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    Blade Runner
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Blade Runner" et de son tournage !

    Un film, cinq versions !

    Il existe pas moins de cinq versions du film. La première qui est la version qui a servi pour la projection-test aux spectateurs, est devenue rarissime. Puis vient la copie sortie en 1982. C'est la version la plus controversée et incriminée, puisqu'elle correspond au montage voulu par la Warner, au détriment de la vision de Ridley Scott. La version européenne du premier montage est (très) sensiblement différente. Elle rajoute notamment plusieurs plans violents. En 1989, un cadre de Warner Bros., Michael Arick, découvre par hasard une copie 70 mm du film, alors qu'il faisait des recherches sur le film Gypsy. Projetée dans divers festivals, le film obtient un franc succès, et on murmure que ce serait la version originale de Blade Runner. Après visionnage, Ridley Scott affirmera qu'il ne s'agit pas de son director's cut. Devant le succès des projections, Warner décide de financer une ressortie du film en 1992, assortie d'un nouveau montage. Bien que labelisé director's cut, le cinéaste n'a toutefois pas eu le champ totalement libre, même si cette version se rapproche de celle qu'il a toujours voulu. Alors que les fans ont, en vain, guetté une ultime version pour le 20ème anniversaire du film en 2002; ce n'est finalement qu'en décembre 2007 que Ridley Scott livre la version définitive de ce chef d'oeuvre absolu de la Science-Fiction.

    Genèse d'un projet

    A l'origine, c'est l'acteur Hampton Fancher qui acquiert les droits de l'oeuvre de Philip K. Dick, pour une somme modeste. Projetant un temps de mettre lui-même en chantier le film, il présente le script au producteur Michael Deeley, encore auréolé des 5 d'Oscars de Voyage au bout de l'enfer. La SF a alors le vent en poupe, comme en témoignent les immenses succès au box-office de Star Wars en 1977 et Alien. Michael Deeley pense alors à Ridley Scott, et réussit à le convaincre d'abandonner son projet Dune sur lequel il travaille ; le laissant finalement à David Lynch. Scott accepte sa proposition, à la condition qu'il réécrive totalement le script. Hampton Fancher écrira une douzaine de versions, avant de baisser les bras. David Webb Peoples reprend alors le script, et arrive à convaincre Scott de se détacher davantage de l'oeuvre.

    L'influence du Film Noir

    "Deckard, c'est Philip Marlowe" déclara Ridley Scott. Une référence plus qu'explicite au personnage créé par Raymond Chandler, et immortalisé à l'écran par Humphrey Bogart dans Le Grand sommeil (Howard Hawks, 1946). Scott intègre dans son film de nombreux codes du Film Noir, dont l'incontournable imperméable porté col relevé, la pluie, la saleté, la nuit, le cynisme des personnages...Même la voix off, qui au départ ne devait pas envahir tout le film comme c'est le cas pour le montage de 1982, devait rappeler les classiques monologues des films du genre.

    Des exigences précises

    Pour des raisons de budget, le décor prévu, qui était une ville glaciale prise dans une tempête de neige, est rapidement devenu une mégalopole tentaculaire et surtout sombre, sale, nocturne, et fouettée en permanence par la pluie. Ridley Scott a été particulièrement exigeant sur le degré de crédibilité : état de vétusté des bâtiments qui côtoient d'immenses grattes-ciels; trottoirs grouillant de monde, toute puissance du monde de la publicité avec des panneaux géants à perte de vue, costumes réalistes qui rappellent la mode des années 30. En d'autres termes, un look rétro-futur. L'influence de l'univers du dessinateur Jean Giraud, alias Moebius, a aussi été importante . Ce dernier a d'ailleurs été graphiste sur Alien.

    A propos du titre

    Le titre du film ne correspond évidemment pas à celui de l'oeuvre de Philip K. Dick ("Do Androids Dream of Electric Sheep ? "). Littéralement, Blade Runner signifie "Celui qui court sur le fil du rasoir". Il fut acheté à l'auteur William S. Burroughs (à qui l'on doit "Le festin nu", adapté à l'écran en 1991 par David Cronenberg), qui dans les années 1950 écrivit un livre curieusement intitulé "Blade Runner : le film". La deuxième source pour le titre provient d'un autre roman de science-fiction écrit dans les années 1970 par Alain Nourse, et portant le titre de...Bladerunner !

