Mon compte
    Les Choses humaines
    Note moyenne
    3,8
    2793 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Les Choses humaines ?

    219 critiques spectateurs

    5
    30 critiques
    4
    100 critiques
    3
    61 critiques
    2
    18 critiques
    1
    4 critiques
    0
    6 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Critiques d un passionné
    Critiques d un passionné

    54 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2021
    Alexandre est étudiant dans une grande université américaine. Lors d’un week-end à Paris, il rencontre Mila, la fille du nouveau compagnon de sa mère, qui l’accompagne à une soirée d’anciens étudiants. Le lendemain, la police débarque chez lui : Mila a déposé une plainte pour viol…


    Le film sera divisé en trois parties Lui, elle et le procès.


    Les deux premières vont prendre le temps de nous présenter les deux personnages avec un certain recul, mais en les traitants toujours sur un pied d’égalité. Même si dans un premier temps, on prend instinctivement parti pour Mila, au fur et à mesure des doutes nous assaillent et on est assez perturbé quand arrive le procès qui sera le plus grand segment de ce film et certainement la plus aboutie.


    Et c’est là que la mise en scène d’Yvan Attal prend toute son importance. Chaque intervenant sera filmé en plan séquence, se focalisant sur ce qu’il a à dire, sans nous monter les réactions des autres personnes. Ce qui donne au spectateur une immersion totale en le mettant à la place du juré pour se forger sa propre opinion sur ce terrible drame.

    Le procès est clairement un des plus passionnants que j’ai vu ces dernières années et on est suspendu à chaque mot.

    Au fur et à mesure, nos convictions s’envolent en éclats et on vient se demander qu’elle est la vérité, comment on aurait réagi à la place de la victime, bien sûr, mais aussi de l’accusé et de leur entourage.

    Il sera bien difficile pour le spectateur de se faire son propre jugement.


    La grande force du film, et certainement ce qui divisera une partie du public, est qu’il n’est jamais manichéen.

    Clairement dans l’air post #metoo, le film abordera les sujets du viol, du consentement et de cette fameuse zone grise, mais le fait avec intelligence. Alors certes, c’est perturbant, le spectateur ressent un malaise et il aurait préféré que les choses soit plus simple, mais au final c’est diablement efficace. Et à une époque où les gens ont tendance à tout de suite faire un lynchage public sur les réseaux sociaux l’impact du film est encore plus fort.


    Au niveau du casting, comme on pouvait s’y attendre avec les têtes d’affiches présentes, il y a du level. Mais c’est clairement les deux jeunes acteurs qui sortent du lot et surtout la jeune Suzanne Jouannet livre une prestation bouleversante. Et le fait d’avoir choisi une actrice jusqu’à maintenant inconnue et non identifiée pour ce rôle renforce l’impact qu’elle a sur nous en tant que « juré » de ce procès.


    Bref une très bonne surprise. Un film intelligent et nuancé dans ses propos, certes malaisant mais qui interrogera le spectateur et ne laissera pas indifférent.


    https://www.facebook.com/CritiquesCinemaetFestivaldAvignon
    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 décembre 2021
    « Les Chose humaines » a de quoi bouleverser et interpeller le spectateur par ces nombreux aspects très réalistes, intelligents et de fait passionnants !
    Si chaque famille, chaque membre est d’emblée bien campé et décrit en tant que situation de départ, le film prend assurément toute sa force et sa vraie dimension avec le procès lui-même !
    C’est alors là que se révèlent vraiment tous ces personnages, car chacun le fait à sa manière de façon magistrale, comme si l’on était plongé dans un documentaire en bonne et due forme !
    Les scènes du procès lui-même sont en effet celles où les acteurs se donnent à fond et sont ainsi les plus persuasifs, les plus intéressants, les plus émouvants dans leurs propres tiraillements, leurs propres raisonnements, leurs propres « valeurs » en fonction de qui ils interprètent, voire même de qui ils sont vraiment…
    De même que les plaidoiries des avocats resteront également en mémoire de par leur qualité d’écriture et de construction logique, et par la force avec laquelle elles sont présentées au sein de ce tribunal oppressant.
    Le spectateur est ainsi partie prenante de ce procès auquel il assiste médusé et interpellé par l’écart entre ces deux familles où la différence de niveau social a ici toute son importance !
    Suffisance, mépris, assurance des uns face à la soumission, au silence des autres.
    Et pourtant, toute la complexité de cette affaire révèle celles des personnages eux-mêmes, et surtout celle de la victime (Suzanne Jouannet) face à celle de l’accusé (Ben Attal) !
    À travers cette affaire, on aborde ainsi une lecture extrêmement délicate des comportements humains, des « choses humaines », du ressenti des uns et des autres…
    Ce drame judiciaire a donc de quoi nous passionner par les multiples enjeux qu’il nous propose, sans compter les excellentes prestations des acteurs qui cette fois se surpassent tous pour magnifier ce film à un niveau qu’il méritait vraiment !
    Bravo vraiment pour ce film de Yvan Attal, vraiment épatant et pertinent dans sa démarche…
    Yves G.
    Yves G.

