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    La Californie
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Californie" et de son tournage !

    Du scénario à la réalisation : Fieschi a "Sautet" le pas

    La Californie marque le passage à la réalisation d'un des scénaristes français les plus réputés. Connu pour avoir co-écrit les trois derniers films de Claude Sautet (Quelques jours avec moi, Un coeur en hiver et Nelly and Monsieur Arnaud), Jacques Fieschi est aussi le scénariste attitré de Nicole Garcia, et a collaboré avec Maurice Pialat (Police), Olivier Assayas (Les Destinées sentimentales), Benoît Jacquot (Sade notamment), Anne Fontaine (Comment j'ai tué mon père entre autres) ou encore Cyril Collard (Les Nuits fauves).

    Présenté à Cannes

    La Californie a été présenté en Sélection Officielle au Festival de Cannes 2006, dans le cadre de la section Un Certain Regard.

    La route qui conduit en "Californie"

    En dépit du fait que La Californie est l'adaptation d'un roman, Jacques Fieschi affirme qu'il s'agit d'un film très personnel : "Le choix d'adapter ce roman-là, pas un autre, relève pour moi d'un désir très intime, d'une adhésion très forte pour les personnages, une proximité avec eux, une envie de les côtoyer. Georges Simenon, c'est Maurice Pialat qui me l'a fait autrefois découvrir, en me faisant lire Les Complices. Plus tard dans notre amitié, il a voulu qu'on adapte ensemble La Chambre bleue. On a travaillé un mois, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il ne comprenait pas pourquoi le personnage féminin commettait des meurtres ! Difficile d'éviter ça avec Simenon, mais Pialat avait horreur de ce qui lui paraissait trop fictionnel, il y voyait du "cinoche". Ensuite j'ai continué à lire beaucoup de Simenon. J'aimais beaucoup, j'étais fasciné, mais ses romans me paraissaient surgir d'une France d'autrefois, avec des moeurs et des mythologies datées. L'adapter, c'était reconstituer une époque, la France des années trente, quarante, cinquante. Et puis je suis tombé par hasard sur une vieille édition Gallimard de Chemin sans issue. En dehors du fait que ça se passe à Cannes, ville que je connais bien, pour y être arrivé à quatorze ans et y avoir passé mon adolescence, le sujet m'a intimement troublé. Je m'y suis accroché."

    Téchiné sans issue

    Avant de décider de réaliser le film lui-même, Jacques Fieschi avait proposé son scénario à André Techiné. L'auteur des Voleurs avait envisagé de le mettre en scène avec dans le rôle principal sa comédienne fétiche, Catherine Deneuve, mais ce projet n'a pas abouti.

    Le souvenir de "Quelques jours..."

    A propos de son passage à la réalisation, après vingt ans de travail de scénariste, Jacques Fieschi confie : "Les deux expériences ont fini par se rejoindre, se cristalliser. Un scénariste rêve un film en l'écrivant, non pas techniquement, mais visuellement quand même. Là finalement, tout s'incarnait directement. Tourner une scène, c'est d'abord je crois bien la connaître, savoir ce qu'on en attend, ses respirations, ses silences, ses arêtes. Il faut garder le cap, ne pas se perdre dans le torrent du tournage, du temps compté. En travaillant les premiers jours dans le décor de la villa, j'ai été assailli, et seulement à ce moment-là, par un souvenir de mon travail de scénariste. J'ai pensé à un film que j'avais écrit avec Claude Sautet, Quelques jours avec moi. À l'époque, j'avais suivi tout le tournage. Peut-être existe-t-il entre ces deux films une similitude de ton, ce mélange de comédie et de drame, la présence d'un choeur. Le spectateur doit pouvoir sourire, même s'il n'est pas loin d'avancer dans quelque chose de violent et noir."

    De l'écrit à l'écran

    Jacques Fieschi parle du travail d'adaptation : "J'ai respecté la trame, en essayant d'en faire une matière moderne, vivante. J'ai inventé de nouveaux personnages, dans la bande à Maguy principalement, celui de Katia que joue Mylène Demongeot. Rien n'interdisait d'incarner l'histoire dans une problématique contemporaine. Le thème des exilés, des transfuges, est plus d'actualité que jamais. Je tenais à garder au coeur du film ce déracinement, que j'ai ressenti moi-même au début de ma vie. Dans le Simenon, les deux héros sont des Russes blancs qui ont fui la guerre civile, j'en ai fait des Serbes parce que j'en ai rencontrés à Cannes, dans la vie de nuit, les clubs de sport (...) Pour le reste bien sûr, j'ai pris des libertés, je n'ai quasi-pas gardé le dialogue du livre. Mais je voulais être fidèle à la sourde culpabilité simenonienne."

