Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 27 juillet 2018
Sous la touche théâtrale de Bergman, tous les sujets deviennent intéressants à cause de la dimension qu’ils prennent à travers le concept et la mise en scène. Dans ce cas-ci, un combattant des Croisades pensant pouvoir profiter d’un repos après dix années de tuerie retrouve sa terre natale aux prises avec une épidémie de peste. La Mort le poursuit, mais avant de se laisser emporter, il négocie avec elle un sursis dans l’espoir de trouver un sens à toutes les misères du monde et à l’existence de Dieu. Son écuyer, redresseur de torts, assume la vie tel qu’elle est avec ses rapports de domination et sa finitude. Croire ou ne pas croire tel est la question dans Le septième sceau. Dans le cinéma de Bergman, chaque séquence nourrit le propos, chaque personnage représente une entité venant enrichir le débat, chaque réplique possède sa raison d’être. C’est d’une telle cohésion que naissent habituellement les grandes œuvres. Le chevalier tourmenté trouve en partie ses réponses en regardant vivre un couple de saltimbanques. Jof et Mia s’aiment et semblent heureux dans leur vie de famille et d’artistes. Tout comme dans le film Le visage qu’il réalisera un an plus tard, Bergman utilise la troupe ambulante pour évoquer l’importance de faire place à la Poésie et à la Magie pour alléger l’existence. Les enfants de Thespis nous enseignent que c’est en exprimant la vie par l’art que l’on réussit à s’élever au-dessus de notre animalité et à donner un sens à Dieu. Antonius Blok l’a compris, Bergman aussi.
Avec "Le Septième Sceau", Ingmar Bergman nous pond un pur chef d'oeuvre de noirceur et de pessimisme. Le sujet se prête bien à ce genre d'atmosphère sombre et pesante puisque ce n'est ni plus ni moins à une réflexion sur la mort que nous invite le cinéaste suédois. Et quoi de plus approprié que de placer l'action durant une épidémie de peste en pleine pèriode médiévale. Le propos est intelligemment porté par d'excellents dialogues et des acteurs possédés. Cette fable macabre est un bijou cinématographique incontestable.
Avant d'être une œuvre majeure du cinéma, ce « Septième sceau » est avant tout une œuvre majeure d'Ingmar Bergman. Celle qui révéla son incontestable talent aux yeux du monde entier. Et pourtant, comme en témoigne la note que j'accorde, cette œuvre phare m'a laissé quasiment indifférent. Et je peux vous affirmer que j'adhérais totalement au concept de base. A ce titre, la scène d'introduction, voyant le chevalier engager une partie d'échecs avec la Mort sur les galets d'une plage, bien que très courte, est d'une beauté plastique indéniable. Et rien qu'avec ça, on se dit que ça pue le chef d'oeuvre à plein nez. Malheureusement, ça se gâte par la suite. S'il y a encore des scènes incroyablement réalisées (spoiler: les autres parties d'échecs avec la Mort, l'arrivée des deux croix en bois dans un nuage de poussière, celles se passant dans la forêt ou la danse macabre finale ), Bergman, soucieux de s'interroger sur la vie, la mort, l'amour ou la religion, les noie sous une cascade de bavardages ininterrompus et pompeux. De plus, le cadre bucolique dans lequel se déroule une grande partie de l'histoire ne colle absolument pas avec le ton résolument pessimiste du film. Oeuvre pour le spectateur très averti, « Le septième sceau », malgré ses réelles qualités de réalisation et l'originalité de son postulat, a provoqué chez moi plus d'ennui que de fascination.
Des questions en images, sur des sujets qu'on a le droit de trouver bateaux : l'amour, la mort, Dieu, le diable, le destin, la comédie… Des images donc mais quelles images ! Certaines scènes sont hallucinantes comme la procession des pestiférés. Ça a de la gueule, on ne va pas dire le contraire. De là à nous raconter qu'il s'agit là d'un des plus grands films de tous les temps, il faut peut-être raison garder ! C'est un film étrange, d'un pessimisme flamboyant, jamais ennuyeux, toujours surprenant et magnifiquement photographié. La distribution est éclectique, car si Max von Sydow paraît en petite forme, c'est Gunnar Björnstrand qui domine la distribution masculine (quelle classe !), mais Nils Poppe ne démérite pas. Chez ces dames, le sourire de Bibi Anderson nous charme, mais le rôle muet de Gunnel Lindblom est assez fabuleux, j'ai rarement vu d'aussi beaux yeux en noir et blanc.il y a aussi Inga Gill charmante, prétexte pour Bergman de distiller un doigt de misogynie (bizarre que personne n'en parle !). On regrettera les dialogues trop écrits, même s'il s'agit d'un choix assumé.