    1 275 abonnés 3 287 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Alexandre (Ben Attal, le fils de Charlotte Gainsbourg et de Yvan Attal, dont on passera la quasi-totalité du film à se demander s'il ressemble plus à son père ou à sa mère) a vingt-deux ans. Bachelier surdoué, polytechnicien à dix-huit ans, élève à Stanford, c'est un "héritier" bourdieusien qui a grandi dans le seizième arrondissement. Son père, Jean Farel (Pierre Arditi) est un séducteur compulsif et un célèbre animateur de télévision qui, malgré l'âge et la baisse de ses audiences, refuse de décrocher. Sa mère, Claire (Charlotte Gainsbourg), est une féministe engagée. Elle a quitté Jean pour refaire sa vie avec Adam (Mathieu Kassovitz), un professeur de lettres. Claire et Adam élèvent ensemble Mila (Suzanne Jouannet), la fille aînée d'Adam, encore mineure.
    Le soir du retour d'Alexandre des Etats-Unis, Claire, Adam, Alexandre et Mila dînent ensemble. Encouragés par leurs parents respectifs, les deux jeunes gens finissent la soirée ensemble chez des amis en proche banlieue.
    Le lendemain matin, la police investit brutalement le domicile d'Alexandre et le place en garde à vue. Mila vient de déposer plainte et de l'accuser de viol. Alexandre nie les faits. La vie de Mila vient d'être brisée ; celle d'Alexandre va l'être.

    En 2019, déjà auréolée du succès de ses précédents romans ("L'Invention de nos vies", "L'Insouciance"), Karine Tuil publie "Les Choses humaines". Son livre emporte le prix Interallié et le prix Goncourt des jeunes lycéens. Sa lecture à l'époque m'avait laissé un sentiment mitigé. J'en avais aimé la modernité, le rythme, sa capacité à embrasser des thèmes ultra-contemporains et en faire autant de dilemmes moraux ; mais j'avais trouvé ses personnages parfois trop artificiels, ses enjeux trop lourds et son ton manquant d'élégance, de légèreté et de modestie. Et j'avais craint que le film qu'allait en tirer Yvan Attal (un acteur qu'on connaît bien et qui a déjà réalisé une demie-douzaine de films) partage les mêmes tares.

    Je me trompais. Yvan Attal et sa co-scénariste Yaël Langmann délestent "Les Choses humaines" des intrigues secondaires qui le lestaient au risque de le faire chavirer. Ils se concentrent sur son sujet : le procès d'un viol à l'ère #MeToo.

    Dns ces situations là, on dit souvent : c'est parole contre parole. La parole de l'accusé : "je ne l'ai pas touchée" contre la parole de la victime : "il m'a violée". Le propos ici est plus subtil, plus ambigu. La matérialité des faits n'est contestée ni par l'accusé ni par la victime : il y a bien eu relation sexuelle. La question est celle du consentement. Mila était-elle consentante ? Elle clame que non. Brillamment défendu par son avocat (Benjamin Lavernhe), Alexandre se défend en disant qu'il était persuadé du contraire, que rien dans le comportement de Mila n'indiquait qu'elle ne le fût pas, qu'elle l'a suivi de son propre gré, qu'aucune violence n'a été exercé sur elle, qu'à aucun moment elle n'a, en parole ou en action, exprimé son refus, que son silence et sa gêne pouvaient légitimement être mis sur le compte de son jeune âge et de son inexpérience.

    L'interprétation des faits est tellement subjective, leurs perceptions par l'accusé et par la victime, aussi contradictoires soient-elles, sont si légitimes l'une que l'autre, qu'on regrette presque que le film ne se termine pas à l'issue des plaidoiries, laissant le spectateur imaginer le sens du verdict. Un spectateur, une spectatrice qui se sent interpellé.e dans ce qu'il a de plus intime : sa sexualité et la part d'ombre qu'elle recèle - ou pas.