    La caution des scientifiques

    Lors d'un sondage publié en 2004 par le quotidien Britannique The Guardian, qui demandait à soixante scientifiques de renoms de nommer leurs dix meilleurs films de SF, Blade Runner a été classé comme meilleur film de science-fiction de tous les temps; juste devant 2001 : l'odyssée de l'espace.

    Un air hypnotique

    La musique de Blade Runner est l'un des thèmes musicaux les plus célèbres du cinéma. On la doit au compositeur Vangelis (de son vrai nom Vangelis Papathanassiou), qui travaille presque exclusivement avec des instruments électroniques. En 1981, il remporte l'Oscar de la Meilleure musique pour les Les Chariots de feu, autre morceau mythique du monde des BO de films. Il a été nominé deux fois aux Golden Globe; la première en 1982 pour la BO de Blade Runner; la seconde en 1993 pour celle de 1492 : Christophe Colomb, autre film de Ridley Scott mais qui n'a pas remporté le succès escompté.

    De Barman à généticien

    Peu connu du grand public, l'acteur Joe Turkel interprétait le très inquiétant barman dans Shining, qui peuplait l'imaginaire halluciné de Jack Nicholson dans le film de Stanley Kubrick. Dans Blade Runner, il prête ses traits au tout puissant généticien Eldon Tyrell.

    Un designer de renom

    Très peu connu du grand public, Syd Mead, dessinateur industriel de renom, concepteur de véhicules pour le groupe Ford et Chrysler, a travaillé sur des films tels que Star Trek et Tron. Crédité au générique au titre de "futuriste visuel", c'est à lui que l'on doit tous les designs des moyens de transport dans le film, dont les fameux Spinners, une trentaine de véhicules, les rues, les bâtiments...Et même le célèbre appareil permettant aux Blade Runner de faire le test de Voight-Kampf. Il fit ses créations en un temps record : à peine cinq mois seulement !

    Un director's cut précurseur

    La version de Blade Runner sortie en 1992 est l'une des toutes premières à porter la mention "Director's Cut", dans laquelle le réalisateur pouvait faire un remontage et ajouter des éléments qui correspondaient davantage à sa vision. Si dans les années 2000 cette pratique du "Director's cut" est devenue à la fois très courante mais aussi un argument marketing de poids, il n'en allait pas de même au début des années 1990.

    Joanna Cassidy, 25 ans après

    A l'occasion de la ressortie mondiale de Blade Runner dans sa version Final Cut, Ridley Scott a de nouveau fait tourner Joanna Cassidy (Zhora) pour certaines scènes qu'il estimait inachevées.

    Ultime visionnage et question d'ego

    Peu avant de mourir d'une crise cardiaque en 1982, Philip K. Dick a pu visionner un montage de 20 minutes de Blade Runner; principalement des scènes dans lesquelles les effets spéciaux étaient quasi-tous finalisés, avec les bruitages, mais sans musique. L'écrivain fut véritablement très impressionné du travail accompli par l'équipe entourant Ridley Scott. L'écrivain déclara que les images qu'il venait de voir correspondaient exactement à la vision qu'il avait lorsqu'il écrivit le livre. De son côté, Ridley Scott, déclara que l'aspect visuel du film correspondait exactement à ce qu'il voulait, mais qu'en revanche il n'avait jamais lu la nouvelle de Philip K. Dick...

    Nom de code : Répliquants

    Un regard bleu d'acier, une musculature taillée pour le combat, et un charisme certain : Rutger Hauer compose un impressionnant Roy Batty, le Nexus 6 qui prend la tête de la rébellion des Répliquants. C'est en le voyant dans Soldier of Orange (1977) de Paul Verhoeven que Ridley Scott, impressionné par son jeu, décida de le contacter pour le rôle de Roy.

    La thématique des animaux

    Dans l'oeuvre de Philip K. Dick, la disparition des animaux est la conséquence directe de la pollution de la planète et de la guerre nucléaire. Dans le film, cette absence est soulignée par de nombreuses allusions. Ainsi, le tout-puissant Docteur Tyrell Joe Turkel) est associé à un Hibou; animal traditionnellement lié à une certaine sagesse. Zora quant à elle possède son serpent...synthétique. Il existe bien d'autres références dans le film. A vous de les trouver !