    La piste Simenon

    La Californie est une adaptation du livre de Georges Simenon Chemin sans issue -c'est d'ailleurs ce titre qui avait été initialement choisi pour le film. Le maître français du roman policier a inspiré nombre de réalisateurs, dans des styles très différents. Parmi eux figurent des maîtres du cinéma d'avant-guerre, comme Jean Renoir (La Nuit du carrefour), Julien Duvivier (La Tête d'un homme, Panique, qui fera l'objet d'un remake, Monsieur Hire, mis en scène par Patrice Leconte ), Henri Decoin (Les Inconnus dans la maison dont Georges Lautner signera un remake dans les années 80, L'Homme de Londres, La Vérité sur Bébé Donge) ou Marcel Carné (La Marie du port, Trois chambres à Manhattan), des artisans de la "qualité française" tels Henri Verneuil (Le Fruit défendu, Brelan d'as, Le Président), Gilles Grangier (Le Sang à la tête, Maigret voit rouge), Jean Delannoy (Maigret tend un piège, Maigret et l'affaire Saint-Fiacre, Le Baron de l'écluse), Claude Autant-Lara (En cas de Malheur, avec là encore un remake, réalisé par Pierre Jolivet sous le titre En plein coeur), Edouard Molinaro (La Mort de Belle), Denys de La Patellière (Le Bateau d'Emile), Pierre Granier-Deferre (Le Chat La Veuve Couderc Le Train L'Etoile du Nord), Jacques Deray (L'Ours en peluche) mais aussi le pilier de la Nouvelle Vague qu'est Claude Chabrol (Les Fantômes du chapelier, Betty), l'influent Jean-Pierre Melville (L'Ainé des ferchaux), l'inclassable Serge Gainsbourg (Equateur) ou encore Bertrand Tavernier (L'Horloger de Saint-Paul, son premier long métrage) et plus récemment encore Cédric Kahn (Feux Rouges, sorti en 2004). Outre-Atlantique, signalons enfin Le Fond de la bouteille de Henry Hathaway.

    Vers Maguy

    Pour la composition de son personnage, Nathalie Baye a adopté un look très particulier. Elle se souvient : "En lisant son scénario, j'ai immédiatement compris Maguy, avec l'impression lointaine de la connaître. Peut-être parce que, dans mon enfance, j'ai côtoyé une ou deux personnes de ce genre ? (...) Très vite, j'ai vu les vêtements qu'il lui fallait : des costumes légers et colorés comme ceux que portait ma tante qui était assez fortunée. Puis les bijoux : ce gros bracelet avec des chaînes et des breloques. J'avais surtout envie, pour Maguy, d'être rousse flamboyante. En fait, je commence toujours l'apprivoisement sur ce genre de détails, et comme Jacques et moi étions sur la même longueur d'ondes, je me suis laissée aller à affiner toute seule l'apparence physique du personnage, m'aidant du coiffeur très doué qui m'accompagne toujours. Au final, cela a plu à Jacques : j'ai compris que l'on imaginait le personnage de la même manière."

    Zem et elles

    Nathalie Baye et Roschdy Zem avaient déjà eu l'occasion de se donner la réplique dans Le Petit lieutenant de Xavier Beauvois, le film qui valut à l'actrice un César en 2006. Le comédien était également à l'affiche de 36 Quai des Orfèvres, le polar qui avait entre autre marqué le comeback de Mylène Demongeot, une autre de ses partenaires dans La Californie.

    Roschdy serbe

    Le cinéaste explique pourquoi il a choisi Roschdy Zem pour jouer le rôle d'un Serbe : "Une manière de dire qu'un individu n'est pas réduit à ces origines. Peu d'acteurs en France pouvaient avoir cette virilité-là, cette capacité de violence, cette opacité intelligente. J'avais vu Roschdy Zem jouer un Grec dans Ordo, et je l'avais trouvé très bon (...) D'abord, on a trouvé ensemble une silhouette, un visage : crâne rasé, petit piercing à l'oreille, et même une demi-dent en or, qu'on ne fait qu'entrevoir. Discrètement mais sûrement, il a fait de son côté un travail d'apprentissage du serbe. Il n'est jamais doublé dans le film, il articule complètement cette langue, sans post-synchronisation, il a un très grand talent mimétique."

    Mylène Demongeot, la famille Simenon

    Mylène Demongeot (Katia dans le film) a bien connu Georges Simenon puisqu'elle fut l'épouse de son fils Marc (réalisateur décédé en 1999). On entend d'ailleurs sa voix dans un autre film tiré de l'oeuvre du romancier : Feux Rouges de Cédric Kahn. A propos de son personnage dans La Californie, Jacques Fieschi a simplement lancé à la comédienne : "Dis-toi que Maguy a souvent couché utile, et que Katia jamais". "Quand un metteur en scène vous dit cela, vous n'avez plus besoin de beaucoup d'informations !, note-t-elle.

    La Californie, la Côté d'Azur, la Yougoslavie...

    Les extérieurs ont été tournés pendant trois semaines à Cannes, où se situe l'action du film. En revanche, la villa est une demeure trouvée en banlieue parisienne, à Croissy-sur-Seine (Yvelines) très exactement. L'équipe est enfin allée tourner trois jours à Belgrade. A propos de la ville de Cannes, Jacques Fieschi note : "Cannes, c'est un peu nulle part, ce qui pour moi est beaucoup. C'est tout sauf une province, c'est un lieu à part, sans racine. Les gens vont, viennent, repartent. Dans ma classe de lycée, tout le monde venait d'ailleurs, et ils y sont retournés. C'est une ville de mélanges : des retraités frileux, du mauvais genre voyant, des gens de la nuit, des quartiers populaires. J'avais envie de filmer ce hors saison singulier que je connais."

    Le cinéma de Cinelu

    La bande originale de La Californie est signée Mino Cinelu, multi-instrumentiste (batteur, percussionniste) français réputé dans l'univers du jazz : il a en effet collaboré avec des pointures telles que Miles Davis ou Michel Portal. Dans un autre genre, Peter Gabriel, Lou Reed ou encore Sting ont aussi fait appel à lui.

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