    Tout est résumé dans trois mots que Mila affirme avoir entendus et qu'Alexandre ne nie pas avoir prononcés : "Suce-moi, salope !". L'injonction, choquante, crue, intolérable, est-elle l'expression d'un machisme démodé, d'un patriarcat séculaire, conscient ou inconscient, qui trouve sa jouissance dans la domination et l'humiliation des femmes ? Ou est-il légitime entre deux adultes consentants qui vivent librement leur sexualité et leurs fantasmes ? Ceux et celles qui s'en offusquent sont-ils des hypocrites, des culs-serrés ou des chiennes de garde ? Ceux qui ne s'en offusquent pas sont-ils des pervers qui s'ignorent ou des traîtresses à leurs sœurs ?
    traversay1
    traversay1

    3 086 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2021
    Les choses humaines, le roman de Karine Tuil paru en 2019, figure parmi les plus brillants de son auteure, ne se contentant pas de décrire une affaire de viol, dans l'époque post #MeToo, en s'attachant à des personnages complexes, dont l'origine sociale et les liens familiaux sont autant d'éléments approfondis. Bien que globalement fidèle au livre, l'adaptation d'Yvan Attal n'a évidemment pas le temps d'y consacrer autant de temps et, sans être bâclés, les portraits du supposé violeur et de sa victime sont trop rapides et imparfaits, voire même "scolaires", à cause d'une mise en scène sans trop d'éclat. Comme dans le roman, le film fait pourtant la part belle aux scènes de tribunal, avec la volonté de nous faire balancer entre les deux protagonistes, dans l'impossible quête de la vérité, le suspense classique rejoignant celui d'un film comme La fille au bracelet, dont la réalisation était plus probante, avec ses inévitables zones grises. Qui ne dit mot consent ou bien qui se tait subit ? La question est centrale dans le film et, à son crédit, Attal a bien raison de nous exposer tous les dégâts collatéraux dans ce type d'affaires. Le réalisateur, qui excelle depuis ses débuts dans la comédie, brûlait de se colleter à un drame et rêvait d'un film de procès, à la manière de l'un de ses cinéaste favoris, Sidney Lumet. Dans Les choses humaines, il ne démérite pas et ceux qui n'ont pas lu le livre y trouveront certainement leur compte. Mais pour les autres, il manquera sans doute de l'étoffe, de la densité et de la fluidité dans cette adaptation.
    petitbandit
    petitbandit

    75 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Un bon film judiciaire dans l'air du temps sur le consentement ou non d'une femme lors de rapport sexuel. Ici, dans un milieu très privilégié, un jeune homme est accusé d'avoir abusé une jeune femme, ce dernier niant farouchement tandis qu'elle, terrifiée et meurtrie tend à prouver le contraire. La trame est efficace, le déroulement de l'enquête aussi, les acteurs jouent très juste également. La mise est scène est costaud et les dialogues d'une rare justesse. Encore quelques petites erreurs pourtant facile à éviter (un avocat n'intervient jamais dans une audition par ex) mais on a affaire quand même à du très bon cinéma...
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    125 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Les Attal sont meilleurs qu'hier et moins bons que demain...! Autant le père que le fils ! Mon chien stupide était plutôt réussi mais les choses humaines est un film absolument parfait : tout y est à sa place avec un BEN ATTAL qui explose et qui probablement ne va plus cesser de tourner... il est beau avec un jeu tout en nuances et le regard ambigu de sa mère...
    Je n'avais jamais réussi à finir le livre alors que là je me suis régalée jusqu'à la dernière seconde!
    Casting incroyable entre Arditi qui pétille, Charlotte merveilleuse et Kassovitz qui parvient à nous faire oublier qu'il est Kassovitz:))
    joelle g
    joelle g

    77 abonnés 840 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Yvan Attal a très bien abordé ce sujet du viol, en montrant un procès avec les arguments de chaque partie. Il montre bien la vulnérabilité de ces femmes violées face au système judiciaire . Ces zones grises sur lesquelles surfe la défense de l'accusé , parole contre parole . Comment prouver que la victime n'était pas consentante ....quand elle ne hurle pas , quand elle est tétanisée, prostrée.....
    Film magnifique .
    Qui ouvrira peut être un peu les yeux de certains ?
    PLR
    PLR