    Les intentions d'un cinéaste (1)

    La parole à Ridley Scott, qui s'exprime en 1993, peu après la ressortie de son film : "Une partie de l'action de Blade runner se déroule dans les bas-quartiers d'une mégalopole qui pourrait être un mélange de Chicago et New-York, si ces deux villes venaient à fusionner. Le film est un thriller futuriste. Nous espérions avoir créé un décor totalement crédible et réaliste, bien qu'il soit également riche, exotique et bariolé. Nous avons commencé par dessiner des voitures aérodynamiques et étincelantes, mais elles nous ont semblé trop futuristes et nous sommes repartis dans une autre voie pour ne pas détruire cette sensation de familiarité."

    Les intentions d'un cinéaste (2)

    "Le film illustre ce qui se produirait si la fabrication de réplicants se faisait à l'échelle industrielle. Nous avons imaginé qu'une firme était devenue suffisamment puissante pour développer des recherches spatiales et génétiques susceptibles d'aboutir à la création du premier clone humain. Blade runner n'est pas un avertissement sur le futur, mais un divertissement : l'action est rythmée, violente, les personnages pittoresques. Le cinéma présente habituellement le futur sous des dehors austères, incolores, stériles et glacés. J'ai le sentiment que nous allons dans une direction toute différente. Pensez à ce que sont Chicago et New-York aujourd'hui et au surpeuplement qu'elles connaissent. Certains bâtiments devront être rasés, mais on ne rase pas l'Empire State Building : cela coûterait aussi cher que de le reconstruire. Plutôt que d'abattre les façades des immeubles pour modifier les circuits électriques et la climatisation, on trouvera sans doute plus commode d'ajouter de nouveaux éléments, de plaquer du neuf sur de l'ancien. L'architecture sera composite et la ville très richement texturée. La mode n'évoluera pas de façon radicale en l'espace de cinquante ans, et je crois que ç'aurait été une erreur de sacrifier, dans ce film, au style "vêtements argentés et fermeture éclair obliques".

    Un python pas factice !

    Si Joanna Cassidy, alias Zhora, n 'a pas eu peur de l'énorme serpent qu'elle manipule dans la scène du Lap Dance, c'est surtout parce qu'il s'agissait du sien ! Un python de Birmanie en l'occurrence, baptisé...Darling !

    Un maître du genre

    Les effets spéciaux sont dûs à un véritable maître du genre : Douglas Trumbull. On lui doit notamment les effets spéciaux de 2001 : l'odyssée de l'espace, Silent running (qu'il réalise également), ou encore ceux d'un autre classique du genre : Rencontres du 3ème type. Il a été cité à trois reprises à l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux, pour Blade Runner, Rencontres du 3ème type et le premier film de la saga Star Trek. En 1983, il remporte un Special Achievement Award décerné par le London Critics Circle Award pour Blade Runner.

    Florilège de critiques

    Sorti en France le 15 septembre 1982, le film a déçu la critique et le public, qui n'a pas suivi. Tandis que le magazine Metal Hurlant titre son numéro de septembre 1982 avec "C'est Dick qu'on assassine !", d'autres sont toutes aussi assassines. Celles parue dans La revue du cinéma, image et son (n°375), qui écrit que "c'est à nouveau la race blanche qui triomphera, exactement comme dans Alien"; ou encore la critique du journal Le point, qui s'agace contre l'androïde aryen, échappé d'un cauchemar wagnérien". Quant au magazine Jeune Cinéma (n° 147), il souligne l'atypisme du film : "Blade Runner, c'est un Canada Dry à l'envers. Ca ressemble à un film de science-fiction, une de ces grosses machines hollywoodiennes et pleines d'effets spéciaux, mais pour l'ivresse et la saveur, Blade Runner est beaucoup plus proche de films européens comme Diva ou L'Ami américain."

    L'homme est une femme comme les autres

    La scène où Pris (Daryl Hannah), le modèle "plaisir" Nexus 6, attaque Harrison Ford, devait être doublée par une gymnaste professionnelle. Mais Ridley Scott lui a tant de fois fait répéter la scène qu'au moment de tourner, la doublure était totalement épuisée. La scène a finalement été tournée avec un gymnaste homme, que l'équipe technique a trouvé lors...de la pause déjeuner !

    Philip K. Dick fan de Pamela Ewing

    Le choix initial de Philip K. Dick pour le rôle de Rachel était Victoria Principal, une véritable gloire du petit écran puisqu'elle tournait depuis 1978 la série Dallas, dans laquelle elle incarne Pamela Ewing. Mais Ridley Scott a préféré caster une jeune inconnue de 23 ans : Sean Young, qui venait de tourner dans Les Bleus, une comédie signée par le réalisateur-producteur Ivan Reitman.

