêt du film tient bien sûr à cette descente dans les coursives de l’appareil policier, carcéral et judiciaire, tout autant qu’à la façon dont sont traités les personnages, à la manière de Dostoïevski. Le film ne désigne ni les bons, ni les méchants et laisse au spectateur le soin d’être confronté à la réalité sociale d’individus qui luttent pour survivre dans les bas fonds Téhéranais, qui ont tous une cohérence interne puissante et de bonnes raisons ou de bonnes excuses d’être ce qu’ils sont devenus. Ni les policiers, ni le juge ( Farhad Aslani) n’échappent tout à fait à ce “line up” dérangeant. C’est la loi de Téhéran qui in fine fait le tri, sans aucune circonstance atténuante. Le rideau tombe à cet instant laissant l’amère impression que dans tout ce gâchis humain, justice n’est pas complètement rendue. Ce n’est pas dit, c’est senti. C’est l’Iran… où deux millions de spectateurs ont vu ce film. C’est dire s’il parle …
    Elisa
    Elisa

    4 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 juillet 2021
    Entre "Très bien" et "Chef d'oeuvre" pourquoi pas! Pas un instant d'ennui, beaux hommes talentueux dans l'enfer de cette vie de tant de désespoir qu'elle détruit les corps et les âmes, rythme acharné, quelques incompréhensions parfois dues plus sans doute à la traduction, ou la façon de s'exprimer tout simplement, courez-y!
    Topazine23
    Topazine23

    33 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2021
    Employons les mots qui conviennent : à mon sens, le meilleur film étranger 2021 ! PUISSANT tout le long, AUTHENTIQUE jusqu'aux plus discrets des figurants, BRUT dans les textes et l'action !!! Le comble de ce petit bijou policier non polissé est sa VO, laquelle apporte un côté vraiment irrésistible et cash à l'ensemble ! Choisissez une bonne salle et filez donc voir cette excellente LOI DE TÉHÉRAN !!!
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    472 abonnés 920 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 août 2021
    Présenté à l'automne 2019 à la Mostra de Venise, La Loi de Téhéran fit forte impression. Parmi les plus enthousiastes, William Friedkin (de passage pour le documentaire Leap of Faith, auquel il participe). Comment aurait-il pu en être autrement, le film réalisé par Saeed Roustaee a tout d'un héritier des thrillers signés par le maître dans les années 70/80 (French Connection, Police Fédérale Los Angeles, Cruising). On retrouve cette approche ramassée, urbaine, caméra au poing et numérique, comme chez un certain Michael Mann (autre emblème du genre). Mais en lieu et place d'une traque sans fin, Roustaee règle la question en 20 minutes. Ne soyez pas surpris, le vrai sujet est présent de la première à la dernière minute. Mais plutôt que de se lancer dans un réquisitoire en mode choral, le cinéaste entend traiter d'un problème sociétal (le trafic de drogue en Iran) en resserrant tous les enjeux autour du centre de détention.
    Dans ce service surchargé, on croise des flics obstinés, des toxicomanes de tout âge, des enfants manipulés et des dealers en pagaille. Le système répressif a beau être à son maximum (30 grammes ou 30 kilos, c'est peine de mort), les statistiques crèvent le plafond. Comment le crime peut-il prospérer dans une tel climat ? Avec le recul, peu surprenant que la réponse vienne du baron emprisonné puisqu'il est lui-même produit de cet environnement. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de La Loi de Téhéran, déplacer l'empathie d'un personnage à son opposé afin de rendre limpide l'absurdité de la situation, l'ineptie de la réponse policière face aux problèmes sociétaux, et l'inévitable constat d'échec. Encore une fois, tout cela n'est jamais asséné, la simple force de la mise en scène et de l'écriture suffisent à rendre le propos évident.
    Évitant soigneusement les problèmes supposés par un montage sur le vif (images confuses, caméra qui tressaute sans arrêt), Saeed Roustaee compose des plans précis mais qui respirent l'authenticité. Un aspect renforcé par une absence de poncifs, se traduisant par un antagoniste presque touchant derrière sa ruse et un inspecteur dont le charisme n'efface pas les pratiques douteuses. Peyman Maadi et Navid Mohammadzadeh rivalisent d'intensité et Parinaz Izadyar illumine dans un plus petit rôle. Le cinéaste n'oublie jamais de donner tout le poids nécessaire à son film, en témoignent la séquence de raid sur le chantier ou une arrivée en prison filmée avec un drone au beau milieu de la foule. L'enfer de ces personnages, on en a une idée ou un arrière-goût. Celui d'un combat perdu d'avance mais sans cesse renouvelé pour l'un, ou d'une pulsion de mort au milieu d'une vie d'opulence pour l'autre. Les deux frayent pourtant dans le même monde, un pays compromis par la pauvreté et les extrémités auxquelles elle le pousse.
    Henner
    Henner

    39 abonnés 68 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 juillet 2021
    Le film démarre sur les chapeaux de roue mais hélas, ralentit, se perd dans des histoires secondaires, finit par patiner puis par s'enliser avant de redémarrer dans les vingt dernières minutes.Le propos devient confus, les séquences carcérales sont interminables.
    Trop de longueurs que l'on aurait pu facilement supprimer ! Le flic débordé par le trafic de stups est superbement interprété. Certains comparent le film avec "french connexion". Même scénario. Mais le film de Friedkin est vif et épuré et celui de l'Iranien, hors la séquence d'ouverture, inutilement laborieux. C'est comparé une Ferrari avec un gros 4x4. Cela dit beaux jeux d'acteur et une description clinique du pays qui fait froid dans le dos avec des juges qui nous rappellent leurs homologues turcs de "Midnight Express".
    Frédéric T
    Frédéric T

