Werner Herzog grandit dans un village de Bavière où il n'y a aucun cinéma et ne possède ni télévision ni téléphone. Après des études d'histoire et de littérature, il décide de travailler de nuit comme soudeur pour financer son premier court métrage,
Herakles, qu'il réalise à l'âge de 19 ans. En 1968, il réalise son premier long métrage,
Signes de vie qui obtient un Prix spécial au Festival de Berlin. Le jeune cinéaste met ensuite en scène une révolution très spéciale dans
Les Nains aussi ont commencé petits (1970) avant de partir filmer le désert du Sahara avec
Fata Morgana (1971).
Son travail est reconnu internationalement grâce à
Aguirre, la colère de Dieu, film réalisé en 1972 mais qui sort en 1976, Prix du syndicat de la critique française et nommé au César du meilleur film étranger. Il devient l'un des chefs de file du cinéma allemand avec
Volker Schlöndorff,
Reinhard Hauff ou encore
Rainer Werner Fassbinder. Avec
Aguirre, la colère de Dieu, le cinéaste connaît bien des péripéties : le tournage est notamment marqué par les relations très tendues entre le réalisateur et le comédien
Klaus Kinski que Werner Herzog a notamment qualifié d'"hystérique".
Herzog présente
L'Enigme de Kaspar Hauser au Festival de Cannes et remporte trois prix dont celui du Jury. Le cinéaste sui ensuit le parcours de trois hommes allemands en situation précaire avec
La Ballade de Bruno (1977) avant de tourner à nouveau avec
Klaus Kinski dans
Woyzeck (1979) ou encore dans
Nosferatu fantome de la nuit avec
Isabelle Adjani. Avec ce remake du
Nosferatu de
Murnau, il se pose en héritier du réalisateur. Le cinéaste allemand part ensuite tourner à l'étranger : au Pérou (
Fitzcarraldo, 1982), en Australie (
Le Pays où rêvent les fourmis vertes, 1984) ou en Colombie et au Ghana (
Cobra Verde, 1987).
Dans les années 90, il réalise plusieurs documentaires à la télévision dont
Ennemis intimes (1999), portrait de son comédien fétiche
Klaus Kinski. En 2000, il réalise
Invincible, un drame qui se joue dans un cabaret berlinois durant le IIIème Reich, qu'il présente au Festival de Venise 2001. Herzog poursuit sa carrière de documentariste avec
Wheel of Time (2003) sur le
Dalaï Lama puis
The white diamond (2004) sur un ingénieur qui crée un ballon dirigeable pour survoler les forêts de Guyane. Il exprime sa passion pour les grands espaces avec son film
Grizzly man (2005), qui retrace la vie du documentariste
Timothy Treadwell.
Il retourne à la fiction avec le film de guerre
Rescue Dawn (2006) porté par
Christian Bale, qui sort directement en DVD en France. Herzog passe de l'autre côté de la caméra et apparaît dans
Mister Lonely d'
Harmony Korine. En 2008, le Centre Pompidou lui rend hommage à travers une grande rétrospective de ses films où il présente son dernier documentaire
Rencontres au bout du monde (2007), nominé pour l'Oscar du Meilleur documentaire.
En 2009, Herzog présente deux films au festival de Venise : tout d'abord
Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans, un remake du film d'
Abel Ferrara et dans lequel
Nicolas Cage tient le rôle-titre ; puis
Dans l'oeil d'un tueur avec
Michael Shannon et
Willem Dafoe. Le cinéaste renoue ensuite avec le documentaire et tourne les très brillants
La Grotte des rêves perdus (2011), évoquant la préhistoire et
Into the Abyss (2012), centré sur le système pénitencier américain, avant d'apparaître dans le blockbuster
Jack Reacher aux côtés de
Tom Cruise, dans la peau d'un redoutable méchant.