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    Les Yeux de sa mère
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Yeux de sa mère" et de son tournage !

    La grâce et le talent de danseuse de Géraldine Pailhas

    La révélation Jean-Baptiste Lafarge

    Le plaisir de retrouver la fine fleur du cinéma français: une pléïade d'acteurs tous plus talentueux les uns que les autres

    Les relations mère/fille et mère/fils, dépeintes avec finesse et émotion

    Retrouvailles

    Les Yeux de sa mère permet à de nombreux membres de l'équipe de retravailler ensemble. Ainsi, Catherine Deneuve a collaboré avec Jean-Marc Barr dans Dancer in the Dark de Lars von Trier et on la retrouvait déjà à l'affiche du précédent film de Thierry Klifa (Le Héros de la famille) aux côtés de Géraldine Pailhas. Elle a également rencontré Julien Hirsch, directeur de la photographie, sur les plateaux de deux films d'André Téchiné, Les Temps qui changent et La Fille du RER, dans lequel elle a croisé également Nicolas Duvauchelle. Celui-ci a joué il y a peu avec Marina Foïs dans Happy Few et avec Karole Rocher dans la série Braquo. Enfin, Marina Foïs et Jean-Marc Barr figurent au générique de Non ma fille, tu n'iras pas danser de Christophe Honoré.

    Point de départ

    A l'origine des Yeux de sa mère se trouve l'envie pour le réalisateur Thierry Klifa de retrouver Catherine Deneuve et Géraldine Pailhas, déjà présentes dans son précédent film. Le cinéaste avait aussi comme ambition de raconter l'histoire d'une femme qui part à la recherche du fils qu'elle a abandonné. Autour de ce fil conducteur s'est construit le scénario, comme l'explique Christopher Thompson, co-sénariste du film : "(...) comme on peut le voir aujourd’hui, l’histoire s’est considérablement enrichie aussi bien en événements qu’en personnages. (...) Les personnages de Maria, Bruno et Lena sont arrivés assez vite en tout cas. Cela a été plus long de trouver comment on allait les faire coexister, de trouver les échos qu’ils allaient susciter les uns chez les autres… C’est lorsqu’on a eu l’idée du personnage de Mathieu qu’on a senti qu’on avait trouvé le personnage moteur, celui qui allait nous permettre de les lier tous."

    Difficultés d'écriture

    Les Yeux de sa mère est le quatrième scénario signé par Thierry Klifa et Christopher Thompson après Une Vie à t'attendre, Le Héros de la famille et Bus Palladium. D'après l'aveu du réalisateur, cette collaboration a été la plus difficile : "Tous ces destins croisés rendaient forcément la structure très complexe, d’autant qu’il y avait à la fois l’ambition de faire un film romanesque et l’envie de le construire un peu comme un thriller, avec du suspense, pour qu’on soit en permanence surpris par ce qui arrive. Ce qui nous a donné le plus de mal, c’est le personnage de Mathieu."

    Tout sur ma mère

    Contrairement au Héros de la famille qui tournait autour de la figure paternelle, c'est la mère qui est ici au centre du film, traitant à la fois de "la mère absente, la mère qui abandonne, la mère de substitution, la mère adoptive…", incarnées tour à tour par Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Marisa Paredes et Marina Foïs. Thierry Klifa ajoute : "Il y a aussi la mère qui a disparu, la mère morte, clé du chagrin de Mathieu (Nicolas Duvauchelle)."

    Deuil

    Le réalisateur souhaitait aborder le deuil sous un nouvel angle, à travers le personnage de Mathieu, incarné par Nicolas Duvauchelle : "On nous explique tout le temps comment on se remet forcément des deuils, des disparitions, moi, au contraire, je voulais parler du mal qu’on peut avoir à survivre à la disparition d’un être cher, de l’amputation qu’on ressent, de la vie qui, même si elle continue, ne sera plus jamais la même." Thierry Klifa évoque comme principale référence pour l'écriture du personnage Un coeur en hiver avec Daniel Auteuil : "Quelqu’un qui, tout d’un coup, a décidé de se mettre comme entre parenthèses, quelqu’un qui est absent à lui-même. C’est ce qui est arrivé à Mathieu après la mort de sa mère. Maintenant qu’il a tellement souffert, il se croit à l’abri de tout sentiment." Il ajoute : "Mathieu vit dans cet appartement qui était celui de sa mère, un peu comme le personnage de François Truffaut dans La Chambre verte. Il a une manière radicale de penser que sa mère vit encore à travers lui. Quitter l’endroit où ils ont vécu serait la trahir, l’abandonner à l’oubli, tourner la page et il ne veut pas tourner la page…"

    Mélo

    Le film emprunte beaucoup au genre du mélodrame, comme l'explique le cinéaste : "J’ai toujours aimé le mélodrame. Cela va de La Fièvre dans le sang d’Elia Kazan au Mirage de la vie de Douglas Sirk jusqu’à La Femme d'à côté de Truffaut et aux films d’Almodóvar… Il y a quelque chose dans le mélodrame sur la violence des sentiments, sur le côté exacerbé de certaines situations qui m’émeut particulièrement… Je l’assume donc parfaitement. Le plus difficile avec le mélodrame, c’est de trouver la limite, de savoir jusqu’où on peut aller sans aller trop loin."