    L'univers de Philip K. Dick au cinéma

    A l'instar de son confrère Isaac Asimov, Philip K. Dick est l'un des très grands noms de la littérature SF. Il a de nombreuses fois été porté sur grand écran. La première fois en 1982 avec Blade Runner, adapté de sa nouvelle "Do Androids Dream of Electric Sheep ?"; puis huit ans plus tard avec Total Recall de Paul Verhoeven. En 1992, c'est un français qui s'empare d'une de ses nouvelles : Confessions d'un barjo de Jérôme Boivin, avec dans le rôle titre Hippolyte Girardot. En 1995, c'est au tour de Planete hurlante de voir le jour, inspiré par la courte nouvelle "Second Variety". Les années 2000 ne sont pas en reste, avec Minority Report de Steven Spielberg (2002); Paycheck de John Woo ( 2004). En 2006, l'adaptation de sa nouvelle A Scanner Darkly est l'occasion de plonger le spectateur dans un univers semi-autobiographique; l'écrivain ayant en effet beaucoup usé de drogues au cours de sa carrière. En 2007, le Néo-Zélandais Lee Tamahori transforme la nouvelle "The Gold Man" en pure spectacle pyrotechnique avec Next , dans lequel Nicolas Cage en médium capable de voir le futur et de modifier le présent en conséquence.

    Une rencontre du 3e type

    La piste d'atterrissage des spinners située au-dessus du building de la police est une récupération d'un décor d'un autre classique de la SF : Rencontres du 3ème type, de Steven Spielberg. On peut l'apercevoir dans le film lorsque Richard Dreyfuss se tient dessous, quand il pénètre le vaisseau-mère.

    Kubrick s'invite chez Scott

    Dans les premiers montages de Blade Runner (version US et européenne de 1982), les images de cette fin (que l'on ne dévoilera pas pour ceux et celles qui ne l'on jamais vu) proviennent des rush du Shining de Stanley Kubrick, tourné pour la séquence du début où Jack Torrance (Jack Nicholson) se rend avec sa famille à l'hôtel Overlook dans le Colorado.

    Dustin Hoffman et James Caan sur les rails

    A l'origine, ce devait être Dustin Hoffman qui devait endosser le costume du Blade Runner. Mais selon Ridley Scott, l'acteur voulait considérablement changer le personnage; si bien que le cinéaste a fini par se tourner vers Harrison Ford. L'acteur James Caan fut aussi un temps envisagé pour tenir le rôle de Deckard.

    Un clin d'oeil à Star Wars

    Dans la scène où l'inspecteur Gaff (Edward James Olmos) emmène Deckard (Harrison Ford) à bord de son Spinner au Central de la police, regardez bien dans le coin en bas à gauche. Le building n'est autre que le Millenium Falcon, le vaisseau d'un certain...Han Solo dans la saga Star Wars !

    A propos de la version Final Cut

    Une toute nouvelle copie a été tirée à l'occasion de la ressortie de Blade Runner. Différente de celle dont a bénéficié la sortie DVD zone 2 du film en 2006, la copie destinée à l'exploitation en salle a été restaurée image par image en ultra haute résolution; soit 8000 lignes par image. Une résolution quatre fois plus dense que la plupart des copies restaurées.

    Une réplique improvisée

    Le célèbre monologue final de Rutger Hauer, alias Roy Batty, est en fait un pur moment d'improvisation de la part de l'acteur.

    Blade Runner ou "Blood Runner" ?

    Avec le large dépassement de budget sur le tournage d'Alien, le huitième passager (500 000 dollars), ses multiples exigences et les contraintes d'horaires qu'il imposait à son équipe technique sur ce film, Ridley Scott avait gagné une très mauvaise réputation...Qui l'a poursuivi jusque sur le tournage de Blade Runner. A tel point que l'équipe technique a longtemps ironisé sur le titre du film, devenant non pas Blade Runner mais Blood Runner.

    Blade Runner : le jeu vidéo

    En 1997, une adaptation en jeu vidéo du film a vu le jour, réalisée par Westwood Studio, sous la forme d'un Point'n Click. Bien que l'histoire variait de celle du film, l'atmosphère du jeu était très fidèle à celle dégagée par l'oeuvre de Ridley Scott. Il reprenait en outre certains décors et personnages, dont Deckard. Sean Young et Brion James, qui tiennent respectivement les rôles de Rachel et Leon dans le film, ont participé au casting des voix du jeu. En revanche, Rutger Hauer, qui devait également faire une apparition au cours d'une séquence, n'a finalement pas été retenu.

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