Réalisation crédible dans ses costumes et ses décors. On se sent clairement au Moyen-Âge avec une réflexion sur la mort et le sens donné à la vie sur Terre. Nous avons quelques religieux qui prêchent, nous sommes au temps des croisades d'où quelques chevaliers sont revenus amochés et discutent sans arrêt de femmes. Nous avons également la maladie et l'opulence avec un air de fin du monde bien ressenti dans le film. Mais le tout est pour le moins... Ennuyeux. C'est bavard et peu intéressant si l'on ne le remet pas dans le contexte de son époque. Dépassé aujourd'hui, bien que quelques idées comme la partie d'échecs avec la mort demeurent des références. Les dialogues se transforment vite en monologues philosophiques et correspondent peu au film.
Antonius Block (Max Von SYDOW, 27 ans), chevalier, rentre, avec son écuyer, des Croisades, après 10 ans d’absence. Sur une plage de galets, il rencontre la Mort avec qui il joue aux échecs afin de retarder sa fin. Ils rencontrent 3 baladins [dont un couple (la femme est jouée par Bibi ANDERSSON, 21 ans) avec enfant] dans une roulotte. Malgré les scènes initiale (jeu d’échecs) et finale (danse macabre), le film est long (97 mn), bavard, redondant, ennuyeux, soporifique et théâtral ([on est loin du « Nom de la rose » (1986) de Jean-Jacques Annaud ou même des « Visiteurs du soir » (1942) de Marcel Carné. En fait, Bergman s’intéresse plus aux baladins (cf. son amour du théâtre) et traite le sujet de la Mort et de la foi comme une dissertation de lycéen de terminale, sans oublier quelques « incohérences » (seuls ceux présents dans le château sont emmenés par la Mort, faux raccords lors des scènes dans la forêt ou lors du cheminement de la falaise (extérieurs jour) vers le château (extérieurs nuit). Un film surestimé (un court métrage aurait suffi) en se fondant sur quelques plans de grande qualité. .
Une plongée fascinante dans la crainte tellement humaine de la mort à travers la volonté viscérale d'un chevalier au retour d'une croisade traumatisante d'acquérir des certitudes face à l'émoussement de ses probables croyances antérieures. Doté d'une photographie travaillée qui confère à de nombreuses scènes un aspect de toiles de maître et d'un humour inattendu qui mêle le drame à la tragédie métaphysique exprimée, ce récit entrecroise les réactions et choix de vies de personnages symboliques des différentes attitudes possibles face au mystère de l'existence. La pertinence de cette quête se redouble de dialogues et de situations d'une grande justesse que le côté théâtral de la mise en scène et même de certaines expressions des acteurs renforce plus qu'il n'affaiblit. Ouvrant le champ d'une interrogation personnelle tout en formulant l'option apaisante d'un fatalisme d'acceptation, Bergman réaffirme son rang de cinéaste indispensable.
Un film époustouflant de beauté et de profondeur. Cette réflexion sur la mort et sur l'amour est une fable bouleversante, filmée avec énormément de soin. Les dialogues sont ciselés et les personnages sont très drôles, malgré le désespoir qui transpire et cette course contre la mort, pourtant perdue d'avance. Superbe !!
Avec en toile de fond une partie d'échecs entre la Mort en personne et un chevalier de retour de croisade, une peinture assez difficile d'accès, plus métaphorique que véritablement cinématographique de la Suède médiévale. A travers l'épidémie de peste noire qui ravagea l'Europe au XIVème siècle, une riche réflexion philosophique autour de la vie, de la mort qui semblent avoir inspiré Martin Scorsese dans ses films comme "La dernière tentation du Christ" ou plus récemment "Silence" pour son questionnement autour de la foi religieuse et même Mel Gibson avec "La passion du Christ" pour sa violence et son âpreté. Ma première incursion dans le cinéma d'Ingmar Bergman et une véritable claque autant dans la justesse de son propos que dans sa mise en scène sublime, subtile, encore étonnamment moderne. Un jeu d'acteurs impeccable avec le rôle qui a révélé Max von Sydow aux yeux du grand public. Une oeuvre culte, un monument du cinéma.