    Ecritures parallèles

    Comme pour ses autres films, Thierry Klifa a coécrit le scénario des Yeux de sa mère avec Christopher Thompson. Leur collaboration s'est déroulée de manière différente cette fois-ci car tous les deux écrivaient en même temps le script de Bus Palladium, première réalisation de Thompson. Thierry Klifa revient plus en détails sur leur travail : "On écrivait en même temps Bus Palladium et Les Yeux de sa mère. Une semaine l’un, une semaine l’autre. C’était à la fois exaltant et un peu schizophrénique de passer d’un univers à l’autre, d’une histoire à une autre, d’autant qu’elles étaient très différentes et que chacun essayait d’aider l’autre à accoucher de son projet tout en y mettant aussi des choses personnelles. (...) Je suis plutôt excessif quand Christopher est plus posé, plus rationnel. Sans doute que j’envisage la vie de manière peut-être plus romanesque et qu’il a cet avantage - important - de me ramener à une forme de réalité."

    En musique

    Thierry Klifa a fait appel à Gustavo Santaolalla pour composer la musique des Yeux de sa mère. Ce musicien argentin a collaboré à tous les films de Alejandro González Inárritu dont Babel pour lequel il est récompensé par un Oscar de la meilleure musique en 2007. Ce prix lui avait déjà été décerné l'année précédente pour Le Secret de Brokeback Mountain. Le compositeur revient sur le processus de création : "Je suis parti du scénario, des personnages, des différents univers du film, de ce qui me rattache à l’histoire. J’aime beaucoup faire ça plutôt que de partir des images déjà tournées - sauf quand on ne peut pas faire autrement. Ce qui était bien, c’est que, très peu de temps après notre rencontre, avant même le début du tournage, j’ai pu lui envoyer quelques morceaux et il les a aimés !".

    Jeux de miroir

    Géraldine Pailhas incarne une danseuse étoile, un rôle qui n'est pas sans résonance avec le parcours de l'actrice, elle-même ancienne danseuse : "Je n’ai pas dansé depuis 20 ans. Passée cette première réaction, je me suis dit que je devais me donner les moyens d’y arriver afin d’aboutir à un travail, dont je n’aurais pas à rougir. C’est devenu mon enjeu principal. Je me suis bien entourée. J’ai rencontré Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile à l’Opéra de Paris qui, par l’intermédiaire de Brigitte Lefèvre, nous a donné accès à l’Opéra. Angelin Preljocaj nous a présenté Sylvain Groud, qui a été à la fois mon professeur, le chorégraphe du film et mon partenaire. Sylvain m’a tenu la main et ne m’a jamais laissé supposer qu’on n’y arriverait pas." Quant à Catherine Deneuve, elle incarne une journaliste star du 20h, dont la renommée fait écho à celle de l'actrice : "Quand à la gare Bruno (Jean-Baptiste Lafarge) demande à Lena (son personnage) si ça ne la gêne pas qu’on la dévisage, Lena lui répond non. Je pourrais, moi, répondre la même chose. J’ai appris à faire avec depuis si longtemps… Et puis, d’une certaine manière, ce jeu de miroirs comme vous dites renforce l’évidence du personnage. Mais ensuite, c’est vraiment un personnage de fiction."

    Références

    Thierry Klifa et son co-scénariste Christopher Thompson revendiquent Douglas Sirk comme l'une des références principales des Yeux de sa mère. Quand au chef opérateur Julien Hirsch, il avoue avoir tout d'abord pensé à Pedro Almodóvar à la lecture du scénario : "J’avais vu Almodóvar pour plein de raisons - le rapport à l’Espagne, la présence de Marisa Paredes, ces relations amoureuses douloureuses et compliquées, les hôpitaux, le milieu du spectacle, les rebondissements mélodramatiques, etc. - c’est une référence que Thierry ne m’a jamais citée ! Et tant mieux, parce que, formellement, c’est tellement fort que ça nous aurait certainement limités (...)." En revanche, un cinéaste américain les a beaucoup inspirés, lui et le réalisateur : "On a revu ensemble les films de James Gray. Ils ont été un terrain très important pour nos discussions, notamment en ce qui concerne la tension dans les plans, la tension dans l’histoire et aussi, bien que ce soit ancré dans un certain réalisme, ce lyrisme…"