    405 abonnés 1 474 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2021
    Scénario complexe sur un sujet délicat : viol, agression sexuelle, attirance et jeux sexuels entre jeunes adultes consentants, même si l’un est plus actif et entreprenant que l’autre ? C’est la question telle que posée avec ses multiples ressorts. Pour amener le spectateur non pas à y répondre de manière très factuelle mais à se forger une intime conviction, la même scène vue sous deux angles différents et opposés : l’accusé peut-être coupable, peut-être pas et la victime, réelle, supposée, affabulatrice, exagératrice ou pas ? Ne s’agissant pas d’un thriller, il ne faut pas attendre des fausses pistes et des rebondissements. Tout est dans la réflexion et la perception de chacun. Un regret, après que tout ait été dit que les certitudes et les doutes aient été mis en balance, c’est que le verdict soit livré sans prise à témoin du spectateur sur le mode de raisonnement du jury et de la manière dont lui, au nom du Peuple Français selon la formule consacrée, éclaircit ou assombrit cette « zone grise » qui lui a été présentée. A la sortie de la salle, les spectateurs ont matière à échanges et discussions (sans fin ?).
    DanDan
    DanDan

    77 abonnés 272 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 novembre 2022
    Excellent film sur la triste réalité du viol. Un grand film de Yvan Attal un de ces meilleurs car change de registre complètement. Son fils Ben Attal est impressionnant dans le rôle d'un des protagonistes, naturel à l'aise on y croit a fond..il a pris les gènes parentales..il est le clou du film..une révélation..les autres que ce soit Pierre Arditi , Charlotte Gainsbourg ou Matthieu Kassovitz..casting parfait pour film à voir absolument même si le sujet d'actualité est très dur.
    Damien Vabre
    Damien Vabre

    145 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Les Choses humaines montre avec sérieux la difficulté de se défendre d'une accusation de viol, la difficulté de prouver la culpabilité adverse pour une plaignante, la difficulté du travail policier et judiciaire en décrivant des étapes importantes comme la procédure judiciaire, les examens médicaux et le procès d'assises avec de nombreux témoignages d'experts et de proches. La partie sur #MeToo est légère avec la vision dominatrice du riche puissant interprété par Arditi. Mis à part une interprétation convaincante, le film ne brille pas par ses qualités formelles avec une réalisation plate puis subitement très voyante avec un long plan-séquence pour les plaidoiries, une structure rigide en trois parties et des dialogues un peu pesants. Pas un grand film mais une oeuvre âpre et instructive sur un sujet important.
    Marie Breton
    Marie Breton

    51 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 décembre 2023
    Alors ma note ne reflète pas la malheureuse très bonne qualité du film, le "meilleur film" de Yvan Attal d'ailleurs : ma note reflète le terrible message envoyé aux jeunes filles et aux jeunes femmes, lorsqu'en écoutant l'excellente plaidoirie de l'avocat de l'accusé, on est forcée encore une fois de penser qu'il n'est pas seulement un mec qui a violé et que d'ailleurs, il ne savait même pas qu'il faisait du mal.
    Toutes les femmes qui ont connu un viol complètement "abouti" ou non, savent déjà à quel point le cerveau met du temps à comprendre ce qui se passe sur le moment, qu'après coup on se demande si on n'a pas participé, parce qu'autrement se dit-on, c'est impossible ! on se répète "mais non c'est impossible, le viol ce n'est pas ça, je n'ai pas fini découpée en morceaux, on ne m'a pas violée", non ce n'est pas possible, moi, je n'ai pas pu être violée, c'était autre chose, c'est parce que j'ai trop souri, c'est parce que je lui ai fait croire que j'étais d'accord, c'est parce qu'il n'a pas compris, c'est un malentendu, et autres joyeusetés mentales que l'esprit estomaqué n'est pas capable d'organiser lors de ces viols qui n'appartiennent pas à la catégorie du viol perpétué par un psychopathe (ce mythe avec lequel on grandit, en tant que fille, et qui nous empêche souvent justement de comprendre qu'il est en train de nous arriver la même chose physiquement, mais avec un "mec normal").
    Et quelle honte de montrer les images de ce qui s'est passé, et de montrer que la victime a tout, absolument tout, exagéré dans les faits qui précèdent l'acte, pour terminer le film.
    AZZZO
    AZZZO

