Fils d'un médecin et d'une enseignante, Charles Berling se produit au sein de la troupe de son lycée de Toulon avant de suivre une formation de comédien à l'Insas de Bruxelles. S'il se consacre essentiellement au théâtre dans les années 80 - en particulier dans le cadre du TNS dirigé par
Jean-Louis Martinelli -, il fait sa première apparition à l'écran en 1982 dans
Meurtres à domicile. Par la suite, on le remarque en fils rongé par le ressentiment dans
Petits arrangements avec les morts, premier
opus de
Pascale Ferran en 1994, et en époux d'
Emmanuelle Béart dans
Nelly et Monsieur Arnaud, film-testament de
Claude Sautet en 1995.
Charles Berling accède à la notoriété en 1996 grâce à son rôle de marquis candide dans
Ridicule de
Patrice Leconte, avec à la clé une nomination au César du Meilleur acteur. Héros d'un
remake de
Jules et Jim pour le petit écran, il est au cœur de deux autres trios amoureux, dans
Love etc. et dans le corrosif
Nettoyage à sec d'
Anne Fontaine, dans lequel il campe un mari frustré, en 1997. Prof de philo pris de frénésie sexuelle dans
L'Ennui de
Cédric Kahn en 1998, le fiévreux Berling incarne la même année l'un des passagers de
Ceux qui m'aiment prendront le train, œuvre polyphonique de
Chéreau, et passe derrière la caméra pour réaliser le court métrage
La Cloche.
Après avoir prêté ses traits à Pierre Curie (
Les Palmes de M. Schutz), Charles Berling, de plus en plus sollicité, trouve l'un de ses plus beaux rôles, celui d'un pasteur charentais, dans un autre film d'époque avec
Isabelle Huppert :
Les Destinées sentimentales (2000) d'
Olivier Assayas, qu'il retrouvera sur
Demonlover puis sur
L’Heure d'été. Si cet amoureux du verbe s'illustre parfois dans la comédie (
Cravate club qu'il joua au théâtre,
Père et fils de
Boujenah en 2003), il affiche une prédilection pour les personnages ambigus et les univers troubles, comme en témoignent ses prestations dans
La Comédie de l'innocence de
Raoul Ruiz, le
thriller Scènes de crimes, le drame
Comment j'ai tué mon père dans un face-à-face glaçant avec
Michel Bouquet en 2001, ou encore
L'Homme de sa vie, histoire d'un amour homosexuel. Citoyen engagé, Berling apparaît en 2005 dans une
fiction sur Ben Barka et apporte son concours à des documentaires sur le réchauffement climatique (la VF d'
Une Vérité qui Dérange) et sur le sort des clandestins (
En terre étrangère, 2009).
L'acteur renouvelle l'expérience de la réalisation en collaborant avec
Virginie Coupérie-Eiffel, qui écrit avec lui un film consacré à
Gustave Eiffel, le créateur du plus illustre des monuments français, en 2009. Il revient par la suite à son métier d'acteur en incarnant en 2010 le mari manipulé de
Laura Smet dans le thriller de
Gabriel Le Bomin :
Insoupçonnable, puis en 2011, celui de
Valérie Benguigui dans
Le Prénom, la comédie française d'
Alexandre de La Patellière et de
Matthieu Delaporte. Il tourne également sous la férule de
Danielle Arbid dans le film contesté au Liban
Beyrouth Hotel, en incarnant le rôle de l'avocat français, avant de donner la réplique à son propre fils
Emile Berling dans
Comme un homme, une adaptation de
L'Age bête, le roman de Boileau-Narcejac, par
Safy Nebbou. Charles Berling campe la même année le père cool de
Pierre Niney dans
20 ans d'écart, la comédie romantique de
David Moreau.