    1ers pas devant la caméra

    Les Yeux de sa mère marque les débuts au cinéma de Jean-Baptiste Lafarge (Bruno), qui, excepté dans des cours de théâtre au lycée, n'avait jamais fait l'acteur auparavant. Le jeune acteur a été choisi parmi une centaine de comédiens après avoir passé une audition. Se retrouver face à des acteurs confirmés du cinéma français comme Catherine Deneuve a été intimidant pour lui : "Avant le tournage, je n’avais pas voulu revoir de films avec elle… pour ne pas trop flipper ! Je n’ai revu Le Dernier métro qu’après avoir fait mes grosses scènes avec elle et… heureusement que je ne l’ai pas vu avant ! Elle y est tellement incroyable." Malgré son manque d'expérience, il a su s'imposer sur le tournage, comme le rapporte Marina Foïs : "J’ai été assez impressionnée parce que, alors qu’il m’a fallu à moi au moins sept films pour savoir m’arrêter à une marque au sol et qu’il y a encore des tas de trucs techniques que je ne comprends pas, Jean-Baptiste a compris tout de suite comment fonctionnait un plateau. Pour un acteur, c’est une force. Après, il m’a beaucoup émue. (...) C’est un garçon plein d’avenir."

    Directeur de la photo

    Julien Hirsch avait déjà travaillé avec Catherine Deneuve à l'occasion de deux films d'André Téchiné. En revanche, c'est la première fois que le directeur de photographie collabore avec Thierry Klifa. "J’aime son travail, tant au cadre qu’à la lumière" explique le réalisateur. "C’est à la fois inattendu et toujours en adéquation avec les projets auxquels il participe, que ce soit les films de Téchiné, Lady Chatterley, ou Je veux voir… J’ai beaucoup aimé travailler avec lui. C’est quelqu’un qui connaît très bien le cinéma. On a les mêmes références, très vite je lui ai montré des films, il m’en a montré d’autres… C’était un véritable échange. On a énormément travaillé en amont. C’est quelqu’un qui propose beaucoup et qui m’a tout de suite poussé à me dépasser, à être moins timide, à me faire confiance…", confie-t-il.

    Espagne

    Les Yeux de ma mère évoque, à travers les personnages de Maria et de Judit, la Loi sur la Mémoire Historique, loi espagnole visant à reconnaître les victimes du franquisme. Maria (Géraldine Pailhas), dont le père est un Espagnol et un opposant farouche au régime de Franco, est élevée par sa tante, interprétée par l'une des actrices fétiches d'Almodóvar, Marisa Paredes, qui témoigne : "J’ai été surprise et très touchée qu’on parle de cette loi si importante dans un film français. Je ne veux pas oublier qu’en Espagne, la liberté est quelque chose qui est arrivé après de nombreuses années de dictature. Il faut savoir regarder le passé en face. Ne jamais l’oublier. L’explosion de liberté qu’a représentée la Movida a été merveilleuse à vivre justement parce qu’on sortait de la répression la plus totale. C’était comme de passer de la nuit la plus noire à une véritable explosion de couleurs. Cela a vraiment marqué les gens de ma génération." A propos de son rôle, elle ajoute : "J’avais peur de jouer en français et en même temps c’était forcément excitant. Comme un défi à relever. J’avais peur de mon accent, peur qu’on ne me comprenne pas très bien. Heureusement, j’avais un très bon coach sur le plateau, Victor Ramos. Et puis aussi, j’ai pensé à… Pablo Picasso ! Alors qu’il a passé toute sa vie en France, il avait un énorme accent qui faisait qu’on n’oubliait jamais qu’il était espagnol. D’une certaine manière, ça m’a rassurée !"

    La boxe et la danse: même combat

    Les Yeux de sa mère montre que de la danse à la boxe, il n'y a qu'un pas. Géraldine Pailhas incarne en effet une danseuse étoile tandis que son fils, interprété par Jean-Baptiste Lafarge, pratique la boxe. Le réalisateur n'a d'ailleurs pas hésité à rapprocher les deux sports grâce à un montage parallèle entre un combat de boxe et un ballet : "Ça faisait partie en tout cas des scènes que j’appréhendais. (...) On n’a pas fait de story-board mais tout était chorégraphié, on savait exactement les passages qu’on allait filmer. Avec Julien, nous avons passé beaucoup de temps aux répétitions de Géraldine et aux entraînements de boxe de Jean-Baptiste… Je voulais être au plus près des corps, avec eux, au plus près d’eux, de leur émotion, dans leur tête." Le cinéaste Darren Aronofsky a également souligné le parallèle existant entre le sport de combat et la danse, lui qui a situé respectivement deux de ses films ( The Wrestler et Black Swan) au sein de ces univers.

    Clin d'oeil

    On peut apercevoir l'espace de quelques secondes dans le film, mais aussi dans la bande-annonce, l'affiche de Bus Palladium, co-écrit par Thierry Klifa.

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