    13 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 septembre 2021
    J'avais lu ou écouté les critiques élogieuses ( "meilleur film de l'année" pour certains). J'y allais confiant. Et bam ! grosse déception.
    C'est long, verbeux et bruyant. En dehors de son aspect documentaire sur l'état de la société iranienne ( abstraction faite du pouvoir religieux absolument pas évoqué ), le scénario n'a guère d'originalité. et présente des lourdeurs, et quelques points un peu obscurs.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 803 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 janvier 2022
    La loi de Téhéran, c'est un peu Bac Nord en bien.

    Le film de Saeed Roustayi tire sa force de son rythme effréné et de son ambigüité. Si on commence bien par suivre les policiers, à s'intéresser à leurs intrigues internes, promotion, vie familiale, etc, on comprend bien vite qu'ils ne sont pas tout blanc. Et c'est là que le film va basculer son point de vue et opter pour celui du trafiquant de drogue. C'est un choix payant puisque c'est finalement c'est lui qui est le plus beau personnage du film. Il a beau être un véritable enfoiré, on se retrouve à avoir plus d'empathie pour lui que pour les policiers. Les séquences "émotions" du film sont centrés sur lui, sur ses états d'âme.

    Pour le dire simplement, Saeed Roustayi a réussi à faire de son méchant un beau personnage tragique. Rien n'excuse ce qu'il a fait et pourtant il est terriblement humain. On est loin des clichés des narcotrafiquants des films avec des méchants très méchants totalement unilatéraux. Disons qu'on a une écriture qui rend véritablement hommage au personnage, en en faisant un être humain avec des faiblesses, des motivations qui sont compréhensibles par le spectateur.

    Donc rien que pour ça le film est réussi, c'est tellement rare dans ce genre de film d'avoir un antagoniste aussi réussi et crédible.

    Et de manière générale, le film est crédible, le film ne ralentit jamais, les arrestations s'enchaînent, les interrogatoires se succèdent, sans qu'on sache d'ailleurs trop combien de temps s'est écoulé entre chaque scène (c'est peut-être le défaut du film, le manque d'indicateurs temporels). On est happé par la frénésie de ce qui se passe à l'écran. La caméra à l'épaule va renforcer ce côté pris sur le vif et dynamique.

    Ce qui fait qu'à l'arrivée on a un film vraiment prenant grâce à sa mise en scène efficace et qui arrive à sortir des sentiers battus grâce à ses qualités d'écriture des personnages.
    lionelb30
    lionelb30

    384 abonnés 2 495 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 août 2021
    Une très bonne moitie de film sur la lutte de drogue en iran avec une société mal-connu en europe. Quelques scènes marquante. Malheureusement , la deuxième partie est beaucoup plus lente , moins intéressante , bavarde et même ennuyeuse. Frustrant.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 janvier 2022
    Cette œuvre est magistrale. Planté au cœur d’une enquête contre un trafic de drogue, ce film en dit énormément sur tout l’état d’un pays, l’Iran ; au bord du chaos. Dès la première course poursuite dans le dédale des rues pauvres de Téhéran, on est happé par ce polar sur l’enfer du crack. Et des scènes aussi époustouflantes que la première, ce film en regorge. Placé du point de vue du flic qui brigue un poste de commissaire, on perçoit très vite qu’il a des pieds d’argile. On a beau être flic et pouvoir faire appliquer la loi selon ses propres règles ; on peut vite basculer du côté des inculpés. Dans ce pays, la justice, la police et plus largement toute la société est gangrenée. Ce flic arrête plus vite que l’on ne le pense le parrain local, et là Saeed Roustayi, digne héritier d’un cinéma iranien qui lui se porte bien, fait un pas de côté. A partir de là, nous suivrons deux hommes qui jouent chacun leur vie. Le trafiquant dispose de quelques heures pour trouver dans son réseau celui qui viendra sauver sa tête ; le flic verra sa vie et sa carrière pulvérisée si le premier trouve la faille légale pour lui échapper. Le décor est planté pour un polar social ambitieux à la réalisation virtuose mais sans effet de manche. William Friedkin, réalisateur en son temps du fameux « French connection », dit même qu’il s’agit d’un des plus grands thrillers qu’il n’ait jamais vu. Ce genre de compliment place ce long métrage super haut dans la hiérarchie du cinéma mondial. Rarement film de deux heures m’aura autant tenu en haleine, paradoxe pour un film très souvent en quasi huis clos asphyxiant et extrêmement bavard.
    Et pour finir avec ce chef d’œuvre, j’ai pu lire : « …l’enjeu pour ce peuple est de sortir de la pauvreté. A commencer par les policiers, prêts à toutes les corruptions ou tous les mensonges pour monter les marches de la hiérarchie ou simplement augmenter leur pouvoir d’achat, en se payant sur la peau des délinquants. Même les dealers de bas étage font figure de résistants face au chaos économique et social qui gangrène l’Iran… on est révolté par les méthodes expéditives de la police et de la magistrature… les malfrats obéissent finalement aux mêmes règles que les institutions chargées de faire régner l’ordre, c’est-à-dire la loi du plus fort ».
    Au terme du film on réalise que la vie est belle dans nos pays démocratiques.
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