Porté par une idée de départ aussi folle que géniale (un homme jouant aux échecs avec la Mort en personne), Le Septième Saut, est une oeuvre dès plus intéressante.
A partir du moment où l'on s'ennuie dans un film, ce n'est pas bon signe. Dans ce film bavard, composé à l'outrance où rien ne semble libre, spontané, Bergman s'interroge via une métaphore alambiquée. La mort joue aux échecs avec Von Sydow. La peste rôde. Il y a aussi des comédiens. On ne croît pas en grand chose, la lumière est artificielle à souhait, les acteurs sont tous affectés. Encore un chef d'oeuvre qui ne plaît qu'aux vieux, très vieux cinéphiles !
Il y a trois mondes qui se confrontent: la mort, celui qui a vu la mort et ceux qui jouent à la mort. La mort c'est le héros de cette allégorie qui prend le visage d'un personnage qui explique et répond aux attentes des hommes. Leurs questions sont complexes mais ils savent une chose, c'est qu'ils en ont peur. Celui qui a vu la mort, c'est le second personnage qui loin d'en avoir peur tente de croire pourquoi il vit. Et les acteurs, ce sont les villageois qui racontent la mort comme ils racontent la vie. Ils sont immortels (du moins le croient-ils) Mais quand l'ange défit le septième sceau, le cataclysme s'abattit sur la terre. Et ici les hommes sont comme des survivants.
Le film prend comme décor le Moyen-âge, où les croyances s'insinuent comme des poisons dans la vie des gens; il est fascinant par cette approche monumentale de la personnification de la mort, comme un personnage qu'on ne peut éviter et qui fait partie de la vie.
Bergman termine son récit flamboyant sur une pensée métaphysique suprême: La mort est-elle Dieu qui laisse sur la Terre, tel Adam et Eve, la pureté de l'amour s'épanouir dans le Monde, le délivrant après elle de toute la médiocrité humaine.
Malgré quelques longueurs et rebondissements scenaristiques pas toujours bien amené, le Septième Sceaux est bien une grande réussite du 7eme art. Parce que la lumière et les cadres de cette histoire se déroulant au moyen âge, sont magnifiques et symboliques. Ingmar Bergman semble entamer une discussion avec l'être humain sur la mort, la maladie, l'au delà, les croyances, les familles, autrement dit des thèmes universels et importants que le sens du symbolisme du réalisateur magnifie. Il y a des plans de toute beauté tels ces soldats sur la plage ou cette farandole finale. Un film qui doit en plus gagner en richesse en le revisionnant
Le chevalier Antonius Block, afin de repousser sa mort pour donner un sens à son existence, lui propose une partie d’échec. Cette quête mystique, philosophique, a des aspects austères de film d’auteur peu accessible mais est magnifiquement réalisée et se permet quelques pointes d’humour bienvenues.
Cela fait depuis ma vision de "Last action hero" de John McTiernan (et oui…) que je voulais voir "Le septième sceau" et cette lacune est enfin comblée. Et j'ai été très surpris par ce que j'ai vu : je m'attendais à une œuvre difficile, rude et très métaphasique, et si ce dernier point est bien présent, il est au cœur d'un film finalement très accessible, presque léger dans son ambiance. C'est admirablement filmé, c'est une évidence, mais j'ai surtout été très surpris par le naturel et la modernité du jeu des acteurs. Après côté scénario, je ne peux pas dire que j'ai trouvé ça bouleversant, j'ai même été à la limite déçu, avec la crainte au début de trouver ça long, ce qui finalement n'a pas été le cas. Je comprends que "Le septième sceau" puisse être considéré comme une œuvre majeure par sa modernité visible (c’est un film de 1957) et sa façon de traiter des sujets très méta, mais pour moi, même si j'ai trouvé ça bien, ce n'a pas été le choc attendu.