Fille du chanteur
Guy Béart et de
Genevieve Galea, mannequin aperçu dans
Les Carabiniers, Emmanuelle Béart fait ses premiers pas à l'écran à 7 ans dans
La Course du lièvre à travers les champs (1972). Partie étudier à Montréal, elle y croise, dans une boite de nuit,
Robert Altman, qui l'engage pour un film qui ne verra pas le jour. De retour en France, elle apparaît chez
David Hamilton, puis tourne dans
L'Amour en douce et
Un amour interdit, deux films qui lui valent chacun une nomination au César du Meilleur espoir. Mais le personnage qui lui apporte la célébrité est celui de la sauvage
Manon des Sources pour
Claude Berri, avec à la clé un César du Meilleur second rôle en 1987.
Loin de son image glamour, Emmanuelle Béart fait en 1989 une composition remarquée de délinquante dans
Les Enfants du désordre. Sa carrière est ensuite jalonnée de rencontres avec de grands auteurs :
Rivette (elle pose nue dans
La Belle noiseuse en 1991),
Techiné, qui lui fait jouer une prostituée dans
J'embrasse pas, ou
Chabrol (
L'Enfer). Cette admiratrice de
Romy Schneider trouve deux de ses plus beaux rôles dans les derniers films de
Sautet : une violoniste qui bouleverse la vie de deux musiciens dans
Un cœur en hiver, et l'étrange confidente d'un vieil écrivain incarné par
Michel Serrault dans
Nelly et Monsieur Arnaud (1995), deux jolis succès.
Wargnier lui offre un autre personnage fort dans
Une femme française, mais le public n'est pas au rendez-vous.
Après un détour par Hollywood (
Mission impossible en 1996), cette comédienne sensuelle au regard mélancolique est en 2000 l'émouvante héroïne de la fresque d'
Assayas Les Destinées sentimentales. Si on retrouve son tempérament fiévreux dans
Le Temps retrouvé ou
La Répétition (2001). Béart s'amuse à jouer les domestiques lubriques dans
8 femmes d'
Ozon (2002). Les exigeants
Rivette (
Histoire de Marie et Julien) et
Techiné (
Les Egarés en 2003,
Les Témoins) se montrent fidèles à celle qui conserve son statut de sex-symbol (
Nathalie...) et continue d'occuper une place centrale dans le cinéma français. Après
La Bûche, elle est à l'affiche de films fédérateurs comme
Le Héros de la famille (2006) ou
Mes stars et moi.
Connue pour ses engagements de citoyenne, l'actrice s'investit tout autant dans ses rôles, que ce soit pour une comédie commerciale (
Disco, 2008) ou un film-
trip hors-normes (
Vinyan). Emmanuelle Béart revient aux drames sentimentaux avec
Ça commence par la fin (2009), une relation de couple tumultueuse avec et par
Michaël Cohen, son compagnon à la ville, puis avec
Bye Bye Blondie (2010) de
Virginie Despentes, l'histoire d'un amour homosexuel adolescent qui se répercute sur la vie des protagonistes, devenues adultes. En parallèle, la comédienne bouleverse dans la peau d'une malade du cancer en phase terminale, vivant ses derniers instants dans
Ma compagne de nuit.