    267 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 décembre 2021
    "Les choses humaines" est le parfait opposé de "L'événement" d'Audrey Diwan sorti en salles quelques jours avant. Tous deux sont des adaptations de romans. Mais quand la mise à l'écran de l'oeuvre (malheureusement confidentielle) d'Annie Ernaux popularise un sujet essentiel, l'adaptation du roman de Karine Tuil provoque une gêne.
    Si le roman prend le temps d'interroger avec intelligence la question de la culpabilité et de la perception des faits, le film transforme le sujet. Pour ne pas être maltraîtée, cette question nécessite de faire l'effort de lire et de prendre le temps de réfléchir. Or, en adaptant ce sujet à l'écran, sur un temps très court et pour un public le plus large possible, Yvan Attal donne à voir le viol sous un angle marginal, celui de la subjectivité. Ce cas de figure existe mais n'est pas majoritaire. Le viol est un acte violent sans la moindre ambigüité dans plus de 90 % des cas. Ce n'est pas la réalisation qui est en question : les acteurs sont bons, Yvan Attal est un grand réalisateur, mais il serait détestable que certains se mettent à croire que le concept de viol n'est somme-toute qu'une affaire d'interprétation. Et en cela, c'est gênant.
    Michel C.
    Michel C.

    233 abonnés 1 371 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Superbe réalisation d' Ivan Attal, pas très drôle, complètement dans l'ère du temps, traitant de la difficile question du "viol" , enfin plus exactement des aspects psychologiques et des conséquences de comportements "border line". Sujet douloureux tellement intimiste, très bien mis en scène et grâce à un casting percutant. Dans le rôle de l'accusé, Alexandre ( le propre fils d' I Attal : Ben Attal), sa mère Claire : Charlotte Gainsbourg ( une histoire de famille donc) , son père : Pierre Arditi. Dans celui de l'accusatrice, Mila : Suzanne Jouannet. On retrouve avec plaisir Audrey Dana (sa mère) quelque peu caricaturale, et Mathieu Kassovitz (son père) , Benjamin Lavernhe, excellent avocat commis d'office. Bien qu'assez long - près de 2H 20 - notamment dans le procès proprement dit, où rien ne sera épargné, les deux protagonistes nous sont astucieusement présentés successivement, et je dois dire, tous deux assez positivement. Les oppositions sont poignantes, et l'atmosphère épouvantable - y compris pour chacun des parents - admirablement interprétée. Les différences d'origines familiales, éducation, religion, sont bien abordées, tentent d'apporter des circonstances atténuantes, si on peut dire, mais ne répondent pas à la question de fond sur le consentement !! Tout est là, jamais simple, parole contre parole, ce qu'illustre excellemment ce film brulant, sauf peut être les mots "20 minutes d'égarement" ou zone "grise".....!!**
    selenie
    selenie

    5 425 abonnés 6 014 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Yvan Attal use et abuse une nouvelle fois de l'écueil des grand bourgeois comme personnages principaux, et pas qu'un peu, d'abord Alexandre/Ben Attal n'est pas franchement un jeune homme qui amène à l'empathie, brillant étudiant, assurément un enfant aimant etc... mais il est aussi narcissique, hautain, exemplaire idéal du bobo issu du 16ème avec sa cuillère en argent dans la bouche. Non pas qu'il n'existe pas de bourgeois vertueux et sympa, mais il faut avouer que pour traiter d'un sujet aussi tendancieux et universel on est ici plutôt dans l'élitisme. Puis derrière ses deux "victime/coupable" il y a beaucoup trop de sujets plus ou moins abordés, plus ou moins exploités mais assurément martelés ! Lutte des classes, différences sociales, culturelles, raciales... etc... Et donc il faut attendre le procès pour que le film prenne toute sa dimension car c'est là que tout est disséqué dans le grand théâtre du tribunal. Yvan Attal arrive de façon exemplaire à exposer trois points essentiels : la perception personnelle d'un même moment, le fait que même sans viol flagrant une femme peut être réellement blessée et que la morale n'est pas la justice et vice versa. Finalement, l'émotion ne vient que de deux personnages, le couple collatéral du père de Milla/Kassovitz et de la mère de Alexandre/ Gainsbourg, qui sont brisés, mais qui s'aiment tout en ne le pouvant pas.
    Site : Selenie
    Cool_92
    Cool_92

    242 abonnés 400 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 avril 2022
    Je n'ai pas très bien compris où Yvan Attal veut en venir: le viol est une histoire d'interprétation ?? Le film est plutôt bien écrit et le procès met en avant la complexité de ce type de procès. Attal en profite pour surfer sur la vague Me Too, pour la piquer et également la cancel culture. Concernant l'interprétation, j'ai trouvé l'ensemble pas terrible sauf Suzanne Jouannet qui était excellente. Ben Attal n'a aucun charisme, son jeu d'acteur on n'y croit pas une seconde. Merci à papa et maman de me propulser en tête d'affiche. L'entre-soi encore et toujours dans les productions Attal-Gainsbourg.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top