Voir notre grande interview-enquête avec André Dussollier !Après une enfance solitaire puis de brillantes études de lettres, André Dussollier se lance à 23 ans dans le théâtre. Premier prix de Conservatoire, il devient pensionnaire de la Comédie-Française en 1972 et fait la même année ses débuts au cinéma sous la direction de
François Truffaut dans
Une belle fille comme moi. Habitué aux rôles de séducteur, Dussollier tourne avec les autres réalisateurs de la Nouvelle vague, comme
Rohmer,
Rivette et
Chabrol. En 1983,
L'Amour à mort d'
Alain Resnais marque le début d'une fructueuse collaboration avec le cinéaste. Perçu au début de sa carrière comme un comédien intellectuel, André Dussollier décroche son premier succès populaire en 1985, avec la comédie de
Coline Serreau,
Trois hommes et un couffin. Mais hormis
Mélo, de
Resnais, qui lui vaut sa première nomination au César du Meilleur acteur, Dussollier tourne peu de films marquants, jusqu'à
Un coeur en hiver de
Sautet, qui lui permet d'obtenir en 1993 le César du Meilleur second rôle.
André Dussollier tourne avec des réalisateurs aussi différents que
Michel Deville,
Danièle Dubroux et
Yves Angelo, et prend part, au milieu des années 90, à plusieurs grands succès qui feront de lui l'un des comédiens les plus sollicités de sa génération. César du Meilleur acteur pour
On connaît la chanson en 1997, dans lequel il est un timide employé passionné par l'Histoire, il incarne un doux rêveur passionné de littérature dans
Les Enfants du marais. Sa contribution au
Fabuleux destin d'Amélie Poulain, en tant que narrateur, est elle aussi très remarquée. Alternant comédies (
Tais-toi ! de
Veber) et drames (
La Chambre des officiers de
Dupeyron, qui lui vaut un nouveau César du Meilleur second rôle masculin en 2002), films signés par de jeunes talents (
Aïe ou
Scènes de crimes) et oeuvres de cinéastes confirmés (
Tanguy de
Chatiliez en 2001), André Dussollier occupe dans les années 2000 une place centrale sur l'échiquier du cinéma français. Elégant quinquagénaire, l'acteur campe avec autorité le directeur de la PJ dans
36 quai des orfèvres (2004), avant d'incarner le patron de
Laurent Lucas dans
Lemming (2005). Il n'a cependant rien perdu de sa fantaisie, comme en témoigne en 2005 sa participation à la comédie policière
Mon petit doigt m'a dit et
Un ticket pour l'espace.
Acteur prolifique, appelé par la nouvelle génération, il est à l'affiche du thriller de
Guillaume Canet,
Ne le dis à personne (2006), mais aussi dans le sombre
Cortex de
Nicolas Boukhrief, film dans lequel il tient le premier rôle. Il enchaîne ensuite les drames :
Coeurs,
Ma place au soleil et
Le Mas des alouettes. Toujours polyvalent, il tourne cependant la même année une nouvelle comédie,
La Vérité ou presque, de
Sam Karmann. Il nous étonne ensuite dans
Leur morale... et la nôtre, film dans lequel il campe un homme raciste et avare mais désopilant, aux côtés de l'éxhubérante
Victoria Abril. Dussollier retrouve, l'année suivante, l'équipe de
Mon petit doigt m'a dit avec
Le Crime est notre affaire, réalisé par
Pascal Thomas et porté par
Catherine Frot. Fidèle à
Alain Resnais, avec qui il a déjà travaillé à quatre reprises, il tourne
Les Herbes folles, comédie dramatique où il retrouve
Sabine Azéma.
Après
Une affaire d'Etat d'
Eric Valette, dans lequel Dussollier campe un politicien aux méthodes douteuses, il incarne l'année suivante de manière magistrale un Staline en fin de vie dans
Une exécution ordinaire, aux côtés de
Marina Hands. En 2011, André Dussollier jongle entre un drame amoureux et familial avec
Impardonnables, pour lequel il est dirigé pour la première fois par
André Téchiné, et une comédie romantique aux aspects loufoques,
Mon pire cauchemar d'
Anne Fontaine, dans laquelle son couple du 7e arrondissement formé avec
Isabelle Huppert est confronté à un
Benoît Poelvoorde bien étranger à leurs manières et style de vie.